Saïd Bouziri, militant de longue date des droits des étrangers, membre du bureau national de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) est décédé mardi (23 juin 2009 NDLR) à Paris, apprend-on dans son entourage.
Les causes de son décès n’ont pas été précisées.
Né le 4 juin 1947 à Tunis, Saïd Bouziri était arrivé en France en 1966 pour poursuivre des études d’économie à Lyon puis à Paris. Engagé dès 1968 dans la défense des immigrés, il a participé à la fondation des Comités Palestine.
Frappé avec sa femme d’une mesure d’expulsion en 1972 pour atteinte à l’ordre public, il se lance dans l’organisation de grèves de la faim pour la régularisation des travailleurs immigrés dans les années 1972-1973 et milite en faveur des grévistes des loyers dans les foyers de travailleurs immigrés.
Durant la deuxième moitié des années 1970, Said Bouziri milite dans le quartier qu’il a habité jusqu’à son décès, la Goutte d’Or, dans le nord-est de Paris. Il est aussi devenu l’un des pionniers des radios libres, en créant avec des amis, en juin 1981, Radio Soleil Goutte d’Or.
Engagé depuis une vingtaine d’années à la LDH – son mandat de trésorier venait d’être renouvelé au début du mois -, Saïd Bouziri a « porté » au cours des dernières années la campagne de la votation citoyenne, en faveur de l’octroi du droit de vote aux étrangers aux élections locales.
« Extraordinairement efficace et chaleureux », se souvient Jean-Pierre Dubois, président de la LDH, Saïd Bouziri avait donné le 11 juin le coup d’envoi d’une grande exposition accueillie aux archives municipales de Lyon (centre-est), « Générations, un siècle d’histoire culturelle des Maghrébins en France ». AFP