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08 juillet - Paris - Un écrivain sénégalais soupçonné d'avoir inventé son périple de clandestin

mercredi, 08 juillet 2009
Omar Ba, un écrivain sénégalais auteur de deux livres sur son odyssée d'immigré clandestin serait en fait "un affabulateur", affirme mercredi le quotidien français Le Monde qui publie une "contre-enquête" sur ce personnage trés médiatisé.

Agé de 29 ans, Omar Ba a été invité à plusieurs reprises sur des plateaux de télévision ces derniers mois et a publié tribunes et entretiens pour raconter son histoire. Omar Ba aurait ainsi traversé déserts et océans, vécu l'enfer des clandestins avant d'atteindre la France.

Selon l'un de ses éditeurs, Omar Ba maintient pour sa part "90% de son récit".

Dans "Je suis venu, j'ai vu, je n'y crois plus" (édition Max Milo), il raconte son expérience d'immigré en France pour "faire comprendre aux jeunes d'Afrique que cette Europe ne vaut pas de risquer sa vie".

Selon Le Monde "tout ou presque est faux" dans ses livres. Ancien étudiant en sociologie, Ba est également l'auteur de "Soif d'Europe" (Editions du Cygne), un récit paru en janvier 2008 "truffé d'incohérences et d'anachronismes".

Lors de trois rencontres avec l'auteur de cette contre-enquête, Omar Ba serait "revenu sur son histoire, au moins partiellement". "Mais même ainsi remanié, son périple comporte toujours des incohérences", écrit le quotidien.

Patrice Kanozsai des Editions du Cygne a affirmé à l'AFP qu'il n'avait "jamais pensé" que le récit d'Omar Ba "était tout ou en partie inventé".

Dans un mail qu'il lui a adressé mardi, Omar Ba explique qu'"il a brouillé volontairement les pistes pour ne pas se compromettre", pour des raisons de sécurité administrative. "Il continue de dire que 90% de son récit est véridique", souligne Patrice Kanozsai.

"Extrêmement déçu", Youssef Jebri, directeur de collection aux Editions du Cygne, estime qu'Omar Ba "s'est approprié différentes histoires et en a fait une compilation. S'il a menti, ça dessert le combat qu'il prétend servir". "Soif d'Europe" s'est vendu, selon son éditeur, à 1.800 exemplaires.

Chez Max Milo, on souligne que ce qui intéressait la maison d'édition c'était "la condition de primo-arrivants". "On a lu ce texte, ce qui nous intéressait c'était ce qu'il vivait maintenant en France", indique-t-on.  AFP

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