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Les musulmans veulent gérer leur mosquée à Montpellier

samedi, 09 mai 2009
Hélène Mandroux, la nouvelle maire PS, a reconnu la légitimité de cette demande

Les musulmans du quartier populaire de la Paillade, à Montpellier, se déchirent. Jeudi 7 mai, le tribunal de grande instance devait, en référé, examiner la désignation d'un administrateur provisoire pour la salle qui leur sert de lieu de culte, propriété de la ville. Le tribunal a renvoyé l'affaire au 14 mai, mais la désignation d'un administrateur est probable.

Le 24 avril, quelque 500 personnes ont manifesté devant la mairie. Les uns soutiennent l'imam et le responsable du lieu de prière, dont la gestion a été déléguée par la ville à une association. Les autres, élus au conseil d'administration de l'association, estiment que la gestion municipale a assez duré et qu'il faut changer les hommes. " Tous les musulmans de Montpellier rêvent d'être propriétaires et de pouvoir gérer leur lieu de culte, comme c'est le cas dans toutes les grandes villes françaises ", précise Feth-Allah Demnati, qui conteste la situation actuelle.


Construire une mosquée

La particularité de la situation de Montpellier tient à la personnalité de celui qui fut longtemps son maire, Georges Frêche, qui a toujours été hostile à ce que les musulmans possèdent leur lieu de culte. A deux reprises, le projet de construction d'une mosquée, financée par les dons des fidèles, lui a été présenté. A chaque fois, en 1995 et en 1999, M. Frêche a fait préempter les terrains.

Finalement, en 2002, il a fait construire une "salle polyvalente à caractère associatif ". Et a confié à une association de Franco-Marocains le soin d'en faire une mosquée. La salle est animée par un employé municipal, Lhoussine Tahri. Il s'est adjoint les services d'un imam qui galvanise les foules mais est en même temps contesté, un érudit maroco-canadien, Mohamed Khattabi.

Mais en 2006, le tribunal administratif a donné tort à la mairie, au motif qu'elle ne pouvait pas financer ainsi des lieux de culte. La décision, confirmée en appel, est aujourd'hui pendante devant le Conseil d'Etat.

Depuis 2002, l'affaire provoque régulièrement des tensions dans la communauté marocaine. Selon David Mendel, l'avocat des plaignants, " l'association responsable de la salle n'est plus gérée depuis deux ans ! Cela fait deux ans qu'il n'y a eu aucune approbation des comptes ".

Hélène Mandroux (PS), qui a succédé à M. Frêche, avait jusqu'ici assumé les choix de son prédécesseur. Elle a pour la première fois reconnu, mardi soir, devant les habitants du quartier, que les revendications des musulmans à posséder et gérer comme ils l'entendent leur lieu de culte étaient légitimes. Les fidèles pourraient racheter la salle associative ou construire une mosquée, alternative que semble privilégier la nouvelle élue.


Anne Devailly

© Le Monde


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