M. Boussouf : reconnaitre la culture et l’identité d’origine dans les écoles espagnoles pour prévenir la radicalisation

mardi, 21 novembre 2017

Faire face à la radicalisation nécessite l’implication responsable des acteurs politiques et associatifs des pays d’origine et d’accueil, surtout que le processus éducatif des jeunes de l’immigration connait l’intervention de différents responsables, a indiqué, lundi 20 novembre 2017 à Séville (Espagne), M. Abdellah Boussouf, Secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), lors du forum hispano-marocain « Andalousie et Maroc : éduquer dans la diversité ».

M. Boussouf, qui intervenait dans une table-ronde sur « le Rôle de l’éducation dans la prévention de la radicalisation », a ajouté que « l’école ne peut assumer à elle seule l’éducation des jeunes sans l’implication de la famille, de la société et des réseaux sociaux dont l’impact est de plus en plus important ».

Le Secrétaire général du CCME a, dans ce cadre, critiqué l’absence de matières qui mettent en valeur la culture d’origine des immigrés marocains et les composantes de leur identité, en l’occurrence ses aspects religieux et linguistiques dans les manuels scolaires, et la défaillance de contenus pouvant neutraliser les stéréotypes se rapportant aux immigrés dans la société espagnole. Il a, en ce sens, invité à reconnaitre le riche patrimoine commun entre les cultures marocaine et espagnole et les composantes de l’identité d’origine des enfants d’immigrés en considérant la langue arabe comme une langue vivante, au même titre que les autres langues étrangères enseignées en Espagne.

M. Boussouf a, en outre, affirmé que la crise que traversent beaucoup de pays d’accueil est une crise identitaire qui exige de mettre à la disposition des écoles les moyens nécessaires pour encadrer les élèves dans le respect de leur identité, de leur culture d’origine et de leurs droits, en tant que citoyens européens, afin d’éviter de tomber dans le piège de la radicalisation. A cette occasion, M. Boussouf n’a pas manqué de louer les efforts des instituteurs des écoles espagnoles, en particulier celles qui accueillent une grande partie des enfants d’immigrés marocains, et des professeurs de langue arabe et de culture marocaine envoyés par le Maroc.

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Les familles immigrées doivent être assimilées par la société et les villes pour éviter leur isolement dans des quartiers et des ghettos, traduisant l’isolement de leurs enfants au sein des écoles, a soutenu M. Boussouf, rappelant que le Marocain a une plus grande capacité que les autres immigrés à s’intégrer et à vivre en symbiose avec l’autre dans les sociétés d’accueil car l’identité marocaine est composée de plusieurs affluents comme stipulé dans la Constitution de 2011, ce qui prédispose les immigrés marocains à s’adapter à la différence religieuse, linguistique et culturelle dans une même société.

Cette table-ronde, animée par le journaliste au quotidien espagnol Público Daniel Garcia, a connu la participation des professeurs et membres de l’Institut de la paix et des conflits de l'Université de Grenade et du professeur à l’Université Mohammed V de Rabat Mokhtar El Harras.

Le forum hispano-marocain "Andalousie et Maroc : éduquer dans la diversité" est organisé par la Fondation des Trois Cultures, en collaboration avec le ministère de l’Education de l’Andalousie. L’événement bénéficie également de la collaboration de la Fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l'Étranger et du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME).

CCME

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