Une forte surreprésentation des jeunes, une population plus urbaine et plus populaire, des pratiques religieuses plus régulières : l’analyse par l’IFOP de 135 enquêtes d’opinion conduites entre 1987 et 2009 dresse le portrait-robot des musulmans de France.
Le point le plus marquant, en comparaison notamment de l’étude similaire conduite par l’IFOP sur les catholiques (Le Monde du 17 août), est la nette surreprésentation des jeunes au sein de ce groupe. Parmi les personnes se déclarant musulmanes, 63 % sont âgées de 15 à 34 ans, alors que le poids de cette tranche d’âge dans l’ensemble de la population française n’est que de 32 %. Dans le groupe des personnes qui se déclarent catholiques, seuls 23 % ont moins de 35 ans.
Héritage de l’immigration, les musulmans sont également surreprésentés dans les catégories populaires et les départements les plus urbanisés. Leurs pratiques religieuses apparaissent « nettement plus vivantes » que celles des catholiques. 33 % des personnes d’origine musulmane se disent croyantes et pratiquantes, contre 16 % seulement des catholiques. L’IFOP note que la pratique de la prière et la fréquentation des mosquées le vendredi sont en progression. Sept personnes sur dix affirment ainsi jeûner pendant le ramadan, une proportion qui a fortement augmenté depuis 1989 (60 %). L’IFOP note, en revanche, que « l’expérience du pèlerinage de la Mecque reste minoritaire ».
Luc Bronner et Claire Gatinois