Le porte-parole du ministre de l’Immigration Jason Kenney a indiqué à l’AFP que des juristes du gouvernement avaient étudié la décision de la Commission sur l’immigration et le statut de réfugié (CISR) concernant le demandeur d’asile originaire du Cap, Brandon Huntley, âgé de 31 ans.
Le gouvernement « a décidé de demander l’autorisation de faire appel de cette décision auprès d’une cour fédérale », a dit ce porte-parole, Alykhan Velshi.
La décision de la CISR a provoqué un débat et des réactions vigoureuses en Afrique du Sud et a fortement embarrassé Ottawa.
Le gouvernement canadien a dans un premier temps cherché à prendre ses distances, avant de souligner qu’il n’était pas impliqué dans cette affaire, la Commission étant totalement indépendante.
Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud, a qualifié de « sensationnalistes » les accusations de M. Huntley. Ce dernier a affirmé avoir été été agressé à sept reprises par des Noirs en raison de la couleur de sa peau. La décision canadienne de lui accorder le statut de réfugié ne peut que « perpétuer le racisme », ajoutait l’ANC.
Selon le réfugié, ses différents agresseurs, qui, selon lui, lui ont porté des coups de couteau à trois reprises, l’ont qualifié de « chien blanc » et de « colon ».
M. Huntley a reconnu, dans des déclarations à la presse, ne pas avoir porté plainte ou contacté les autorités au sujet de ces agressions.
« Je refuse de parler au gouvernement », a-t-il dit au quotidien sud-africain The Star.
Il n’a pas voulu entrer dans les détails, déclarant craindre pour la sécurité de sa famille qui vit toujours en Afrique du Sud, tout en affirmant que son cas illustrait les problèmes de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui.
« J’ai ouvert les yeux aux gens », a-t-il dit.
La commission canadienne a refusé elle aussi de commenter l’affaire, invoquant la protection de la vie privée du réfugié.
Le gouvernement sud-africain, pour sa part, a déclaré qu’il chercherait à faire annuler l’octroi d’asile à un de ses citoyens blancs pour cause de persécution raciste.
AFP