samedi 30 novembre 2024 11:33

Les Britanniques adoptent des attitudes de plus en plus négatives sur l'immigration, une question qui commence à susciter les préoccupations de l'opinion publique en raison de l'enlisement de la crise économique et son impact sur le marché de l'emploi, indique un rapport publié lundi à Londres.

Selon le rapport sur "les attitudes sociales des Britanniques", pas moins de 75 pc des électeurs sont favorables à une réduction du nombre des immigrés.

Cette position semble aller dans le sens de la politique mise en Âœuvre par le gouvernement dirigé par le Premier ministre conservateur, David Cameron, qui avait annoncé en 2011 des mesures plus fermes visant à limiter les quotas de migrants.

Très critique à l'égard de la politique migratoire de ses prédécesseurs travaillistes, Cameron avait promis de réduire le nombre de visas accordés aux travailleurs qualifiés hors-Union Européenne, à 20.700 entre 2011 et 2012.

Par ailleurs, le rapport élaboré par le cabinet NatCen sur la recherche sociale et portant sur un échantillon représentatif de 3.300 votants, fait ressortir les inquiétudes de l'opinion publique britannique au sujet de l'intégration culturelle des immigrés, en particulier ceux en provenance du monde musulman, des inquiétudes accentuées par les attentats commis en Grande-Bretagne en 2005 et 2007.

Selon l'étude, 48 pc des Britanniques estiment ainsi que l'immigration a un impact culturel négatif sur le Royaume-Uni, contre 33 pc en 2002.

Sur le plan économique, le rapport indique que 52 pc estiment que l'immigration influe négativement sur la vie économique du pays contre 43 pc en 2002.

La majorité des personnes hostiles à l'immigration argumentent que la présence des immigrés exerce une pression excessive sur un marché de l'emploi déjà en crise en raison de la détérioration du climat économique depuis 2008-2009.

Cependant, le rapport montre que 50 pc des personnes interviewées sont en faveur de l'immigration professionnelle quelle que soit son origine.

Selon les auteurs de l'étude, les Britanniques estiment qu'un émigré qualifié est mieux favorisé pour s'intégrer culturellement au Royaume-Uni.

17 Sept.2012

Source : MAP


Le Home Office (ministère britannique de l'Intérieur) vient d'engager une société privée pour traquer et arrêter les immigrés clandestins se trouvant sur le sol britannique, rapporte mardi la presse londonienne.

L'action de la firme, Capita, portera essentiellement sur la traque de 150.000 immigrés qui ont dépassé la durée de leur visa d'entrée en Grande-Bretagne.

Le montant du contrat, qui dépendra du nombre d'immigrés arrêtés et expulsés, est estimé à environ 40 millions de livres Sterling, a indiqué le Président de l'agence britannique du contrôle des frontières (UKBA) lors d'une intervention au parlement de Westminster.

Le gouvernement britannique, dirigé par le parti conservateur, a érigé, depuis son arrivée au pouvoir en mai 2010, en priorité le renforcement de la lutte contre l'immigration clandestine, dans le cadre d'un vaste programme destinée à limiter les flux migratoires qui avaient augmenté sous l'ancien gouvernement travailliste.

18 sept. 2012

Source : MAP

Les étrangers travaillant au noir en Italie ont l'opportunité, depuis samedi dernier, sous certaines conditions, de régulariser leur situation dans le cadre d'une opération d'un mois perçue par d'aucuns comme un moyen de faire partager à la communauté immigrée dans son ensemble le coût de la crise économico-financière dans laquelle se débat le pays.

Outre le paiement de sommes forfaitaires qui, d'après certains, doivent osciller entre 1000, voire 3000 et 10.000 euros selon le secteur d'activité, le bénéfice de cette opération requiert la régularisation de la situation vis-à-vis du fisc pour la période antérieure sans que celle-ci ne soit inférieure à six mois.

Certaines sources estiment à pas moins de 2,5 milliards d'euros les recettes du trésor public au terme de cette opération, le 15 octobre prochain.

Quoiqu'il en soit, dès l'ouverture de l'opération le 15 septembre, quelque 4.547 demandes de régularisation dûment formulées ont été déjà comptabilisées dont près de 90 pc concernent le personnel domestique.

Selon des données du ministère italien de l'intérieur reprises par certains médias, 3.409 d'entre ces demandes ont été introduites via Internet directement par des particuliers, 984 par des associations et des patrons et 154 par des consultants dans le secteur du travail.

Par nationalité, les citoyens indiens viennent en tête des demandeurs de régularisation (843), suivis des Bangladeshi (685), des Ukrainiens (493), des Chinois (489), des Egyptiens (478) et des Marocains (351).

Les données publiées par le ministère italien révèlent que le plus grand nombre de demandes provient de la province de Naples (790), suivie de celles de Rome (742), de Milan (670), de Brescia (246) et de Turin (171).

D'après l'agence Ansa, quelque 380.000 personnes seraient potentiellement concernées par cette opération organisée en application d'un décret-loi adopté par le gouvernement officiellement pour lutter contre le travail au noir.

En application d'une directive européenne datant de 2009, l'Italie avait adopté le 6 juillet dernier ce décret-loi qui prévoit des sanctions sévères à l'encontre des patrons qui font travailler illégalement plus de trois étrangers en situation irrégulière et des mineurs de moins de 16 ans.

Ce texte, publié le 31 juillet au bulletin officiel, décrète notamment un durcissement des peines à l'encontre de toute personne employant des travailleurs au noir ainsi que des sanctions administratives pouvant atteindre 150.000 euros, sans compter une amende correspondant au coût moyen de rapatriement de chaque employé en situation irrégulière.

En contrepartie, il prévoit d'accorder une sorte d'amnistie aux travailleurs au noir entrés en Italie avant le 31 décembre 2011 qui viendraient à dénoncer leurs employeurs.

Il accorde en même temps aux patrons la possibilité de régulariser leurs employés travaillant à temps plein depuis au moins trois mois en échange du paiement d'une amende forfaitaire de 1000 euros, plus les arriérés des cotisations patronales non versées sans aucune poursuite.

La dernière opération de régularisation en Italie remonte à 2009. Celle-ci n'avait cependant concerné que le personnel domestique et les assistants à domicile.

Selon l'Institut italien des statistiques, la Péninsule compterait quelque 500.000 sans-papiers contre 3,6 millions d'immigrés légaux.

18 sept. 2012

Source : MAP

Le gouvernement français a assuré mardi que l'élargissement du droit de vote aux étrangers non originaires de l'UE lors des élections locales serait mis en oeuvre en 2013, confirmant une promesse électorale du président socialiste François Hollande.

Le droit de vote aux étrangers non communautaires, serpent de mer de la vie politique française depuis trente ans, était la 50e proposition du candidat Hollande. La ministre écologiste du Logement, Cécile Duflot, a indiqué mardi sur la radio France Inter que "ce (serait) fait l'année prochaine" pour une application en 2014, année des prochaines élections municipales.

"C'est une nécessité, c'est une promesse du président de la République", a fait valoir la ministre. "Ca fait quelques années que c'est une revendication forte et un élément puissant d'intégration", a-t-elle ajouté.

Cette réforme nécessite de changer l'article 3 de la Constitution qui dit que les électeurs sont les nationaux français majeurs. Les ressortissants de l'Union européenne peuvent déjà voter aux municipales depuis une loi de 1998 mais ne peuvent être maire ou adjoint ni participer à l'élection des sénateurs.

Plusieurs déclarations avaient semblé lundi montrer une certaine gêne au sein de la majorité à ce sujet.

75 députés socialistes ont demandé lundi la mise en oeuvre rapide de cette promesse. Mais dans le même temps, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls exprimait des réserves estimant que ce droit n'est ni une "revendication forte dans la société française" ni un "élément puissant d'intégration", tandis que son collègue de l'Agriculture Stéphane le Foll jugeait que ce n'était "pas une priorité".
A droite, les attaques se sont poursuivies. L'ancien ministre Valérie Pécresse a ainsi évoqué des "arrières-pensées" pour faire "monter les extrêmes".

Des réponses diverses ont été apportées jusqu'ici à la question du vote aux élections locales des étrangers hors UE.

La Suède (en 1975), le Danemark (en 1981), les Pays-Bas (en 1983), le Luxembourg (2003) et la Belgique (2004) ont octroyé le droit de vote à tous les étrangers qui résident sur leur territoire depuis quelques années. L'Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni accordent le droit de vote aux ressortissants de certains pays. L'Espagne et le Portugal sous réserve de réciprocité et de durée de résidence et la Grande-Bretagne aux citoyens du Commonwealth.

18 sept 2012

Source : AFP

Contrairement aux idées reçues, l'immigration ne génère pas de conflits sociaux en Espagne, selon une étude réalisée conjointement par le Centre d'études et de documentation de Barcelone (Cidob) et l'université britannique de Leicester.

L'étude, financée par la Commission européenne, fait ressortir que les facteurs à l'origine de la "politisation" de la question de l'immigration au sein de la société espagnole sont multiples, indique un communiqué du Cidob.

La "politisation" de la question de l'immigration est une "conséquence de la multiplication d'évènements ayant un reçu un grand impact médiatique donnant l'impression que les flux migratoires sont hors de contrôle", a ajouté la même source.

Les médias espagnols constituent un "rempart" contre l'exploitation de l'immigration à des fins politiques, contrairement à d'autres pays, constate l'étude, rappelant l'absence dans ce pays de médias "ouvertement sensationnalistes qui usent d'un discours anti-immigration".

"Le ton des commentaires que recueillent les médias espagnols (sur l'immigration) est généralement positif", selon les conclusions de cette étude qui sera présentée prochainement à Barcelone (nord-est de l'Espagne).

Selon des chiffres du secrétariat d'Etat à l'immigration et l'émigration, mis à jour en septembre 2011, l'Espagne accueille 5,2 millions d'immigrés dont 11,7 pc sont des ressortissants extra-communautaires.

18 sept 2012

Source : MAP

Les policiers d'Arizona (sud-ouest) sont autorisés depuis mardi à effectuer des contrôles d'identité au faciès de personnes qu'ils soupçonneraient d'être sans-papiers grâce à une loi destinée à lutter contre l'immigration clandestine qui vient d'entrer en vigueur.
Cette disposition controversée avait été maintenue dans ce qui représente l'une des lois les plus répressives jamais votées contre les sans-papiers aux Etats-Unis, et que la Cour suprême du pays avait invalidée dans sa quasi-totalité en juin.

"Avec l'entrée en vigueur de cette loi, l'Etat et les policiers sur le terrain ont la possibilité de contrôler le statut migratoire des individus, mais seulement quand il y a eu une arrestation ou quand l'agent a un doute raisonnable", s'est félicitée la gouverneure Jan Brewer dans un communiqué.

"Je n'ai jamais dit que cette loi permettrait de résoudre les problèmes d'immigration illégale en Arizona, seul le gouvernement fédéral a les moyens de le faire", a-t-elle poursuivi. "Mais cela représente un outil supplémentaire que les policiers peuvent utiliser pour collaborer avec les autorités fédérales afin de réduire la criminalité et les autres impacts négatifs que l'immigration illégale peut engendrer".

Un juge fédéral américain avait donné son feu vert le 5 septembre aux contrôles d'identité au faciès en Arizona, rejetant une plainte d'organisations de défense des droits de l'homme.

En rendant sa décision en juin, la plus haute juridiction du pays avait autorisé les contrôles du statut migratoire de toute personne, même sans motif, mais laissé la porte ouverte à d'éventuels recours en justice concernant de possibles violations des droits de l'homme.

Un tiers des 6,6 millions d'habitants que compte l'Arizona ne sont pas nés aux Etats-Unis et, selon les estimations, environ 460.000 sont en situation irrégulière.

18 sept 2012

Source : AFP

La Droite populaire, collectif de parlementaires de l'aile droite de l'UMP qui veut se constituer en mouvement au congrès de l'UMP en novembre, estime que la France doit tendre «vers l'immigration zéro».

«Alors que les flux migratoires sont devenus un défi majeur, il ne peut y avoir d'assimilation sans maîtrise de l'immigration. Nous devons aller vers l'immigration zéro afin de donner leur chance aux étrangers en situation régulière», peut-on lire dans le texte de la motion déposée mardi à l'UMP par le chef de file de la Droite populaire, l'ancien ministre Thierry Mariani, en vue d'être soumise au vote des militants, le 18 novembre.

Lors de la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait promis, s'il était réélu, de ramener l'immigration légale à 100.000 entrées annuelles, contre environ 200.000 actuellement. La présidente du FN, Marine Le Pen, avait fixé l'objectif de 10.000 entrées.

La Droite populaire s'était fait connaître dans les dernières années du quinquennat Sarkozy en occupant le terrain médiatique sur les questions liées à la sécurité et à l'immigration notamment. Elle fait partie des 7 "mouvements" ou courants de l'UMP qui veulent être officialisés en novembre. Elle doit pour cela recueillir au moins 10% des suffrages des militants.

La Droite populaire entend influer sur l'élaboration du programme de l'UMP et «prendra l'initiative de nouvelles réponses aux dérives communautaires qui mettent en péril le vouloir-vivre ensemble et la paix civile».

18/9/2012

Source : AFP

Chercheur au Centre d’études des mouvements sociaux (CNRS-EHESS), juge assesseur représentant le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), Smaïn Laacher déconstruit les idées reçues sur l’immigration dans son dernier livre, Ce qu’immigrer veut dire.

-Quelles sont les principales idées reçues que vous avez relevées ?

Je n’ai pas cherché à traquer des idées particulières que j’aurai préalablement qualifiées d’«idées reçues». Il y a une pluralité de discours sur l’immigration et les différences qui les opposent ne sont pas seulement des différences entre grande famille politique : extrême droite, droite républicaine, gauche réformiste et gauche radicale. Au sein des familles politiques elles-mêmes il existe, sur ce thème, des sensibilités parfois très significatives. Mais il y a un «sens commun» largement partagé et largement infondé à gauche comme à droite (ou inversement) sur l’immigration et les immigrés. Par exemple, sur le droit de vote aux municipales. Les uns disent : «Les Français n’étaient (ou ne sont) pas prêts» ; les autres disent : «Le droit de vote est un instrument d’intégration.» La peine de mort a été abolie alors que les Français n’étaient pas «prêts».

Les expériences en matière de droit de vote des étrangers montrent que ces derniers ne se précipitent pas sur ce droit lorsqu’ils le possèdent. Voter n’empêche pas le fait qu’il y ait plus de 10 millions de pauvres en France avec son cortège d’exclusion, de désaffiliation, etc. En fait, mon travail a consisté à déconstruire un discours moral à partir des acquis accumulés en ce domaine par les sciences sociales. Et la science va presque toujours contre les «idées préconstituées».

-Selon vous, le Printemps arabe n’a pas eu pour conséquence un afflux massif vers l’Europe. On avait pourtant assisté à une campagne sans précédent d’hommes politiques pendant cette période...

Oui, souvenez-vous de la déclaration de Nicolas Sarkozy, le 27 février 2011 : «Les conséquences de telles tragédies (les révolutions arabes) sur les flux migratoires sont connues, c’est la France qui est en première ligne.» La réalité fut tout autre. Dans les premiers mois de l’année 2011, selon la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), sur les 1 094 380 personnes parties de Libye, 910 000 ont été accueillies par les Etats voisins, la Tunisie, l’Egypte, le Niger, le Tchad et l’Algérie. Il n’y a pas eu, en direction de l’Europe, d’afflux de populations d’une telle ampleur. En comparaison, et toujours selon la CNCDH, l’Europe a accueilli au premier trimestre 2011 environ 24 000 personnes en provenance de Tunisie et 16 000 en provenance de Libye.

Les centaines de milliers de migrants (de toutes nationalités) qui ont fui la Libye en guerre civile sont allés se «réfugier» principalement en Tunisie et en Egypte. On ne peut donc pas dire qu’il y a eu «partage du fardeau» selon le vocable en cours dans les instances de l’Union européenne. Les plus riches se sont déchargés sur les plus faibles d’un fardeau très encombrant, celui d’immigrés fuyant la violence, l’arbitraire et la persécution (de nombreux Subsahariens étaient pris jusqu’à la mort entre le marteau des groupes liés au Conseil national de transition et l’enclume des militaires pro-Gueddafistes). Les quelques milliers de Tunisiens (environ 5000) qui ont débarqué, en février 2011, sur l’île italienne de Lampedusa à la suite de la chute du régime de Ben Ali, n’ont pas été les initiateurs d’un mouvement de longue durée. Cela n’a duré que quelques mois et l’afflux s’est vite tari.

-Vous démontez le cliché qui veut que l’islam soit un frein à l’intégration...

Permettez-moi de citer quelques chiffres intéressants. Ils ne sont pas la vérité mais ils donnent une idée de la réalité. L’enquête de l’Institut américain Pew Research Center, réalisée en 2006 auprès de musulmans de quatre pays européens (France, Angleterre, Allemagne et Espagne) montre que 72% de Français musulmans ne perçoivent aucun conflit entre «le fait de pratiquer l’islam et le fait de vivre dans une société moderne». Toujours d’après l’enquête menée par l’Institut américain, «91% des Français musulmans ont une opinion favorable des chrétiens et 71% une bonne opinion des juifs». Tel n’est pas le cas des musulmans britanniques, allemands et espagnols : ils sont respectivement 32%, 28% et 38% à «avoir une bonne opinion des juifs».

Autre résultat intéressant, «la préférence pour l’assimilation» des Français musulmans : 78% souhaitent se conformer aux «traditions nationales» (contre 41% en Angleterre et 30% en Allemagne). La majorité (donc pas tous) ne fait pas, pour le dire rapidement, de la République et de l’islam deux entités distinctes et inconciliables. Cela ne signifie pas, encore une fois, que règne l’harmonie entre la norme juridique impersonnelle et la tradition et la norme religieuse, impérative et toujours collective.

-On a souvent entendu dire que «les immigrés ne veulent pas devenir Français». Est-ce vraiment le cas ?

Majoritairement, de manière plus ou moins tranchée, ces populations excluent un retour définitif dans leur pays d’origine. Le regroupement de ces populations est bien plus le résultat d’un «effet social et institutionnel d’assignation territoriale» que d’une envie irrépressible de vivre entre soi. Ce qu’on appelle parfois «l’ethnicisation des quartiers» tient beaucoup plus à une politique du logement, à la faiblesse des revenus, au taux important de chômage, à l’impossibilité de stratégie résidentielle, à des scolarisations ratées, etc. Il n’est dès lors pas étonnant que les rapports communautaires soient, par la force des choses, favorisés avec leur cortège d’auto-exclusion, d’isolement social, de pression ethnique, en particulier à l’égard des femmes.

Les enfants élevés et scolarisés dans ces univers sociaux et culturels voient se rétrécir les espaces relationnels dans lesquels les Français n’occupent plus de place dominante. L’intégration devrait plutôt s’assigner la résorption de toutes les spécificités radicales, qui vont à l’encontre de la construction d’un lien national avec la nation et la société française : réduction de la religion à la sphère privée, lutte contre toute spécialisation professionnelle sur la base de l’appartenance ethnique, etc. Ce qu’on appelle ordinairement l’intégration ou l’assimilation n’est rien d’autre qu’être «naturellement Français» (en droit), ou «naturellement citoyen de la nation» avec des soucis ordinaires.

-Comment combattre tous ces stéréotypes ?

Celui qui a un préjugé n’est pas forcément inculte. Chacun de nous a des préjugés. Partir en guerre contre eux est une bataille perdue d’avance. Ils sont plus forts que nous. Aucun groupe social n’y échappe, y compris les intellectuels, les chercheurs, les journalistes... Même l’école a des préjugés ! Et quand ils sont collectifs et répétés, les préjugés constituent des stéréotypes.

Ce n’est pas la peine de se révolter contre les préjugés, puisqu’ils constituent une première phase avant le jugement le plus pertinent, le plus «scientifique» (au moins provisoirement). Le préjugé n’appartient pas systématiquement à l’erreur ou au faux. Et toute épreuve est bonne à prendre pour comprendre. Tous les débats sont légitimes. Il s’agit de saisir le préjugé comme une idée capable d’être analysée et aussi d’être interprétée. Le problème fondamental est le suivant : un préjugé énoncé par un pouvoir politique est plus redoutable qu’un préjugé énoncé par une personne qui n’a aucun pouvoir.

Ce qu’immigrer veut dire (Paris, Le Cavalier Bleu, 2012)

18.09.12, Rémi Yacine

Source : El Watan

Un séminaire sur le thème Mineurs d'ici et d'ailleurs sera organisé, du 24 au 27 septembre 2012 à Rabat, à l'initiative de Cooperazione Internazionale Sud-Sud (CISS), indique un communiqué de l'Ecole de gouvernance et d'Economie (EgE) qui abritera les travaux de la rencontre.

Cette école d'automne, organisée en partenariat avec le Centre de Recherche sur l'Afrique et la Méditerranée de l'EgG (CERAM) et le Centre d'Etudes Sociales, Economiques et Managériales (CESEM), traitera des dernières avancées des sciences sociales en matière de dynamiques migratoires.

Deux conférences seront ouvertes au public en marge de ces journées les 25 et 27 septembre, qui porteront respectivement sur la présentation du livre Enfants des quais et "le rôle des diasporas dans le développement local", précise le communiqué.

18 sept. 2012

Source : MAP

Tanger a réussi à damer le pion, encore une fois à Sebta. TangerMed s'est accaparée près de la moitié du trafic Marocains résidant à l’étranger lors de la phase retour du 15 juillet au 15 septembre.

Quelle priorité pour le droit de vote des étrangers aux élections 'locales, qui figurait en 50' place sur la liste des propositions de campagne de M.Hollande?...Suite

Dans le cadre du 6ème Festival International des Films des Femmes de Salé, le Cinéma Hollywood  SALE, verra, ce Mardi 18 septembre 2012 à 21h30, la projection du film italien « Autre Europe »

Qu'arrive-t-il aux migrants africains, une fois qu'ils décrochent le statut de réfugiés politiques? Quelles sont leurs perspectives d'avoir une vie décente en Italie? A Turin, dans la ville industrielle du nord de l'Italie, une clinique abandonnée a été occupée par plus de 200 réfugiés, dont tous sont en règle. Situé entre un cinéma et une rue marchande dans un quartier ouvrier, l'immeuble de cinq étages est habité par des réfugiés somaliens et soudanais. OTHER EUROPE explore leur histoire sur plus d'un an, révélant, d'une manière intime, une histoire emblématique de tous les pays européens aujourd'hui, leurs politiques d'immigration, et les changements de la construction sociale de l'Europe.

Le  film est proposé dans le cadre du jumelage entre FIFFS avec le Festival Femmes  Méditerranée de Marseille (France) et du Salina Doc Fest (Salina Italie) 

Les recettes des Marocains résidant à l'étranger se sont établies, à fin août, à 38,07 milliards de dirhams (MMDH) contre plus de 38,77 MMDH durant la même période de l'année précédente, soit une baisse de 1,8 pc, indique l'Office des changes.

Par rapport à juillet, les recettes des MRE ont enregistré une progression de 17,21 pc, en s'établissant à 38,07 MMDH contre32, 48 MMDH, selon l'Office qui vient de publier les indicateurs préliminaires des échanges extérieurs.

Par ailleurs, les recettes voyages ont totalisé à fin août environ 38,40 MMDH contre près de 40,44 MMDH en glissement annuel, soit une baisse de 5 pc.

Quant aux dépenses de voyages, elles ont atteint 7,70 MMDH à fin août contre de 7,27 MMDH une année auparavant, en hausse de 5,9 pc, indique la même source.

Pour leur part, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers se sont établies à plus de 18,37 MMDH contre plus de 17,76 MMDH, en glissement annuel, en progression de 3,4 pc, tandis que les dépenses desdits investissements ont affiché une progression de 7,1 pc (plus de 6,42 MMDH contre plus de 5,99 MMDH).

17/9/2012

Source : MAP

L'exécutif avance à reculons sur un sujet sensible, promesse de campagne du président. François Fillon a, quant à lui, «solennellement» appelé le président à renoncer.

François Hollande se serait bien passé de cette offensive de sa propre majorité, alors qu'il sort à peine d'une séquence de «Hollande bashing» et qu'il a tenté de rassurer, le 16 septembre sur TF1, sur sa détermination à réformer. Dans Le Mondedaté de mardi, 75 députés PS, toutes tendances et générations confondues, ont lancé un appel au président pour qu'il respecte la 50e proposition de son programme: accorder le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales. «Le temps presse, écrivent ces élus. La réforme doit intervenir rapidement, pour que l'on se donne les moyens de l'appliquer lors des prochaines municipales.»

Une promesse de campagne qui ne semble guère réjouir le ministre de l'Intérieur, chargé, le cas échéant, de la finaliser. Aux universités d'été du PS à La Rochelle, fin août, Manuel Valls s'était fait applaudir par les militants en martelant que le droit de vote des étrangers n'était pas une priorité. Dans Le Monde , le premier flic de France répète qu'il ne s'agit pas d'une «revendication forte» de la société. Ni même un «élément d'intégration». Valls souligne surtout le risque d'une «jonction droite-extrême droite sur ce sujet». «Il faut bien évaluer les conséquences d'un référendum, pas seulement en termes de résultats mais aussi de déchirure dans la société française (…). Ce débat risque de provoquer des fractures. Dans un moment de crise, on voit bien comment cela peut être utilisé», met-il en garde.

L'hypothèse d'un référendum proche de zéro

Au sommet de l'État, le sujet embarrasse. Lundi, les voix officielles de l'Élysée se sont d'abord refusées à tout commentaire, renvoyant la patate chaude à… Matignon. «Cet engagement n'est pas une priorité dans l'instant, mais il s'agit d'un engagement du président, il sera donc tenu, concède finalement un conseiller élyséen. Il n'est pas question de reculer, même si tout le monde est conscient de la difficulté de la chose. Quelle que soit la voie choisie in fine, il faudra mener un gros travail politique et pédagogique.»

Dans l'entourage du premier ministre, on temporise: «Pour que cet engagement soit tenu, il faut une majorité des trois cinquièmes au Parlement, est-ce que les conditions sont réunies? Quant à un référendum, peut-il être gagné? Ce n'est pas le sujet majeur des Français, ce n'est pas pour eux une priorité.» Manière diplomatique de dire que cette promesse de campagne n'est pas non plus une priorité… du gouvernement. Certains ne cachent pas qu'elle a de grandes chances d'être enterrée. «L'hypothèse pour que François Hollande fasse un référendum sur ce sujet est proche de zéro», assure un ministre important, proche du président.

Le ministre délégué aux Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, a dû jouer aux pompiers, lundi soir, jurant que l'engagement «sera tenu». Dès 2013, a précisé Cécile Duflot mardi matin sur France Inter. La ministre du Logement en a profité pour tacler Manuel Valls: «Ca fait quelques années que c'est une revendication forte ET un élément puissant d'intégration (...) Maintenant, c'est une évidence pour tout le monde et une fois qu'on aura passé ce cap-là, on s'étonnera de ne pas l'avoir fait plus tôt», a-t-elle assuré.

Les élus PS, eux, n'ont pas l'intention de désarmer. «Ce n'est ni un appel comminatoire, ni un appel pour témoigner, nous voulons dire au président: “Nous sommes prêts!”», indique le député Jérôme Guedj, pour qui Manuel Valls est «dépositaire des engagements du président, comme tout le monde». «Ne pas mettre en œuvre cette promesse serait désastreux», ajoute un signataire. L'UMP s'est aussitôt engouffrée dans la brèche, sommant François Hollande de «clarifier ses intentions» et réclamant un référendum sur le sujet.

François Fillon exhorte le président à renoncer à son projet

L'ancien premier ministre UMP François Fillon a demandé «solennellement» lundi soir au président François Hollande de renoncer à instaurer le droit de vote des étrangers aux élections locales, une de ses promesses de campagne emblématique. Le candidat à la présidence de l'UMP a fait cette déclaration sous des applaudissements nourris lors d'un meeting avec plusieurs centaines de militants à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine.

«Je lui demande d'être à la hauteur de ses fonctions, il est le garant de l'unité nationale, il sait que ce sujet va créer un débat très violent à l'intérieur de notre pays, il sait que c'est un sujet qui va diviser profondément les Français au moment où on n'a pas besoin de se diviser parce que c'est déjà suffisamment difficile comme ça», a ajouté François Fillon. «S'il est à la hauteur de la responsabilité qui lui a été confiée par les Français, même si sa conviction, c'est que les étrangers doivent avoir le droit de vote aux élections locales, il doit retirer ce projet de loi.»

Avant lui, son concurrent à la présidence de l'UMP et actuel secrétaire général du parti, Jean-François Copé, avait sommé le chef de l'État de «clarifier ses intentions» sur le droit de vote des étrangers aux élections locales et, s'il décidait de s'engager dans cette voie, de soumettre «immédiatement à référendum» cette question.

18/9/2012, Solenn de Royer

Source : Le Figaro

Expulsés du Maroc, ils sont tout de même revenus et s'accrochent à leur rêve, celui de rejoindre "l'autre rive": cachés dans les bois d'Oujda (nord-est), des dizaines de subsahariens vivent dans des camps de fortune, dans l'espoir d'une hypothétique traversée vers l'Europe.

Dans la petite forêt de Sidi Mâafa, à Oujda, ville proche de la frontière algérienne, hommes, femmes et enfants vivent clandestinement, en petits groupes, dans des conditions difficiles.

"Notre chef n'est pas là. Il est parti chercher la nourriture. Nous n'avons rien mangé depuis une journée", explique à l'AFP un de ces migrants d'origine ghanéenne.

D'une voix posée, il raconte son histoire, celle d'une expulsion sans ménagement vers l'Algérie, et son retour, malgré tout, au Maroc. "Nous ne savons pas ce qui va nous arriver", conclut-il.

Les autorités du royaume ont expulsé, début septembre, près de 500 clandestins vers la frontière algérienne. Si cette frontière est fermée depuis 1994, c'est par là, d'après les services marocains de lutte contre l'immigration clandestine, qu'ils transitent vers le Maroc.

L'Espagne toute proche est également aux premières loges, comme l'a encore récemment prouvé l'opération conduite par les deux royaumes pour déloger plusieurs dizaines de migrants d'un îlot espagnol situé à quelques encablures des cotes marocaines.

Sur les hauteurs d'Oujda, démunis, les migrants rencontrés par l'AFP tentent de survivre sous des tentes fabriquées dans l'urgence en recollant des morceaux de plastique. Certains d'entre eux exhibent leurs blessures.
"Plusieurs migrants subsahariens ont été blessés en fuyant la police marocaine. La plupart d'entre eux ont eu des fractures au pied", affirme David Cantero, le coordinateur général de Médecins sans frontières (MSF) au Maroc.
Dans un petit café en dehors du camp, Marie, une jeune camerounaise, tente de se connecter à internet pour "solliciter l'aide" d'une ONG européenne. Son cas est singulier: Marie, handicapée, ne se déplace qu'en chaise roulante.
"Traverser cette mer"

"Ma famille m'a reniée à cause de mon handicap. Ma soeur m'avait hébergé pendant quelques années mais c'est difficile, elle a six enfants...", explique-t-elle.

Malgré son handicap et les difficultés, Marie espère "quand même traverser cette mer (ndlr, la Méditerranée) et atteindre l'autre rive".

Son compatriote, Mohamed Kalli, un adolescent de 16 ans, pousse nonchalamment la chaise roulante et prend soin d'elle.
"Mohamed est un grand sportif. Son rêve est de jouer un jour avec une équipe européenne" de football, souligne Marie.
D'autres groupes d'immigrés subsahariens se sont installés dans un lieu discret près d'un mur qui jouxte la faculté d'Oujda, où ils tentent de mener une nouvelle vie, même provisoire: certains jouent au football tandis que d'autres vendent des cigarettes au détail.

Plusieurs associations essaient de leur venir en aide.

L'été est souvent très chaud et l'hiver rigoureux, soulignent auprès de l'AFP plusieurs militants d'une association humanitaire. "Une solution urgente doit être trouvée avant le retour du grand froid, car ces gens vivent quasiment à l'air libre", poursuivent-ils.

Le traitement qui leur est réservé est au centre de leur attention.

L'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH, indépendante) a récemment condamné "les vagues d'expulsions", déplorant qu'elles s'accompagnent parfois de "blessures (...) en plus des injures et autres formes d'humiliation, ainsi que de la privation de soins médicaux".

En réponse aux sollicitations, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi, a assuré à l'AFP être ouvert "au dialogue avec les associations", afin de répondre au "défi" que représente la gestion de l'immigration clandestine.

18/9/2012, Le Parisien/AFP

Des milliers de jeunes immigrés clandestins de Los Angeles ont inondé le deuxième plus grand district scolaire des États-Unis de demandes d’attestations de scolarité qui pourraient leur permettre de bénéficier du plan de régularisation des sans-papiers mis en place par l’administration Obama.

En vertu de ce programme, les clandestins âgés de moins de 30 ans, arrivés sur le sol américain avant l’âge de 16 ans et ayant terminé leurs études secondaires, pourront résider et travailler légalement aux États-Unis pendant deux ans. Les dossiers peuvent être renouvelées tous les deux ans.

Selon le «Los Angeles Times», le district scolaire de Los Angeles avait reçu au moins 2300 demandes de relevés de notes ou de diplômes en date du 15 août, jour où commençait le dépôt de candidatures.

Les candidats doivent prouver qu’ils ont vécu aux États-Unis de façon continue depuis juin 2007. Il pourrait y avoir jusqu’à 200 000 jeunes immigrés concernés dans le district scolaire de Los Angeles.

17/9/2012

Source : Métro/Staff The Associated Press

Pour la première fois, la rencontre annuelle de la plus importante fédération de festivals de musiques du monde se tient dans un pays du sud. Une vingtaine de festivals du Maroc, de France, Belgique, Hollande, Norvège, Suède, Danemark, Portugal, Italie jusqu’à la Slovénie, l’Estonie, en passant par la Hongrie ou le Brésil, ont confirmé leur participation à l’assemblée générale de leur réseau, l’European Forum of Worldwide Music Festivals (EFWMF), du 20 au 22 septembre 2012 à Agadir…En savoir plus

Pour sa 23ème édition, le Festival du Film Arabe de Fameck propose, du 10 au 22 octobre 2012, de découvrir en avant-première, inédits et en exclusivité des films du monde arabe avec plus de 56 films, des longs métrages, des documentaires et des courts métrages. Il s’impose comme un des événements incontournables de la rentrée en région Lorraine et se veut une vitrine de la culture arabe au cœur du bassin sidérurgique lorrain…Voir le programme

La salle qui leur servait de lieu de prière a été définitivement fermée par la direction des foyers Adoma et les chibanis mènent plusieurs actions pour une réouverture. Mais le constructeur de logements sociaux pour travailleurs reste catégorique.

Vendredi dernier, près de quatre-vingt musulmans, dont les chibanis du foyer Adoma de Riquier à Nice ont fait leur prière dans la rue, rapporte le site La Provence.com. Pour cause, la salle qu’ils avaient consacrée à l’exercice cultuel a été fermée par la direction d’Adoma, afin d’y construire des logements supplémentaires. Ils ont reçu le soutien d’une cinquantaine de musulmans au Nord de Nice qui ont également fait leur prière du vendredi dernier dans la rue.

Cela fait à présent deux semaines que les résidents du foyer Adoma de Riquier à Nice revendiquent la réouverture de leur salle de prière. Ils dénoncent « une stigmatisation de l'Islam » et appellent à la tenue d'une table ronde pour trouver une « solution digne » et un épilogue dans le long feuilleton de la place du culte musulman à Nice, rapporte Nice Matin.

Problème de sécurité

De son côté, Adoma soutient avoir fermé la salle « pour des raisons de sécurité ». « Il y avait beaucoup plus de personnes extérieures au foyer », affirme à Yabiladi Matthieu Rouhault, responsable communication au siège d’Adoma. « On a un message relativement clair sur les salles polyvalentes pour nos résidents et uniquement pour eux » a-t-il indiqué soulignant que cette salle est d’une trentaine de m2.

Des raisons de sécurité, que doit-on comprendre ? Qu’y a-t-il à craindre à ce point ? « Une salle qui devrait accueillir une quarantaine de personnes en reçoit 150. […] Quand le problème de sécurité se pose, il faut agir », répond M. Rouhault qui se refuse tout lien avec l’islam. « C’est une salle polyvalente. Ces salles sont confiées à nos résidents. Après, libre à eux d’en faire ce qu’ils veulent. A Nice ils ont décidé d’en faire une salle de prière, explique-t-il.

Le fait est cependant que les raisons de sécurité invoquées par Adoma ne sont pas clairement explicites. « On est là pour loger les gens…Je n’en dirai pas plus », conclue M. Rouhault.

Zineb Doulfikar, directrice de l’Association Les Chibanis, se souvient tout de même que des extrémistes se sont infiltrés une fois dans la salle prière d’un foyer Adoma, mais qu’ils avaient été démasqués et cela n’avait pas empêché les chibanis de continuer à prier dans leur salle. « Je connais un autre foyer où des salafis s’étaient introduits. Mais les chibanis avaient réussi à les mettre dehors », raconte la responsable associative contactée par Yabiladi. « Ils peuvent craindre pour des raisons de sécurité. Mais est-ce une raison pour définitivement fermer la salle ? », s’interroge-t-elle.

Un acqui des années 80 vient d'être perdu

Les chibanis résidant au foyer Adoma de Riquier ne disposeront plus de salle de prière. Pourtant « c’est un acquis des années 75 à 80 », souligne à Yabiladi Ali El Baz de l’Association des travailleurs maghrébins en France [ATMF]. Et d'ajouter qu'à lépoque, les travailleurs immigrés musulmans avaient réclamé le droit d'avoir un lieu de prière dans leur lieu de travail et dans leurs quartiers de résidence. Si Adoma a réussi à fermer une salle de prière à Nice, ce pourrait être parce que l’ATMF n’y est pas représentée. Car le constructeur de logements sociaux avait fait la même tentative à Gennevilliers sans succès, grâce au combat mené par l’ATMF.

17/9/2012, Ristel Edimo

Source : Yabiladi

La question du droit de vote des étrangers était lundi au coeur du débat politique, lancée par un appel de 75 députés PS, qui plaident dans Le Monde daté de mardi pour que la promesse de campagne de François Hollande en faveur de cette mesure soit tenue au plus vite.

«La réforme doit intervenir rapidement, pour se donner les moyens de l’appliquer lors des prochaines municipales» de 2014, écrivent ces élus de diverses sensibilités. «A celles et ceux qui nous disent que c’est trop tôt, et qu’il faut prendre son temps, nous répondons que c’est en commençant maintenant que nous aurons la possibilité de prendre notre temps pour faire cette réforme» qui «ne se fera pas en un jour» car elle nécessitera une réforme de la Constitution et «changera la nature du corps électoral».

Parmi les 75 signataires de cette tribune figurent Karine Berger, secrétaire nationale à l'économie pressentie pour devenir adjointe au porte-parole du PS, Elisabeth Guigou, Patrick Bloche, Laurence Dumont, Sandrine Mazetier, Christian Paul, Jean-Jacques Urvoas, Razzy Hammadi, Annick Lepetit, Patrick Menucci ou encore Axelle Lemaire, députée des Français de l'étranger (Europe du Nord).

Le porte-parole du PS, David Assouline, a peu après abondé dans le sens de ces élus, sans toutefois vouloir se prononcer sur le calendrier de mise en oeuvre de cette mesure, qui permettrait aux étrangers résidant en France d'exprimer leur vote lors des scrutins locaux. «Je ne vais pas, comme porte-parole du PS, m’ingérer dans les arbitrages sur le calendrier, mais partager cette conviction profonde que ce droit doit s’inscrire, parce qu’il est légitime, c’est la démocratie telle que nous la concevons au niveau local», a déclaré le sénateur. «Le PS souhaite bien entendu que cet engagement soit réalisé», a-t-il assuré.

«Revendication forte ? Non»

Mais au sein même du gouvernement, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a tempéré les ardeurs des partisans de cette mesure, en estimant qu'elle ne figurait pas au sommet des préoccupations des Français. «Est-ce que c’est aujourd’hui une revendication forte dans la société française? Un élément puissant d’intégration? Non», déclare le ministre de l’Intérieur au Monde daté de mardi. «Ça n’a pas la même portée qu’il y a trente ans. Aujourd’hui, le défi de la société française est celui de l’intégration», ajoute-t-il.

Ces propos de Manuel Valls ont fait réagir Olivier Besancenot, du Nouveau Parti anticapitaliste, qui s'est demandé si François Hollande et son ministre de l'Intérieur ne se partageaient pas deux rôles : «le flic gentil, le flic méchant». «Valls a le droit d’en penser ce qu’il veut, mais c’est une promesse de François Hollande», «une promesse de la gauche qui remonte à 1981», a commenté sur RMC l’ex-candidat trotskiste à l’Elysée. 

«Calcul électoral»

Le député UMP des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a quant à lui dénoncé un «calcul électoral en vue des prochaines élections municipales», à la suite de l’appel des 75 députés socialistes. «Cette imposture idéologique dont font preuve certains cadres socialistes ne relève certainement pas d’une démarche citoyenne mais purement et simplement du calcul électoral en vue des prochaines élections municipales (...). La ficelle est un peu grosse : cela fait 30  ans que le Parti socialiste ressort le droit de vote des étrangers pour séduire le vote communautaire», a-t-il estimé dans un communiqué.

En fin d'après-midi, le parti EE-LV, partenaire de gouvernement du PS, a souhaité que la loi sur le vote des étrangers soit achevée avant l'été 2013, rappelant également qu'elle figurait au programme de campagne du chef de l'Etat. EE-LV «réaffirme son attachement à la citoyenneté de résidence et demande au gouvernement de tout mettre en oeuvre pour que la loi constitutionnelle soit menée à terme avant l'été 2013», écrivent les porte-parole Elise Lowy et Jean-Philippe Magnen, dans un communiqué.

«La peur du Front national, ou la contrainte de la majorité des 3/5e au Congrès ou d’un référendum pour que cette loi puisse être mise en oeuvre, ne peut sans cesse servir d’argument pour que cette réforme nécessaire soit repoussée à la législature suivante ou considérée comme une revendication secondaire», selon le parti écologiste. «Visant à favoriser l’implication des étrangers non communautaires dans la vie publique et à renforcer leur intégration dans la communauté française, cette proposition doit trouver une concrétisation avant les élections municipales de 2014», estiment Elise Lowy et Jean-17/9/2012, Philippe Magnen

Source : Libération

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