Plus de Vingt étudiants néerlandais de l’université d’Amsterdam ont rencontré, dans le cadre des échanges Azaytoun, M.Abdellah Boussouf, le secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger ,le 5 avril 2016, au siège du Conseil.
Lors de la rencontre, M.Abdellah Boussouf a expliqué que le Conseil analysait tous les sujets liés à l’immigration marocaine à l’étranger, en insistant sur le fait que « la citoyenneté des bi-nationaux devait être entière et indiscutable ». Ceci n’empêche pas, a-t-il dit l’importance de leur lien avec la culture et la spiritualité du pays d’origine de leurs parents ou leurs grands parents.
M.Boussouf a souligné que le CCME considère « cette bi-nationalité comme une richesse pour les Pays-Bas, mais aussi pour le Maroc » et ajouté que l’immigration ne doit pas être perçue comme un problème. Le secrétaire général s’est appuyé sur des personnages historiques qui ont rendu le monde meilleur grâce au voyage, à la connaissance et la découverte de l’Autre tels notamment Ibn Battouta ou Marco Polo,
Il a insisté sur l’importance de ces grands voyageurs qui ont fait connaitre l’Inde et sa culture, en expliquant combien l’immigration « a été au service de l’économie, mais aussi de la politique ». S’agissant de la politique il a rappelé la participation des marocains à la lutte contre le nazisme. D’un autre côté il a mis en lumière l’importance de cette immigration dans la reconstruction de l’Europe et parallèlement dans le soutien à l’économie marocaine.
« Ce que nous demandons, c’est que cette immigration marocaine et bi-nationale soit une source de stabilité » a-t-il ajouté en affirmant avec force qu’il fallait » condamner la radicalisation » mais rappeler tout de même que « la responsabilité était partagée ».
Revenant sur l’histoire de la guerre froide, il a dit que durant cette guerre , les pays occidentaux ont parié sur l’islam dans le cadre de la lutte des talibans contre l’occupant soviétique. Des talibans décrits par ce même occident comme des « combattants de la liberté » contre les soviétiques, sans prendre en compte l’avenir: »ils n’ont rien voulu voir » a-t-il dit. « La responsabilité est donc partagée et cela il faut le reconnaitre a affirmé le Secrétaire général.
Sur la question de la radicalisation, il a aussi insisté sur le travail culturel qu’il a opposé à la seule nécessaire mais insuffisante approche sécuritaire
« Le Maroc peut aider, parce que le Royaume est en faveur d’un Islam européen basé sur trois aspects: une meilleure connaissance du rite malékite, celui de l’école Ibn Rochd, celui de Ibn Khaldoun, à savoir l’Islam de la Connaissance et de Ibn El Arabi, qui prône l’islam comme la religion de l’amour ».
Les étudiants néerlandais ont posé de nombreuses questions , essentiellement liées à la double nationalité, à l’intégration et notamment à l’éducation religieuse.
CCME