La proposition est inscrite dans un projet de texte final du sommet des dirigeants européens qui s’est ouvert jeudi à Bruxelles et s’achèvera vendredi.
Il est demandé dans le document « l’examen de la possibilité de vols charters réguliers financés par Frontex », l’agence européenne chargée de la sécurité des frontières externes de l’UE, ou de « vols communs ».
Ce texte doit toutefois encore faire l’objet de discussions car la formulation générale du passage consacré à l’immigration est jugée « trop répressive » par plusieurs délégations et devrait être « retouchée », a indiqué un diplomate.
« La formulation ne passera pas comme ça », a confié ce diplomate sous couvert de l’anonymat.
La proposition de charters européens est directement inspirée par une demande française, soutenue par l’Italie. La France et la Grande-Bretagne ont organisé un vol conjoint à la mi-octobre pour emmener à Kaboul trois Afghans renvoyés de France et 24 expulsés de Grande-Bretagne.
Et le ministre français de l’Immigration Eric Besson a dit récemment souhaiter la mise en place de vols conjoints « sous bannière européenne » pour le retour forcé de migrants dans leurs pays d’origine.
Le vice-président de la Commission Jacques Barrot, chargé des questions d’immigration, a également mis en garde contre le « tout sécuritaire » dans un entretien accordé au quotidien français La Croix à paraître vendredi.
« Les Etats doivent trouver le point d’équilibre entre la part sécuritaire et la part d’humanité », a-t-il expliqué.
M. Barrot avait déjà réagi après l’organisation du vol commun franco-britannique, en soulignant que « le retour forcé de migrants de nationalité afghane dans leur pays doit respecter trois conditions strictes ».
« Les autorités nationales doivent s’assurer au préalable que les migrants concernés ne souhaitent pas demander une protection internationale » et « si une demande de protection internationale a été faite, les autorités nationales doivent s’assurer que cette demande a fait l’objet d’une instruction rigoureuse aboutissant à son rejet », avait-il ajouté.
« De plus, il est impératif que les autorités nationales s’assurent que la vie des migrants irréguliers reconduits ne soit pas mise en danger une fois de retour en Afghanistan », avait-il insisté.
AFP