Le long métrage, proposé à la compétition officielle de ce festival, a été bien accueilli par le public espagnol qui n’est pas insensible au drame de l’immigration clandestine.
Comme son titre l’indique, le film de Merzak Allouache a retracé la traversée clandestine de la Méditerranée d’un groupe de jeunes à bord d’une patera avec l’espoir d’atteindre la côte espagnole, à partir d’une vision collective et austère, proche du documentaire.
Présentant son film, l’auteur d' »Omar Gatlatou » (1976) a reconnu qu’il avait rejeté une mise en scène « grandiloquente » pour opter en fin de compte pour une vision « très proche du documentaire » afin de raconter cette « odyssée » pour arriver en Espagne, les relations qui se nouent pendant le voyage, voire « l’absence totale de solidarité » entre les « harragas » durant la traversée.
Pour lui, il était beaucoup plus intéressant d’aborder ce thème social « si douloureux » à partir d’une perspective de groupe et sans parler des « motifs personnels » qui ont conduit ces jeunes à prendre la mer.
« J’ai voulu parler d’un phénomène général qui touche beaucoup les jeunes des pays du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne. Je ne parle pas des motivations de la traversée mais de la traversée elle-même », a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse, en présence des protagonistes de ce film.
Merzak Allouache a raconté également que pour réaliser son film, il avait mené un « intense travail de recherche et de documentation pour se baser sur des faits réels, une méthode de travail proche du film documentaire en somme », a-t-il dit.
Plus de 12 films représentant 13 pays sont en compétition officielle pour remporter le Palmier d’Or ou le Palmier d’Argent lors de cette manifestation cinématographique, dont ses organisateurs ambitionnent d’ériger en une plate-forme internationale pour la promotion des films méditerranéens.
APS