Selon un rapport de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) publié ce lundi 1er décembre 2014, « l’intensification des déplacements au sein de l’Union européenne entraîne un regain de l’immigration enregistré dans les pays de l’OCDE après plusieurs années de déclin dû à la crise ».
L’Allemagne devient, selon ce rapport, la première destination de l’immigration eu Europe : « l’immigration a augmenté pour la quatrième année consécutive, pour atteindre plus de 450 000 nouvelles entrées en 2013, soit une hausse à deux chiffres. Les trois quarts de ces nouveaux immigrés viennent d’autres pays de l’UE et l’Allemagne est désormais le deuxième pays de destination dans l’OCDE, après les États-Unis ».
En revanche, « plusieurs grands pays d’accueil ont enregistré un recul de l’immigration, notamment les États-Unis, l’Italie, le Portugal et l’Espagne. Le solde migratoire demeure bien en-dessous des niveaux d’avant la crise, mais il reste positif dans la plupart des pays de l’OCDE, à l’exception notable du Mexique, de l’Islande, de l’Irlande, de l’Espagne et du Portugal », précise le rapport.
« Le nombre d’immigrés très qualifiés a augmenté de 70 % ces dix dernières années, et dépasse actuellement les 31 millions. Mais leur taux de chômage reste supérieur à celui de leurs homologues nés dans le pays, et leur taux de déclassement est également supérieur de 50 % », souligne le document ajoutant que « dans l’ensemble, la crise a frappé les immigrés en particulier : sur les 15 millions de chômeurs supplémentaires dans l’OCDE depuis le début de la crise, environ 1 sur 5 est né à l’étranger ».
M. Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE a déclaré, lors de la présentation du rapport à Paris, que « les pays bénéficieraient davantage de l’immigration s’ils considéraient les migrants comme une ressource plutôt que comme un problème, et les politiques d’intégration comme un investissement ».
« Les politiques migratoires devraient être une priorité pour les pays de l’OCDE, et les politiques d’intégration considérées comme le meilleur investissement possible en terme de croissance économique, de cohésion sociale et de bien-être », a ajouté M. Gurría qui a précisé que « les coûts de l’immobilisme à court et à long termes dans un contexte où les besoins évoluent rapidement sont considérables. Les décideurs doivent mener un débat ouvert et éclairé sur les migrations pour renforcer la confiance et faire en sorte que tout le monde en retire des avantages ».
L’OCDE compte aujourd’hui plus de 115 millions d’immigrés, soit environ 10 % de sa population totale. D’après ce nouveau rapport, « les politiques migratoires devraient suivre le rythme de ces évolutions ».
Lire le communiqué de presse de l’OCDE