Animée par Aziz Daki, galeriste et critique d’art et Mohamed Melehi, Artiste peintre, cette conférence s’est tenue en marge de l’exposition collective « voisinages » (visible jusqu’au 30 septembre à l’atelier 21) qui réunit les œuvres d’une quinzaine d’artistes peintres marocain.
D’emblée, les deux conférenciers ont fait remarquer que si les avis divergent sur les sens de l’art contemporain et les formes que cette expression couvre, il y a en revanche un consensus de la part des commentateurs et des artistes que la paternité de cet art revient à Marcel Duchamp (1887-1968).
Cependant, ont-ils ajouté, il est difficile de situer chronologiquement la naissance de l’art contemporain. Ce qui est certain, c’est qu’il prend ses racines dans l’art moderne dont il est l’héritier direct, ont affirmé les intervenants, ajoutant que certains ouvrages situent le début de l’art contemporain à la fin de la deuxième guerre mondiale.
Mais il n’en demeure pas moins que le terme « art contemporain » est très souvent utilisé uniquement pour des artistes encore vivants et actifs. Du coup, il est possible de placer son avènement autour des années 1960, ont-ils estimé, avant d’indiquer que cette décennie marque une période clef dans l’apparition de nouvelles pensées artistiques et aussi l’épanouissement de mouvements tels que le pop art d’Andy Warhol et les progrès enregistrés au niveau d’autres formes d’expressions telles la vidéo et la photographie.
Evoquant le Maroc, ils ont indiqué que l’histoire de la peinture, du moins celle dite de chevalet, est relativement récente, ne dépassant pas un siècle.
« Les peintres marocains modernes n’ont pas eu à s’inscrire en faux contre une ou des traditions de peinture. Ils ont pris un train en marche en choisissant les wagons de tête. Ils ont commencé par être modernes. La majorité des peintres préféraient l’expression artiste contemporain à artiste moderne ». Ce qui explique, pour eux, que nombre d’artistes marocains, y compris parmi ceux qui font de la peinture moderne, se réclament de l’art contemporain.
Et pour cause, « l’art contemporain est apatride. Il n’appartient pas à un pays et ne concerne pas une nationalité ou une aire géographique précise. Contrairement à d’autres formes d’art, l’art contemporain a accordé son label à de très nombreux artistes, issus des pays en voie de développement qui étaient absents autrefois des circuits de circulations des œuvres plastiques », ont-ils souligné.
Et de conclure que c’est certainement la forme d’art au Maroc qui réunit les meilleures conditions pour s’exporter à l’étranger et s’internationaliser comme en témoigne le fait que des artistes contemporains marocains, entre autres, Mounir Fatmi, Mohamed El Baz, Hicham Benohoud, Yto Berrada ou encore Hassan Darsi sont davantage présents dans les foires, salons et expositions internationaux que les peintres modernes.
D’où, d’ailleurs, la motivation première de l’exposition « Voisinages » qui se veut une manière d’attirer l’attention sur les points de rencontre, voire de fusion entre l’art contemporain et l’art moderne.
Les œuvres exposés sont signées Fouad Bellamine, Mohamed Bennani, Mahi Binebine, M’barek Bouhchichi, Mustapha Boujemaoui, Mohamed El Baz, Khalid El Bekay, Safaa Erruas, Hakim Ghazali, Tibari Kantour, Mohamed Kacimi, Miloud Labied, Jamila Lamrani, Mohammed Melehi et Mohamed Mourabiti.
MAP