Jusqu’à 1500 mineurs non accompagnés arrivent en Suisse chaque année. Joël Konan propose des pistes pour faciliter leur intégration
Joël Konan est quotidiennement confronté au problème au sein de l’internat pour adolescents garçons Home-Chez-Nous, au Mont-sur-Lausanne. C’est donc naturellement que cet éducateur a choisi l’intégration des mineurs étrangers non accompagnés (MNA) – des jeunes migrants en provenance essentiellement d’Afrique et d’ex-Yougoslavie – comme sujet de mémoire de fin d’études. Son travail vient de sortir sous la forme d’un livre. «J’ai été confronté à la réalité de leur accueil, sans que l’équipe n’y soit préparée. J’ai voulu faire connaître ce sujet et donner des pistes de réflexion, notamment pour mieux déceler les problèmes des jeunes.» Ainsi, aider le jeune migrant à récapituler son histoire s’avère primordial.
Les différences de valeurs entre la personne migrante et les autochtones sont aussi souvent sources d’incompréhension et de conflits. «En Afrique, détourner les yeux face à un adulte est un signe de respect, alors qu’en Suisse, cette attitude sera mal perçue», donne en exemple l’Ivoirien d’origine. En prolongement de son ouvrage, il prévoit de publier un manuel à l’intention des professionnels, pour rapprocher les diverses cultures.
Le problème de l’incompréhension est particulièrement sensible en Suisse, troisième pays accueillant le plus de MNA en Europe. Ces jeunes migrants sont souvent poussés à l’exode par les guerres ou la pauvreté. «La migration rend la période de l’adolescence plus difficile pour ces jeunes isolés, constate l’éducateur. Un sentiment d’injustice, d’incompréhension ou de haine peut provoquer un comportement agressif, voire violent.»
Déstabilisés, ces migrants subissent encore des pressions importantes. Beaucoup tentent leur chance en Suisse pour avoir une bonne formation et pouvoir aider financièrement les leurs. «Si ces «mandatés» n’accomplissent pas leur mission, ils se sentent responsables du malheur de la famille. En cas d’échec, leur souffrance peut les mener jusqu’au suicide.» Face à cette situation, les accompagnants donnent à cette population déracinée une forme d’éducation pour mieux se comporter et vivre dans le respect de l’autre. «Un jeune m’a beaucoup touché en déclarant qu’il avait découvert les Européens autrement que l’image véhiculée chez lui et qu’il nous considérait comme sa famille.»
Mineurs étrangers, leur laborieuse intégration de Joël Konan. Editions Bénévent, 2011.
13/9/2011
Source : 24 Heures
Le plan de lutte contre la délinquance roumaine pourrait être contesté devant les institutions européennes. La France fait déjà face à trois procédures et a été condamnée deux fois.
Le plan de lutte contre la délinquance roumaine qui prévoit la possibilité d'expulser des jeunes roumains et de les remettre aux autorités de protection de l'enfance roumaine pourrait conduire à l'ouverture de nouvelles procédures européennes contre la France. La Convention internationale des droits de l'enfant comme le droit français stipulent, en effet, qu'un mineur doit être protégé et en peut être reconduit à la frontière ou renvoyé dans son pays d'origine. L'association "Hors la Rue", de soutien aux mineurs étrangers en difficulté, rappelle ainsi qu'un accord entre la France et la Roumanie de rapatriement des mineurs "avait été censuré par le conseil constitutionnel le 4 novembre 2010".
Si le ministre de l'Intérieur mettait sa menace à exécution, il risquerait donc d'avoir à affronter une plainte déposée par des associations devant le Comité européen des Droits Sociaux qui a déjà lancé trois procédures contre la France. La première procédure, déposée par le Centre sur les droits au logement et les expulsions (COHRE) date du 15 novembre 2010. Elle porte sur d'éventuelles discriminations contre les Roms. La décision sur le bien fondé de cette plainte devrait être disponible cet automne.
La deuxième procédure a été lancée par le Forum Européen des Roms et des Gens du Voyage le 28 janvier 2011. Cette association estime que la France contreviendrait à la Charte sociale européenne en procédant à des expulsions massives et forcées de Roms depuis 2007.
La troisième réclamation en cours contre la France a été présentée par Médecins du Monde International le 19 avril 2011. L'organisation plaignante estime que les politiques publiques menées en France conduiraient à une "discrimination indirecte" envers la communauté Rom. Ce qui contrevient à l'article E de la Charte Sociale Européenne.
Si la France devait être condamnée dans ces trois dossiers, ces décisions feraient suite à deux sanctions déjà prononcées contre la France sur les mêmes dossiers concernant les roms et gens du voyage en 2007 et 2009. Dans les deux cas, le Comité européen des Droits Sociaux considère, encore, que la France ne s'est pas mise en conformité avec les décisions européennes en particulier en ne traitant pas les Roms comme les autres
13/9/2011, Laurent Chabrun
Source : L’Express.fr
Dans le cadre du projet Network Migration in Europe et en partenariat avec l'association Génériques, l'université franco-germano-turque "Migrations et Musées : Education (inter-)culturelle et diversité culturelle" se tiendra à Paris du 15 au 22 septembre.
Cette université d’été offre l'opportunité aux étudiants avancés en Sciences Sociales, Histoire, Sciences de la Culture, Muséologie et Etudes des Migrations d'approfondir leurs connaissances, de rencontrer des professionnels et d'approcher au plus près la manière dont les musées mettent en scène la diversité culturelle. Ils découvriront ainsi le rôle de la muséologie dans l’éducation interculturelle et la manière dont les musées abordent les questions de migrations et de diversité.
Au cours de cette université, les quinze étudiants sélectionnés bénéficieront de plusieurs séminaires portant sur les pratiques et usages en matière de patrimonialisation de l’histoire de l’immigration en France. Ils iront à la rencontre des responsables et conservateurs de plusieurs institutions emblématiques, pionnières sur cette question : le carré musulman du cimetière intercommunal de Bobigny, la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration (CNHI), l'Institut du Monde Arabe et au Quai Branly.
Cette université d’été est conçue pour favoriser l’échange et la réflexion portant sur les pratiques muséographiques portant sur les migrations en Europe, son volet parisien étant enrichi pour une démarche similaire à Cologne (septembre 2011) et à Istanbul (novembre 2011).
13/9/2011
Source : Générique
Les migrants, acteurs et partenaires du développement. C’est le thème de la prochaine rencontre internationale organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), les 17 et 18 courants à Saïdia. Première du genre, la manifestation réunira une centaine d’ONG et associations de développement issues des migrations marocaines, avec le concours de l'Agence de l'Oriental et de plusieurs associations de migrants marocains. Objectif, établir un état des lieux des actions de développement des ONG de migrants. Pour les organisateurs c’est également l’occasion d'examiner les politiques publiques en matière de migration et développement et de faire des propositions, le cas échéant, aux décideurs politiques, aux acteurs de la société civile et aux collectivités locales dans «le but d'un renforcement des liens entre politiques migratoires et développement». Durant ces deux jours, le débat s’articulera essentiellement autour de la problématique liée aux politiques publiques internationales en matière de migration et développement, ainsi que les apports et limites et la coopération décentralisée. La question des migrants marocains acteurs de développement sera également discutée tant sur le plan économique, social que politique.
14/9/2011
Source : Les Echos
LA Moroko Loko s'exporte sous d'autres cieux. Après avoir conquis le paysage musical underground au Maroc, 5 DJs de la Moroko Loko se produisent à Paris, le 17 septembre, lors de la Techno Parade. Au menu, Amine K, Unes, Driss Skalli, Amnaye ou encore You Shtak. Autant de DJs qui auront la «lourde» tâche de représenter le Royaume…Suite
Le réalisateur Nassim Abassai a remporté le Faucon d'argent pour son film Majid lors de la dernière édition du festival du film arabe de Rotterdam…Suite
Un frisson parcourt la foule alors que la chef du parti populiste danois la traverse et s'adresse individuellement aux sympathisants dans un dernier effort de campagne avant les législatives de jeudi qui s'annoncent décevantes pour cette formation anti-immigration.
Sur la petite place de Slagelse (80 km à l'ouest de Copenhague) une centaine de personnes sont venues assurer leur soutien à Pia Kjaersgaard qui, à 64 ans, dirige le Parti du peuple danois (Dansk Folkeparti, DF).
"Je comprends tout à fait (...) C'est ce que je dis depuis le début", répond-elle après avoir écouté les sourcils froncés un électeur qui se plaint de la réduction des retraites, ou encore après avoir entendu des craintes concernant le chômage.
Plus loin, elle s'agenouille pour parler à un homme cloué dans un fauteuil roulant et qui lui lance avec de grandes difficultés de diction: "vous êtes la meilleure pour le Danemark !"
D'autres tendent le cou pour tenter d'apercevoir cette charismatique grand-mère qui a co-fondé le DF en 1995.
"J'aime Pia !" crie Erkki Trige, 76 ans, en répétant le slogan inscrit sur le pin porté par de nombreux sympathisants réunis sur la place de Slagelse et dont la plupart, comme lui, sont des retraités.
Posant le gobelet de café distribué par les organisateurs de la campagne du DF, M. Trige assure que Pia Kjaersgaard est "de loin la meilleure des responsables politiques du Danemark".
Et s'il vote pour le Parti du peuple danois c'est parce que, après avoir vécu dans des pays arabes pendant trois ans, il dit avoir réalisé "que l'on ne peut pas vivre aux côtés de ces gens-là".
Fort d'un soutien d'environ 12% de l'électorat, le DF est depuis 2001 un allié parlementaire clé du gouvernement minoritaire de centre-droit. C'est sous son influence que le Danemark a adopté l'une des politiques d'immigration les plus restrictives d'Europe.
Les sondages montrent cependant que les Danois s'apprêtent à choisir l'alternance jeudi et à porter au pouvoir l'actuelle opposition de centre-gauche. Celle-ci assure qu'elle réduira fortement l'influence du Parti du peuple danois.
Mais Mme Kjaersgaard se dit "persuadée que le DF s'en sortira bien" jeudi.
"Nous continuerons d'avoir de l'influence", assure-t-elle à l'AFP, estimant que même en cas de victoire de l'opposition, son parti aura toujours les moyens d'imposer ses vues dans certains domaines.
Outre la législation sur l'immigration et le rétablissement -controversé dans le reste de l'Europe- de contrôles douaniers permanents aux frontières du royaume, le DF présente un programme eurosceptique et a tenté de séduire les seniors en leur promettant d'augmenter les retraites et de leur distribuer gratuitement des bombes lacrymogènes d'auto-défense.
Jenette Fagerberg, 30 ans, a séché ses cours à l'école professionnelle pour adultes afin de venir voir Pia Kjaersgaard. Pour elle, le Danemark a besoin d'un changement de gouvernement, mais elle compte sur la nouvelle équipe pour coopérer avec le DF "particulièrement afin de continuer à lutter contre l'immigration".
Dans la foule, tout le monde n'est pourtant pas là pour l'acclamer.
Arborant le badge de mise "J'aime Pia", Fatih Sen, un jeune-homme de 23 ans né au Danemark de parents turcs, demande à Pia Kjaersgaard de poser pour une photo avec lui.
Elle accepte avec joie, mais l'enjoint de parler danois avec ses amis.
Sur le cliché, malgré une bonhomie trompeuse, il apparaît en faisant un signe de défiance qu'il apparente à un doigt d'honneur car, explique-t-il, "je ne les respecte pas", c'est "un parti très raciste".
SLAGELSE (Danemark), 14 sept 2011
Source : AFP
Le Parlement européen a approuvé mardi le principe d'un renforcement des moyens de Frontex, l'Agence européenne chargée de la sécurité des frontières extérieures de l'UE.
Cette structure chargée depuis 2004 de coordonner les opérations entre les Etats membres aux frontières de l'espace Schengen, n'emploie en permanence que de 280 personnes.
La modification de son règlement, approuvée à Strasbourg, ne crée toujours pas un corps de gardes-frontières européens mais marque un pas dans cette direction.
Elle permet à l'agence de constituer des équipes de fonctionnaires fournis par les Etats membres et d'acheter ou de louer les équipements techniques nécessaires à ses interventions.
Frontex, dont les missions ont surtout été requises pour le contrôle de l'immigration, devra également se doter d'un officier aux droits fondamentaux qui devra veiller au respect des règles relatives au droit d'asile et à la détention des personnes interceptées.
L'agence devra créer un "forum consultatif" chargé d'assister son conseil d'administration dans les matières relatives aux droits de l'homme.
Le renforcement des moyens de Frontex figurait au nombre des décisions actées par le Pacte européen sur l'immigration, voulu par la France et adopté en 2008 sous sa présidence.
L'agence, qui doit garantir la sécurité des frontières extérieures de l'espace Schengen, au sein duquel les citoyens de 25 pays, dont 22 membres de l'UE, peuvent circuler librement, a été souvent critiquée pour son manque de moyens.
Elle doit surveiller quelque 42.672 kilomètres de frontières extérieures maritimes et 8.826 kilomètres de frontières terrestres.
La question a revêtu une actualité brûlante avec l'éclatement des révolutions arabes et l'intervention de l'Otan en Libye, début 2011, qui ont jeté des milliers de migrants sur les eaux de la Méditerranée et provoqué la mort par noyage de plusieurs centaines sinon milliers d'entre eux.
Des tensions avaient surgi au printemps dernier entre Rome et Paris quand la France avait décidé de fermer sa frontière avec l'Italie en réaction à l'afflux de migrants originaires d'Afrique du nord.
Les dirigeants européens se sont finalement mis d'accord, en juin, sur une réforme des accords de Schengen visant à mieux contrôler les frontières extérieures du bloc et à permettre un rétablissement des frontières internes dans les situations de crise.
13/09/2011, Gilbert Reilhac
Source : L’Express.fr
L’immigration ne serait-elle qu’un mot dans la bouche des politiques, qui veulent en général la «réduire»; les migrants ne seraient-ils qu’une masse informe qui coule épisodiquement au large de Lampedusa? Trois auteurs de cette rentrée littéraire 2011, dont deux sont des femmes, mettent en scène, chacun à sa façon, l’immigration. Ils nous parlent de la difficulté à vivre dans un pays étranger, de la redoutable plongée dans une autre langue, de la vie dure et souvent décevante des immigrés, de leurs ruses pour s’installer...
« Assommons les pauvres ! »
Shimuna Sinha est une auteure bengalie née à Calcutta, qui vit à Paris et écrit en français. Elle vient de publier «Assommons les pauvres!» (l’Olivier), un roman où la narratrice, elle-même immigrée indienne, occupe un emploi d’interprète: elle doit traduire aux autorités les récits des demandeurs d’asile.
« Je faisais ce travail car j’aimais la gymnastique des langues. Je parlais deux fois plus que quiconque. L’officier parlait sa langue, la langue du pays d’accueil, la langue des bureaux vitrés. Le requérant parlait sa lange de suppliant, la langue des clandestins, la langue du ghetto. La langue étrangère fondait dans ma bouche, laissait son arôme. Lorsque je les prononçais, les mots de ma langue maternelle tournaient maladroitement dans ma bouche, faisaient écho dans ma tête, me martelaient la cervelle comme les fausses notes d’un piano boiteux.»
Ici tout est histoire de mots, de mots mensongers – car la plupart des histoires sont inventées de toutes pièces, vendues par les passeurs en même temps que le voyage. Des histoires qui parfois conduisent à des dialogues comme celui où, interrogeant un homme qui se déclare chrétien, elle lui demande qui a rendu visite à Jésus lorsqu’il est né, et l’entend répondre: «J’avais beaucoup de problèmes, j’étais très occupé, les terroristes me menaçaient... J’ai pas vu qui est venu voir Jésus...»
On sent monter en elle une haine de ces «requérants» toujours plus nombreux:
« Des pays entiers s’effondrent dans l’eau, c’est l’avenir qui sombre. Et toujours des troupeaux d’hommes montent vers le nord. Avec leurs mensonges, leur mesquinerie, leur obstination maladroite, leurs rêves tristes comme des chiffons.»
Un soir, agressée dans le RER par un de ces hommes, elle l’assomme à coups de bouteille. C’est du fond d’une cellule, interrogée par un monsieur K., qu’elle évoque ses journées de travail, sa lassitude, son amour pour une blonde officier de police, Lucia... Un roman ambigu comme les sentiments de la narratrice, un roman où les immigrés ne sont ni des bons ni des méchants, mais de pauvres hères qui n’ont pas le droit de dire qu’ils fuient simplement la misère.
«Je ne suis pas celle que je suis» (ni à Téhéran ni à Paris)
Chahdortt Djavann écrit elle aussi en français et a commencé à publier en 2002. Mais c’est en 2003 que son pamphlet contre le port du voile, «Bas les voiles !», va faire connaître cette Iranienne. Dans son nouveau roman-psychanalyse, «Je ne suis pas celle que je suis», elle raconte l’histoire de Donya, jeune Iranienne, qui étouffe dans l’Iran des mollahs, puis réussit à partir et à s’installer en France. Comme l’auteure, qui a mis beaucoup d’elle-même dans ce personnage entier, insoumis, épris de liberté, comme elle l’explique elle-même dans l’épilogue:
« Tu es en France, c’est fini, l’Iran, Téhéran... Des dizaines de millions de gens rêvent de venir à Paris, d’y vivre, et toi qu’est-ce que tu fais? Tu veux mourir, tu ne penses qu’à te donner la mort. Pourquoi alors es-tu venue ici ?»
Car c’est une chose de réussir à émigrer et une autre de vivre dans un pays étranger, même si c’est celui dont on a toujours rêvé. La réalité éteint bien vite les espérances:
« L’éventail des choix qui s’offrent à un immigré désargenté est bien limité. Au mieux, il s’agit d’un studio, équipé d’une salle de douche, d’un WC, d’un placard et d’une kitchenette dans un immeuble en béton avec un ascenseur souvent en panne, dans une banlieue regorgeant d’immigrés pauvres venus des quatre coins du tiers-monde; ou alors d’une chambre de bonne, sans WC, sans douche et sans kitchenette, dans un immeuble parisien, accès par l’escalier de service. Rien d’autre au menu. Rien de tout ce dont on rêve lorsqu’on abandonne pays, famille et amis pour s’aventurer vers une vie française. Rien d’une vie en rose...»
Le texte, découpé en courts chapitres, est un va-et-vient entre séances de psychanalyse et souvenirs iraniens... Sa vie n’a rien d’idyllique: tout l’argent gagné avec son travail de garde d’enfant passe dans les séances, dont elle a pourtant négocié le prix, où elle laisse intervenir toutes ses personnalités, au point de donner le tournis à son psy mutique.
« J’ai eu beau changer de vie, de pays, de langue... mon destin ne change pas...»
Elle tente surtout de s’approprier cette langue française qui parfois lui échappe, et se plonge le soir dans la lecture du Robert: «Elle entreprit de le lire d’un bout à l’autre. Elle quittait sa chambre pour habiter le dictionnaire.»
Comment a-t-elle pu fuir l’Iran? Quelles aventures a-t-elle encore vécues avant de débarquer en France? Nous le saurons dans le prochain volume. Mais gageons que Donya deviendra écrivain.
« Mondial Nomade », ou l’inversion des courants migratoires
Dans « Mondial Nomade », Philippe Pollet-Villard, originaire de Haute-Savoie, imagine un monde où les courants migratoires se sont inversés: les ouvriers européens ont été poussés à émigrer dans le cadre du «Grand Renflouement national». Le héros de ce roman d’anticipation, Jean-Charles Rem, a fait fortune sur le dos de ces malheureux, ouvrant des garde-meubles géants pour stocker leur «mobilier résiduel». Beaucoup sont partis en Inde, où les grandes firmes automobiles se sont implantées, créant même des villes portant leur nom. A l’heure de la retraite, Jean-Charles Rem, ayant découvert une vieille photo coincée dans le tiroir de son bureau, décide de partir dans ce pays, où jeune homme il a voyagé. A son arrivée le vélo-taxi qui le prend en charge est un de ces immigrés français:
« Rem en avait conclu qu’il devait faire partie de cette vague des tout premiers ouvriers migrants auxquels le géant automobile alors installé dans les Yvelines avait proposé un emploi asiatique pour un cinquième de leur salaire. Après des mois de négociation, les employés n’avaient eu d’autre choix que d’accepter la proposition de l’entreprise nationalisée.»
Au fil du temps et des nouvelles délocalisations, ces migrants européens se sont regroupés dans certains quartiers, où ils vivent d’activités plus ou moins licites:
«Le grand marché aux voleurs du quartier français de New Delhi faisait partie des sites fortement déconseillés par les guides du monde entier. On y croisait malgré tout quelques voyageurs en escale se promenant seul ou en famille, leurs appareils photos offrant à certains pickpockets une ultime occasion de ternir encore la déjà très pitoyable réputation de ce quartier. Les quelques rares policiers indiens, aux premières loges, ne bougeaient pas.»
On le voit, Pollet-Villard n’est pas sérieux. Quoique.
13/9/2911, Sylvie Prioul
Source : Le Nouvel Observateur
La droite populiste anti-immigration est le grand perdant des élections locales en Norvège, un scrutin finalement peu influencé par les attaques sanglantes du 22 juillet, selon les politologues.
Formation anti-immigration dont le tueur Anders Behring Breivik a un temps été membre, le parti du Progrès (FrP) chute de 6 points par rapport aux précédentes municipales de 2007, ressortant à 11,4%, selon les résultats quasi définitifs publiés mardi par le gouvernement.
A contrario, conservateurs et travaillistes sont les grands vainqueurs de ces élections marquées par ailleurs par une participation modeste, loin de la mobilisation massive que les responsables politiques avaient unanimement appelée de leurs voeux au lendemain des attaques.
"Après la tragédie nationale de cet été, on avait fait de ce scrutin une sorte de référendum sur notre démocratie qui devait se traduire par une forte mobilisation des électeurs", a estimé Harald Stanghelle, commentateur politique du journal de référence Aftenposten.
"Cela n'a pas été le cas. Je suis surpris et triste", a-t-il dit à l'AFP.
Le taux de participation s'élève à 62,6%, à peine mieux qu'il y a quatre ans (61,7%).
Certains y voient au contraire le signe que la démocratie norvégienne ne s'est laissé influencer, ni dans un sens ni dans l'autre, par la tuerie d'Utoeya.
"En définitive, il est heureux qu'un tueur d'enfants sans scrupules ait aussi peu d'effets sur le paysage politique", a commenté Tore Gjerstad, correspondant politique du journal économique Dagens Naerinsgliv.
Pour beaucoup, ces élections municipales et régionales avaient valeur de test après le massacre perpétré par Anders Behring Breivik, qui a reconnu être l'auteur d'un attentat à la bombe contre le siège du gouvernement puis d'une fusillade ciblant des centaines de jeunes travaillistes sur l'île d'Utoeya.
L'extrémiste de 32 ans a motivé ces attaques, qui ont fait au total 77 morts --essentiellement des jeunes--, par son rejet de la démocratie qui fait, selon lui, le nid de la société multiculturelle qu'il abhorre.
Selon les politologues, le recul du FrP, enclenché dès avant l'été, n'est pas directement imputable aux liens passés entre le parti et Behring Breivik, dont la formation s'est démarquée.
Le FrP a été secoué en début d'année par un scandale sexuel maladroitement géré par la direction, selon les commentateurs, puis il a dû mettre une sourdine à son discours anti-immigration lors d'une campagne électorale un peu particulière et écourtée pour cause de deuil national après les attaques.
Comparé à son résultat record enregistré aux législatives de 2009, le score du FrP a même été réduit de moitié.
Ce revers "s'explique en grande partie par le fait qu'on a eu une année extrêmement difficile où l'on n'a pas eu beaucoup d'occasions d'exposer notre politique", a commenté la présidente du parti, Siv Jensen, au journal VG.
Grand vainqueur du scrutin, le parti conservateur fait un bond de 8,7 points, à 28,0%, et devrait pouvoir garder son emprise sur la plupart des grandes villes norvégiennes, dont Oslo.
Principale cible des attaques, le parti travailliste du Premier ministre Jens Stoltenberg enregistre aussi une progression de 1,9 point, à 31,6%, une hausse modeste mais qui tranche avec le revers annoncé par les sondages avant les attaques.
Ce résultat est néanmoins nettement inférieur aux espoirs nés de l'élan de sympathie pour les travaillistes juste après la tuerie d'Utoeya.
Là aussi, "+l'effet 22 juillet+ que beaucoup attendaient ne s'est pas vraiment matérialisé", a noté Bernt Aardal, politologue à l'université d'Oslo.
"Finalement, cette élection marque largement un retour à la normale sur le plan politique", a-t-il estimé.
13/9/2011, Le Parisien/AFP
En Alabama, des évêques catholiques et protestants ont bloqué, provisoirement, une loi anti-immigration. Si elle passe, ils désobéiront. À cause de leur foi.
Si les républicains au pouvoir en Alabama pouvaient agir librement, la loi la plus répressive contre l’immigration de toute l’Amérique serait entrée en vigueur le 1er septembre.
Ce texte, signé le 9 juin par le gouverneur Robert Bentley, permettrait à la police d’arrêter toute personne pouvant être « raisonnablement soupçonnée » de ne pas avoir ses papiers en règle. Les nationaux sont visés aussi : le fait de sciemment protéger, embaucher, héberger ou même transporter un immigré clandestin serait désormais un crime.
ARGUMENTS
Ce type de lois anti-immigrés se multiplie aux États-Unis sur fond de crise économique et de populisme républicain, notamment dans des États comme l’Arizona, l’Utah et la Géorgie. Mais c’est en Alabama que les autorités vont le plus loin. Plusieurs manifestations ont été organisées par des associations d’aide aux immigrés, des syndicats de professeurs, des organisations chrétiennes, comme Pax Christi, et par l’opposition de gauche.
Les protestations sont tellement vives, et les plaintes tellement nombreuses, que l’application de la loi a été suspendue in extremis par la juge fédérale sur place, Sharon Lovelace Blackburn, le 29 août. Cette instance fédérale (en l’occurrence la Cour du district d’Alabama-Nord) avait été saisie par le ministère de la Justice lui-même, qui a soulevé des problèmes de constitutionnalité et de compétence.
Mais l’action la plus spectaculaire est menée par des responsables ecclésiastiques. On la doit à quatre évêques : les catholiques Thomas Rodi (Mobile) et Robert Baker (Birmingham), l’épiscopalien Henry Parsley et le méthodiste William H Willimon.
Dans leur plainte datée du 1er août, ils expliquent que la nouvelle loi criminalise la compassion chrétienne. Elle serait donc, d’après eux, contraire aux libertés religieuses, notamment celle qui consistent à pratiquer – obligatoirement ! – la charité pour les étrangers. « La loi s’attaque ainsi à notre conception profonde de ce que signifie être une Église », comme le résume Mgr Rodi dans un communiqué.
Sur le plan théologique, les arguments sont clairs. « Si elle est renforcée, la loi anti-immigration d’Alabama rendra criminel le commandement de Dieu d’être un bon Samaritain (Luc 10.25-37) », expliquent les plaignants, Bible à la main. Ce type de « christianisme social » – et son langage – n’est pas neutre en Alabama.
C’est ici que Martin Luther King Jr avait commencé sa lutte contre la ségrégation raciale. C’est également dans cet État qu’il a écrit, en 1963, sa fameuse « Lettre de la geôle de Birmingham ». Il répondait à huit pasteurs blancs, en accord avec lui sur le fond, mais craignant de s’engager dans un acte de désobéissance civile.
L’action des quatre évêques impressionne autour d’eux. Plusieurs pasteurs ont annoncé qu’ils n’obéiraient pas à la loi et l’opinion publique est sensibilisée au débat. La juge Blackburn les écoutera peut-être dans son avis rendu le 29 septembre.
DÉMOGRAPHIE
Mais une chose est sûre : l’équipe autour du gouverneur Bentley ne se laissera pas démonter. Plusieurs pasteurs lui ont assuré leur soutien. Pour eux, il faut défendre l’emploi des nationaux et se protéger contre une « invasion » venant du Mexique. La démographie religieuse joue en leur faveur. En Alabama (4,7 millions d’habitants), même si les membres des Églises catholique (153 000), épiscopalienne (33 000) et méthodiste (152 000) suivaient l’avis de leurs chefs en cette matière, ils resteraient minoritaires.
En effet, la plupart des chrétiens de l’État sont évangéliques, le plus souvent affiliés à la très conservatrice Convention baptiste du Sud (1,3 million de membres en Alabama). Ils votent massivement républicain et leurs représentants n’ont rien à dire sur la loi contre l’immigration. Et si certains pasteurs évangéliques expriment leurs doutes, ils ont peur de faire des vagues. Comme en 1963.
13/9/ 2011, Henrik Lindell
Source : Témoignage chrétien
A la fin du XXe siècle les Brésiliens ont émigré en masse. Mais la crise dans les pays occidentaux les incite au retour. Pourquoi vivre mal l’étranger quand on peut être si bien chez soi ?
C’est la pire crise économique mondiale depuis soixante-dix ans et elle a épargné le Brésil. Mais la plupart des Brésiliens expatriés pâtissent de la récession à l’étranger. Dans la quasi-totalité des pays atteints, les immigrés sont toujours les premiers à être licenciés. Et aujourd’hui, trois ans après le début de la crise, les Brésiliens qui vivaient en Europe et au Japon sont de plus en plus nombreux à emprunter le chemin du retour, espérant de meilleures conditions de vie dans leur pays natal. Le phénomène a attiré l’attention tant des organisations internationales que de Brasília. Les autorités brésiliennes ont mobilisé leurs ambassades pour réaliser un recensement du volume de ce flux migratoire. Personne n’est en mesure de dire exactement combien de Brésiliens quittent actuellement le Portugal, l’Espagne, la Belgique, le Japon ou l’Irlande. Mais tout le monde le confirme : la tendance est réelle et s’intensifie. Alors que l’Europe compte 4 millions de chômeurs en plus depuis 2007, le Brésil a créé plus de 3 millions d’emplois durant la même période. Au total, 3 millions de Brésiliens vivent à l’étranger, dont 810 000 en Europe. Ces chiffres datent cependant de 2009 et Brasília a entrepris un nouveau recensement qui sera rendu public fin septembre. L’objectif est de comprendre comment la crise dans les pays riches a affecté la vie de ces émigrés. Et le ministère du Travail réfléchit pour sa part à la façon dont l’expérience acquise par ces Brésiliens en Europe pourrait contribuer à l’essor de l’économie locale.Le cas du Portugal est sans doute le plus emblématique. Ce pays connaît une crise profonde, le taux de chômage atteint des sommets inconnus depuis trente ans. Selon une étude de l’Instituto Universitário de Lisbonne, lancée cet été, la crise a été le principal facteur du retour au Brésil des émigrés. Une autre enquête de cette même institution, réalisée auprès de 1 400 immigrés brésiliens, montre qu’un tiers d’entre eux projetaient déjà de quitter l’Europe. Si le nombre total de retours est difficile à établir, plusieurs indicateurs confirment la tendance. L’un des plus importants est le nombre de Brésiliens qui ont dû faire appel à l’Etat portugais ou à des institutions internationales pour revenir au pays. Dans de nombreux cas, ils n’avaient pas les moyens d’acheter leur billet d’avion et c’est l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui a financé leur retour. Selon Isabela Salim, employée de l’OIM à Lisbonne, le nombre de Brésiliens pris en charge depuis deux ans a fortement augmenté. En 2009, l’OIM a financé 315 billets, en 2010, 562 billets – soit 78% de plus – et, au premier semestre de cette année, 271 billets. Le consul général du Brésil au Portugal, Renan Paes Barreto, estime qu’il n’y aura plus d’“immigration massive de Brésiliens au Portugal”, comme ce fut le cas dans les années 1980 et 1990. Originaire de Rio, Daiana Kishimoto, 28 ans, a suivi son mari au Portugal en 2009, pays dont elle possédait la nationalité. “J’ai eu beaucoup de difficultés à subvenir à mes besoins”, raconte-t-elle. Après s’être séparée de son compagnon, Daiana a tenté sa chance à Madrid. Là non plus, elle n’a pas trouvé de travail comme décoratrice d’intérieur et a fini par exercer plusieurs métiers : nounou, serveuse et vendeuse. “Tout ça parce que j’avais la nationalité d’un pays européen. Sinon, je n’aurais même pas pu le faire”, précise-t-elle. Il y a quatre mois, Daiana est revenue à Rio.La crise qui ravage l’économie irlandaise a également durement frappé les Brésiliens expatriés. Gort, à l’ouest du pays, est la ville la plus touchée. Il y a seulement quatre ans, 40 % des quelque 4 000 habitants de Gort étaient brésiliens. Aujourd’hui, c’est l’exode, ils ne représentent plus que 25 % de la population. On s’est également aperçu que l’arrivée de nouveaux immigrés brésiliens en Europe était en baisse. Entre 2008 et 2010, le nombre de Brésiliens arrêtés dans les aéroports a chuté de 40 %. Et parmi les immigrés clandestins vivant en Europe, les Brésiliens sont moitié moins nombreux. Selon des données de l’Union européenne, ils représentaient en 2010 la sixième communauté comptant le plus de clandestins en Europe. En 2009, ils étaient au troisième rang.
14.09.2011, Jamil Chade, Edson Xavier
Source : Courrier international
L'Unef a dénoncé mardi le "durcissement" des conditions financières à remplir pour pouvoir étudier en France, dans un communiqué commun avec l'Union des étudiants algériens de France (UEAF) et l'Union des étudiants vietnamiens en France (UEVF).
Selon un décret du 6 septembre, en application de la loi relative à l'immigration du 16 juin dernier, les ressources financières minimales pour se voir accorder un titre de séjour sont augmentées de 70% à 100% d'une bourse de gouvernement français (article 36 du décret).
"Le ministère de l'intérieur exige donc des étudiants étrangers qu'ils attestent de 5.500 euros sur un compte en banque, soit 1.500 euros supplémentaires par rapport à la situation en 2010", selon l'Unef.
Il s'agit d'une "mesure indigne", écrit la première organisation étudiante, et une mesure qui "s'inscrit dans le durcissement continu des politiques d'immigration que le gouvernement nous impose depuis cinq ans".
L'Unef, l'UEAF et l'UEVF "dénoncent fermement une politique qui fait de la fortune personnelle un critère d'entrée sur le territoire": "égaux dans les amphis, les étudiants français et étrangers sont inégaux face à la loi".
En conclusion, l'Unef "exige le retrait immédiat" de ce durcissement financier et "demande l'égalité des droits entre étudiants étrangers et étudiants français sur tous les plans: la fin du critère de nationalité pour les bourses sur critères sociaux (et) un titre de séjour pluriannuel pour l'ensemble des étudiants étrangers".
13§9/2011
Source : Libération
Le Parlement européen a approuvé ce mardi le principe d'un renforcement des moyens de l'Agence européenne chargée de la sécurité des frontières extérieures de l'UE...
Frontex, l'Agence européenne chargée de la sécurité des frontières extérieures de l’UE, est en charge depuis 2004 de coordonner les opérations entre les Etats membres aux frontières de l'espace Schengen. Elle ne compte à ce jour que 280 employés permanents. Trop peu au goût du Parlement européen.
Strasbourg a donc décidé ce mardi de renforcer ses moyens de contrôle en modifiant son règlement. Cela ne signifie toujours pas qu'un corps de gardes frontières européens va être créé mais cela marque toutefois un pas dans cette direction. L'agence pourra ainsi constituer des équipes de fonctionnaires fournis par les Etats membres et acheter ou louer les équipements techniques nécessaires à ses interventions. Le renforcement des moyens de l’agence figurait au nombre des décisions actées par le Pacte européen sur l'immigration, voulu par la France et adoptées en 2008 sous sa présidence.
La mise en place d’un officier aux droits fondamentaux
Frontex, dont les missions ont surtout été requises pour le contrôle de l'immigration, devra également se doter d'un officier aux droits fondamentaux qui devra veiller au respect des règles relatives au droit d'asile et à la détention des personnes interceptées. L'agence devra créer un «forum consultatif» chargé d'assister son conseil d'administration sur les questions relatives aux droits de l'homme.
L'agence a souvent été critiquée pour son manque de moyens. La zone de surveillance de l'espace Schengen, espace au sein duquel les citoyens de 25 pays, dont 22 membres de l'UE, peuvent circuler librement, représente quelque 42.672 kilomètres de frontières extérieures maritimes et 8.826 kilomètres de frontières terrestres.
Des flux migratoires qui posent problème depuis le Printemps arabe
La question a revêtu une actualité brûlante avec l'éclatement des révolutions arabes et l'intervention de l'Otan en Libye, début 2011, qui ont jeté des milliers de migrants sur les eaux de la Méditerranée et provoqué la mort par noyade de plusieurs centaines sinon milliers d'entre eux.
Des tensions avaient surgi au printemps dernier entre Rome et Paris quand la France avait décidé de fermer sa frontière avec l'Italie en réaction à l'afflux de migrants originaires d'Afrique du nord. Les dirigeants européens s'étaient finalement mis d'accord, en juin, sur une réforme des accords de Schengen visant à mieux contrôler les frontières extérieures du bloc et à permettre un rétablissement des frontières internes dans les situations de crise.
13/9/2011, Kenza Verrier
Source ; 20 minutes/ Reuters
En 2030, la population indienne en âge de travailler aura augmenté de 241 millions de personnes, celle de l'Allemagne aura diminué de 20 millions ; un quart des travailleurs italiens ou japonais auront plus de 55 ans ; le secteur de la construction en Chine aura cru de 17% par an sur les vingt années passées entre 2010 et 2030, et celui de l'industrie mécanique de 23%, suscitant d'importants besoins de main d'oeuvre qualifiée dans ces deux secteurs.
Cet exercice de prospective a été réalisé par Oxford Economics, société d'études issue de l'université du même nom, et par Hays, cabinet international de recrutement, en prolongeant les courbes des évolutions démographiques et économiques actuelles.
De ces observations, les auteurs tirent des recommandations à l'attention des décideurs politiques :
- Il faut absolument garder les frontières internationales ouvertes aux migrations de main d'oeuvre, en particulier qualifiée, car les besoins de transfert de main d'oeuvre entre pays développés et pays émergents seront massifs ;
- Il faut que ces migrations ne soient plus gérées au niveau national, mais de façon concertée au niveau international par une organisation de type onusienne, ou Fonds monétaire international, afin d'éviter tout blocage national qui enrayerait par réaction en chaîne tout le mouvement migratoire ;
- Il faut investir massivement dans l'éducation et la formation afin de tirer les qualifications vers le haut, là où les besoins seront les plus importants ;
- Il faut investir massivement dans des activités créatrices d'emplois dans les pays émergents, car c'est là que la croissance de la population active sera la plus spectaculaire ;
- Il faut mettre enfin en place une véritable politique de maintien des "seniors" dans l'emploi dans les pays développés.
13/9/2011
Source : Le Monde
Comme exigé par les Vingt-Sept, la Commission européenne devait présenter, vendredi 16 septembre, une réforme de la zone Schengen de libre circulation des personnes en Europe.
Mais lundi 12 septembre, l’Allemagne, l’Espagne et la France ont rejeté par avance ses propositions, au nom de la sécurité.
Que devait proposer la Commission ?
Aujourd’hui, le code Schengen de 2006 permet aux 26 pays membres de la zone de libre circulation des personnes de rétablir des contrôles systématiques d’identité aux frontières internes « en cas de menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure ». Cette période est en principe limitée à trente jours. Même s’il n’y a eu que 26 cas depuis lors, pour Bruxelles, cette situation de « décisions individuelles » prises dans un « espace d’intérêt commun » n’a que trop duré. Surtout après la récente décision unilatérale du Danemark de rétablir, en juillet, des contrôles douaniers à ses frontières avec l’Allemagne et la Suède. Et, avant cela, la querelle franco-italienne sur l’arrivée en France de migrants tunisiens munis de titres de séjour italiens.
La Commission doit proposer, ce vendredi 16 septembre, de jouer un rôle central en cas de retour des contrôles. Avec ce principe : « Schengen est l’une des plus grandes réalisations de l’UE. Si nous voulons un meilleur Schengen, il faut mettre plus d’Europe dans Schengen. » Selon le projet de la commission, vu par « La Croix », les États pourraient continuer à rétablir des contrôles pour des raisons d’ordre public, mais ils devraient en faire « la demande » auprès de la Commission.
En cas d’événements prévisibles, comme un sommet international ou une Coupe du monde de football, les États demanderaient l’autorisation à l’avance. En cas d’événements imprévisibles, comme un attentat ou un afflux soudain d’immigrés, un pays pourrait décider seul de redéployer des contrôles, mais seulement « pour une période limitée à cinq jours ».
Au-delà, il s’adressera à la Commission. Bruxelles propose enfin d’intervenir en cas de « sérieuses défaillances » d’un État à surveiller ses frontières extérieures, des contrôles temporaires pouvant là aussi être rétablis.
Pourquoi trois pays ont-ils déjà manifesté leur opposition ?
Mais, alors que ces projets d’amendements ne sont pas encore sur la table des pays de l’UE et des eurodéputés, ils ont déjà suscité l’ire de Berlin, Paris et Madrid. Les ministres de l’intérieur des trois pays ont publié, mardi 13 septembre, un communiqué conjoint pour dire qu’« ils n’approuvent pas le vœu de la Commission européenne qui souhaite assumer la responsabilité de prendre des décisions sur des mesures opérationnelles dans le domaine de la sécurité ».
Claude Guéant, Hans-Peter Friedrich et Antonio Camacho, justifient leur position en rappelant que « le respect de la souveraineté nationale est primordial pour les États membres » et que « la décision de rétablir temporairement des contrôles aux frontières intérieures doit être fondée sur une évaluation approfondie en termes de sécurité nationale, qui ne peut être conduite que par les États membres sur la base de l’expertise et des ressources de leurs services de sécurité ».
Reste à savoir si leur opposition conduira la Commission à retirer ou amender son projet, ou si un nouveau bras de fer se profile à Bruxelles.
13/9/2011, Nathalie VANDYSTADT
Source : La Croix
Une douzaine de créateurs marocains présente~ont leurs créations le 30 octobre prochain à Amsterdam en Hollande, dans le cadre de l'événement «Bladicaftan», un rendez-vous qui promeut la mode marocaine dans 'ce pays et, à l'avenir, 'partout en Europe. Entretien avec l'initiatrice de cet événement…Suite
Le président de la commune urbaine de Kénitra, M. Aziz Rebbah, a réservé, lundi, un accueil officiel à une délégation d'une trentaine d'anciens résidents de la ville, venus de France et des Etats Unis pour renouer les liens avec une ville où ils sont nés ou ont vécu une grande partie de leur vie.
La rencontre a eu lieu dans la grande salle de réunion de la municipalité que beaucoup des hôtes ont reconnue avec nostalgie.
Certains se rappellent même, avec une grande émotion, y avoir célébré leur mariage, comme Frédéric Aragon, né à Kénitra en 1927, et sa femme Janine Thomas qui y avaient scellé leur union en 1953.
M. Rebbah n'a pas manqué d'exprimer tout le plaisir de rafraîchir "cette mémoire commune et partager les souvenirs" avec les anciens résidents de la ville et a souhaité "donner plus de sens" à cette visite en identifiant quelques projets socioculturels et économiques susceptibles de raffermir leur attachement à leur ancienne cité.
Il a exposé les atouts de la ville et souhaité voir ses hôtes contribuer, à travers des partenariats, aux grands projets structurants de la ville qui, dit-il, est à la recherche d'une vocation pour lui permettre d'occuper la place qu'elle mérite parmi les grandes cités marocaines.
"Nous avons vécu dans la ville alors qu'elle n'était qu'à un seul étage et la population ne dépassait guère 35 mille personnes. Aujourd'hui elle prend de plus en plus de l'ampleur", a rétorqué M. Aubert Henri, président de l'Amicale des anciens habitants de Kénitra, dont le siège se trouve à Pau, en France.
M. Aubert s'est particulièrement dit très reconnaissant du soin avec lequel a été entretenu le cimetière chrétien de la ville. "Kénitra, a-t-il dit, est notre ville et nous nous y sentons des citoyens à part entière".
La salle a, par la suite, suivi avec beaucoup de concentration un exposé du coordinateur de l'amicale, M. El Madani El Maati, sur l'histoire de la ville et de son port, illustrée d'anciennes photos dont certaines inédites notamment celles de l'hydravion Latécoère 300, du légendaire aviateur de l'aéropostale française Jean Mermoz, amerrissant à Kénitra juste avant de disparaître au-dessus de l'Atlantique le 7 décembre 1936.
M. El Madani a également rappelé les efforts déployés pour la préservation et la restauration des sites historiques de la ville et souligné la parution, dans le bulletin officiel de septembre 2006, de 19 bâtiments enregistrés patrimoine de la ville, parmi lesquels l'hôtel Maâmora, le cinéma Palace, l'institut français Honoré de Balzac, qui avait abrité le 1er régiment des tirailleurs marocains (1930-1932), le lycée Abdel Malek Essaâdi, l'école du port, rebaptisée Jamal Eddine Al Afghani, où le président de l'Amicale M. Aubert Henri avait côtoyé l'actuel chef du gouvernement M. Abbas El Fassi.
Le programme du séjour de la délégation prévoit des visites à la station balnéaire de Moulay Bousselham, à la Kasbah de Mehdia et à des expositions de toiles de peinture d'artistes locaux, de photos et de cartes postales anciennes de la ville.
Les hôtes de la ville visiteront aussi des associations caritatives de la ville et un centre socio-sportif de proximité et participeront à une rencontre sur la ville de Kénitra, son plan communal de développement, son port, son musée et la zone franche en construction.
Cette visite, qui se poursuivra jusqu'au 17 septembre, est la deuxième du genre. En 2005, plus de 150 familles nées ou ayant vécu à Kénitra, avaient visité la ville dans la perspective de renouer les liens d'amitié avec les anciennes familles qui y habitent encore.
12/09/11
Source : MAP
Des élus marseillais et des représentants de la communauté comorienne ont dénoncé lundi des propos du ministre de l'Intérieur Claude Guéant sur l'immigration comorienne à Marseille, "cause de beaucoup de violences", selon lui.
Interrogé sur les raisons de l'insécurité dans la cité phocéenne, dimanche soir au Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, M. Guéant a affirmé: "Je peux vous dire qu'il y a à Marseille une immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violences.
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"J'ai toujours oeuvré pour faciliter la coexistence des nombreuses communautés immigrées dans notre ville, même si cela engendre parfois des problèmes qui sont difficiles à gérer. Pour autant, on ne peut pas incriminer une communauté en particulier", a réagi le sénateur-maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin, dans un communiqué transmis à l'AFP.
"La réalité sociologique d'une grande ville multiculturelle est complexe, d'autant que la communauté comorienne est très importante à Marseille avec près de 80.000 membres. Mais peut-être M. Guéant a-t-il des éléments dont nous ne disposons pas", a-t-il ajouté.
Du côté du PS, Patrick Mennucci, maire du 1er secteur de Marseille, a jugé cette déclaration "stupéfiante". "Sur quelles statistiques se fonde Claude Guéant pour stigmatiser une population qui fait partie de l'histoire et l'avenir de la ville?", a-t-il lancé.
Sébastien Barles, porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à Marseille et conseiller municipal, a lui réclamé "la démission d'un ministre qui déshonore la République" et "braconne sur les terres du Front national".
"En liant directement la montée de l'insécurité à Marseille à l'immigration comorienne, le ministre de l'Intérieur a franchi un pas scandaleux", a-t-il estimé, rappelant que "ces propos ne se fondent sur aucune source statistique".
Nassurdine Haidari, président du Conseil représentatif des Français d'origine comorienne, s'est également insurgé contre "ces propos discriminatoires en direction d'une population bel et bien française qui ne peut servir de bouc émissaire".
"La situation d'insécurité ne peut être adossée à la communauté comorienne", a-t-il dit, demandant "au chef de l'Etat de condamner ces propos dignes des analyses du Front national".
12/9/2011
Source : Le Parisien/AFP
Le gouvernement britannique a été appelé lundi à élargir la liste des emplois interdits aux immigrés n'appartenant pas à l'espace de l'Union européenne.
Dans un rapport présenté au gouvernement, le Comité consultatif sur l'immigration (MAC/officiel), a recommandé l'extension de la liste des interdits à 70.000 emplois additionnels, pour la porter à 260.000 postes.
Ainsi, 29 titres seront-ils supprimés de la liste, y compris les professeurs de biologie, les chirurgiens vétérinaires et les musiciens d'orchestre.
De nouveaux titres seront, cependant, ouverts à ces immigrés notamment dans les domaines qui accusent un manque en compétence à l'instar des spécialistes en animation 2D et 3D.
Ces démarches visent, selon le président du MAC, David Metcalf, à inciter les acteurs du gouvernement et du secteur privé à améliorer les compétences britanniques, "notamment dans les domaines qui enregistrent un manque sur le long terme", et du coup prémunir le Royaume-Uni de la dépendance aux travailleurs étrangers.
Le gouvernement conservateur-libéral démocrate a introduit en avril un quota limitant à 21.700 le nombre des visas accordés annuellement aux immigrés non-européens, dans le cadre d'un plan de réduction des immigrés à des "dizaines de milliers" d'ici à 2014.
12/9/2011
Source : MAP
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