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16 mai - L'Europe durcit ses politiques d'immigration

lundi, 18 mai 2009
Après l'Espagne et la Grande-Bretagne, le Portugal a annoncé une réduction de ses quotas de travailleurs étrangers.


En période de crise, l'immigration se retrouve pointée du doigt. Frappés de plein fouet par la récession et la brutale remontée du chômage, les États européens freinent de plus en plus le recours aux travailleurs étrangers. Les mauvais chiffres du premier trimestre (croissance négative de 2,5 % dans la zone euro) risquent de renforcer cette tendance.

Jeudi dernier, c'est le Portugal, traditionnel pourvoyeur de main-d'œuvre, qui a annoncé une réduction de moitié de ses quotas d'immigration hors Union européenne. «Il est normal que dans le contexte économique actuel on procède à un ajustement du contingent en fonction de la réalité», s'est justifié le ministre de la Présidence, Pedro Silva Pereira.

Même stratégie chez son voisin espagnol, qui a pendant des années accueilli à bras ouverts la main-d'œuvre étrangère pour soutenir sa forte croissance. En un peu plus de dix ans, le pays est passé de 500 000 à 5 millions d'immigrés pour une population de 46 millions. Aujourd'hui, le gouvernement propose un plan de retour aux immigrés. En échange du billet de retour payé et du versement des allocations chômage, les candidats renoncent à leur titre de séjour pour une durée de cinq ans. Sur les 120 000 personnes visées par Madrid, seuls 6 000 ont répondu à l'appel, dont une grande majorité d'Équatoriens. Quant aux milliers de travailleurs saisonniers, Marocains, Polonais, Bulgares... qu'on allait chercher dans leur pays pour cueillir les tonnes de fraises andalouses, ils sont désormais remplacés par les Espagnols. Les patrons des exploitations agricoles sont tenus d'embaucher en priorité des ouvriers nationaux. Les restrictions s'appliquent aussi aux emplois les plus qualifiés. En Grande-Bretagne, depuis le mois d'avril, les candidats juristes ou scientifiques doivent être titulaires d'un diplôme de troisième cycle et non plus de deuxième cycle et leur salaire doit atteindre au moins 20 000 livres (17 000 avant). L'Irlande a également durci la législation sur les permis de travail, à compter du 1er juin. L'objectif, a expliqué le vice-premier ministre Mary Coughlan, est de laisser «un maximum de chance» aux Irlandais ainsi qu'aux citoyens de l'espace économique européen, qui regroupe, outre les vingt-sept États de l'Union, l'Islande, le Liechenstein, la Norvège et la Suisse.

La libre circulation des travailleurs en suspens

Les réflexes protectionnistes ne se cantonnent pas aux pays tiers. Ils touchent aussi à la libre circulation des travailleurs au sein de la Communauté. L'accès au marché devait être libéralisé fin avril, à l'occasion du cinquième anniversaire de l'élargissement. Derniers bastions à résister, l'Allemagne et l'Autriche ont décidé de prolonger les restrictions jusqu'en mai 2011. «Une ouverture aujourd'hui aurait un effet sérieux sur le marché de l'emploi, surtout aux dépens des chômeurs de longue durée, a déclaré Eva Högl, spécialiste des questions européennes et sociales. Nous craignons une concurrence des pays à faible coût de main-d'œuvre.» Au contraire, plaide la Commission, la levée des barrières éviterait les problèmes de travail au noir et de dumping social. Sans compter qu'avec la montée du chômage le flux de travailleurs de l'Est vers l'Ouest se réduit et les retours d'immigrés dans leur pays se multiplient.

Source :

lefigaro.fr

 


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