30.100 personnes originaires des douze nouveaux pays membres de l’Union européenne sont retournées chez elles ou ont émigré vers d’autres horizons, tandis que seuls 13.500 sont arrivées en Irlande, sur l’année achevée en avril (contre 33.700 un an auparavant), a indiqué mardi l’office national des statistiques (CSO).
Au total, tous pays confondus, 65.100 personnes ont quitté l’île sur la même période tandis que seuls 57.300 immigrés s’y sont installés, contre 83.800 il y a un an, a précisé les CSO.
« Ces changements ont fait que l’Irlande a retrouvé un solde migratoire négatif, de moins 7.800, pour la premières fois depuis 1995 », a précisé l’office.
Pendant plus d’un siècle, les Irlandais avaient fui leur pays, particulièrement en raison de la Grande Famine de 1845-47. Il y avait 6,5 millions d’Irlandais en 1841 (Irlande du Nord exceptée). Ils n’étaient plus que 2,8 millions en 1961.
Mais le mouvement a été inversé à la faveur de la croissance économique exceptionnelle qu’a connue le « Tigre celtique » à partir des années 90. A partir de 1993, l’Irlande connaît une croissance qui ira jusqu’à dépasser les 10% en 2000. Le chômage passe de 15,9% en 1993 à moins de 4% en 2001. Ce formidable boom attire en dix ans, de 1997 à 2007, 739.000 étrangers.
Depuis cependant, l’Irlande a été très durement frappée par la récession. L’île a été le premier pays de la zone euro à entrer en récession, en 2008. Son produit intérieur brut s’est contracté de 2,3% l’an dernier et devrait s’effondrer de 7,7% cette année. Le chômage atteint 12,4% et devrait dépasser les 15% d’ici à la fin de l’année, selon le gouvernement.
AFP