La faculté de lettres Mohammed V de Rabat-Agdal, organise les 15 et 16 mai un colloque international sous le thème « Migration, identité et interculturalité » soutenu par le Conseil de la Communauté marocaine à l’étranger (CCME).
L’objectif de ce colloque consiste selon les organisateurs à « éclairer les diverses facettes de ce phénomène complexe, d’explorer, entre autres, la question de l’identité, des imaginaires collectifs et de l’interaction des cultures ».
Lors de ce colloque, les chercheurs tenteront de répondre à plusieurs questions, notamment : « Quelles politiques en matière d’immigration et quels sont les enjeux qui les sous-tendent? La mondialisation amplifie-t-elle les migrations? Quelles mutations les migrations ont-elles subies au fil des Générations ? Comment les migrants vivent-ils leur dialectique identitaire et quelles relations entretiennent-ils avec leur pays d´origine et leur pays d´accueil ? Quels sont les impacts linguistiques et culturels de la migration ? La migration est-elle une menace, comme semblent l’affirmer certains, ou une richesse, comme l’affirmait le grand voyageur Saint-Exupéry qui disait : « Si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m’enrichis » ? Le migrant contribue-il au développement économique de son pays d’origine ? »
« Selon les estimations de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU (DAES), le nombre des migrants dans le monde est passé de 155 millions en 1990 à 214 millions en 2010, avec une croissance d’environ 2% par an. L’origine des départs et la géographie des arrivées se sont considérablement diversifiées et étendues» indiquent les organisateurs qui notent notamment que « les motifs et projets migratoires se sont diversifiés. La pauvreté n’est plus le seul facteur d’émigration ; les crises politiques, les désastres environnementaux, l’évolution démographique, le regroupement familial, les disparités des salaires entre pays sont les nouvelles causes de mobilité. Le profil des migrants évolue également : les hommes peu qualifiés des zones rurales sont désormais rejoints par des jeunes hommes qualifiés voire hautement qualifiés des classes moyennes urbaines, des femmes seules, aspirant à plus d’indépendance (48% des migrants actuels sont des femmes), et même des mineurs ».
Les organisateurs soulignent en outre que « Les immigrés sont généralement stigmatisés dans de nombreuses sociétés d’accueil ; ils sont souvent perçus comme une source de problèmes. L’amalgame entre « immigré » et « délinquant », « immigré » et « terroriste », « immigré» et « porteur du sida », « immigré » et « voleur d’emploi » y est fréquent. « Péril jaune », « Péril noir », « Menace islamique », les titres de certains journaux contribuent largement à la diffusion de ces sentiments xénophobes ».