Cette proposition de loi, présentée par une cinquantaine de parlementaires représentant aussi bien la majorité que l’opposition, a été initiée par le président de la chambre des députés, Gianfranco Fini, du Parti du Peuple de la Liberté (PDL- au gouvernement), qui s’en est fait un fervent défenseur non déplaise à ses alliés de la majorité, qui n’ont cessé de lui reprocher de faire le jeu de l’opposition.
Pour leur part, les dirigeants du parti de la ligue du nord (droite-au gouvernement) ne l’entendent pas de cette oreille. Ils ont déjà fait savoir qu’ils voteront contre une telle réforme.
En farouche défenseur de la lutte anti-immigration, le parti de La ligue du nord revendique même un durcissement de la loi en vigueur. La citoyenneté ne peut être accordée aux étrangers qu’après dix ans de séjour régulier en Italie au terme desquels, les demandeurs doivent passer un test sur la connaissance de la langue italienne, des institutions, des dialectes, et même sur « l’éducation civique, historique, culturelle et traditionnelle », estime-t-il.
Le ministre italien de la défense, Ignazio la Russa (PDL), a fait savoir, quant à lui, qu’il appuyait la proposition de loi en question mais pas sous sa forme actuelle. Pour lui, des facilités doivent surtout être accordées aux enfants des immigrés réguliers : ceux qui sont nés en Italie et qui ont passé avec succès des cycles d’études. Ceux-ci méritent, selon lui, de bénéficier de la nationalité italienne au bout de cinq ans de séjour en Italie.
S’agissant par contre des adultes, le ministre a soutenu, dans une intervention faite lors d’un meeting du parti à Milan, dont se fait écho lundi la presse italienne, qu’un délai de 10 ans était nécessaire en plus d’un test sur la connaissance de la langue italienne.
Le parti démocrate (PD-opposition) soutient, de son côté, la réforme pour l’octroi de la nationalité italienne aux étrangers au terme de cinq ans de séjour régulier en Italie, ce qui fait dire à ses détracteurs qu’il est en train d’amadouer les immigrés pour solliciter ultérieurement leurs votes.
La proposition de loi sur la citoyenneté, qui sera examinée mercredi par la commission des affaires constitutionnelles de la chambre des députés, stipule que les candidats majeurs doivent avoir séjourné au moins 5 ans en Italie et passé un test « d’intégration linguistique et culturel ». Ils doivent également prêter serment sur la constitution.
Les mineurs (enfants d’immigrés) doivent également avoir séjourné au moins 5 ans en Italie et passé avec succès un cycle d’études.
Les conjoints de citoyens italiens doivent, quant à eux, prouver qu’ils ont séjourné au moins 2 ans en Italie.
MAP