Le festival des Andalousies atlantiques d’Essaouira (ouest), qui se tiendra du 29 octobre au 1er novembre dans l’ancienne Mogador, rendra hommage à la musique traditionnelle judéo-marocaine, qui n’a été altérée ni par le temps ni par le conflit israélo-arabe, ont annoncé mercredi ses organisateurs.
La programmation de cette 6e édition sera riche, avec des concerts réunissant sur la même scène « nos poètes, nos musiciens et nos chanteurs musulmans et juifs pour chanter et danser ensemble », a déclaré André Azoulay, conseiller du roi du Maroc et président du festival.
L’art judéo-marocain est une « composante majeure de la richesse identitaire et culturelle du Maroc, a-t-il ajouté. Il n’est pas réduit à un folklore (…). Il est une réponse aux politiques par sa puissance de création. Il donne le meilleur exemple pour faire évoluer les mentalités en allant à la rencontre de l’autre ».
Le répertoire judéo-marocain, dit « Matrouz » (une ‘fusion’ musicale et linguistique née au Maroc il y a plusieurs siècles), constituera donc l’un des moments forts de ce festival, avec la participation sur une même scène du rabbin-chanteur Haim Louk accompagné par l’orchestre marocain Zyriab d’Oujda (est).
L’un des « grands maîtres de la tradition judéo-arabe », le pianiste franco-algérien Maurice El Médioni, et la chanteuse Raymonde El Bedaouia, une Marocaine de confession juive, animeront eux aussi ce festival. Un hommage posthume sera rendu à cette occasion à la Marocaine Zohra Fassia, une chanteuse des années 50 qui a milité par ses oeuvres à la cohabitation judéo-musulmane au Maroc.
« Un prix pour la préservation et la promotion de la musique ‘Matrouz’ au Maroc et ailleurs va être créé et sera décerné annuellement au cours des prochaines éditions du festival », a annoncé M. Azoulay.
Des soirées associant flamenco espagnol et rythmes musicaux de l’Inde sont aussi au programme du festival.
AFP