samedi 23 novembre 2024 20:30

Les règles de renouvellement des cartes de séjour et de délivrance des cartes de résident en France devraient être adaptées au comportement des demandeurs, a déclaré le ministre de l'Immigration, Eric Besson.

Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a déclaré que les règles de renouvellement des cartes de séjour et de délivrance des cartes de résident en France devraient être adaptées au comportement des demandeurs. (Reuters/Benoît Tessier)

Le projet de loi sur l'immigration attendu dans le courant du mois permettra ainsi de davantage tenir compte des "efforts d'intégration du migrant", a-t-il dit à l'occasion de la signature du 500.000e Contrat d'accueil et d'intégration (CAI).

Le texte modifiera pour la cinquième fois le Code d'entrée et de séjour des étrangers, en vigueur depuis le 1er mars 2005 et dénoncé par l'opposition de gauche et des associations, qui ont organisé lundi une "Journée sans immigrés" et ont manifesté samedi pour réclamer la suppression du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale.

Le CAI, par lequel un candidat à l'immigration s'engage à "entreprendre activement de s'intégrer à la société française", permet aux préfets de ne pas renouveler un titre de séjour en cas de non respect du contrat.

Cette sanction est souvent "disproportionnée", a estimé Eric Besson, qui souhaite que "le renouvellement des cartes de séjour et la délivrance des cartes de résident prennent en compte de manière plus progressive le respect des exigences" du CAI, comme le suivi de "formations civiques et linguistiques", le "bilan de compétences professionnelles" ou le respect des lois.

"Mon souhait est que l'autorisation de séjour tienne mieux compte des efforts d'intégration du migrant, et que les cas de non respect des engagements pris dans le cadre du CAI puissent être identifiés et comptabilisés, afin d'être pris en compte", a-t-il déclaré.

Ainsi, une nouvelle procédure de naturalisation serait accélérée pour "ceux qui accomplissent des efforts d'intégration plus importants". Le ministre a en outre souhaité que "le niveau de langue française requis" par le CAI soit augmenté.

Eric Besson s'est déjà prononcé en faveur d'un titre de séjour à points, du type de celui récemment adopté par l'Italie. "Sur le principe, je crois que c'est sain (d'avoir) toujours cet équilibre entre les droits et les devoirs", avait-il déclaré le 9 février sur BFM TV.

L'avant-projet de loi pourrait par ailleurs durcir la législation contre les sans-papiers, avait écrit en février le journal Le Monde.

Source : L’Express

Plus de 800 représentants de la société civile venant des quarante-trois pays de l'Union pour la Méditerranée (UPM) prendront part au lancement international du 1er "Forum Anna Lindh pour le Dialogue Interculturel", prévu du 4 au 7 mars à Barcelone.

S'exprimant avant le début de ce Forum, le Président de la Fondation Anna Lindh, André Azoulay, a affirmé que "le Forum représente une opportunité unique pour rallumer la coopération entre les organisations de la société civile de la Région et pour faire en sorte que nos efforts communs en faveur du dialogue entre les cultures soient au centre de la construction de l'Union pour la Méditerranée".

"C'est par la qualité de nos débats et par la profusion de nos idées et de nos initiatives que nous pouvons jouer un rôle essentiel pour aider les populations de la Région à se réapproprier leur avenir commun en Méditerranée", a ajouté, M. Azoulay, cité par un communiqué de la Fondation, basée à Alexandrie.

Prévu pour coïncider avec le lancement du nouveau Secrétariat de l'UPM, l'inauguration du Forum sera marquée par la présence du ministre espagnol des Affaires étrangères, M. Miguel Angel Moratinos, le Président de la Fondation Anna Lindh, M. André Azoulay, le Haut Représentant des Nations unies pour l'Alliance des Civilisations, Jorge Sampaio, le Commissaire européen pour l'élargissement et la politique européenne de voisinage, Stefan FÃlle et le nouveau Secrétaire de l'Union pour la Méditerranée, Ahmad Masa'deh.

Initiée sous la Présidence espagnole de l'UE, dans la ville de Barcelone, qui a donné naissance au Partenariat Euro-méditerranéen en 1995 et va maintenant accueillir le nouveau Secrétariat de l'UPM, le Forum Anna Lindh offrira à la société civile et aux institutions internationales opérant dans la Région l'opportunité de partager et de développer des possibilités d'action pour le dialogue interculturel, précise le communiqué parvenu lundi à la MAP.

Organisé à l'initiative de la Fondation Anna Lindh, l'institution responsable du volet social, culturel et humain du Partenariat Euro-méditerranéen, le Forum est réalisé en partenariat avec l'IEMED -Chef de File du Réseau Anna Lindh de la Société Civile en Espagne- et avec le soutien de la Commission Européenne, du gouvernement espagnol, de la Generalitat de Catalunya, du Conseil Municipal de Barcelone et de la Diputacio de Barcelona.

Portant le nom de l'ancienne ministre suédoise des Affaires étrangères poignardée par un déséquilibré en 2003, la fondation euro-méditerranéenne pour le dialogue entre les cultures vise à rapprocher les individus et les organisations des deux rives de la mare nostrum grâce à des actions soutenues de dialogue.

Source : MAP

A l'instar d'autres villes d'Italie, la communauté immigrée établie à Rome et sa région s'est mobilisée, lundi, pour faire entendre sa voix et interpeller l'opinion publique italienne sur sa condition et la discrimination dont elle est l'objet.

Ce fut le cas notamment lors d'un sit-in devant le siège du parlement où plusieurs représentants de cette communauté sont intervenus pour parler de leur expérience et protester contre le racisme et l'intolérance dont les immigrés sont victimes dans leur quotidien.

Lors de ce sit-in, organisé à l'appel du collectif "24 heures sans nous" qui a invité à faire du 1er mars, une journée nationale sans immigrés, les intervenants ont mis l'accent notamment sur l'importance du rôle des immigrés dans le monde du travail et leur précieux apport à l'économie du pays.

Selon une source informée citée par l'agence Ansa, 30 pc du Produit intérieur brut est lié directement ou indirectement au travail des immigrés.

Les orateurs n'ont pas ménagé également leurs critiques envers le "paquet sécuritaire" mis en Âœuvre par les autorités gouvernementales, dont l'une des manifestations est la criminalisation, depuis l'été dernier, du délit de clandestinité.

Comme convenu, la couleur jaune a dominé parmi les participants à "ce mouvement pacifique et civilisé de protestation", comme l'a qualifié la présidente de la coordination nationale du collectif "24 heures sans nous", qui a décrit le jaune comme étant la couleur de l'intrigue mais aussi de la renaissance et du changement.

"Nous ne sommes pas des criminels. En Italie, nous étudions et nous travaillons", ont clamé des intervenants dont certains appartiennent à la seconde génération.

Figuraient parmi eux tout aussi bien des travailleurs, des étudiants que des demandeurs d'asile ou autres. Ils intervenaient tant en italien que dans d'autres langues.

Tous ont été unanimes à considérer ce 1er mars comme une étape sur la voie de la consécration de leurs droits et de leurs mérites au sein de la société italienne.

Trop souvent mal jugés et victimes d'intolérance et de racisme, les immigrés en Italie, mais également de France, en Grèce et dans d'autres pays européens, se sont concertés pour se donner la main, le temps d'une journée, pour faire prendre conscience de leur condition et de leur rôle dans le développement des économies des pays dans lesquels ils vivent et travaillent.

Par cette "grève”, nous entendions nous opposer aux instruments qui se basent sur les racines culturelles ou religieuses pour justifier des politiques locales ou nationales d'exclusion et de marginalisation des étrangers, a confié à la presse un membre du collectif "24 heures sans nous”.

Quelque soixante comités de ce collectif devaient superviser, à travers tout le territoire italien, le déroulement de cette journée de protestation.

Plusieurs partis politiques, organisations syndicales et associations de la société civile avaient fait part de leur intention de participer à cette journée.

Outre Rome, des manifestations devaient avoir lieu à Milan, à Bologne, à Brescia mais aussi à Rosarno (sud), théâtre en janvier dernier, d'affrontements violents entre habitants et forces de l'ordre, d'une part, et saisonniers africains, de l'autre.

Ces derniers étaient employés pour la plupart illégalement dans la collecte de fruits et légumes moyennant une rémunération dérisoire. Les incidents s'étaient soldés par 67 blessés, dont la majorité parmi les immigrés subsahariens.

Source : Casafree/MAP

Un immigré Marocain, Said Hajem, a décidé de poursuivre en justice le département de police de New York (NYPD), arguant qu'il avait été recalé à l'embauche parce qu'il était musulman, né en dehors du territoire des Etats Unis, rapporte le New York Times dans son édition du week-end.

Said Hajem, 39 ans, a déclaré au journal qu'il avait passé l'examen de recrutement en février 2006 et qu'il avait obtenu un résultat de 85,6, bien au-dessus de la moyenne de passage, ajoutant qu'au mois de juin de la même année il avait reçu une lettre de félicitations de la part du commissaire Raymond W. Kelly, suite à laquelle il a commencé à se préparer pour rejoindre l'académie de police.

Said Hajem, qui avait obtenu la nationalité américaine au début de l'année 2006 a affirmé que les perspectives de rejoindre la police de New York s'étaient obscurcies au mois de juillet de la même année lorsqu'un officier, Ricardo Ramkissoon, qui examinait sont dossier, lui a fait part de sa désapprobation de voir des personnes nées sous d'autres cieux rejoindre la police de New York.

Le même officier avait rejeté des références, contenues dans le dossier de Hajem, de personnes portant des noms arabes, en arguant qu'il avait plutôt besoin de "noms américains", car Hajem "pouvait être un terroriste".

Dans sa plainte, Said Hajem affirme qu'il a été victime de discrimination et de violations de ses droits constitutionnels, poursuit le New York Times, ajoutant que son avocate croit que son client "aura gain de cause".

Cité par le journal, le porte-parole du département de police de New York, Paul J. Browne, a décliné de commenter les propos de Said Hajem au sujet de Ramkissoon, ajoutant que "le NYPD, qui fait l'objet de plusieurs allégations, a une réputation d'embaucher des personnes venant de Turquie, Bangladesh et du Pakistan, qui sont tous des pays musulmans".

Hajem et son avocate n'ont pas contesté ces déclarations sur la diversité, mais ont plutôt souligné que l'officier Ramkissoon avait "saboté la demande de Hajem en fournissant des informations erronées à ses supérieurs".

Source : MAP

 

Entre débats sur l'identité nationale, d'autres sur la burqa, et plus récemment un projet pour le durcissement de la loi sur l'immigration, les nouvelles initiatives du gouvernement français suscitent indignation et colère de la communauté des immigrés qui fustigent une politique "discriminatoire" aux antipodes des valeurs de la République française.

Les manifestations de soutien aux immigrés se multiplient dans l'Hexagone pour dénoncer cet état des lieux "déplorable", avec des actions innovantes allant jusqu'à la réclamation de la suppression "pure et simple" du ministère de l'immigration et de l'identité nationale, voire l'organisation d'une "Journée sans immigrés" (lundi) pour démontrer le poids économique de ces derniers dans la société .

Qu'elles interviennent à l'appel de partis politiques, de syndicats ou d'ONG, ces manifestations ont pour mot d'ordre: réhabiliter l'image des immigrés en tant que composante importante de la société française méritant de vivre en paix et dans la dignité.

Réhabiliter l'image des immigrés

Ainsi, à l'appel d'un collectif de 85 organisations, dont le parti des Verts, l'association Attac, le Parti communiste français (PCF) et le Front de gauche, quelque 7.000 manifestants se sont rassemblés samedi après-midi dans le centre de Paris et ont défilé jusqu'au ministère de l'immigration, réclamant "la suppression" de ce département et "la fin du colonialisme".

Cette manifestation, qui s'inscrit dans le cadre de la "5e semaine anticoloniale" en France (19-28 février), avait pour but de montrer le lien entre "le colonialisme d'hier et celui d'aujourd'hui, dans la façon de traiter les jeunes issus de l'immigration et les sans-papiers, par exemple".

Les initiateurs estiment qu'il existe "un trou noir de la mémoire sur la question coloniale, qui fait que l'on n'a pas pu régler ces questions de discrimination".

"La journée sans immigrés", à laquelle a appelé lundi le collectif +24 heures sans nous+, est une autre initiative qui appelle "les immigrés, enfants d'immigrés et les citoyens conscients de l'apport de l'immigration en France" à cesser de "consommer et/ou travailler" ce jour-là, à arborer un ruban jaune en signe de solidarité et à participer à des rassemblements.

"Pour la première fois en France, nous décidons de ne pas participer à la vie de la cité. Par cette absence, nous voulons marquer la nécessité de notre présence", lit-on sur le site internet du collectif, qui se veut apolitique.

Le collectif veut ainsi exprimer une exaspération de ces "dérapages" et des propos "stigmatisant" de plus en plus fréquents dans le discours politique français.

La manifestation, qui donnera lieu à des rassemblements dans plusieurs villes françaises et d'autres pays européens (Grèce, Italie), s'inspire d'un mouvement de protestation observée par les Latino-Américains aux Etats-Unis en 2006. Visés par une loi criminalisant le travail clandestin, des centaines de milliers d'immigrés hispaniques avaient paralysé les grandes villes du pays et obtenu le retrait du texte.

La France ne peut se passer de ses immigrés

Au delà de la portée symbolique de cet appel au boycott de l'économie française, l'enjeu de la journée est de taille pour les immigrés. Il s'agit de démontrer que la France ne peut se passer d'eux. Il faut dire qu'il est difficile d'imaginer le contraire, leur contribution à la prospérité française étant indéniable.

Les immigrés occupent, en effet, une part non négligeable dans la population active de l'Hexagone, soit 8,6 pc, selon les dernières données tirées du recensement par l'Institut français de la statistique et des études économiques (Insee), en 2007.

Une part qui devient encore plus élevée si l'on prend en considération uniquement la population active occupée (hors chômeurs). Elle est passé de 10,7 pc en 1995, à 11,3 pc en 2007, d'après les chiffres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

"Cette stabilité de la présence des immigrés dans l'emploi total montre que quelle que soit la conjoncture, on ne s'en passe pas", explique Jean-Pierre Garson, chef de la division des migrations internationales de l'OCDE.

Leur présence ne se limite pas, comme on pourrait le croire, aux secteurs en déclin tels l'agriculture ou l'industrie mais a tendance à s'étendre à d'autres activités, tertiaires en particulier. Dans le domaine de l'hôtellerie, par exemple, ils représentent plus de 20 pc de la main d'oeuvre employée. Leur nombre progresse également dans des secteurs plus qualifiés, tels l'informatique (17,4 pc) ou les services aux entreprises (16,5 pc).

L'OCDE estime que leur part dans la création nette d'emplois a tendance à croître, avec un renforcement marqué sur la seconde moitié de cette décennie, s'élevant à 40 pc en moyenne, contre 13 pc entre 1997-2007.

Source : MAP

Un millier de personnes ont manifesté lundi en fin d'après-midi à Rome dans le cadre de "La journée sans immigrés", un nouveau mode d'action d'initiative française consistant à se "retirer" de la vie économique pour montrer l'apport de l'immigration.

Le cortège a défilé dans le quartier de l'Esquilin, près de la gare centrale de Termini, dominé par des banderoles disant "Non à l'intolérance" ou encore "Nous sommes tous noirs". Sur la place Victor-Emmanuel, où était organisé un mini-concert, les manifestants ont effectué un lâcher de ballons jaunes, la couleur symbole de "La journée sans immigrés".

Lundi matin, une autre manifestation dans le centre-ville de Milan (nord) a perturbé la circulation des tramways.

Autres initiatives: à Bologne (centre) une exposition de photos montre les visages des "nouveaux Italiens" et à Trieste (nord-est) des groupes se sont formés pour effacer les graffitis racistes.

Cette journée a reçu le soutien des partis d'opposition de gauche (Parti démocrate, Verts, Refondation communiste), des syndicats et de plusieurs ONG (Amnesty, Emergency).

Une organisation agricole, la Coldiretti, a également souligné la contribution "déterminante" des travailleurs immigrés, sans laquelle "la production de nombreuses spécialités alimentaires italiennes, comme le vin, le parmesan ou le pecorino, ne serait pas possible".

Les déclarations anti-immigrés de la Ligue du Nord, parti allié à Silvio Berlusconi, font régulièrement polémique et en janvier, des affrontements entre des ouvriers agricoles africains et des habitants de Rosarno (sud) ont fait plusieurs dizaines de blessés parmi les étrangers, victimes d'une véritable "chasse à l'étranger".

Sur le plan législatif, le gouvernement a annoncé récemment l'introduction prochaine d'un permis de séjour à points pour les immigrés vivant en Italie, dont l'octroi sera conditionné entre autres par la maîtrise de l'italien à l'oral et la connaissance de la Constitution.

Au 1er janvier, 3,89 millions d'étrangers résidaient en Italie, soit 6,5% de la population (+13,4% par rapport à 2008).

Source : Aufat/AFP

La France est le premier investisseur étranger au Maroc, le premier créancier public du Royaume et le premier bailleur de fonds bilatéral du pays au titre de l'Aide publique au développement.

LE MATIN : Les relations entre le Royaume du Maroc et la République française sont la conséquence naturelle et logique des liens d'amitié persistant, à travers l'histoire, entre les deux pays et entre les deux nations. Comment comptez-vous œuvrer à leur renforcement ? Quels seront vos dossiers prioritaires ?

BRUNO JOUBERT : Vous avez raison de souligner que la relation franco-marocaine est fondée sur des liens d'amitié anciens entre nos deux nations comme entre nos deux peuples. C'est une relation forte, modelée, notamment, par une histoire commune, mais aussi par une imbrication sans pareil de nos populations respectives.

Plus que des priorités, je vous dirai d'abord que ce qui guidera mon action, dans le cadre de la mission que le Président de la République m'a confiée, sera la certitude que cette relation, exceptionnelle par sa densité, doit être mise au service de l'ambition du développement qui caractérise la politique conduite par votre pays, sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi. En effet, la France souhaite accompagner les grandes réformes structurelles engagées par le Royaume du Maroc. A titre d'exemple, j'ai assisté le 15 février dernier aux côtés de Mme Anne-Marie Idrac, la secrétaire d'Etat au commerce extérieur, à la cérémonie de signature d'une convention de financement d'un montant de 225 millions d'euros de l'Etat français au profit du projet de tramway à Casablanca. Ce prêt est le troisième du genre sur les deux dernières années, portant le financement français dans le domaine des transports à un milliard d'euros depuis 2008. La France est également présente auprès du Maroc pour le financement du « Plan Vert » dans le domaine de l'agriculture ou encore du « Plan d'urgence » dans le domaine de l'éducation. Ce sont là des projets importants pour le développement du Royaume. Ce sont des projets tournés vers l'avenir du Maroc et la population marocaine. Les priorités de mon action seront donc en grande partie celles du Maroc. Ce n'est pas là un choix de facilité mais la traduction d'une conviction française que les réformes engagées par notre partenaire marocain sont importantes pour le développement de ce pays. Cette volonté d'accompagner ces réformes sera d'autant plus ferme qu'en cette période d'après-crise il est important que le « couple franco-marocain » se montre à la hauteur des défis économiques et sociaux qui l'attendent.

Avec un total de 6,1 milliards d'euros d'échanges commerciaux, la France est le premier partenaire commercial du Maroc.
Que faudra-t-il entreprendre, à votre sens, pour faire plus et mieux dans un contexte international moins porteur et plus concurrentiel ?

En 2009, sans surprise, le niveau des échanges commerciaux entre le Maroc et la France n'a pas échappé au ralentissement du rythme du commerce mondial. Ces échanges ont reculé de 16% par rapport à 2008. Mais dans ce contexte international que vous décrivez fort justement comme peu porteur et plus concurrentiel, la France reste le premier partenaire commercial du Maroc.

Pour autant, comment faire «plus» et «mieux» ?

Je souhaiterais vous donner un exemple concret : la France est aujourd'hui le premier client du Maroc. Elle absorbe le quart des exportations du Royaume. Ces exportations marocaines vers la France sont concentrées sur quelques secteurs : les produits textiles, les composants électriques et électroniques et les produits agroalimentaires.

Pour élargir la gamme de ses ventes, le Maroc a mis en place en 2009 un plan dénommé «Maroc Export plus» dont l'objectif est de doubler les exportations d'ici 2018. L'Agence française pour le développement international des entreprises, UBIFRANCE, appuie ce plan de développement des exportations marocaines. Une convention a été signée dans ce cadre entre Maroc Export et UBIFRANCE le 13 mars 2009 qui vise à renforcer le dispositif marocain d'appui aux exportations, développer un partenariat pour accompagner les entreprises marocaines dans la création et la promotion de leurs marques et soutenir la formation au commerce international. Cet exemple illustre bien, à mon sens, ce que l'on peut faire de plus pour maintenir, voire améliorer le niveau des échanges. D'autres pistes doivent bien entendu être explorées, l'idée étant d'augmenter ces échanges et de les diversifier.

Du point de vue financier, la France est le premier investisseur étranger au Maroc, le premier créancier public du Royaume et le premier bailleur de fonds bilatéral du Maroc au titre de l'Aide publique au développement.

Quels seront les grands axes de l'effort financier français en 2010 ? Et plus particulièrement en ces temps d'incertitude économique ?

Sur la période 2000-2008, les flux d'investissement directs d'origine française se sont élevés en moyenne à 900 millions d'euros par an, soit près de la moitié du total des investissements directs étrangers reçus par le Maroc. Les entreprises françaises comptent plus de 700 filiales au Maroc et fournissent de l'emploi à 100 000 personnes.

Par ailleurs, le Maroc est, et vous avez raison, premier bénéficiaire de l'Aide publique au développement française en 2008 dans la zone Afrique du Nord. Il fait partie des pays pouvant bénéficier de l'ensemble des instruments de financement français d'aide.
Prenons les engagements de l'Agence française de développement au Maroc. Ils ont dépassé 715 millions d'euros sur la période 2007-2009. Rien que pour 2009, ces engagements approchent les 400 millions d'euros, illustrant la volonté de notre coopération d'aider le Maroc à franchir cette période de crise internationale dans les meilleures conditions.

Cette implication se poursuivra avec détermination en 2010 afin d'appuyer les efforts du Royaume à faire face aux enjeux majeurs qui sont posés en termes d'éducation, de santé et de développement des infrastructures notamment. Le soutien au Plan Maroc vert, au projet marocain de l'énergie solaire et à la réduction de la fracture numérique dans le cadre du plan « Maroc Numeric 2013 » feront également partie des axes forts d'intervention de la France en 2010.

Les diplômés marocains des universités et des écoles supérieures françaises affrontent des difficultés pour s'intégrer dans le marché de l'emploi marocain, à cause de ce fameux problème de l'équivalence ?

Soyons précis. Quels sont les diplômes français dont on parle ? Quels diplômés sont effectivement concernés par la problématique de l'insertion professionnelle qui est au cœur de votre interrogation ? Cette question est importante.
C'est en déterminant précisément la population concernée que l'on est capable d'apporter des réponses concrètes et efficaces.

En fait, la très grande majorité des diplômés de l'enseignement supérieur français sont peu touchés par le problème que vous soulevez. En effet, la majorité des diplômés marocains du système supérieur français sont issus soit des Grandes Ecoles, soit des Universités. Dans le premier cas, la question de l'insertion ne se pose pratiquement pas, dans le second cas l'adoption du LMD (Licence, Master, Doctorat) par le Maroc devrait permettre de résoudre d'éventuelles difficultés transitoires.

Qui donc est concerné ?

Concrètement, deux catégories particulières de jeunes diplômés : d'une part, ceux qui sont diplômés d'un établissement d'enseignement supérieur français privé non reconnu par l'Etat. D'autre part, ceux qui ont obtenu au Maroc ce que l'on appelle un « diplôme délocalisé », qui est en fait un diplôme délivré par un établissement français, dans le cadre d'un partenariat avec un établissement marocain. Dans ces deux cas, il est vrai que l'absence d'équivalence avec un diplôme d'Etat marocain peut poser de réelles difficultés.

Quels moyens sont mis à la disposition de ces étudiants pour mieux faire valoir leurs compétences ?

A cet égard, nous pensons que la qualité du diplôme délivré est un point essentiel.

S'agissant du premier cas, celui des études en France, les étudiants doivent s'assurer de la qualité de l'enseignement dans lequel ils s'engagent. Campus-France, service de l'ambassade et point de passage obligé pour accéder à des études en France, est à la disposition des étudiants. Il les informe sur les établissements d'accueil, sur le type d'établissement, sur la nature du diplôme délivré. Campus-France aide donc ces étudiants à choisir des établissements qui délivrent un diplôme de qualité.

Dans le second cas (diplôme délocalisé), la situation est plus complexe et nous devons, en tant qu'ambassade, travailler à ce que les diplômes « délocalisés » délivrés au Maroc soient de qualité. Nous sommes à cet égard en train de renforcer le «contrôle de qualité», nous assurant en particulier du respect d'une « Charte des délocalisations». Dans un cas comme dans l'autre, vous l'aurez compris, la qualité de la formation est la question centrale. Mais s'assurer de la qualité du diplôme n'est pas tout : au Maroc comme en France, la véritable validation d'un diplôme reste l'accueil que lui fait le marché du travail. Ces étudiants peuvent et doivent faire valoir leurs avantages comparatifs : un enseignement selon les normes rigoureuses de l'enseignement supérieur français ; une forte connexion avec le monde de l'entreprise (stages par exemple) ; parfois un séjour en France et la confrontation à un autre environnement, académique, professionnel et socioculturel. Et ces atouts peuvent bien valoir une équivalence, en tout cas pour le secteur privé et les employeurs qui ne s'y trompent pas.

La reconduite à la frontière française passe aujourd'hui au-devant de la scène après l'expulsion d'un certain nombre de ressortissants marocains de la France. Quel traitement sera dorénavant accordé à la question des flux d'immigration provenant du Maroc ?

Vous évoquez la reconduite à la frontière de personnes en situation irrégulière. Je souhaiterais d'abord souligner que le Maroc, pays de transit mais aussi aujourd'hui de destination, est, comme la France, confronté à ce problème. Il est dans l'intérêt partagé des autorités de nos deux pays de continuer à coopérer très bien ensemble comme nous l'avons toujours fait.
Plus généralement, la question des flux migratoires est un enjeu pour nos deux pays. C'est une réalité. Je voudrais éclairer mon propos par quelques chiffres: la France accueille la plus forte communauté de Marocains résidant à l'étranger (près de 800 000 personnes). Près de 30 000 étudiants marocains font leurs études en France. Ils forment la plus grande communauté d'étudiants étrangers dans mon pays. Plus de 155 000 visas par an sont délivrés par les 6 consulats généraux de France au Maroc et je tiens à souligner que près de 90% des demandes reçoivent une réponse positive. Le Maroc accueille pour sa part la plus forte communauté française installée au sud de la Méditerranée : près de 40 000 immatriculés, probablement près de 70 000 résidents en permanence, sans compter près d'un million et demi de touristes français qui apprécient de se rendre chaque année dans votre pays.

La réalité de notre relation n'est pas la distance, mais, au contraire, l'imbrication des flux et des communautés humaines et l'existence de liens personnels entre la France et le Maroc. Cela nous impose d'avoir un dialogue confiant et ouvert sur toutes les dimensions de la problématique migratoire. Ces dimensions, la conférence euro-africaine de Rabat sur les migrations et le développement, organisée à l'initiative du Maroc en juillet 2006, les a identifiées avec pertinence. Il y a notre lutte conjointe et déterminée contre les migrations irrégulières.

Mais il y a l'inverse, les migrations légales et circulaires que la France encourage et qui permettent à de nombreuses catégories de personnes d'aller et venir régulièrement entre les deux pays. Je tiens, à cet égard, à souligner le travail très important que joue, auprès de l'ambassade, le service de l'Office français pour l'immigration et l'intégration, à Casablanca. Il favorise d'une part les demandes des personnes désireuses d'acquérir une expérience professionnelle en France dans des secteurs d'activité variés (agricole, informatique, automobile...). Il accompagne, d'autre part, l'immigration familiale au travers de la formation linguistique et des valeurs de la République française.

S'agissant du co-développement et du développement solidaire, la France, à travers l'Agence française de développement (AFD), a initié des projets originaux au Maroc visant à mobiliser plus efficacement l'épargne des migrants sur des projets participant au développement du pays. Cette action s'inscrit bien sûr dans le cadre plus général de ce que fait la France au Maroc et de l'ensemble des moyens (plus de 200 millions d'euros) que nous mobilisons chaque année pour accompagner la modernisation de ce pays, sans oublier aussi l'effort considérable de l'Union européenne. Nous sommes conscients que c'est aussi en créant un espace de prospérité et de stabilité des deux côtés de la Méditerranée que nous devons tous insérer cette problématique migratoire. C'est l'objectif de l'Union pour la Méditerranée.

Tous ces sujets font l'objet d'une écoute et d'un dialogue constant entre nos deux pays.

La proposition marocaine d'un statut d'autonomie élargie au Sahara a été très bien accueillie et saluée par la communauté internationale.
La France a, à maintes reprises, exprimé son soutien au projet. Quelle sera la contribution française pour faire avancer ce dossier ?

La France estime que le plan d'autonomie proposé par le Maroc en 2007 représente un pas en avant important vers le règlement de ce contentieux. Elle constate que le Maroc a fait des efforts sérieux et crédibles et l'encourage à persévérer dans cette voie.

A cet égard, elle a noté avec intérêt la tenue en février de pourparlers informels entre le Maroc et le polisario. Organisés pour la deuxième reprise à l'initiative de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross, ces contacts sont une tentative de promouvoir la confiance et de nouer un contact entre les parties dans la perspective de négociations à venir.
C'est en effet dans le cadre des Nations unies qu'une solution juste et équitable pourra être trouvée.

Membre permanent du Conseil de sécurité, la France continuera d'œuvrer en faveur d'une solution politique, seule apte à offrir une issue à la situation actuelle. Elle ne négligera aucune piste permettant d'aller de l'avant, considérant que l'initiative marocaine offre un cadre et des perspectives sérieuses.

De part et d'autre, l'on s'accorde à dire que le Maroc et la France entendent jouer pleinement leur rôle au service de l'espace euro-méditerranéen. Où en est le projet d'Union pour la Méditerranée ?

Ensemble, la France et le Maroc peuvent faire beaucoup pour conforter les relations euro-méditerranéennes.
C'est le message qu'a souhaité transmettre, il y a une dizaine de jours, Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, lors de son voyage au Maroc.

Il s'appuie sur un constat simple et sur une conviction solide. Le constat, c'est que le Maroc a fait le choix d'un ancrage stratégique à l'Europe. Et la conviction est que la France et le Maroc partagent une relation exceptionnellement dense. Fort de ce partenariat, nos deux pays sont en mesure de contribuer efficacement au développement de l'espace euro-méditerranéen.

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a été le premier Chef d'Etat à soutenir l'initiative du président de la République de lancer l'UPM en juillet 2008. C'est à Tanger que Nicolas Sarkozy a dévoilé en octobre 2007 les contours de l'UPM. Et c'est à Marrakech que les réunions ministérielles ont pu reprendre après les événements dramatiques de Gaza.

Malgré les obstacles, l'Union pour la Méditerranée reste un projet porteur de sens, qui doit contribuer à faire de l'espace euro-méditerranéen un espace de paix, de stabilité et de prospérité pour les peuples des deux rives.

En ce sens, la France accueille avec espoir la désignation du secrétaire général, Ahmed Massadeh, le 12 janvier dernier. La mise en place prochaine du Secrétariat et avec elle le développement de projets concrets entre partenaires du Nord et du Sud de la Méditerranée est une chance pour l'ensemble de la Méditerranée. Il importe aujourd'hui de ne pas la laisser passer.

Source : Le Matin

Le ministre délégué chargé de la communauté marocaine à l'étranger, M. Mohamed Ameur, a eu lundi à Doha un entretien avec le ministre d'Etat qatari à l'Intérieur, Cheikh Abdullah Bin Nasser Al-Thani.

A l'issue de cet entretien, M. Ameur a indiqué à la MAP qu'il a discuté avec le ministre qatari de la situation de la communauté marocaine résidente au Qatar, forte de plus de 4.000 personnes.

Il a ajouté qu'il a exposé au ministre d'Etat qatari les efforts de son département et du gouvernement marocain en général, pour suivre et contribuer à la solution des problèmes des Marocains résidents à l'étranger (MRE).

M. Ameur a, également, fait part de la satisfaction que lui a exprimée le ministre d'Etat qatari quant au rôle que joue la communauté marocaine dans le développement économique de l'Emirat, et de la considération que lui inspirent "les succès, le sérieux et la bonne intégration" de cette communauté.

"Nous n'avons pas de problèmes avec la communauté marocaine", a notamment dit le responsable qatari à son hôte.

Les deux ministres se sont mis d'accord pour poursuivre leur coopération dans le cadre des relations excellentes qui lient les deux pays frères, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI et de SA l'émir Hamad bin Khalifa Al -Thani.

Le ministre marocain consacre le reste de la journée de lundi à la rencontre des membres de la communauté marocaine, et rencontrera mardi le ministre qatari du Travail.

Il se rendra ensuite au Royaume de Bahreïn et aux Emirats arabes unis.

Source : MAP

Le récent passage du restaurant Quick de Roubaix à la viande exclusivement halal et la polémique lancée par le maire (PS) de la ville, René Vandierendonck, sur la "discrimination" dont se serait rendue coupable l'enseigne de restauration rapide, illustrent l'importance économique croissante de la communauté musulmane de France.

C'est dans l'alimentaire que la demande des musulmans de France devient de plus en plus manifeste. Selon la société Solis, spécialisée dans le marketing ethnique, le marché halal ("licite" au sens religieux du terme) explose au rythme de 15 % de croissance par an.

Son chiffre d'affaires devrait atteindre les 5,5 milliards d'euros en 2010 (4,5 milliards d'euros en 2009). Toujours selon Solis, 80 % de ces dépenses iront dans l'achat de produits alimentaires et le reste dans la restauration rapide (fast-food, kebab...).

Néanmoins, si l'on en croit des statistiques rendues publiques au World Halal Forum qui s'est tenu en Malaisie en 2009, le marché halal en France serait beaucoup plus vaste et représenterait 17 milliards de dollars (12,2 milliards d'euros). Pour l'Europe, le World Halal Forum estime le marché à 67 milliards de dollars.

Cette fourchette très large permet au moins de constater une chose : le halal dépasse aujourd'hui largement le bio (2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires). Abbas Bendali, directeur de Solis, feint de s'étonner : "Tout le monde ouvre de grands yeux, mais le halal a toujours existé. J'ai 49 ans, dans mon enfance déjà, les immigrés s'étaient organisés." En réalité, la visibilité halal "est apparue lors du ramadan 2009 avec pour la première fois des campagnes publicitaires télévisées", indique Cedomir Nestorovic, professeur à l'Essec, spécialiste du halal.

Mais cette visibilité est accrue, ajoute-t-il, par le fait que la consommation a quitté les produits typés ou exotiques (couscous, chorba, etc.) pour "des produits élaborés". Plats cuisinés, hachis parmentier et pizzas surgelées s'arrachent sur les rayons halal des supermarchés. "Le marché s'est démultiplié en dix ans", reconnaît Serge Barraud, commercial de Corico, une des plus anciennes entreprises françaises à exploiter la dinde halal sous la marque Medina Halal. Celle-ci réalise le tiers du chiffre d'affaires global (45 millions d'euros) sur plus d'une trentaine de produits.

A coté des marques pionnières, Isla Delice, Isla Mondial et Medina Halal, des acteurs plus importants ont surgi. Nestlé est aujourd'hui leader mondial de produits destinés à la consommation des musulmans pratiquants. Le groupe suisse a créé des départements ethniques par filiales et propose aujourd'hui aux musulmans pratiquants pas moins de 30 produits différents. En France, LDC (spécialiste de la volaille, 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires) ou encore Fleury- Michon exploitent la niche halal.

La seconde caractéristique du halal est qu'il ne se cantonne plus au réseau des boucheries - 3 000 en 2006 - et des épiceries musulmanes. Les grandes et moyennes surfaces ouvrent des rayons spécifiques. Bruno El-Kasri, responsable du département ethnique de Nestlé, estime que la grande distribution représente aujourd'hui plus de la moitié du chiffre d'affaires global contre 20 % il y a cinq ans à peine. Le meilleur exemple de cette ouverture est Casino qui, non seulement a créé des rayons halal, mais distribue ces produits sous sa marque, Wassila.

De nouvelles formes de distribution voient également le jour. Hal'Shop, qui "entend concilier modernité alimentaire française et respect des traditions musulmanes"Rachid Bakhalk, entend étendre rapidement son réseau de boutiques dans l'espoir de séduire les "beurgeois", urbains de moins de 45 ans et les non-musulmans curieux de saveurs différentes. ouvrira son premier magasin à Nanterre mercredi 3 mars. Son fondateur,

Ces transformations alimentaires accompagnent des mutations sociologiques. M. Bendali estime que la consommation halal est portée aujourd'hui par les moins de 40 ans, "des jeunes hommes qui ont la culture du centre commercial. Ils veulent la reconnaissance des marques".

L'IFOP, qui a réalisé un sondage en décembre 2009 sur un échantillon de 536 personnes, souligne que "les jeunes et les nouvelles générations expriment de fortes attentes à l'égard des marques". Pour eux, le halal serait ainsi une condition "nécessaire, mais pas suffisante". L'institut ajoute qu'il s'agit d'une "pratique de consommation identitaire dont la fréquence et le périmètre de consommation sont corrélés avec la pratique religieuse".

Ce lien très fort avec la religion explique aussi pourquoi les marques et les grandes enseignes ont tardé à prendre en compte le fait musulman. Ils craignent d'effaroucher le reste de la population.

Source : Le Monde

La Tunisie se dote d’un pont financier permanent avec sa diaspora en Europe, dont les transferts de fonds contribuent, bon an mal an, de 5% au PIB.

L’établissement a été installé à la rue des Pyramides, en plein cœur de Paris.

Une banque dédiée aux Tunisiens résidents en Europe a été officiellement créée, le 5 février, sur les cendres de l’Union Tunisienne des Banques (UTB), une institution de droit français, active depuis 1977 dans le financement du commerce extérieur, mais dont le capital est détenu par des banques et des entreprises publiques tunisiennes. Baptisé Tunisian Foreign Bank (TFB), le nouvel établissement a obtenu, fin janvier, l’agrément de la Banque de France, selon un communiqué de la Banque centrale de Tunisie (BCT).

La première mission de la Tunisian Foreign Bank est de mobiliser l’épargne des Tunisiens résidents en Europe et de canaliser leurs transferts vers des projets de développement.

Les autorités monétaires françaises ont également approuvé la restructuration du capital de l’ancienne UTB, qui s’élève à 30 millions d’euros. Le tour de table de la nouvelle banque comprend désormais trois institutions financières publiques tunisiennes, en l’occurrence la Banque centrale de Tunisie (13,4%), la Société Tunisienne de Banque (43,3%) et la Banque de l’Habitat (43,3%).

Partenaire stratégique étranger

Plusieurs banques et sociétés tunisiennes qui étaient présentes dans le capital de l’UTB ont cédé leurs parts aux nouveaux actionnaires. Il s’agit, entre autres, de Tunisair, Attijari Bank et la Compagnie Tunisienne d’Assurances et de Réassurances (STAR).

Une deuxième étape de l’opération de restructuration du capital est prévue d’ici la fin du premier semestre 2010. Elle prévoit l’entrée d’un « partenaire stratégique étranger » dans le tour de table de la banque, à hauteur de 49%, dans le cadre d’une augmentation de capital.

Au cours de cette étape, qui sera marquée par le doublement du capital de l’établissement, la BCT devrait céder la totalité de ses parts alors que la Banque de l’Habitat et la Société Tunisienne de Banque verront leurs participations se limiter, respectivement à 33% et 18%.

Pont financier permanent

La première mission de la Tunisian Foreign Bank, qui sera dirigée par Habib Sfar, ancien directeur général des finances extérieures à la BCT, est de mobiliser l’épargne des Tunisiens résidents en Europe et de canaliser leurs transferts vers des projets de développement. « L’établissement jouera le rôle d’un pont financier permanent entre la Tunisie et l’Europe en matière de financement du développement. Qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, tous les Tunisiens sont aujourd’hui appelés à conjuguer leurs efforts pour consolider nos acquis économiques et sociaux par ces temps de crise », a précisé Taoufik Baccar, gouverneur de la BCT, lors d’une récente conférence nationale sur la contribution des Tunisiens résidents à l’étranger (TRE) au développement, indiquant que la diaspora tunisienne compte actuellement 1 057 797 personnes, dont 82,6% sont établis en Europe. Selon lui, les transferts de fonds des TRE totalisent en moyenne plus d’un milliard d’euros par an, soit environ 5% du PIB du pays.

Une dizaine d’agences d’ici 2011

Pour être plus proche de sa clientèle cible, la Tunisian Foreign Bank compte ouvrir une dizaine d’agences dans les principales capitales européennes, d’ici 2011. Elle envisage aussi d’offrir des services conformes aux normes européennes et de miser sur les technologies modernes (mobile banking et e-banking) afin de séduire les émigrés tunisiens de deuxième et troisième générations.

L’établissement, dont le siège central a été installé à la rue des Pyramides, en plein cœur de Paris, dans les locaux qui avaient abrité la première représentation diplomatique de la Tunisie indépendante en France, devrait accorder, accessoirement, des financements aux entreprises exportatrices tunisiennes souhaitant consolider leurs parts de marché sur le Vieux continent.

Source : Les Afriques

Le Washington Moroccan American Club (WMC) célèbre, tout au long du mois de mars, ses vingt années d'existence, avec au programme une série d'événements et de conférences retraçant son action pour la promotion des liens de solidarité entre les membres de la communauté marocaine installée à Washington et sa région.

Le Club tiendra ainsi plusieurs événements à caractère académique, culturel et sportif, en partenariat avec d'autres associations locales et nationales US, et plusieurs Instituts de recherche et universités de la capitale américaine, comme la Carnegie Endowment for International Peace, John Hopkins University, l'Université de Georgetown et la George Washington University, selon un communiqué du WMC, parvenu lundi à la MAP.

Le programme comprendra ainsi l'organisation d'une conférence sur le thème de "la promotion des droits de la femme au Maroc", qui se tiendra le 17 mars au siège de Think tank américain Carnegie Endowment, visant à exposer l'impact des initiatives lancées par le Maroc en matière d'égalité homme-femme.

Une autre conférence sur la question de la langue amazigh, sera tenue le 19 mars à l'Université de George Washington, en partenariat avec l'Institut Royal de la Culture Amazigh (IRCAM), et verra la participation de linguistes et d'experts en la matière, ajoute la même source.

L'expérience du Corps américain de la paix au Maroc depuis 1963, sera également le thème d'un autre évènement qui sera organisé en collaboration avec l'association des Amis du Maroc (Friends of Morocco), une organisation jumelle du WMC, qui compte parmi ses membres d'anciens volontaires du Corps de la paix dans le Royaume.

La culture et la poésie marocaines seront aussi au menu du 20è anniversaire du Washington Moroccan American Club, avec l'organisation d'un "concourt de l'art et de la poésie" au profit des enfants des membres de la communauté marocaine, avec comme objectif de les initier à la littérature et à la poésie marocaines.

Le sport ne sera pas en reste, avec l'organisation d'un tournoi de football pour marquer le 20è anniversaire du WMC, créé au début en tant que club de football (le Washington Athletic Club). Le tournoi, qui verra la participation d'équipes venues de dix Etats américains, sera dédié à la mémoire de feu Hassan Mendoun, ancien footballeur et membre respecté de la communauté marocaine installée aux Etats-Unis.

Source : MAP

La nouvelle commissaire européenne à la Justice, Viviane Reding, a promis vendredi une "tolérance zéro" face aux violations des droits de l'Homme, mais assuré qu'"il n'y aura pas de crêpage de chignon" avec sa collègue à la Sécurité, Cecilia Malmström..

"Je serais extrêmement stricte sur l'application de la Charte des droits fondamentaux" européenne, "il y aura une tolérance zéro", a-t-elle affirmé au cours d'une conférence de presse à l'issue de sa première réunion avec les ministres de la Justice de l'Union européenne à Bruxelles.

Mme Reding a affiché cette position "d'extrême fermeté" au lendemain de l'adoption par les ministres de l'Intérieur d'une série de mesures proposées par la France pour combattre l'immigration clandestine, dont la principale prévoit le co-financement par l'UE de vols pour le retour forcé d'immigrants en situation irrégulière.

Or ce dossier est, au sein de la Commission, de la compétence d'une autre personne, la Suédoise Cecilia Malmström..

Et ce après la décision du président de l'exécutif européen, José Manuel Barroso, de scinder les portefeuilles de Justice et respect des libertés et droits fondamentaux, d'une part, et que les question de sécurité d'autre part.

"Il n'y aura pas de crêpage de chignon. Mmes Malmström.et Reding sont d'accord sur la manière dont les questions traitant de la sécurité et des droits des citoyens seront traitées", a affirmé Mme Reding, une Luxembourgeoise.

La cohabitation ne s'annonce toutefois pas forcément aisée car, a-t-elle également dit, "lorsque dans un dossier, un des commissaires est chef de file, il devra obtenir l'accord de l'autre".

Cecilia Malmström.a tenté de rassurer. Elle se veut également intransigeante sur les droits de l'Homme. "Les libertés fondamentales, elles sont dans mon ADN", a-t-elle confié à l'AFP.

Elle a ainsi proposé jeudi "un code de conduite pour les opérations de retour (des clandestins), qui devront être assistées par des représentants d'ONG ou de la Croix Rouge".

En cas de violation des droits de l'Homme, les Etats coupables seront sanctionnés par le non remboursement des frais engagés pour les opérations de retour forcé, a-t-elle indiqué.

Source : La Libre.be

Un total de 203.865 étrangers installés au Royaume-Uni ont obtenu la nationalité britannique en 2009, soit une hausse de 58 pc par rapport à 2008, a indiqué l'Office national des statistiques (ONS/officiel).

Le nombre des travailleurs étrangers ayant obtenu le droit de résidence en Grande-Bretagne a grimpé de 60.000 en 2008 à 81.000 l'année dernière, ajoute L'ONS qui s'est basé sur des données fournies par le ministère de l'Intérieur.

Les visas étudiants ont, quant à eux, enregistré une augmentation de 30 pc entre 2008 et 2009, le pic étant constaté au dernier trimestre de l'année dernière avec une hausse spectaculaire de 92 pc par rapport à la même période de 2008.

Par ailleurs, l'immigration devra figurer parmi les principales questions lors de la campagne pour les élections législatives du printemps. L'opposition conservatrice critique la politique mise en Âœuvre dans ce sens par le gouvernement travailliste.

L'opposition estime que l'importante hausse du nombre d'immigrés ayant obtenu la nationalité ou le droit de résidence au Royaume-Uni témoigne de "l'échec" du gouvernement de contrôler les flux migratoires.

Ces derniers, argumente le parti conservateur, intensifient les pressions sur les services publics qui souffrent déjà des effets de la crise économique.

Le gouvernement travailliste s'apprête à annoncer dans les semaines qui viennent de nouvelles mesures rigoureuse en matière de contrôle de l'immigration.

Source : Casafree/MAP

Expulsé fin janvier vers le Maroc, le jeune marocain Mohamed Aboucar a pu revenir samedi en France avec un visa longue durée, obtenu grâce à une "vaste mobilisation" en sa faveur, rapporte dimanche le journal français "Le Parisien".

"L'impressionnante" mobilisation de ses proches, des élèves et des personnels de son lycée Valmy de Colombes (banlieue parisienne), des élus locaux et du Réseau éducation sans frontières (RESF) a permis son retour un mois après son expulsion, précise le quotidien.

Mi-février, le collectif de soutien a été reçu au cabinet du ministre français de l'Immigration et de l'Identité nationale, Eric Besson, qui a accepté de rouvrir son dossier, permettant ainsi à ce lycéen de 18 ans, inscrit en première année de bac pro, d'avoir d'un visa longue durée, selon journal.

"Ce document devrait lui permettre d'obtenir un véritable titre de séjour", a précisé au journal Boubakar Mazari, porte-parole des enseignants du lycée Valmy.

Pour Dominique Frager, adjoint au Maire à Colombes, Mohamed est "un modèle d'intégration" avec "un parcours exemplaire". "On devait agir, nous avons un peu l'habitude", a-t-elle dit.

En 2007, une mobilisation similaire s'était soldée par le retour d'une lycéenne capverdienne, scolarisée dans le même établissement.

Source : MAP

Le ministre délégué chargé de la communauté marocaine à l'étranger, M. Mohamed Ameur, effectuera du 28 au 7 mars une visite de travail à certains pays du Golf Arabique.

Cette visite, qui s'inscrit dans le cadre du renforcement des relations entre le Maroc et les pays d'accueil en vue d'une meilleure prise en charge des affaires de la communauté marocaine, comprendra le Qatar, le Bahreïn et les Emirats Arabes Unis, indique un communiqué du ministère.

Au cours de cette visite, M. Ameur tiendra des réunions élargies avec les membres de la communauté marocaine résidant dans ces pays pour s'enquérir de leur situation et leur faire part des récentes dispositions gouvernementales prises en leur faveur dans les domaines sociale, économique et culturel, explique le communiqué.

Le ministre aura également des entretiens avec les responsables gouvernementaux locaux en charge des dossiers du travail et des affaires sociales au sujet de la préservation des intérêts des marocains résidant dans ces pays arabes.

Source : MAP

Les larmes ne quittent pas les yeux rougis de Leïla. Et après une période d'abattement, la mère de famille a décidé de lever la tête, de raconter son histoire et de se battre. « En 2005, mon mari m'a demandé de quitter le Maroc, où j'avais un travail de fonctionnaire depuis 15 ans, pour le rejoindre. Il voulait créer sa société. Je n'étais pas d'accord, car je n'avais plus de lien avec mon mari depuis longtemps. La violence, l'incompréhension ... » Mais Leïla est contrainte d'accepter. « Il m'a fait du chantage aux enfants en me disant qu'ils allaient me les prendre, que je ne les verrai plus jamais... » La famille traverse donc la Méditerranée pour rejoindre un père qui disparaîtra dans la nature quelques semaines plus tard. « Il est peut-être en Italie, ou peut-être au Maroc, je ne sais pas ».

Mais Leïla et ses trois fils sont là, un peu perdus, mais séduits par le pays. « Je n'aurai jamais cru que j'aimerais la France à ce point.

J'ai plus de liens ici qu'au Maroc où j'étais seule, isolée, où j'avais peur. Ici, c'est notre pays. Là-bas, c'est la vie pour les riches, ici, c'est pour tout le monde. Là-bas, je n'avais et je n'étais rien, ici j'existe. » Alors en juillet dernier, Leïla dépose un dossier en préfecture pour obtenir un titre de séjour. Dans cette démarche, elle est aidée par la municipalité et des associations comme le RESF (réseau d'éducation sans-frontière) et le CASPA (collectif d'aide au sans papiers de l'Artois).

Mais en janvier, le couperet tombe : c'est le refus, avec obligation de quitter le territoire dans un mois. Le cauchemar commence pour la jeune femme. « C'est comme sortir un poisson de l'eau. Je n'ai rien au Maroc, rien de bien pour mes enfants, je ne peux pas refaire encore ma vie, j'ai fait mes racines ici. » Un comité de soutien se met en place donc autour d'elle. La mairie lance une pétition qui a déjà recueilli 1 200 signatures et qui continue et continuera de tourner (sur les marchés, en mairie, sur Internet). Des actions sont également prévues.

Une intégration exemplaire

Car selon Sylvie Leclerc, du CASPA, « sa situation est très compliquée car elle n'entre pas dans le cadre des titres autorisés. Mais Leïla est un cas exceptionnel en terme d'implication dans les associations locales, et d'intégration parfaitement réussie pour elle et ses trois enfants ». C'est vrai que, membre des différentes associations de parents d'élèves, mais aussi du Secours populaire et prochainement des Restos du cœur, Leïla se démène. Sans parler de sa recherche d'emploi...

Une avocate a donc décidé de défendre son dossier au tribunal administratif afin d'obtenir un titre de séjour pour la Billysienne. Mais en attendant une réponse à sa demande d'aide juridictionnelle, qui suspendrait la décision d'expulsion du préfet le temps de la procédure, Leïla est susceptible à chaque moment d'être reconduite à la frontière. Elle est « hors la loi ». Une expression qui fait bondir les bénévoles de l'ERSF : « On dirait que c'est une criminelle alors que ce sont les lois que nous jugeons honteuses. Son seul délit c'est de vouloir rester en France ! La chasse aux migrants ne passera pas par nous. » .

Source : La Voix du Nord

Ce ne sera pas une grève mais un moment symbolique : en appelant à la mobilisation le 1er mars, le collectif "24 heures sans nous, une journée sans immigrés" entend "démontrer l'apport indispensable de l'immigration" à la France, en particulier son poids dans l'économie. Elle vise aussi à exprimer l'exaspération d'une nouvelle génération d'immigrés et d'enfants d'immigrés à l'égard des "dérapages" et des propos stigmatisants de plus en plus fréquents dans le discours politique.

Cette initiative, organisée le même jour en Italie et en Grèce, s'inspire d'une expérience observée aux Etats-Unis en 2006 : visés par une loi criminalisant la travail clandestin, des centaines de milliers d'immigrés hispaniques avaient paralysé les grandes villes du pays. Les manifestations avaient abouti au retrait du texte.

En France, le mouvement, qui se veut apolitique, cherche avant tout, en cessant de consommer et/ou de travailler, à "marquer la nécessité de la participation des immigrés à la vie de la cité".

En réalité, leur apport n'a jamais été mesuré. A la différence d'autres pays, comme la Grande-Bretagne ou l'Espagne, la France n'a jamais cherché à connaître l'impact de l'immigration sur son économie.

Les immigrés occupent pourtant une part non négligeable dans la population active. Selon les dernières données tirées du recensement par l'Insee, en 2007, 2,4 millions d'immigrés résidant en France métropolitaine déclaraient travailler ou se trouver au chômage : ils représentaient 8,6 % des actifs.

Si l'on s'en tient à la seule population active occupée (hors chômeurs), leur part se maintient même à un niveau plus élevé : de 10,7 % en 1995, elle s'établissait à 11,3 % en 2007, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). "Cette stabilité de la présence des immigrés dans l'emploi total montre que quelle que soit la conjoncture, on ne s'en passe pas", relève Jean-Pierre Garson, chef de la division des migrations internationales de l'OCDE.

Cette stabilité globale masque une situation contrastée selon les secteurs. Mais, contrairement à une idée reçue, les immigrés sont loin de travailler dans les seuls secteurs en déclin que sont l'agriculture ou l'industrie. Leur présence, bien qu'en recul, reste forte dans la construction. Elle l'est cependant plus encore et tend à croître dans les services. Comme le reste de la population en emploi, les immigrés travaillent désormais majoritairement dans le tertiaire. Dans certaines activités, comme les services domestiques et l'hôtellerie-restauration, ils représentent même plus de 20 % de la main-d'oeuvre.

"FORCE DE TRAVAIL "

Leur nombre est important et progresse dans des secteurs plus qualifiés, tels l'informatique (17,4 %) ou les services aux entreprises (16,5 %). Les immigrés accompagnent ainsi l'évolution de l'appareil productif de l'industrie vers les services. "Ils ne constituent pas qu'une main-d'oeuvre non substituable et confinée à deux ou trois secteurs. Ils sont une force de travail complémentaire à la main-d'oeuvre nationale", insiste M. Garson.Leur part dans la création nette d'emplois tend d'ailleurs à croître. De 13 % en moyenne entre 1997-2007, celle-ci a connu un renforcement marqué sur la seconde moitié de cette décennie, s'élevant à 40 %, selon l'OCDE.

Bien que non négligeable, la contribution des immigrés à la création nette d'emplois en France reste néanmoins inférieure à ce qu'elle est notamment au Royaume-Uni, en Espagne, ou encore en Italie, pays qui ont connu sur la même période des flux migratoires à des fins d'emploi nettement plus forts. "L'apport des immigrés dépend étroitement de la structure de l'emploi et de l'intensité de l'activité du pays. Or, en France, le marché du travail n'est pas très porteur. Et surtout les réserves de main-d'oeuvre sont encore importantes, en particulier parmi les jeunes et les femmes", explique M. Garson. Si, partout, les immigrés, plus vulnérables, jouent un rôle d'amortisseur en temps de crise, ils viennent dans d'autres pays davantage renforcer la croissance qu'en France. "C'est là, dit M. Garson, une leçon à retenir dans la perspective de la reprise et du rôle déterminant que peuvent y jouer les travailleurs immigrés."

Source : Le Monde

Secouer les esprits et susciter des interrogations auprès de l'opinion publique sur le thème de l'immigration, est l'objectif que se fixe le collectif "24 heures sans nous”, à travers l'organisation le 1er mars en Italie d'une journée nationale sans immigrés.

Trop souvent mal jugés et victimes d'intolérance et de racisme, les immigrés en Italie, mais également de France, en Grèce et dans d'autres pays européens, se sont concertés pour se donner la main, le temps d'une journée, pour faire prendre conscience de leur rôle dans le développement des économies des pays dans lesquels ils vivent et travaillent.

En Italie, cette journée mettra, côte à côte, les immigrés, des citoyens italiens et des jeunes issus de la seconde génération, qui en dépit du fait qu'ils sont nés et ont grandi en Italie, continuent de subir diverses formes de discriminations.

Par cette "grève”, nous entendons nous opposer aux instruments qui se basent sur les racines culturelles ou religieuses pour justifier des politiques locales ou nationales d'exclusion et de marginalisation des étrangers, a confié à la presse un membre du collectif "24 heures sans nous”.

"Nous disons non à la politique de deux poids deux mesures”, a-t-il dit lors d'une réunion de coordination à Rome.

Quelque soixante comités de ce collectif superviseront, à travers tout le territoire italien, le déroulement de cette journée de protestation, dont le symbole est la couleur jaune. Cette couleur de l'intrigue mais aussi de la renaissance et du changement sera le signe qui distinguera les participants à ce mouvement pacifique et civilisé de protestation, a argumenté la présidente de la coordination nationale du collectif.

Des maillots, des brassards, des drapeaux, des banderoles et autres accessoires jaunes seront ainsi mis à la disposition des participants, a-t-elle indiqué.

Plusieurs partis politiques, organisations syndicales et associations de la société civile ont déjà fait part de leur intention de participer à cette journée pour défendre les droits des immigrés, une composante essentielle de la société.

Des manifestations sont notamment envisagées à Rome, à Milan, à Bologne, à Brescia mais aussi à Rosarno (sud), théâtre en janvier dernier, d'affrontements violents entre habitants et forces de l'ordre, d'une part, et saisonniers africains, de l'autre.

Ces derniers étaient employés pour la plupart illégalement dans la collecte de fruits et légumes moyennant une rémunération dérisoire. Les incidents s'étaient soldés par 67 blessés, dont la majorité parmi les immigrés subsahariens.

Victimes d'une véritable "chasse à l'homme", ceux-ci n'ont eu la vie sauve que grâce à un transfert, sous bonne escorte, vers des centres d'accueil situés dans d'autres régions de la péninsule.

Depuis l'avènement au pouvoir du gouvernement de centre droit de Silvio Berlusconi en 2008, une série de mesures ont été décrétées pour contrecarrer les flux migratoires.

Il s'agit en l'occurrence d'une loi criminalisant l'immigration clandestine et de la mise en œuvre d'un accord conclu avec la Libye permettant le refoulement en pleine mer d'embarcations de clandestins sans considération de la présence ou non parmi eux de personnes pouvant se prévaloir légitimement du statut de réfugié.

Source : aufait/MAP

L’histoire de Najlae Lhimer, 19 ans, a été largement reprise par la presse. Elle était régulièrement battue par son frère. Le 18 février, ce dernier a trouvé un mégot de cigarette dans la chambre de Najlae , une dispute éclate. Elle est rouée de coups par son hébergeur avec « un manche d’aspirateur et un fer à lisser » d’après la mère d’une de ses amies, citée par Libération. Le même jour, elle a déposé une main courante au commissariat de Montargis. Le lendemain elle a porté plainte à la gendarmerie de Château-Renard, tout en présentant un certificat médical attestant une incapacité de travail de huit jours. Mais les gendarmes se sont intéressés uniquement à sa situation irrégulière. Najlae Lhimer est placée en garde à vue et expulsée sans délai, le samedi 20 février dans la matinée.

“Tous ses droits ont été bafoués, écrit Ibrahima Koné sur le site Yabiladi ,  car elle n’a pas pu saisir la justice pour les violences subies.” A son arrivée à Casablanca, la lycéenne a été de nouveau arrêtée par la police marocaine avant de sortir libre du palais de justice.

Elle est soutenue par le Réseau éducation sans frontières (RESF), qui espère obtenir rapidement son retour en France. Quant à son frère, il n’a toujours pas été inquiété par la justice selon France 3. Xavier Parisot, de retour du Maroc montre des photos qui témoignent de la violence des coups ayant justifié un arrêt de travail de 8 à 15 jours.

Le site Bakchich diffuse aujourd’hui une vidéo où s’exprime Najlae, à Casablanca, le 23 février, entourée des membres de RESF Maroc.

Charlotte Cans précise dans Bakchich que “selon Maître Gilles Laille, avocat au barreau de Paris, l’administration a agi « dans l’illégalité complète ». « L’arrestation et l’expulsion de Najlae relèvent d’une procédure inéquitable en vertu de l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme. Par ailleurs, la gendarmerie a commis une faute lourde en refusant d’enregistrer la plainte de cette jeune femme. »

Mardi 23 février, le sénateur PS du Loiret, Jean-Pierre Sueur, a interpellé le gouvernement sur cette expulsion. Le sénateur a également demandé que la décision d’expulsion de Najlae soit « reconsidérée ».

A lire, l’article de Noria Ait-Kheddache dans l’Express, “Violences: la double peine des femmes étrangères” qui s’interroge sur les recours que peuvent bien avoir ces femmes contre la violence quand elles sont sans papiers…

Source : Le Monde

Le quotidien danois Politiken a présenté ses excuses aux musulmans pour les avoir offensés en reproduisant en 2008 les caricatures de Mahomet, a-t-il annoncé vendredi.

Le journal, le premier média danois à avoir fait de telles excuses dans cette affaire controversée, a conclu un accord avec huit organisations représentant 94.923 descendants du prophète, regrettant d'avoir blessé la foi des musulmans, mais ne s'excusant pas d'avoir reproduit ces dessins satiriques.

Cet accord stipule également que le quotidien de centre-gauche ne renonce pas au droit de republier ces caricatures de nouveau, souligne-t-il.

Ce compromis a suscité cependant une vive condamnation du milieu politique danois qui accuse Politiken d'avoir mis un genou à terre et sacrifié la liberté d'expression, pierre angulaire de la démocratie danoise.

Douze caricatures controversées du prophète Mahomet avaient été publiés pour la première fois en septembre 2005 dans le quotidien danois Jyllands-Posten. Jugées offensantes par de nombreux musulmans, elles avaient déclenché une vague de violentes manifestations, principalement dans le monde islamique en janvier et février 2006, dirigées contre le Danemark.

Elles avaient été reproduites en 2008 par près de vingt quotidiens danois, dont Politiken, à la suite d'un plan avorté d'attentat contre un des caricaturistes.

Source : La Croix/AFP

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