Selon un rapport de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) intitulé « Talents à l’étranger : une revue des émigrés marocains », la diaspora marocaine est la dixième plus importante au monde et la première de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), avec près de 3 millions de personnes, soit une hausse de 53% entre 2000 et 2010. Le Maroc est suivi de l’Algérie (1,5 million) et de l’Iran (moins d’un million).
De plus, « on dénombre au moins 800 000 descendants d’émigrés marocains dans les pays européens de l’OCDE », précise le rapport, ajoutant que les Marocains du monde « sont essentiellement concentrés dans dix pays, principalement européens. Un tiers réside en France en 2010/11, témoignant des liens historiques et linguistiques entre les deux pays. L’Espagne et l’Italie, destinations plus récentes, accueillent à eux deux un million d’émigrés marocains en 2010/11, deux fois plus qu’en 2000/01 ».
Le rapport rétablit également le niveau d’instruction des Marocains du monde : « un demi-million d’émigrés marocains détiennent un diplôme de l’enseignement supérieur en 2010/11 », soit deux fois plus qu’en 2000/01. Une tendance qui s’explique aussi par la féminisation de la migration marocaine, puisque le nombre des Marocaines du monde « ayant un niveau d’éducation élevé a augmenté de 125 % pendant la dernière décennie ».
Ainsi, « les émigrés marocains eux-mêmes ou leurs descendants, ont des niveaux d’éducation nettement plus élevés que la moyenne de la population du pays » et « sont plus de deux fois plus susceptibles de devenir entrepreneurs que le reste de la population » puisqu’ils bénéficient « souvent de l’expérience et de réseaux et financement à l’étranger ». Une tendance qui, selon le rapport, « souligne le potentiel de ce groupe pour le développement du pays ».
Le rapport a été commandé par le ministère chargé des Marocains résidents à l’étranger et des affaires de la migration et par « Expertise France », dans le cadre du projet Sharaka, financé par la Commission européenne et cofinancé par la France et les Pays-Bas.
CCME