Interdiction en 2010 du voile dans tout l’enseignement provincial hennuyer
La proposition, déposée par le conseiller MR montois Bernard Beugnies, a été acceptée au vote nominatif par 55 oui, 3 non et 9 abstentions sur 67 conseillers présents.
Le conseil provincial du Hainaut a approuvé mardi une réglementation interdisant, à partir du 1er septembre 2010, le port de couvre-chefs et de signes religieux dans tous les établissements et lieux de formation organisés par la province. Cette réglementation revient à généraliser le règlement d’ordre intérieur déjà adopté à l’unanimité, le 15 septembre, pour la Haute école provinciale du Hainaut-Condorcet.
Dans celle-ci, les couvre-chefs sont interdits au personnel comme aux étudiants, « à l’exception des impositions professionnelles ». Il est également interdit d’exhiber tout « signe distinctif porteur de valeurs à caractère xénophobe, philosophique ou religieux. » La proposition, déposée par le conseiller MR montois Bernard Beugnies, a été acceptée au vote nominatif par 55 oui, 3 non et 9 abstentions sur 67 conseillers présents.
Réactions du MRAX et du CECLR :
Le président du Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX), Radouane Boulhal déplore la décision prise par le Conseil provincial du Hainaut, tandis que du côté du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme (CECLR), Edouard Delruelle insiste sur la nécessité d’une prise de décision à un niveau normatif plus élevé. Le Conseil provincial du Hainaut a approuvé mardi une réglementation interdisant, à partir du 1er septembre 2010, le port de couvre-chefs et de signes religieux dans les établissements et lieux de formation organisés par la Province.
Le président du MRAX ne mâche pas ses mots par rapport à cette décision. « C’est déplorable, le Conseil provincial singe véritablement le Conseil général de l’enseignement flamand qui a pris une décision similaire, il y a quelques semaines. » Edouard Delruelle indique pour sa part qu’il « faut que le parlement de la communauté française légifère sur la question afin qu’une solution équilibrée et unique soit trouvée ».
La majorité PS-MR au Conseil provincial, qui soutenait globalement la proposition, a toutefois précisé que le règlement pourrait être modifié en fonction des résultats des Assises de l’interculturalité. « Le fait que le Conseil provincial envisage une éventuelle remise en cause par rapport à ces résultats constitue une sage décision » d’après M.Delruelle. M. Bouhlal, pour sa part, regrette que l’institution locale n’ait pas respecté un certain devoir de réserve. « Le Conseil n’a pas joué le jeu des Assises de l’interculturalité ».
Source : Belga