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M. Boussouf : la pluralité culturelle, un levier à la construction d’une image positive du Maroc dans le monde

lundi, 07 octobre 2019 01:00

M. Abdellah Boussouf, Secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) a participé, vendredi 4 octobre 2019 à Rabat, aux premières Assises des industries culturelles et créatives organisées sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi par le Ministère de la culture et de la communication et la Fédération des industries culturelles et créatives (FICC) de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).

Dans son intervention sur « le rapport du citoyen à la pluralité culturelle et linguistique », M. Boussouf a élucidé l’impact de la mondialisation sur les cultures d’origine et le traitement politique de la question culturelle dans les sociétés occidentales avant de mettre en valeur l’exception marocaine de la gestion de la diversité.

La mondialisation a contribué à la formation d’une culture universelle qui tient les individus de plus en plus loin de leurs cultures d’origine et qui ne prend pas en considération la préservation du patrimoine culturel, explique M. Boussouf. « Le monopole qu’exerce cette culture universelle a contribué à nourrir les courants conservateurs et protectionnistes qui sont apparus dans plusieurs pays européens sous la bannière de la préservation des spécificités culturelles », a-t-il poursuivi. Un débat qui aurait conduit au remplacement de l’intitulé du portefeuille du commissaire européen à « la Migration, aux Affaires intérieures et à la citoyenneté » par la « Protection du mode de vie européen ».

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M. Boussouf a en ce sens pointé du doigt les discours politiques qui présentent la pluralité et la diversité au sein de la société comme source de problèmes et de conflits et accusent l’autre d’avoir échoué à s’intégrer dans les sociétés occidentales. Des discours qui auront pour réponse extrémisme et refus de l’autre au niveau de l’autre rive. Il s’agit là d’une opposition qui supporte la théorie du « conflit civilisationnel » ou le « conflit des ignorances » comme se plaît à l’appeler M. Boussouf, puisque l’histoire témoigne de l’interaction et de la complémentarité civilisationnelle entre les pays du Nord et du Sud : « plus de 1500 conventions avaient encadré les relations commerciales au 15e et 16e siècles entre le Maroc et l’Europe ».

Au sujet du pluralisme des civilisations et des cultures au Maroc, le Secrétaire général a mis en avant ce qu’il a appelé « l’expertise historique marocaine de la gestion de la diversité culturelle et linguistique » qu’on devrait promouvoir en tant que modèle du vivre-ensemble et de la tolérance à l’ombre de toutes les crispations qui traversent le monde.

Il cite à cet effet plusieurs exemples éloquents de cette spécificité marocaine, notamment dans les domaines religieux et ethnique, comme la présence chrétienne au Maroc depuis des siècles, les soldats chrétiens qui faisaient partie de l’armée almohade ou encore la construction des églises qui n’est pas uniquement liée la colonisation ; en plus de l’harmonie qui a caractérisé les relations entre Juifs et Musulmans dans la société marocaine qui ont dépassé le respect et l’acceptation de l’autre vers un réel partage des différents marabouts et des espaces de vie…

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La pluralité culturelle comme levier au développement

« Le Maroc a, à travers l’histoire, constitué un carrefour des cultures et des religions accueillant différentes confessions et cultures du monde qui ont forgé notre civilisation riche de ses divers affluents », a affirmé M. Boussouf.

Le Secrétaire général du CCME a également mis en exergue le rôle de toutes ces femmes pionnières comme Zaynab Nefzaouia, Khnata bent Bakkar ou Sayyida al-Hurra, sans lesquelles l’histoire du Maroc serait incompréhensible et qui ont initié la femme marocaine contemporaine au succès et à la contribution au développement.

M. Boussouf a en cette occasion déploré le manque d’intérêt à la chose culturelle et à toute cette richesse linguistique dans le débat public, dans les médias et dans les manuels scolaires, affirmant que la pluralité culturelle et linguistique est un levier essentiel pour le développement nationale et une composante principale de la construction de l’image du Maroc dans le monde qui aura un impact direct sur le tourisme et les investissements étrangers.

Il a en outre invité les responsables à allouer une importance particulière aux Marocains du monde, à l’impact de leur présence dans l’espace culturel international et à leurs efforts continus dans la diplomatie culturelle à travers leurs créations profondément inspirées de leur culture d’origine.

M. Abdellah Boussouf est intervenu dans un panel sur le thème « richesse des identités culturelles, un capital à valoriser ». Mme Elisabeth Guigou, présidente de la Fondation Anna Lindh, M. Mahi Binebine, peintre et écrivain et M. Ahmed Skounti, enseignant chercheur à l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine ont également participé à ce panel modéré par le journaliste Thami El Ghorfi.

CCME

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