SM le Roi Mohammed VI entreprend, à partir de mardi prochain, une tournée dans quatre pays africains, pour de nouvelles retrouvailles avec un continent qui occupe une place de choix dans le cœur des Marocains et dans l’agenda diplomatique du Royaume.
Quelques mois seulement après une tournée réussie au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Gabon, le Souverain revient en Afrique pour réaffirmer l’importance qu’accorde le Maroc au développement de ses échanges tant humains, culturels et religieux que politiques et économiques avec les pays de ce continent.
Fort de l’importante dimension africaine de son identité et de la communauté de destin face aux mêmes défis de progrès, de stabilité et de démocratie, le Maroc s’est engagé de manière irréversible, depuis son indépendance, sur la voie du raffermissement des relations multidimensionnelles qu’il entretient avec les pays africains, avec l’ambition d’aboutir à un véritable partenariat gagnant-gagnant qui fortifie la coopération Sud-Sud et promeut le développement durable et solidaire.
Ce nouvel élan dans les relations maroco-africaines s’est renforcé depuis l’accession au trône de SM le Roi Mohammed VI, permettant au Maroc, au bout de quelques années, de se positionner en véritable acteur de la coopération Sud-Sud et en modèle de développement et de démocratie pour les pays africains.
Les multiples périples du Souverain ont contribué à doper de manière inédite les échanges culturels, économiques et commerciaux entre le Maroc et la majorité des pays de l’Afrique subsaharienne dans la continuité de ce partenariat d’exception, séculaire, fructueux et ouvert chaque jour à de nouvelles perspectives prometteuses.
Mais en plus des importants accords auxquels elles ont donné lieu, ces visites ont été marquées par une touche humaine et sociale de proximité à travers l’aide concrète apportée aux populations locales dans les domaines de la santé, du développement humain et de la lutte contre les ravages des criquets pèlerins notamment.
Ces tournées de SM le Roi ont eu le mérite de réaffirmer l’ancrage du Maroc dans un continent marginalisé dans le contexte de la mondialisation, en dépit de son potentiel extraordinaire et de ses richesses minières, naturelles et humaines considérables, et ont été aussi l’occasion de fixer les grandes orientations de la coopération bilatérale avec les pays africains, fondée désormais sur le principe d’une solidarité agissante en matière de développement durable, humain et socio-économique.
Les liens multiformes entre le Maroc et l’Afrique se nourrissent de plusieurs facteurs historiques, dont les liens religieux portés par la Tarika Tijania, dont le vénéré fondateur Cheikh Sidi Ahmed Tijani est enterré à Fès, et de l’attachement de leurs populations à un islam tolérant, ouvert sur la modernité et aux antipodes de l’extrémisme et du fanatisme.
Ils se nourrissent aussi chaque jour de la présence d’une importance communauté marocaine en Afrique et d’une diaspora africaine de plus en plus nombreuse au Maroc, ainsi que des échanges féconds économiques, culturels qui ont été renforcés durant les dernières années.
Socle de la revitalisation de ces relations, le cadre juridique qui régit la coopération entre le Maroc et les pays africains s’étoffe au fil des années, avec désormais plus de 500 accords de coopération englobant tous les domaines de la coopération politique, diplomatique, économique, sociale, culturelle, religieuse et humaine, outre la coopération tripartite qui constitue un mécanisme novateur pour faire bénéficier les pays africains du savoir-faire marocain dans des secteurs de technicité, par des financements bilatéraux ou multilatéraux.
Le Maroc croit beaucoup dans ses rapports avec l’Afrique à la mise à niveau des ressources humaines, en ouvrant ses universités et instituts supérieurs devant l’ensemble des étudiants des pays africains.
Ainsi, plus de 8.000 étudiants africains, dont plus de 6500 bénéficiant de bourses marocaines, poursuivent actuellement leurs études dans les différentes universités du Royaume.
La solidarité du Maroc avec les pays africains s’exprime aussi à travers sa contribution aux missions de maintien de la paix de l’ONU pour la pacification de plusieurs pays en proie à des guerres civiles, comme la RDC, la Somalie, la Côte d’Ivoire ou tout récemment la République centrafricaine, pays où les casques bleus marocains continuent de faire un excellent travail au bénéficie de millions de personnes meurtries par la guerre, la famine ou les pandémies.
Elu membre non permanent du Conseil de sécurité, grâce au soutien massif des pays africains, le Maroc est devenu le porte-voix du continent au sein de cette instance internationale, et a inscrit la stabilité et le développement de l’Afrique en tête des priorités de sa politique étrangère, privilégiant la coopération et la solidarité pour relever les défis socioéconomiques, politiques et sécuritaires qui entravent le développement global du continent.
Outre l’ONU, le Maroc ne ménage aucun effort pour défendre les causes justes de l’Afrique dans ses rapports avec l’Europe, à laquelle il est lié par un Statut avancé, et au sein de toutes les organisations régionales et internationales, pour que la voix du continent soit mieux écoutée, pour que les préoccupations de sa population soient prises en compte et pour que les difficultés actuelles de l’économie mondiale ne dispensent pas les grandes puissances de leur devoir de solidarité avec les pays africains en vue de les aider à faire face aux maladies et aux ravages des armes légères et des guerres civiles.
Le Maroc a déjà donné l’exemple de cette solidarité qui doit prévaloir dans les relations avec l’Afrique, en accompagnant les processus de transition démocratique dans de nombreux Etats et en contribuant à la consolidation de leur stabilité à travers une coopération efficiente dans des domaines vitaux pour leur développement durable et ce, dans le strict respect de leur indépendance, de leur souveraineté et de leur intégrité territoriale.
Le Maroc a aussi montré la voie lorsque SM le Roi Mohammed VI créa l’évènement en 2000 en annonçant, lors du sommet Europe-Afrique tenu au Caire, l’annulation de la dette des pays africains les moins avancés et l’exonération totale des droits de douane sur leurs produits exportés au Maroc.
Le secteur privé marocain est aux premières lignes pour accompagner cette offensive diplomatique du Maroc en direction de son voisinage sud, en marquant une montée en puissance sur ces marchés prometteurs.
Les grands groupes marocains des secteurs bancaire (Attijariwafa Bak, BMCE Bank et BCP), du transport aérien (Royal Air Maroc), des télécommunications (Maroc Télécom), de l’eau et électricité (ONEE), du logements social (Addoha), des assurances, des BTP et des ports, notamment, sont présents désormais dans une vingtaine de pays subsahariens, contribuant au transfert précieux du savoir-faire, à la valorisation des compétences locales, à la création des richesses et à la réalisation du développement de ces pays.
Cet engagement panafricaniste du Maroc en a fait vraiment “le seul pays arabe qui a réellement une politique africaine suivie, une connaissance, une proximité et des liens humains, culturels et religieux avec les pays africains”, comme l’a souligné récemment le directeur de l’Observatoire d’études géopolitiques français, Charles Saint-Prot.
Mohamed Touzani (MAP)