« La communauté marocaine est jeune par rapport à d’autres communautés arabes, mais jouit de plusieurs atouts, entre autres un niveau d’instruction élevé », a déclaré à la MAP Helen Hatab Samhan, directeur exécutif du think tank « Arab American Institute Foundation », en marge de la 4-ème convention annuelle de la Coalition maroco-américaine (MAC).
De l’avis de cette experte, les Marocains installés dans le pays de l’Oncle Sam, dont environ 63 pc sont citoyens américains, peuvent également tirer parti des relations positives et exceptionnelles entre le Maroc et les Etats Unis.
Le think tank, « 361 Degrees Institute » indique aussi que les Marocains comptent parmi les communautés qui ont un profil d’éducation « très élevé ». Les chiffres à cet égard sont éloquents: 41 pc détiennent des diplômes de 3ème cycle universitaire et 21 pc sont des cadres.
Le sondage de cet institut, réalisé à la veille des élections américaines de 2008, a également révélé que les Marocains « vivent mieux que les autres minorités ethniques ». Il fait savoir aussi que 63 pc travaillent à plein temps et 21 pc ont un salaire annuel variant entre 55.000 et 74.000 dollars.
Inter : Les atouts de la communauté marocaine mis en avant lors de la 4ème convention annuelle de la Coalition maroco-américaine.
Plusieurs intervenants lors des débats de la Convention du MAC ont mis en avant le caractère unique de cette jeune communauté, affirmant que les Marocains des Etats-Unis présentent plusieurs points communs avec leurs compatriotes installés ailleurs, mais leurs parcours et leur vécu socioculturel sont différents.
Si plusieurs communautés aux Etats-Unis sont confrontées aux challenges de l’acculturation et de l’intégration, les Marocains eux, de l’avis de plusieurs experts, s’intègrent de manière dynamique dans le pays d’accueil, tout en maintenant des liens forts et renouvelés avec le Maroc. C’est l’idée que fait ressortir James F. Hollifield, directeur du Tower Center for Political Studies, de l’Université Méthodiste du Sud (Texas), dans une déclaration à la MAP.
Ce chercheur fait valoir en effet que « la communauté marocaine établie aux Etats-Unis n’a pas de problème d’intégration économique, sociale et politique », prédisant même qu’elle aura à terme un impact considérable dans le pays d’accueil comme celui d’origine.
Cette communauté, insiste-il, a un caractère particulier, en ce sens qu’elle représente un capital humain « très important » et connaît un grand succès sur le marché du travail américain. Son niveau d’instruction et ses compétences remarquables ont été les clefs de sa réussite, explique encore cet expert des questions migratoires.
Sur un autre registre, James Hollifield souligne l’aspect organisationnel de cette communauté et sa participation à la vie politique et associative du pays d’accueil.
La Convention du MAC, qui est l’expression de la contribution d’une vingtaine d’associations marocaines établies dans les quatre coins des Etats-Unis, a été aussi l’occasion de mettre en lumière l’apport incontestable de chercheurs et scientifiques marocains.
Dans le très réputé NIH (National Institutes of Health) situé à Bethesda dans l’Etat du Maryland (région du Grand Washington), quelque six chercheurs marocains y travaillent actuellement et ont leur propre laboratoire de recherche, a déclaré à la MAP Mohammed Bourdi, vice-président de Biomatec (Moroccan American Society for Life Sciences) et chercheur au NIH.
A la FDA (Food and Drug Administration), un établissement tout aussi important, ce sont pas moins de trois Marocains qui ont réussi à décrocher des postes stratégiques, indique-t-il, ajoutant que certains compatriotes se sont vu confier des postes de responsabilité dans des entreprises pharmaceutiques américaines de premier plan.
Il affirme en outre que Biomatec, créée il y a dix ans, a pu établir le contact avec 70 personnes, dont 95 pc sont titulaires d’un PhD. Le chercheur se réjouit au passage que les scientifiques marocains commencent à s’imposer par la qualité de leurs projets de recherche et publications.
Grâce à leurs compétences, des Marocains se trouvent impliqués dans des programmes de développement américains dédiés à des pays en Afrique et en Asie notamment.
A l’image du thème retenu par la 4ème Convention du MAC : « se connecter, inspirer et grandir », la communauté marocaine affiche une volonté manifeste de promouvoir des réseaux de contact et au-delà concrétiser ses ambitions de devenir l’une des plus importantes communautés aux Etats Unis.
MAP