L’épiscopat européen doit rappeler la dimension humaine de la question des migrations, a estimé le vice-président de la Commission européenne chargé de Justice, Liberté et Sécurité, Jacques Barrot, devant l’Assemblée plénière des évêques de France, samedi à Lourdes.
« L’épiscopat européen peut agir auprès des gouvernements » pour réaffirmer que les migrants et demandeurs d’asile sont des « personnes humaines », et « auprès de la société civile pour créer un climat, un regard positif sur les migrants », a-t-il dit à la presse après s’être exprimé devant les évêques.
Pour lui, « la mobilité n’est source de richesse que si elle est vue de manière positive ».
M. Barrot a rapporté que les évêques avaient « beaucoup insisté sur le regroupement familial », les « droits de l’enfant et des personnes les plus vulnérables » à l’occasion de son intervention.
« Ils voient les problèmes, les comprennent et en mesurent les difficultés », a souligné le commissaire européen, qui n’a pas observé de « vision naïve » chez ses interlocuteurs.
Réclamant une « dimension humaniste » dans la gestion de la mobilité, M. Barrot a affirmé que cela « n’excluait pas la rigueur ».
Affirmant que « les politiques d’asile sont trop disparates en Europe », M. Barrot s’est prononcé pour « des procédures d’asile claires, précises ». « Cela, a-t-il dit, ne crée pas d’appel d’air » à l’immigration, car des règles nettes découragent les passeurs.
« Il faut un volontarisme éclairé » et on doit expliquer « qu’à moyen terme, l’Europe sera sauvée par les migrations », selon lui.
Le commissaire estime qu’il faut éviter trois risques: avoir « une vision négative » des flux migratoires, confondre immigration et asile, et « penser que l’on peut régler ces problèmes au niveau national ».
Selon lui, une « politique responsable » de la mobilité prévoirait un cadre légal pour certaines migrations, dont les saisonniers, la lutte contre les trafiquants (surveillance aux frontières…) et une « politique d’intégration » dans les pays d’accueil.
Interrogé sur le débat sur l’identité nationale proposé en France, M. Barrot l’approuverait « si cela permettait d’aller plus loin dans l’intégration ». Il le condamnerait s’il devait « opposer » les personnes entre elles.
Source : AFP