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16 juillet - Stockholm - Bruxelles veut savoir pourquoi des Européens demandent asile au Canada

jeudi, 16 juillet 2009
La Commission européenne veut comprendre pourquoi des citoyens de l'UE demandent l'asile au Canada avant de se prononcer sur la décision d'Ottawa d'imposer des visas aux Tchèques, a déclaré jeudi à Stockholm le commissaire à la Sécurité Jacques Barrot.

"Nous devons examiner les griefs formulés par le Canada contre la République Tchèque et vérifier s'ils sont fondés ou non avant de réagir", a-t-il expliqué au cours d'une conférence de presse en marge d'une réunion avec les ministres de l'Interieur et de la Justice de l'UE.

"Car il serait paradoxal que des citoyens de l'UE soient obligés de demander l'asile dans un pays tiers pour des raisons de discrimination", a-t-il souligné.

"S'il s'avère que la décision du Canada n'est pas fondée, alors, à ce moment là, nous imposerons au Canada les règles de la réciprocité", à savoir l'obligation d'obtenir un visa pour tout voyage vers les pays de l'UE, a-t-il averti.

"Les critiques du Canada portent sur la situation de certaines personnes de la communauté Rom et le sort qui leur est fait en République Tchèque", a souligné M. Barrot.

Le Canada a annoncé lundi de manière impromptue le retour dès mardi des visas d'entrée sur son sol pour les ressortissants de République tchèque et du Mexique afin d'endiguer l'explosion des demandes d'asile faites par des citoyens de ces pays.

Les autorités Tchèques ont protesté et ont appelé leurs partenaires européens à la solidarité pour contrer Ottawa. Prague a en outre décidé mardi matin d'imposer des visas aux détenteurs de passeports diplomatiques canadiens et menace de réintroduire unilatéralement l'obligation de visa pour tous les citoyens canadiens.

Cette menace préoccupe la Commission, car l'Union européenne a crée Schengen, un espace sans frontières intérieures entre les 25 pays participants, dont la Suisse, l'Islande et la Norvège, non membres de l'UE.

Les Tchèques enfreindraient alors la législation communautaire et les règles de Schengen, a souligné une source communautaire.

Le contentieux est très compliqué et sensible, car les accusations portées par le Canada, si elles sont avérées, à savoir des discriminations au sein d'un pays de l'UE contre des citoyens de l'UE, "seraient une honte pour l'Europe", a commenté cette source.

Le problème est que l'asile au Canada est géré par une autorité indépendante qui considère que l'Etat dont les demandeurs d'asile sont ressortissants doit "les protéger contre les groupes qui les menacent".

"Ce système d'asile est très généreux et 40% des demandes sont acceptées", ce qui explique les inquiétudes des autorités canadiennes, a souligné une autre source communautaire proche du dossier.

AFP

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