Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) a organisé, en partenariat avec le Club des journalistes accrédités au Maroc, le vendredi 17 mai 2024 au Salon du livre à Rabat, une table-ronde qui a réuni des journalistes de différents horizons venus partager leurs expériences sur ce que c’est que d’ « être journaliste aujourd’hui ».
Souad El Tayeb, Directrice à Radio Monte Carlo Doualiya (France), Karima Moual, journaliste, aux journaux Reppublica et Stampa (Italie), Mohamed Naji, Rédacteur en chef au Middle East Broadcasting Networks (USA), Hassan Alaoui, correspondant à Associated Press (Maroc), Mohammed Elfenich, journaliste à Alghad TV (Londres) et Hashem Ahelbarra, correspondant Moyen-Orient à Al Jazeera English (Qatar) ont répondu aux questions de Jalal Al Makhfi, président du Club des journalistes accrédités au Maroc.
Dans une intervention à cette occasion, le Président du CCME, M. Driss El Yazami, a affirmé que l’objectif du conseil à travers ce genre d’événements est d’identifier les compétences, échanger avec eux en toute indépendance et créer des relations fondées sur la conviction que le concours de leurs apports individuels est en mesure de développer le travail journalistique au Maroc.
M. El Yazami a rappelé, à cet effet, le colloque international organisé par le CCME avec les journalistes marocains du monde à El Jadida en 2011, appelant à renouveler l’esprit de cette rencontre et à ouvrir à nouveau le dialogue et les échanges afin de contribuer au débat mondial sur les transformations que connaît actuellement le journalisme.
De son côté, le directeur général de l’Agence Maghreb Arabe de Presse (MAP) a souligné, dans un discours d’ouverture lu en son nom par le directeur de l’information à l’Agence, M. Youssef Sadouk, l’état d’instabilité et d’incertitude qui caractérise l’avenir du journalisme dans le monde sur fond de difficultés liées à l’environnement de travail et à la préparation des contenus médiatiques, en plus des défis imposés par l’essor de l’intelligence artificielle qui nous amène à la réflexion de comment bénéficier du développement technique sans compromettre l’essence du métier ou comment survivre aux « fake news» qui portent atteinte à l’éthique professionnelle et à la protection des données…
Les journalistes participant à cette rencontre ont abordé leurs parcours et expériences uniques acquises en travaillant dans différents contextes internationaux et professionnels, et selon des méthodologies de travail qui diffèrent d’un pays à l’autre.
L’appréhension de questions comme le racisme ou la discrimination liée aux origines diffère selon les pays où exercent ces journalistes mais aussi selon des contextes qui peuvent être personnels ou liés aux choix des sujets à traiter.
Pour Karim Moual, par exemple, « son travail sur les questions d’immigration et d’Islam fait toujours l’objet de critiques de l’opinion publique malgré son appartenance à la deuxième génération d’immigrés et sa complète intégration dans la société italienne », alors que Souad El Tayeb, qui travaille en France, estime qu’elle n’a senti « aucune discrimination à son encontre en tant que femme ou en tant que journaliste d’origine marocaine ».
Les journalistes ont aussi mis l’accent sur ce que l’expérience du journalisme leur a apporté tant que le plan personnel que professionnel. Ainsi, Hashem Ahelbarra affirme que travailler à Al Jazeera lui a permis de réaliser le fossé creusé entre l’Est et l’Ouest, et que l’expérience d’Al Jazeera English a contribué à construire des ponts entre la culture occidentale et arabe. Une opinion que Mohammed Elfenich a développée, expliquant que la langue de travail peut avoir un impact important et que son expérience dans le cadre de l’école anglo-saxonne se caractérise par une plus grande ouverture et une marge de pratique journalistique plus large.
A l’issue de cette table-ronde, le Président du CCME a exprimé sa fierté de la capacité des journalistes marocains à s’intégrer dans des sociétés multiples et à s’imprégner des différents contextes. Il a, en guise de conclusion à cet échange, mis l’accent sur quelques leçons fondamentales, dont la plus importante est que les règles et l’éthique de la profession ne changent pas.
Deuxième conclusion, tout aussi importante, est que « les nouvelles générations de journalistes marocains du monde incarnent les nouvelles transformations de l’immigration marocaine, à savoir la féminisation et le niveau d’éducation bien plus élevé que les anciennes générations ».
Toutes ces réflexions et bien d’autres ne peuvent pas être menées sans une approche participative impliquant institutions et journalistes et prenant en compte la nécessité de construire des canaux de communication et de mise en réseau incluant compétences journalistiques marocaines à l’étranger et élites marocaines du monde dans tous les domaines.
CCME
Consulter sur le site web du CCME
– La biographie de Jalal Al Makhfi
– La biographie de Souad El Tayeb
– La biographie de Karim Moual
– La biographie de Mohamed Naji
– La biographie de Hassan Alaoui