Abir El Amrani, l'ambition sans frontières pour une carrière au bout du monde

Fraichement diplômée et la vingtaine à peine entamée, la jeune marocaine Abir El Amrani, armée d’un sens aigu de l’initiative et d’ambitions sans frontières, n’hésite pas à quitter les sentiers battus pour s’offrir une carrière au bout du monde. A 25 ans, elle est déjà à la tête d’une équipe de 120 personnes d’une entreprise internationale basée en Thaïlande.

Le défi de s’affirmer professionnellement dans un pays si lointain, diriger des équipes dans une culture bien différente aux us et coutumes très enracinées, ainsi que la barrière de la langue n’ont pas découragé Abir de quitter le cocon familial pour rejoindre son tout premier poste en Thaïlande.

A 23 ans, elle fait le plus long voyage de sa vie pour atterrir à Chiang Mai (nord du pays, deuxième ville de Thaïlande) dans une ambiance de dépaysement total. Deux ans après, elle est à la tête des équipes d’une entreprise française de joaillerie qui fournit de grandes marques internationales.

"J’étais loin d’imaginer de faire carrière aussi loin de chez moi, mais j’étais disposée à aller décrocher ma chance là où elle se manifeste", assure Abir, une des rares, si ce n'est la seule marocaine à vivre dans la métropole du Nord du Royaume de Siam.

Après avoir décroché un bac en sciences économiques au Lycée Omar Al Khayam à Rabat, Abir scrute déjà l’horizon du haut de ses 17 ans. Une envie de prendre le large ? Peut-être ! Mais il s’agit surtout, selon elle, d’une volonté précoce de prendre en main sa destinée et s’assurer la formation qui correspond à ses ambitions.

Après quelques accrocs dus au dictat des moyennes qui s’interposent à l’ambition et à la formation désirée, j’ai fait mon premier voyage en France pour rejoindre une école préparatoire à Nancy, raconte-t-elle. Plus tard, Abir enchaîne les concours et jette son dévolu sur une grande école de commerce et management dans la ville du Havre.

Peu séduite par les opportunités de carrière disponibles après son diplôme et loin de chercher le confort d’un quelconque poste sans perspectives, Abir s’investit dans le réseau en ligne des lauréats des grandes écoles pour prospecter des offres qui correspondent à ses ambitions.

Très vite, elle eut vent d’une entreprise française implantée en Thaïlande ayant besoin d’un profil qui correspond à ses compétences en contrôle de gestion industrielle.

Dans une culture très différente, diriger des équipes d’autochtones et satisfaire aux exigences de performance bien occidentales est un vrai challenge. "Très vite, je me suis rendue compte que pour une véritable immersion dans la culture locale et pour tisser de véritables liens humains, il faut absolument parler la langue thaï", se souvient-elle, relevant que très peu de thaïlandais parlent anglais et que baragouiner dans la langue de Shakespeare est bien insuffisant pour un véritable échange avec les gens.

La jeune marocaine y met du cœur et beaucoup de volonté pour apprendre une langue difficile qui rebute les plus entreprenants des polyglottes. En effet, un même mot change totalement de signification selon la tonalité de sa prononciation, c’est une langue bien singulière et sa graphie peut vraiment décourager.

Très vite Abir tisse de véritables relations humaines avec son entourage. "Les gens te respectent en faisant l’effort d’aller vers eux en apprenant leur langue", dit-elle, assurant que la convivialité et la sociabilité typique des marocains est bien appréciée des asiatiques réputés discrets et distants selon le prisme occidental.

Mes relations avec les employés thaïs est désormais empreinte de cordialité et d’amitié et c’est tout bénéfice pour l’entreprise en termes de rendement et de performance, souligne la jeune marocaine qui estime être dans le défi permanent de prouver ses compétences en raison de son jeune âge.

"Je suis la seule marocaine établie et travaillant à Chiang Mai. Malgré l’éloignement de mon pays et de ma famille, il y a un certain réconfort à vivre dans un pays où existent plusieurs similitudes fondamentales avec notre propre culture", relève-telle.

"Comme au Maroc, les liens familiaux ici en Thaïlande sont d’une importance essentielle dans la vie des gens. Malgré une modernité occidentale exubérante, la famille reste sacrée et passe avant tout", estime Abir.

Et de souligner aussi une étonnante ressemblance de cette zone montagneuse réputée pour sa culture Lanna et certaines régions du Maroc. Les couleurs, les parures vestimentaires traditionnelles et même certains instruments de musique et leurs tonalités rappellent les régions nord du Maroc, dit-elle.

En bonne observatrice, Abir recense, par ailleurs, de nombreuses opportunités d’affaires entre le Maroc et la Thaïlande. Il existe de véritables opportunités pour des produits marocains sur le marché thaïlandais à fort potentiel, comme l’huile d’olive, l’huile d’amende ou d’autres produits du terroir qui ne manqueront pas de trouver un grand succès sur le marché thaïlandais, souligne-t-elle.

La jeune marocaine est pleine d’idées et d’initiatives pour l’avenir. Pour elle, une carrière est un enchaînement d’expériences et une évolution constante. Pourquoi ne pas voler de ses propres ailes un jour dans le Royaume de Siam. Le Maroc s’emploie actuellement à s’ouvrir sur les marchés de la région de l’Asie du Sud-est et ce n’est pas les opportunités qui manqueront dans le sillage de cette ouverture pour une jeunesse débordante de créativité et de capacité d’adaptation.

Avec MAP

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