Table ronde: Les crispations identitaires en Europe

dimanche, 22 février 2015

« Crispations identitaires en Europe » tel a été le thème de la table ronde abritée par le pavillon du CCME en marge du salon du livre de Casablanca dans sa 21ème édition.

Pour en discuter, un panel composé de Michel Wieviorka, sociologue, Ali Benmekhlouf ; philosophe, Mohamed Tozy politologue a répondu à l’invitation. Leurs interventions ont été modérées par Khalid Hajii, président du Conseil européen des Oulémas du Maroc.

Ali BenmakhloufLors de son intervention, Ali Benmakhlouf a défendu les principes humanitaires universels et l'unité de ces principes qui constituent une identité unique pour toute l'humanité.

A travers une série d'exemples philosophiques, il a parlé d’une tentative de démantèlement de l'identité unique qui porte sur les valeurs de l'humanité, il donne l’exemple de la France qui essaie de protéger « sa liberté, égalité et fraternité » alors qu’elles sont des valeurs universelles, que tout le monde doit maintenir de manière significative.

Le penseur marocain qui se spécialise dans la philosophie de la logique médiévale arabe, a confirmé que la valeur de la fraternité, par exemple, dans le premier chapitre de la Déclaration universelle des droits de l'homme n’est pas seulement une idée théorique mais elle devrait apparaître à travers une pratique quotidienne.

Sur la perception occidentale de l'Islam, Benmekhlouf a appelé à ne pas faire de l'Islam un bouc-émissaire et le porter responsable des actualités violentes dans le monde ce qui conduit à briser l’identité humaine commune.

Michel WieviorkaPour sa part, le sociologue et écrivain français Michel Wivuorka a consacré son discours à faire un inventaire des tensions identitaires historiques soulignant qu'elles ne sont pas le produit du moment et qu’elles remontent à très longtemps.

Il note aussi l’accroissement évident des crispations identitaires qui s’est produit avec l'émergence de la notion de la mère patrie qui « n’ accepte pas d’identité autre que celle de l'État » en effet, à la fin des années soixante et au sein de l'état des nations européennes sont apparus des groupes régionaux revendiquant leurs particularités et la reconnaissance de leurs droits à la différence, ce qui a été suivi par l'avènement du principe de la coexistence culturelle avant que les musulmans marquent une nouvelle composante dans les sociétés occidentales, ce qui remet la question au goût du jour.

Par ailleurs, il met l’accent sur le fait que l’identité n’est pas liée aux valeurs héritées, mais qu’elle est plutôt le produit de mutations, et souligne par la même occasion que l'identité n’est pas l'antithèse de l'individualisme, elle signifie plutôt que l'homme choisit sa culture et son identité individuellement, en plus du fait que l'identité ne se cherche pas sur le plan virtuel, elle se forge par des rencontres directes et concrètes.

Mohamed TozyMohammed Tozy quant à lui évoque le thème de l'identité du point de vue de la science politique, et en particulier depuis la perspective d'une gestion politique de l'identité.

Il dit que ce qui se passe dans certains pays musulmans trouve son origine dans l’histoire de la parole unificatrice de l'État moderne, qui n’accepte pas de fait les différences ce qui attise les tensions dans les sociétés

SG au JT de 2m: spécial programmation de la journée internationale des migrants

Les entretiens du symposium

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