L'expérience canadienne de la gestion du pluralisme culturel

Lors de son intervention, le politicien canadien Frantz Benjamin a affirmé que le pluralisme culturel et ethnique constitue une richesse pour la société canadienne et nécessite un travail de la part de tout les acteurs pour améliorer le quotidien des immigrés issus de plusieurs appartenances.

M. Benjamin a exposé, lors de cette rencontre modérée par M. Abdelghani Dadès, membre du CCME, les différentes initiatives entreprises par la ville de Montréal pour encourager le pluralisme culturel et le vivre-ensemble comme l'appel de Montréal contre la discrimination et l'appel de Montréal pour le dialogue entre les cultures, en plus des efforts des communautés étrangères pour réaliser l'équilibre culturel dans la société canadienne.

On compte également parmi les initiatives canadiennes la création du Conseil interculturel qui incite les communautés à participer aux activités de la ville afin d'accueillir les nouveaux-venus et les encourager à faire valoir leur culture pour pour l'intégrer dans le paysage et la mémoire culturels canadiens. Le Canada soutient également l'enseignement du pluralisme culturel dans les écoles à travers la mise en valeur des spécificités des élèves pour les préserver de la déperdition scolaire.

Selon le responsable canadien, la ville de Montréal est un modèle du multiculturalisme puisqu'elle organise des activités pour sensibiliser la population aux manifestations négatives de la discrimination raciale et du refus des étrangers et réserve une attention particulière aux productions littéraires dans les langues d'origine et soutient la tenue des festivals et rencontres culturels des différentes communautés.

Yolande Cohen expose les étapes historiques de la migration canadienne

Pour sa part, l'académicienne canadienne d'origine marocaine Yolande Cohen s'est intéressée dans son interventions aux opportunités offertes par le pluralisme culturel canadien pour l'intégration des immigrés et exposé, en ce sens, une lecture de l'histoire de la migration au Canada.

Selon Yolande Cohen, trois étapes essentielles ont marqué la migration canadienne. La première, celle d'avant 1945c qui s'est caractérisée par la difficulté d'immigrer pour les pays non européens à cause du racisme qui sévissait au Canada à l'époque ; puis la période d'après la deuxième guerre mondiale, où des mouvements internationaux contre le racisme se sont activés, ce qui a contribué à l'ouverture de la société canadienne sur les nouvelles migrations et à l'accueil des migrants francophones notamment. Pendant la troisième étape de la migration canadienne, les migrants n'avaient plus besoin de s'intégrer en tant que groupes dans des sociétés multi-ethniques et les mouvements migratoires sont devenus liés aux mouvements financiers.

Okomba : la sensibilisation pour faire face à l'extrémisme

Dans son intervention, Herman Deparice-Okomba, politologue et président du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV) au Québec, a considéré que le vivre-ensemble est encore une structure vulnérable qu'il faut renforcer continuellement à travers la lutte contre le discours discriminatoire.

M. Okomba a assuré en ce sens que le Canada a réalisé après les actes terroristes perpétrés en Occident et l'islamophobie qui en a résulté que la sensibilisation est une étape essentielle pour prévenir l'extrémisme que ce soit sur le plan politique et sur le plan religieux, affirmant que la radicalisation se nourrit de l'ignorance de l'autre.

Enfin, M. Okomba a insisté sur l'importance de comprendre les raisons qui poussent les jeunes à se radicaliser et d'analyser l'environnement social de ces jeunes pour pouvoir élaborer des stratégies à même de faire face au phénomène de la radicalisation.

La rédaction