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M. Boussouf : « Si nous partageons notre histoire, nous partageons nos responsabilités »

mercredi, 06 février 2019

Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) a reçu, mercredi 6 février 2019 au siège du conseil à Rabat, une délégation belge conduite par M. Rudi Vervoort, ministre président de la région de Bruxelles-Capitale.

Les échanges entre M. Abdellah Boussouf, Secrétaire général du CCME, et le président de la région de Bruxelles-Capitale se sont principalement intéressés aux liens culturels et spirituels qui unissent le Maroc et la Belgique et qui seront « les ferments d'un monde meilleur », comme l’a affirmé M. Vervoort.

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Les liens que les Marocains de Belgique gardent avec leur pays d’origine est d’ordre culturel et spirituel. « Un lien d’ailleurs consolidé par l’institution de la commanderie des croyants qui transcende les pays et les cultures et n’exerce aucune forme d’ingérence politique », a affirmé M. Boussouf.

« La Belgique est un modèle à bien des égards grâce à son esprit de compromis et dispose de tous les ingrédients pour réussir l’apaisement dont a besoin l’Islam européen », explique M. Boussouf précisant que « les difficultés qui peuvent se présenter sont plutôt dues à politique qu’à la religion ».         

De par sa mission de prospective et d’évaluation des politiques publiques, le CCME a mené plusieurs études et consultations dans différents domaines, dont le volet cultuel qui se présente aujourd’hui comme un défi pour les pays d’accueil et d’origine.

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Dans ce cadre, le conseil a organisé un colloque sur « le statut juridique de l’Islam en Europe » pour mettre en valeur le processus d'enracinement de l'Islam dans les pays européens et inviter les responsables de ces pays à légiférer pour l’intégration de la religion musulmane dans le paysage européen. Il a fallu ensuite mener une réflexion sur les modalités de cette intégration, ce qui a donné lieu à la tenue du deuxième colloque « l’Islam en Europe : quel modèle ? ». Nous en avons conclu que l’Islam a la capacité de s’adapter aux sociétés occidentales puisqu’il est en parfaite conformité avec les valeurs universelles mais que cette adaptation ne se réalisera pas sans l’accompagnement des cadres religieux. Nous avons de ce fait organisé un troisième colloque : « l’Islam en Europe : formation des cadres, éducation religieuse et enseignement du fait religieux » qui a révélé un réel déficit au niveau des connaissances en sciences humaines des imams et cadres religieux.

Conscient de la singularité du modèle belge, M. Boussouf a émis le souhait de pouvoir examiner de près le modèle sociétal belge assurant que « si l’on réussit à relever les défis de l’Islam européen en Belgique, on réussira sûrement ailleurs et on fera bénéficier le monde de l’accélération de plusieurs processus liés à ce sujet ».

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Le Secrétaire général du CCME a exposé aux invités les différentes activités organisées à Bruxelles, notamment la rencontre des « Marocaines d’ici et d’ailleurs » qui s’est imposée à l’agenda du conseil au vu de la féminisation de la migration marocaine : « 50% des Marocains du monde sont des femmes et entreprennent de plus en plus l’expérience de la migration dans un cadre individuel ».

Le CCME a également organisé l’exposition « le Maroc et l’Europe : six siècles dans le regard de l’autre » qui « révèle la fascination mutuelle que se vouent le Maroc et l’Occident et qui explique que le statut avancé du Maroc avec l’Union européenne n’est pas acte politique mais la reconnaissance de l’aboutissement de plusieurs siècles d’histoire commune ».

« Si nous partageons notre histoire, nous partageons nos responsabilités », a affirmé M. Boussouf, concluant que « nous devons unir nos efforts et travailler ensemble pour le bien-être de nos communautés, loin des calculs politiques qui peuvent fausser notre appréhension des réalités pour la construction d’un avenir meilleur ».      

Pour sa part, M. Rudi Vervoort a affirmé que « la Belgique adopte plus le principe de la neutralité dans son traitement de la question religieuse que celui la laïcité active et que la Grande Mosquée de Bruxelles doit se mettre en phase avec les attentes de la population ».

Il a ainsi expliqué que la coopération avec le Maroc est importante : « je trouve que l’Islam marocain est déjà en soi une synthèse de ce dont nous avons besoin de par son histoire européenne », a poursuivi le ministre. « La dimension universelle et spirituelle est encore plus importante que l’aspect pratique de la religion ».

M. Vervoort a exprimé son vœu de réformer le traitement des cultes à Bruxelles afin que « toutes les religions soient sur un pied d’égalité ». Il a enfin invité à intensifier la coopération et les activités culturelles qui mettent en valeur nos ressemblances, comme par exemple « l’exposition itinérante «L’Islam, c’est aussi notre histoire !» qui s’est arrêtée à Bruxelles début 2018 et qui s’intéresse aux liens qui se sont tissés entre l’Islam et l’Europe depuis près de treize siècles ».

La visite officielle de la délégation belge au Royaume se tient du 5 au 8 février. Des rencontres avec de hauts responsables marocains dans le domaine du tourisme et de la culture sont programmées en vue d'identifier des premières actions de partenariat à mettre en place.

CCME

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