La journée nationale de la femme proclamée par SM le Roi Mohammed VI consacrant la Haute sollicitude dont le Souverain entoure les questions de la femme, commémore le discours historique du Souverain, prononcé le 10 octobre 2003 devant le Parlement annonçant le nouveau Code de la famille.
Cette journée offre l’occasion d’établir chaque année le bilan et les perspectives de la condition de la femme, de se remémorer du contexte de cette grande réforme qu’est le code de la famille, dont l’aboutissement a été le fruit de l’engagement du Souverain et de toutes les forces vives qui ont lutté des années durant pour cette noble cause.
La situation de la femme marocaine a connu des avancées « considérables » ces dix dernières années, a affirmé la ministre du développement social de la famille et de la solidarité, Mme Nouzha Skalli.
La réforme phare était celle du Code de la famille initiée et annoncée par SM le Roi Mohammed VI devant le parlement le 10 octobre 2003, dans le contexte de l’engagement du mouvement pour les droits des femmes et de l’élection pour la première fois de 35 femmes au parlement en 2002, a-t-elle souligné dans un entretien à la MAP.
Ce tournant historique en faveur de l’égalité a été renforcé par un ensemble de programmes et stratégies en faveur de la promotion des droits des femmes et de l’égalité, a-t-elle poursuivi.
Mme Skalli estime que le Code de la famille a rétabli les femmes dans leur dignité et a affirmé des principes et valeurs structurantes pour notre société et pour les générations montantes, telles que l’égalité, la co-responsabilité, le respect mutuel et le respect des droits de l’enfant. La démocratie, la culture des droits humains et le dialogue au sein de la famille seront ainsi confortés.
Des drames qui étaient régulièrement vécus par des femmes sont aujourd’hui de « vieux souvenirs » puisque le nouveau code a introduit de nouveaux modes de dissolution du mariage comme le chiqaq ainsi que le divorce par consentement mutuel, a-t-elle dit, ajoutant que les dispositions du code sont « porteuses de justice sociale » bien que les changements des mentalités nécessitent du temps.
La ministre a mis également l ‘accent sur d’autres actions notamment la stratégie nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes, la budgétisation sensible au genre et la nomination de sept femmes ministres, des femmes Caids, des mourchidates et des ambassadrices. ElLe a rappelé, dans ce sens, également le Code de la Nationalité et l’élection de plus de 3000 femmes lors des communales.
Qualifiant de « saut qualitatif exceptionnel » l’élection de 3428 femmes aux dernières élections communales (12,38 pc), Mme Skalli a rappelé « qu’il y a à peine quelques mois les femmes ne représentaient que 0,56 pc de l’ensemble des élus locaux ».
Ce pas « gigantesque » est dû à la volonté politique de SM le Roi à travers son discours du 10 octobre 2008 appelant le gouvernement et le parlement à faire converger leurs efforts pour assurer une représentation digne des femmes, a-t-elle affirmé.
Bien que les avancées sont majeures et réelles, de grands défis restent à relever pour juguler la pauvreté, l’analphabétisme, la mortalité maternelle et infantile mais aussi pour combattre les stéréotypes et les préjugés à l’égard des femmes ainsi que les idées obscurantistes qui visent à tirer les femmes vers l’arrière, a, par ailleurs, souligné Mme Skalli.
Les résultats des élections pour les femmes n’ont pas été à la hauteur des avancées, a affirmé Mme Skalli. Sur les 1503 présidents de communes, il n’y a que 15 femmes présidentes, soit à peine 1 pc, a-t-elle précisé, ajoutant que lors du renouvellement du tiers de la Chambre des Conseillers, seules trois femmes ont été élues (soit 2pc).
Cela démontre clairement que sans quota, les femmes n’ont que très peu de chances d’accéder à une représentation équitable, a indiqué la ministre, renouvelant la détermination à poursuivre ce chantier notamment pour assurer l’institutionnalisation des mesures d’action affirmatives en faveur de la représentation des femmes.
Mme Skalli a, en outre, indiqué que la question de l’égalité et la promotion des droits des femmes est l’un des cinq axes du plan stratégique 2008-2012 du ministère, ajoutant que l’approche genre est présente dans le traitement de l’ensemble des autres axes.
Outre la promotion des femmes aux postes de responsabilité, la lutte contre les stéréotypes et la promotion de la culture de l’égalité font partie des domaines d’action du ministère, a-t-elle ajouté.
Elle a indiqué, à cet égard, que le ministère a lancé une étude sur la culture de l’égalité qui sera présentée au public le 10 octobre, permettant l’élaboration de stratégies sectorielles pour la diffusion de la culture de l’égalité à travers l’éducation, les médias ainsi que les productions culturelles et artistiques.
La ministre a souligné aussi que la question de la promotion des droits des femmes est une question transversale qui concerne non seulement l’ensemble des départements ministériels mais également les différentes composantes de la société civile ainsi que les partis politiques et même le secteur privé.
MAP