Fondation diplomatique : M. Boussouf passe en revue les avantages de la migration et l’importance du dialogue interreligieux

mercredi, 31 mars 2021

La Fondation diplomatique a abrité, mardi 30 mars 2021 à Rabat, une session de dialogue avec M. Abdellah Bousouf, Secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), avec la participation de plusieurs ambassadeurs accrédités au Maroc et représentants d’institutions diplomatiques.

 Dans son allocution d’introduction, M. Boussouf a souligné l’importance du phénomène de la migration pour l’humanité, un élément de stabilité et de prospérité pour le monde, comme en ont témoigné les circonstances de la pandémie du Coronavirus qui ont connu la contribution effective de scientifiques d’origine immigrée dans la découverte des vaccins contre le virus, en plus de la solidarité dont ont fait particulièrement preuve les immigrés marocains envers leur pays d’origine et d’accueil. Des efforts salués par la banque mondiale dans son rapport sur les envois de fonds des immigrés marocains en 2020.

Le Secrétaire général du CCME a, par ailleurs, expliqué que le monde a atteint un stade où il est impératif de neutraliser les stéréotypes sur la migration qui en font une source d’inquiétude et de problèmes, estimant que le moment est venu de reconsidérer ce phénomène comme étant une source de construction sociale et de création de ponts humains qui permettent le dialogue des religions, des cultures, des peuples et des civilisations. Un objectif qui, selon M. Boussouf, nécessite d’éduquer les nouvelles générations aux valeurs nobles de la migration qui présentent une occasion de restaurer l’équilibre mondial et de contenir l’extrémisme religieux et politique et le terrorisme.

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M. Boussouf a, en outre, abordé la portée spirituelle et humaine de la visite historique du Pape du Vatican au Maroc en 2019 et de sa réception par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Commandant des Croyants, soulignant l’importance de l’institution de la commanderie des croyants en tant que garante de la liberté de conscience pour toutes les religions monothéistes.

En ce sens, le Secrétaire général du CCME a affirmé que la reconnaissance de cette institution par les Marocains et autres croyants en dehors du Maroc, ainsi que l’adoption du modèle de religiosité marocain, ne sont pas un acte politique mais une reconnaissance spirituelle qui n’engage aucunement la souveraineté des pays de résidence.

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Il explique également que l’attention internationale accordée à la visite du pape François au Maroc a mis en place le rôle central des religions du monde, en l’occurrence leur capacité à contribuer à la paix, au respect de l’autre et à innover des solutions aux conflits internationaux Il évoque alors le discours de Sa Sainteté le Pape à l’Institut Mohammed VI pour la formation des imams, lorsqu’il a déclaré avoir visité un institut qui « est le cadre religieux pour l’avenir », et affirmé la nécessité pour l’imam de s’engager à travers une connaissance diversifiée des sciences religieuses et des sciences humaines afin de cerner les orientations de la société dans laquelle il vit.

S’agissant du modèle marocain de religiosité, M. Boussouf, auteur du livre « Monarchie citoyenne en terre d’Islam : Comment Mohammed VI a conçu un modèle religieux universel », a expliqué qu’il basé sur trois piliers : la connaissance, représentée par le savant Ibn Khaldoun, la rationalité et le sens critique représentés par Ibn Rochd et la dimension spirituelle qu’exprime Ibn Al Arabi. Toutes ces dimensions ont la vocation de prémunir les musulmans dans le monde à affronter l’idéologie extrémiste, d’autant plus que les personnages représentés dans le modèle marocain sont connus en Occident et peuvent contribuer par leurs idéologies à construire un système moral qui sera le pont pour rencontrer les autres cultures.

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En réponse à une question sur le débat en France sur l’Islam, M. Boussouf a souligné que la paix n’est pas incompatible avec la démocratie, ni avec les principes de la République ou des droits de l’homme, et qu’elle a la capacité de s’adapter aux différents systèmes politiques dans le monde, soulignant que la crise de l’Islam en France est causée par une fracture épistémologique fondée sur l’ignorance. Une responsabilité partagée par la société française qui a perdu ses connaissances scientifiques sur l’islam et s’est contentée de connaissances superficielles construites par les politiciens et journalistes, la responsabilité doit également être assumée par une partie des Musulmans qui ne sont pas intégrés dans la société et veillé à une pratique de leurs rituels en conformité avec les systèmes juridiques et culturels de ces sociétés.

La réunion a également été l’occasion d’interagir avec les questions des ambassadeurs accrédités au Maroc présents, en particulier sur les questions en lien avec la communauté marocaine à l’étranger. Une série de questions concernant les travaux du Conseil, tels que la mobilisation des compétences, l’évaluation des politiques publiques et le rôle des différentes institutions impliquées dans la gestion de la diaspora marocaine, ainsi que les derniers développements migratoires marocains en Europe, en Asie et en Afrique.

A l’issue de cette réunion, le doyen du Corps diplomatique au Maroc et ambassadeur de la République du Tchad, Mohamed Abdel Rasul, a, au nom des ambassadeurs présents, noté le grand intérêt de l’intervention du Secrétaire général du CCME et lui a remis le trophée de la Fondation diplomatique.

CCME

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