Le dernier roman de Mustapha Kébir Ammi intitulé «Mardohée » (Gallimard, 20II) est écrit à partir de l'histoire réelle de Charles de Foucauld, captive comme un roman d'aventures. Mardochée, juif de Mogador, né en 1830, a été le premier Marocain à pénétrer à Tombouctou..Suite
La communauté arabe vivant en Italie, a demandé jeudi, la révision de la loi sur l'immigration adoptée en 2009, par le Parlement italien, inspirée par la Ligue du nord, agité au sommet par un scandale financier.
" Après avoir pris connaissance de la démission de Umberto Bossi (chef de la Ligue), nous lançons un appel au Président de la Chambre Gianfranco Fini et au président de la République Giorgio Napolitano, afin qu'ils se fassent les promoteurs d'un amendement de la loi Bossi-Fini compte tenu des politiques saines qu'ils mettent en Âœuvre en faveur des immigrés", a indiqué le président de la Communauté arabe en Italie (COMAI) et de l'Association des Médecins d'origine étrangère (Amtsi), Fouad Aoudi, dans un communiqué.
"Nous ne vous réjouissons pas des malheurs des autres, mais nous n'acceptons plus les instrumentalisations politiques sur le dos des immigrés et sur l'Islam.", a ajouté le signataire du texte, estimant que "pour cette raison, nous demandons que soient symboliquement suspendues les politiques instrumentales promues depuis des années par le leader de la Ligue du Nord, Bossi".
Le président de ces associations a émis le vÂœu que "la nouvelle direction de la Ligue du Nord et en particulier (l'ancien ministre italien de l'Intérieur) Roberto Maroni, puissent apporter un changement aux politiques de la Ligue en matière d'immigration et de dialogue inter-culturel et inter-religieux".
Jugée foncièrement anti-immigrés et abhorrée par les ONG de défense de cette catégorie la loi Fini-Bossi, du l'actuel président de la chambre des députés, alors issu du parti fasciste, avant de changer de cap, et du chef de la Ligue, est en vigueur depuis 2002.
Cette loi encadre très strictement l'entrée des étrangers en Italie, instaurant un fichier d'empreintes génétiques pour les demandeurs de visas, et facilite l'expulsion des immigrés dont le titre de séjour a expiré ou sans document (clandestins).
12 avril 2012
Source : APS
La Banque Populaire s'allie au Ministère Chargé des MRE. Abdellatif Mâzouz et Mohamed Benchaâboun, respectivement ministre chargé des MRE, et Président de la Banque Populaire ont en effet signé une convention de partenariat destinée à mobiliser les compétences marocaines de l'étranger, en les encourageant dans leurs projets d'investissements au Maroc.
Il s'agit dans un premier temps de collecter 150 idées de projets, en retenir une cinquantaine pour leur offrir un accompagnement méthodologique et administratif, en vue de leur concrétisation. Parallèlement, au niveau du Ministère de tutelle, un travail est mené afin d’identifier les compétences dans la diaspora marocaine, et de cerner les secteurs qui les intéressent pour d'éventuels investissements au Maroc.
Jeudi 12 Avril 2012
Source : marance
Un immigré clandestin a trouvé la mort et un autre a été blessé, jeudi, après avoir tenté de prendre la fuite en sautant d'un autocar en marche le long de la route reliant Nador à Oujda, a-t-on appris auprès des autorités locales.
Les deux migrants, originaires de l'Afrique subsaharienne, faisaient partie d'un groupe de 20 candidats à l'immigration clandestine interceptés auparavant, a expliqué la même source.
Les deux victimes ont été évacuées immédiatement par les éléments de la protection civile à l'hôpital Hassani de Nador où l'une d'elles a succombé à ses blessures, précise-t-on.
13 avril 2012
Source : MAP
La presse française a salué, jeudi, le talent "exceptionnel" de l'international marocain de Montpellier, Younès Belhanda, qui s'est affirmé, avec son magnifique doublé, comme l'"homme du match" ayant opposé la veille son équipe à l'Olympique de Marseille (OM), la propulsant ainsi à la tête de classement du championnat français de première division (Ligue 1).
Belhanda qui marque ainsi son premier doublé en Ligue 1, a su au cours du match, "convertir 100 pc de ses tirs (2, dont 1 penalty) et a réussi 24 de ses 30 passes, soit 80 pc d'efficacité dans ce domaine", estime le chroniqueur de l'Equipe, qui a mis notamment l'accent sur le but de "classe internationale" du footballeur marocain qui a mis un terme au suspens lors du match, disputé sur le terrain marseillais, après soixante-dix minutes du début de la rencontre.
"Ce but somptueux, le dixième inscrit cette saison en L1 par l'international marocain (12 sélections, 1 but), a mis un terme au suspens. Il est la conclusion superbe d'une action à dix passes d'une grande limpidité, symbole de l'aisance technique qui émane du leader cette saison", écrit le journaliste pour qualifier cet "enchaînement contrôle de la poitrine et ciseau en pleine lucarne, avec l'aide de la barre transversale".
"Le ballon me vient sur la poitrine. Quand il est en hauteur, j'ai direct l'instinct de faire ce geste. J'essaie d'enchaîner le plus rapidement possible, parce que je sens qu'un joueur vient derrière moi. Ca lobe Mandanda (le gardien de but marseillais) et ça va au fond", raconte le milieu de terrain marocain, content d'avoir inscrit "le plus beau but de sa vie".
Un enchaînement "remarquable" aux yeux de son entraîneur René Girard, car, assure-il, "pour tromper Mandanda, il faut la mettre pile-poil. Il réussit le geste que seul un garçon comme ça est capable de réussir".
"Il a inscrit le plus beau but de la saison de L1 d'une bicyclette consécutive à un amorti de la poitrine, une action qui tourne déjà en boucle sur YouTube", commente, de son côté, le quotidien +Le Parisien+ dans ses pages Sport.
Le journal met en avant le "talent rare" de ce "garçon affable" qui "a mis tout le monde d'accord hier à la 70e minute d'OM- Montpellier".
Il a permis à son équipe d'"achever définitivement Marseille (3-1) et de faire taire tous les partisans du +match arrangé+", en sortant "sous les applaudissements du Vélodrome, qui gronde souvent mais n'oublie pas de saluer les artistes".
"Incontestables leaders du championnat, avec trois points d'avance sur le Paris SG à sept matches du terme, les hommes de René Girard planent à mille lieux au-dessus d'un OM qui n'aura jamais réussi à se libérer à trois jours de sa finale de Coupe de la Ligue", conclut Le Parisien.
12 avril 2012
Source : MAP
Une exposition collective hispano-marocaine d'art plastique, baptisée "CREAMOS à Séville et à Tétouan", sera organisée, du 13 avril au 4 mai, dans la capitale andalouse, à l'initiative de la Fondation des trois cultures de la Méditerranée.
Une soixantaine de toiles réalisées par des étudiants et des diplômés en beaux-arts, ainsi que des artistes plastiques espagnols et marocains seront exposées au public à cette occasion, précise la Fondation dans un communiqué.
Les tableaux ont été sélectionnés suite au 1er concours de peinture rapide organisé, le 17 mars dernier, simultanément à l'Institut national des beaux arts de Tétouan (INBA) et au siège de la Fondation des trois cultures de la Méditerranée.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet CREAMOS (Programme de créativité artistique entre l'Andalousie et le Maroc) qui a pour objectif le rapprochement entre les deux rives du Détroit par le biais d'une plus large connaissance mutuelle en matière de création, de formation et de gestion artistiques.
Le programme, qui s'articule sur une série d'actions prévues pour 2012 et 2013, ambitionne également de faire connaître de nouveaux artistes dans les deux pays et de développer l'échange entre eux notamment en matière de formation.
La mise en valeur du potentiel considérable des deux parties en matière créative et sa promotion à travers la formation et l'implication des étudiants dans les différentes activités, figurent parmi les objectifs de ce projet.
Des cardiologues marocains et allemands en conclave à Mannheim
Berlin, 12 avr. 2012 (MAP) - Des cardiologues marocains et allemands vont se rencontrer, vendredi à Mannheim (sud-ouest de l'Allemagne), dans le cadre d'une rencontre scientifique destinée à l'échange d'expertise et au renforcement de la coopération bilatérale.
Initiée par le Réseau des compétences marocaines d'Allemagne, cette manifestation sera marquée par l'organisation de séminaires traitant notamment de l'insuffisance cardiaque et des récentes découvertes médicales en matière de cardiologie.
Plusieurs spécialistes prendront part à cette rencontre dont les professeurs Mohamed Benomar du CHU Avicenne-Rabat, Halima Benjelloun, présidente de la Société marocaine de cardiologie (SMC), Naoual Doghmi, ainsi que Rachida Houbal du CHU Ibn Rochd-Casablanca.
En marge de cette rencontre, les associations marocaine et allemande de cardiologie se pencheront sur les moyens de renforcer leur coopération à travers des projets bilatéraux, notamment en matière de formation, d'échange d'étudiants et d'expertise scientifique. Ces propositions seront mise en oeuvre lors du Forum des médecins marocains du monde prévu les 30 juin et 1er juillet prochains à la Faculté de médecine de Casablanca.
12 avril 2012
Source : MAP
Nicolas Sarkozy aime à rappeler à son auditoire que c'est une des grandes lois de son quinquennat. Le 17 mars dernier, en meeting à Lyon, il a notamment qualifié d'"abandon du champ de bataille républicain" la décision du PS de ne pas avoir pris part au vote sur la loi contre le port de la burqa. Il y a un an, le texte interdisant le voile intégral dans l'espace public entrait en vigueur. Non sans avoir essuyé beaucoup de critiques et suscité beaucoup de craintes, finalement infondées.
En un an, le ministère de l'Intérieur a recensé 354 contrôles et 299 verbalisations. "Le texte s'est appliqué dans la sérénité, dans le respect des convictions des uns et de la loi par les autres", affirme le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet. Un avis partagé par Patrice Ribeiro, du syndicat de police Synergie. "Ça se passe bien dans neuf cas sur dix, assure-t-il. Il faut dire qu'on ne fait pas d'excès de zèle. Nous ne sommes pas engagés dans une chasse aux femmes voilées. Ce n'est pas notre mission prioritaire."
"Ne pas en faire des martyres"
Côté justice, les procureurs à qui il revient d'engager ou non des poursuites sur la base du procès-verbal s'en tiennent en grande majorité à un simple "rappel à la loi". "Il ne s'agit pas de faire d'elles des martyres", expliquait, en septembre dernier dans La Croix, l'ancien procureur de Nice Éric de Montgolfier. Le ministère de la Justice a toutefois relevé 312 procédures "orientées par les parquets", 10 ont été classées sans suite et 302 ont fait l'objet d'une "réponse pénale", soit une amende pouvant aller jusqu'à 150 euros ou l'obligation d'effectuer un stage de citoyenneté.
Des condamnations qui font le miel des opposants à la loi. Les adeptes du voile intégral n'attendent en effet que d'être condamnés en justice puisque ce n'est qu'à cette condition qu'ils pourront saisir la Cour des droits de l'homme et faire condamner la France. Plusieurs associations en font leur cheval de bataille. C'est le cas de "Touche pas à ma Constitution", présidée par le très médiatique Rachid Nekkaz. Le millionnaire a créé, il y a un an, un fonds doté d'un million d'euros dit de défense de la laïcité et de la liberté dont l'objectif est de financer les amendes dressées aux femmes portant le voile intégral... partout dans le monde. L'homme a tenu promesse. Pour lui, "cette loi, qui avait pour objectif de permettre aux femmes de se libérer de la contrainte de leurs maris qui les obligeraient à porter le niqab, semble s'être trompée de cible, écrit-il sur le site de l'association. Aucun homme (frère ou mari) d'une femme portant le niqab n'a été inquiété par la police. (...) Au lieu de garantir la liberté de ces femmes, la loi a produit l'effet inverse : elle a assigné à résidence 1 900 femmes chez elles (estimation du nombre de femmes portant le voile intégral en France, NDLR), faisant de la France une prison géante de 550 000 km2".
"Porter le voile par défi"
Si certaines ont renoncé à porter le niqab, au vu des difficultés posées par le texte notamment pour les démarches au quotidien dans les services publics (écoles, transports, banques...), d'autres, au contraire, "le portent par défi", note Wassila Ltaeif, secrétaire générale de Ni putes, ni soumises. Avant sa disparition, le ministère de l'Immigration avait, fin octobre 2010, chargé l'association d'assurer les six mois de pédagogie réclamés par le législateur, avant que la loi n'entre en vigueur, le 11 avril 2011. L'organisation avait reçu une enveloppe de 50 000 euros pour chapeauter le projet. Résultat : "Notre mission a permis de colmater les brèches. Nous expliquons à ces femmes que cette loi leur offre un cadre juridique pour se faire entendre, mais notre message est une goutte d'eau dans la mer. Il reste beaucoup à faire."
Selon Rachid Nekkaz, depuis le 22 septembre 2011, où, pour la première fois, deux femmes ont été condamnées à Meaux (Seine-et-Marne) pour avoir porté le voile sur la voie publique, 18 % de musulmanes se seraient voilées pour la première fois.
12/4/2012, Jamila Aridj
Source : Le Point
L'immigration, le financement des partis et le projet de contrôle des données électroniques sont au cœur des débats politiques et électoraux, à moins d'un mois des élections locales qui doivent se dérouler en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galles.
Les partis de l'opposition veulent se repositionner sur l'échiquier politique au Royaume-Uni mettant en exergue dans leurs stratégies, les "faiblesses" affichées par le gouvernement de Coalition conduit par David Cameron.
Ils amplifient, campagne électorale oblige, le scandale né des pratiques douteuses liées au financement du parti Conservateur.
Depuis le déclenchement de cette affaire, les leaders des partis vont jusqu'à faire valoir que "cette pratique met la démocratie britannique à rude épreuve". L'affaire, qui a porté un coup dur à David Cameron dont le parti est déjà taxé de "club de riches", a fait resurgir sur le devant de la scène politique britannique le débat au sujet de la réforme des règles régissant le financement des partis.
Par ailleurs, le projet du gouvernement Cameron de surveiller l'Internet dans le but de renforcer la lutte contre le terrorisme, constitue un autre sujet d'attaque des partis qui dénoncent une atteinte aux libertés individuelles.
Le projet a suscité une réaction énorme au sein de la profession juridique et groupes de libertés civiles, et ce rejet populaire est récupéré par l'opposition pour améliorer sa popularité à la veille de l'échéance électorale.
Le thème de l'immigration est également au centre de la campagne électorale et les chiffres officiels publiés récemment par l'Office national des statistiques sont régulièrement cités par les représentants de partis pour étayer leurs discours électoraux.
Les mesures de plus en plus sévères prises par le gouvernement Cameron, ne semblent pas encore avoir porté leurs fruits: en l'espace d'un an, de juin 2010 à juin 2011, le nombre de migrants entrés au Royaume Uni s'est élevé à 250.000, a souligné récemment l'ONS.
Mercredi, le Comité parlementaire chargé des affaires intérieures a affirmé que l'agence britannique des contrôles aux frontières (UKBA) ne parvenait pas à s'acquitter de ses tâches élémentaires.
En fournissant des chiffres inexactes liés à l'immigration, la UKBA risque d'affecter la confiance du public dans le gouvernement, ont mis en garde les députés.
Le Comité a critiqué l'agence pour avoir fourni des données "peu claires" et difficiles à suivre.
"Il est difficile de voir ce qui se passe en matière d'immigration si l'agence ne peut pas être précise dans les informations qu'elle fournies au Comité", a souligné le rapport parlemenataire, mettant en exergue "l'échec" de l'agence UKBA de contrôler et de reconduire aux frontières les immigrés clandestins et les étrangers dont les visas ont expiré.
La côte de popularité de David Cameron a chuté à son plus bas niveau depuis son élection en mai 2010, a montré fin mars un sondage YouGov.
L'impopularité de Cameron s'est accrue au cours de ces semaines marquées par des "gaffes politiques", notamment le scandale du financement du parti Conservateur, note YouGov.
30% seulement des électeurs pensent aujourd'hui que Cameron est le meilleur Premier ministre par rapport aux leaders des autres grandes formations politiques.
12 avril 2012
Source : APS
Le ministère chargé de la communauté marocaine établie à l'étranger organise, du 10 au 17 courant, un séjour culturel en faveur de 30 jeunes marocains résidant (18/30 ans) dans la ville française de Montpellier en vue de "consolider leurs relations avec leur pays d'origine" et "renforcer leur identité nationale".
Cette visite, organisée en partenariat avec l'association "Smiley", a été programmée dans le cadre du programme culturel du ministère qui "ambitionne de consolider les relations entre les jeunes MRE avec leur pays d'origine en vue de renforcer leur identité nationale dans ses dimensions culturelle et linguistique", explique jeudi un communiqué de ce département.
Le programme de ce séjour comporte différentes rencontres avec les responsables du ministère et d'autres organismes publics, à savoir l'Institut Royal de la Culture Amazighe, le Centre régional d'Investissement de Casablanca et la Maison Lalla Hasna pour enfants abandonnés. L'objectif de ces rencontre est de mettre en avant "le rôle important que jouent ces institutions dans le développement politique, culturel, social et économique que connait le Maroc".
Le programme comporte également des visites de plusieurs monuments historiques célèbres à Rabat, Fès, Casablanca et Marrakech.
A l'occasion de ce séjour, l'association Smiley distribuera fournitures scolaires, vêtements et jouets aux enfants de la Maison d'Enfants Lalla Hasna à Casablanca et ce, dans la cadre de l'opération "Sourire 2012", organisée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, poursuit le communiqué. COM.
12 avril 2012
Source :MAP
Depuis plusieurs mois, les compagnies ferries marocaines vivent des jours difficiles. En cause : la concurrence étrangère, l’envolée des coûts et la crise économique en Europe. Pour restaurer la pérennité de la flotte nationale, les autorités marocaines sont appelées à la rescousse.
Le Maroc pourra t-il sauver la Comanav-Comarit, première compagnie maritime privée marocaine, spécialisée dans le transport passagers et le fret roulant ? Depuis fin mars, c’est l’ensemble de la flotte qui est totalement immobilisée. En Espagne, les autorités portuaires de la baie d’Algésiras ont interdit au ferry rapide Boughaz Express, toute activité sur la ligne Tanger-Tarifa, pour frais portuaires non payés. Depuis le début de l’année 2012, trois autres navires de la Comanav-Comarit, objets de saisie conservatoire pour des créances impayées, sont retenus à quai dans les ports espagnols d’Algésiras et de Tarifa. Dans le port français de Sète, ce sont trois car-ferries qui ont été saisis par la justice, pour cause de factures en souffrance, s’élevant à plusieurs millions d’euros. Le reste de la flotte est immobilisée au Maroc.
Aujourd’hui, les dettes totales de la Comanav-Comarit à l’égard de ses créanciers européens dépassent les 30 millions d’euros. Au Maroc, elles seraient encore plus élevées. Acculée financièrement, la Comanav-Comarit, pourrait se désengager de certaines lignes. Les autorités marocaines planchent par ailleurs sur un rééchelonnement des dettes de la compagnie. Le ministre de l’Equipement et du Transport, Abdelaziz Rabbah, a également annoncé la définition avec les acteurs privés d’une « nouvelle stratégie et d’un plan d’action clair pour le secteur maritime, à travers un contrat-programme en vue de restaurer la compétitivité et la pérennité de la flotte nationale ».
La campagne des MRE approche
A l’approche des vacances scolaires, qui voient affluer dès le mois de juin, un grand nombre de Marocains résidant à l’étranger (MRE), dont quelques 2,5 millions entrant par voie maritime, la situation devient critique. Avec ses douze navires, la Comanav-Comarit assure, en temps normal, une grande partie du transport roulier et passagers sur la période. A ses côtés, les autres compagnies marocaines ne disposent pas de capacités suffisantes : l’IMTC (2 navires rouliers et 2 car ferries), ainsi que Transtour, TJS, Reduan Ferry et FRS Maroc, chacun à la tête d’un car-ferry.
Face à cette crise, le ministère marocain du Transport a lancé début mars un appel d’offres pour l’exploitation temporaire des lignes maritimes de transport de passagers et de véhicules, pour la période courant de mai 2012 à mai 2013. Cet appel d’offres concerne principalement trois lignes : Tanger Med-Sète et Nador-Sète en France, ainsi que Nador-Almeria en Espagne. Une situation qui devrait bénéficier à la concurrence espagnole et italienne. D’ores et déjà, la compagnie italienne Grandi Navi Veloci (GNV) s’est déclarée intéressée par la ligne Sète-Tanger.
Sur l’année, le trafic passagers concerne plus de 3 millions de personnes. En 2010, le taux de participation de l’armement national marocain au transport de passagers représentait 64,7%. Le trafic véhicules avoisine, lui, les 600 000 unités, assuré à plus de 80% par l’armement national.
Difficultés structurelles
Pour El Mostafa Fakhir, secrétaire permanent du Comité central des armateurs marocains (CCAM), les difficultés rencontrées par le transport maritime marocain sont multiples. « Le transport passager a souffert de plusieurs facteurs exogènes. La crise qui touche l’Europe a réduit le trafic, notamment les déplacements des MRE. Il y a également la concurrence du low cost dans l’aérien (…) Le trafic a diminué, mais les charges ont augmenté ! De 350 $ la tonne en 2006, le prix du carburant en soute est passé à 850 $ aujourd’hui. Sans compter que le transfert d’activités de Tanger Ville à Tanger Med a entrainé une forte hausse des redevances et taxes portuaires, celles-ci ont quasiment triplé », explique t-il.
Entre 2010 et 2011, le trafic passager a diminué de 14%. Ce trafic passager assuré par les compagnies marocaines représente un chiffre d’affaires de quelques 150 millions d’euros par an. Avec la crise, les financements et les délais de paiement se sont réduits, aggravant d’autant la situation du pavillon de la marine marchande marocaine.
Outre la baisse du trafic et la hausse des charges, les compagnies locales souffrent d’un manque de compétitivité de la main d’œuvre à bord des navires. L’ouverture du transport maritime à la concurrence étrangère en 2007 ne s’est pas accompagnée d’une évolution parallèle de la législation et de la fiscalité : en l’absence de « registre bis », les équipages marocains sont plus chers que les marins étrangers, souvent philippins, embarqués sur les navires européens. « Le transport maritime marocain a souffert de la politique de libéralisation à tout va. L’open sea, en 2007, s’est fait sans mesure d’accompagnement. L’ouverture à la concurrence étrangère est totale et sans réciprocité », déplore El Mostafa Fakhir.
Le droit maritime marocain inadapté
Le droit applicable au domaine maritime date de 1919. Ces textes ne permettent pas à l’armement marocain d’être flexible au niveau de la nationalité des navires et de la gestion des gens de mer. Les armements étrangers qui immatriculent leurs navires sous pavillon de complaisance ou pavillon bis bénéficient, eux, d’avantages fiscaux.
« Malgré les difficultés, il n’est pas question d’abandonner le secteur, nous avons une obligation de continuité de service. L’essentiel du trafic passager, ce sont les MRE. Et pour ces familles marocaines, notamment pour les familles nombreuses, le transport maritime reste la solution la plus compétitive », souligne El Mostafa Fakhir.
Le ferry est aussi plus pratique que l’aérien pour le transport des bagages et des cadeaux à la famille, lors du retour au pays. Les habitudes de consommation sont très ancrées. Les traversées sont de plus en plus confortables, le ferry donne aux familles le sentiment de vivre une mini croisière.
L’outil est là : entre 2007 et 2010, les armateurs privés marocains, principalement les groupes IMTC et Comarit, ont investi près de 5 milliards de MAD (442 millions €) pour le renouvellement et la modernisation de leur flotte.
Mais aujourd’hui, il y a urgence. C’est le pavillon marocain qui est menacé.
12/4/2012, Christelle Marot
Source : Econostrum
Pas un jour ne passe sans qu’il n’y ait un acte islamophobe en France commis contre des individus ou des institutions, estime le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Selon le rapport 2012 de l’association, consulté par Saphirnews et qui va être rendu public sous peu, les actes islamophobes dans le pays sont en hausse de 58,5 % en 2011 comparé à 2010, balayant ainsi d’un revers de main les premiers chiffres communiqués par le Conseil français du culte musulman (CFCM). Sur les 298 actes recensés, les musulmanes restent les premières victimes (84,7 %). Selon le président du CCIF, Samy Debah, un engagement accru des musulmans de France dans la vie politique du pays est une solution pour combattre les discours islamophobes de la classe politique.
L’islamophobie gagne du terrain en France. Avec pas moins de 298 actes anti-musulmans recensés en 2011, l’islamophobie est bien la première forme de racisme dans l’Hexagone qui enregistre la plus forte augmentation, soit 58,5 % selon le rapport 2012 du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Un chiffre très en-deçà des 34 % annoncés par l’Observatoire contre l’islamophobie en France, rattaché au Conseil français du culte musulman (CFCM), et par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), qui tirent ce chiffre du ministère de l’Intérieur.
« Ce chiffre n’est pas crédible. Le ministère ne comptabilise pas les actes de discriminations envers les musulmans, qui sont les plus nombreux. Il comptabilise encore moins les actes islamophobes dans les services publics car ils ne les considèrent tout simplement pas comme tels, sous couvert de la laïcité. C’est pourquoi on parle d’islamophobie d’Etat : après une légitimation de l’islamophobie, on va vers sa légalisation », nous explique Samy Debah, président du CCIF, en faisant référence notamment à la proposition de loi « anti-nounous voilées » et celle interdisant les mères voilées d’accompagner leurs enfants lors de sorties scolaires.
L’Etat est le « principal pourvoyeur d’islamophobes ». 53 % des actes visant les individus se déroulent au sein d’un service public, et plus particulièrement à l’école. « Un acte sur deux dans le service public est le fait d’un agent de l’Education Nationale », fait savoir le CCIF.
Les musulmanes voilées les plus vulnérables
Sur les 298 actes recencés en 2011, 262 ont visé des individus, correspondant à une augmentation de 72 % par rapport à 2010. Comme lors des précédents rapports du CCIF, ce sont encore une fois les musulmanes qui sont les premières victimes de l’islamophobie : 84,73 % des cas les ont visé, soit 10 % de plus qu’en 2010.
Autre constat : l’usage de la violence à l’encontre des musulmans est plus marqué. Une agression sur cinq est physique et 22 % des actes relèvent des atteintes interpersonnelles, « soit 11 fois plus qu’en 2007 et 2008 ». Plus encore dès lors qu’une musulmane porte le voile puisque 94 % des cas d’agressions physiques et verbales les touchent. « Phénomène plutôt récent, 13,74 % des actes se déroulent au sein d’entreprises de service privées : auto-écoles, salles de sport, centres de bronzage, centre de formation professionnelle interdisent l’accès aux femmes voilées », dénonce le CCIF. L’islamophobie dans le cadre du travail est aussi en forte hausse, passant de 3,59 % des actes recensés en 2010 à 11,45 % pour 2011.
Des chiffres encore largement sous-estimés pour le CCIF
Les actes islamophobes touchant les institutions sont également en forte hausse. « Si 21 mosquées ont été visées, les attaques touchent désormais aussi les associations, centre culturels ou boucheries halal », insiste-on.
Malgré l’aggravation conséquente du phénomène constatée par le CCIF en 2011, l’association estime que leurs chiffres restent très en-deçà de la réalité, expliquant ce fait notamment par « le manque de confiance des musulmans envers les institutions ». Selon M. Debah, « le CCIF est certes mieux connu qu’avant mais il n’a pas atteint le degré de notoriété d’autres organisations des droits de l’homme ». « On peut affirmer qu’il n’y a pas un jour qui passe en France sans qu’il y ait un acte islamophobe », estime-t-il.
Le changement par la mobilisation électorale
« Vu les postures prises par différents partis, notamment le PS, on peut craindre que l’année 2012 ne soit pas meilleure pour les musulmans… à moins que les musulmans se mobilisent pour faire valoir ses droits », déclare M. Debah.
Le CCIF fait partie des cinq organisations à avoir lancé l’initiative « Bougez, Votez » dont le but est d’appeler les musulmans à participer à la vie politique française, à commencer déjà par le vote. « Nous constatons que les hommes politiques s’attaquent aux maillons faibles de la République, en l’occurrence aujourd’hui les musulmans » en raison de leur faible engagement politique qui fait que « le risque pris par une figure politique lorsqu’il/elle adopte une position islamophobe » est moindre « de devoir en payer les conséquences ». « Nous sommes persuadés que s’ils se mobilisent en masse à chaque élection, les discours publics vont changer (…), les politiques seront plus attentifs à leurs doléances », assure-t-il.
La lutte contre l’islamophobie n’est clairement à ce jour pas une priorité des pouvoirs publics. Et si les musulmans les poussaient à en faire une priorité ? Les bureaux de vote leur sont ouverts.
12 Avril 2012, Hanan Ben Rhouma
En quelques semaines, Haspop est devenu un phénomène outre-Atlantique : on le reconnaît dans la rue, un million de personnes ont déjà visité sa page sur YouTube… Ce Lyonnais de 32 ans (originaire du Maroc), champion de popping (variété de hip-hop), a réussi à se hisser en demi-finale d'« America's Got Talent » l'équivalent de « La France a d'incroyables talents » le rendez-vous des artistes les plus fous d'Amérique, diffusé sur la grande chaîne nationale NBC. Hassan El Hajjami, de son vrai nom, est à deux doigts de remporter le prix de 1 M$, sa prestation ayant déjà été élue par les téléspectateurs comme la meilleure de l'année. Reste à convaincre, à deux reprises encore, un jury de professionnels impitoyables..Suite
Deux immigrés africains, un Marocain et un Nigerian, ont été blessés à l'arme blanche par trois néo-nazis dans une tentative de crime raciste, dans la région des Marches, en Italie centrale, a rapporté mardi l'agence italienne Ansa.
Les agresseurs, deux étudiants et un ouvrier ont été mis aux arrêts par la police pour avoir poignardé sans raison ces deux ressortissants africains, après leur avoir tendu un guet-apens devant un kiosque à tabacs, selon l'agence.
Lors de la perquisition du domicile du chef présumé des agresseurs, la police a découvert des portraits d'Hitler et de Mussolini, a-t-on ajouté.
Les actes racistes sont devenus de plus en plus fréquents en Italie ces dernières années.
Le 13 décembre dernier, à Florence (Toscane) un quinquagénaire arrive dans un marché fréquenté par des ressortissants sénégalais, et ouvre le feu sur un groupe de vendeurs ambulants, tuant deux d'entre eux et en blessant trois autres, avant d'être arrêté par la police.
La montée de la xénophobie en Italie n'est pas seulement la conséquence de la crise économique. Aujourd'hui, de plus en plus d'utilisateurs de réseaux sociaux dont Facebook revendiquent ouvertement leur appartenance au fascisme, n'hésitant pas à publier le portait de Benito Mussolini.
Dans un récent rapport présenté au parlement italien, il est dit que le racisme et la discrimination raciale sont en augmentation en Italie en 2011 par rapport à l'année précédente.
Selon ce rapport, les principales victimes d'actes de discrimination raciale sont les ressortissants des pays d'Europe de l'est et des Balkans et des pays d'Afrique du nord.
"La discrimination s'exerce surtout, dans les médias et sur l'Internet, amplifiée par l'anonymat qui caractérise les réseaux sociaux", ont expliqué les rédacteurs du rapport.
10/4/2012
Source : Agence de presse algérienne (APS)
Plusieurs rescapés du naufrage d'un bateau qui avait causé la mort de 63 migrants en 2011 au large de la Libye ont déposé plainte contre X mercredi pour "non assistance à personne en danger", mettant explicitement en cause l'armée française.
La plainte a été déposée auprès du Tribunal de grande instance de Paris au nom de quatre survivants, soutenus par une coalition d'ONG, dont la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et le Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti).
Ce dépôt de plainte survient deux semaines après la publication d'un rapport de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) qui pointe la responsabilité de l'Italie et de l'Otan dans la mort de ces réfugiés .
Le 27 mars 2011, quelques jours après le début de l'intervention militaire internationale en Libye, 72 migrants d'origine africaine montent à bord d'une fragile embarcation dans l'espoir de rallier les côtes italiennes.
La situation se détériore rapidement à bord du zodiac qui dérive plusieurs jours avant d'être finalement rejeté sur les côtes libyennes le 10 avril. Au total, 63 personnes sont mortes, dont 20 femmes et 3 enfants, dans une zone largement surveillée et patrouillée par les membres de l'Otan participant à l'opération en Libye.
"Alors que beaucoup de navires ou d'hélicoptères des troupes de l'Otan patrouillaient à proximité, personne n'est venu au secours de ces gens qui sont décédés dans des circonstances particulièrement atroces", a indiqué Patrick Baudouin, président d'honneur de la FIDH, lors d'une conférence de presse à Paris.
"Ces personnes pouvaient aisément être sauvées. Il y avait un hélicoptère qui a survolé le bateau et qui a même fourni quelques litres d'eau et quelques aliments et cet hélicoptère est parti comme si de rien n'était. C'est tout à fait inadmissible, la justice est là pour essayer de déterminer qui sont les responsables."
Signaux de détresse
Quelques heures après avoir quitté Tripoli, l'embarcation est survolée par un avion de patrouille français qui prend une photographie du zodiac et le signale aux gardes côtes italiens.
Selon le récit des survivants, l'embarcation est survolée à deux reprises par des hélicoptères dont l'un larguera plusieurs bouteilles d'eau et des biscuits. Les appels de détresse ont été renouvelés toutes les quatre heures pendant dix jours, souligne la FIDH.
"Dès lors qu'il y a eu des signaux de détresse qui ont été donnés, réceptionnés et ça nous en avons la preuve, par des navires qui étaient à proximité, nous attendions de ces navires qu'ils viennent en aide à cette embarcation", indique Patrick Baudouin, qui fait état de 38 navires patrouillant dans la zone en raison du conflit libyen.
"Pour la France, nous avons deux bateaux qui se trouvaient à proximité, c'est la raison pour laquelle une plainte est déposée aujourd'hui en France".
Cette plainte, qui vise principalement les militaires français, pourrait être suivie par d'autres en Espagne, en Italie ou en Grande-Bretagne, souligne-t-on à la FIDH.
"La France n'a ni plus ni moins de responsabilités que les autres pays qui faisaient partie de l'Otan et qui sont intervenus en Méditerranée", selon Patrick Baudouin.
En mai 2011, l'état major français avait démenti l'implication d'un navire français dans cette affaire.
"Le (porte-avions) Charles-de-Gaulle n'a jamais été en contact avec ce type d'embarcation, ni aucun autre bâtiment français, compte tenu de sa position", avait dit à Reuters Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major des armées.
"Le Charles-de-Gaulle ne s'est jamais trouvé à moins de 200 km de Tripoli alors qu'ils annoncent ce bateau à 60 miles nautiques, soit 110 km de Tripoli."
Selon l'Organisation internationale pour les migrations, près de 346.000 étrangers avaient fui la Libye fin mars 2011.
11/4/2012
Source : Reuters
L'agence britannique de contrôle des frontières (UKBA) a été sévèrement critiquée par des parlementaires pour son manque d'efficacité et son incapacité à mener à bien son action.
Dans un rapport publié mercredi, la commission parlementaire des affaires intérieures a déploré l'échec de UKBA de contrôler et de reconduire aux frontières les immigrés clandestins et les étrangers dont le visa a expiré.
Ces défaillances risquent de ternir l'image du ministère de l'Intérieur et par voie de conséquence celle du gouvernement britannique, estiment les parlementaires.
Chargée de contrôler les frontières du Royaume-Uni, UKBA a été mise en place en 2008, en remplacement de la direction de l'immigration au sein du ministère de l'Intérieur.
Cependant, des dysfonctionnements au sein de l'agence ont éclaté au grand jour l'année dernière et ouvert la voie à sa division en deux organisations: UK Border Force, chargée du contrôle des frontières et liée directement au ministère de l'Intérieur et UKBA qui a pris en charge le dossier de l'immigration.
Les parlementaires reprochent à l'agence notamment d'avoir manqué à résoudre les dossiers de quelque 450.000 immigrés et demandeurs d'asile, ainsi que ceux de près de 4.000 anciens prisonniers qui devaient être rapatriés.
Défendant les réalisations de l'agence, le ministre de l'Intérieur, Damian Green, a insisté que UKBA se trouve aujourd'hui dans une situation nettement meilleure qu'il y a deux ans, soit au lendemain de la nomination de l'actuel gouvernement.
11/4/2012
Source : MAP
A quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle en France, le thème de l'immigration reste un enjeu incontournable dans le programme des prétendants à l'Elysée lancés depuis lundi dans une campagne officielle qui semble peu intéresser les électeurs français.
La lutte contre l'immigration irrégulière fait consensus chez les principaux candidats. Le nombre de sans-papiers est évalué entre 200 000 et 400 000, selon une estimation commandée par Dominique de Villepin lorsqu'il était premier ministre (2005-2007) et citée par une étude publiée mercredi.
Le sujet resurgit à chaque élection présidentielle. Cette fois, la question du "juste équilibre" à trouver en matière d'immigration est au cœur du débat électoral, sur fond de creusement de la dette publique, de ralentissement de la croissance, de déséquilibre des comptes sociaux et de montée du chômage. Et la plupart des candidats défendent un "meilleur contrôle" des flux.
Le président-candidat Nicolas Sarkozy veut diviser par deux le nombre d'entrées annuelles.
Pour cela, il entend limiter la délivrance de visas professionnels, veut soumettre les couples mixtes à des conditions de ressources et de logement, et restreindre l'accès à l'emploi des étudiants étrangers. Une volte-face par rapport à la ligne de l'"immigration choisie', fixée il y a cinq ans, avec l'objectif de porter à 50 % l'immigration de travail (aujourd'hui à 15 %).
De plus, Nicolas Sarkozy a élargi la question au niveau européen. En mars dernier, le président sortant a menacé, s'il est réélu, de sortir des accords de Schengen sur la libre circulation dans l'Union européenne, si les frontières continentales ne sont pas mieux contrôlées.
Si le candidat du Parti socialiste (PS) François Hollande souhaite préserver l'immigration légale, avec des régularisations "opérées au cas par cas sur la base de critères objectifs", il affirme en revanche vouloir conduire une "lutte implacable contre l'immigration illégale et les filières du travail clandestin", notamment en créant une "brigade spécialisée".
"Aujourd'hui, seuls 30 000 des 90 000 personnes qui chaque année sont sous le coup d'une mesure d'éloignement sont effectivement raccompagnés à la frontière. Nous prévoyons d'entamer un dialogue avec les pays source, afin d'obtenir plus facilement les laissez-passer consulaires et ainsi améliorer le taux de reconduite", explique Mireille Le Corre, chargée de préciser la réflexion du candidat PS sur l'immigration.
Comme de coutume, le Front national (FN, extrême-droite) fait de la place des étrangers en France un sujet de surenchère politique.
Pour le parti d'extrême droite, qui a lancé la récente polémique sur la viande halal, "l'immigration non contrôlée est source de tensions" et elle représente "un coût important pour la communauté nationale".
Sa présidente, Marine Le Pen, propose de n'octroyer que 10.000 titres de séjour par an.
Dans un rapport remis en avril dernier à au Premier ministre français François Fillon sur ce thème, le Haut Conseil à l'intégration donne un autre son de cloche.
L'institution souligne surtout que 65 % des descendants d'immigrés vivent en couple avec des personnes de la "population majoritaire" et que seuls 16% des personnes issues de l'immigration ayant la nationalité française ont peu ou pas le sentiment d'être Français.
Au cours des dix dernières années, l'immigration est restée relativement stable. Un peu moins de 200 000 titres de séjour par an sont accordés, tandis qu'environ 100 000 étrangers quittent annuellement le territoire français. Ce qui donne en moyenne un flux net de 100 000 migrants supplémentaires chaque année, selon une étude publiée mardi.
Au-delà du ressenti de la population (52 % des Français estiment que les immigrés sont trop nombreux), la réalité des phénomènes migratoires et leur impact en termes budgétaire, démographique, et économique contredisent souvent les arguments mis en avant dans la campagne présidentielle, relève-t-on.
Ressentie comme "massive" par la population française, la part des immigrés dans l'Hexagone est pourtant moindre que chez les voisins européens. Selon les données de l'OCDE, la France compte 11,6 % de sa population née à l'étranger, contre 12,9 % pour l'Allemagne, 15,5 % pour l'Autriche, 14,3 % pour l'Espagne, et 14,4 % pour la Suède.
11/4/2012
Source : Agence de presse algérienne (APS)
Une cellule dédiée à la diaspora marocaine a été créée récemment au niveau du Centre régional d'investissement (CRI) de Taza-Al Hoceima-Taounat, en prévision de la période de retour des MRE.
Cette cellule sera chargée de recevoir les doléances des MRE, de les accompagner, de les conseiller au sujet des procédures administratives et d'assurer la coordination entre les services extérieurs et les conseils élus.
11/4/2012
Source : MAP
C'est un nouvel ouvrage collectif qui vient enrichir les études sur les migrations et que le chercheur Moha Ennaji vient de publier aux éditions Al-Maarif Aljadida avec le concours de la Fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l’Etranger.
L'ouvrage est baptisé: "Migration et Mondialisation"; il comprend un ensemble de chapitres motivés par l'intérêt grandissant pour les études sur les migrations, explore divers aspects de la diversité culturelle dans les sociétés d’accueil dans une perspective sociologique et comparative.
Pour Moha Ennaji, l'objectif de cette étude est de poser la problématique des migrations et de la mondialisation d’une part, et du multiculturalisme et de la démocratie d’autre part, dans son contexte le plus large et de soulever des questions relatives notamment aux «droits des immigrés et pluralité politique dans les pays d’accueil », « multiculturalisme, laïcité et Islam», «diversité culturelle, démocratie et mondialisation», «migration et co-développement», «migration, genre et droits humains».
L’ouvrage prône un dialogue entre les gouvernements, la société civile et le monde académique pour parvenir à une meilleure compréhension de la relation entre les migrations, le développement et la diplomatie. Il appelle également à de nouvelles stratégies et mesures migratoires adéquates à même de renforcer et élargir les échanges entre les pays du Nord et du Sud.
Professeur aux Universités Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès et de Rutgers aux Etats-Unis, Moha Ennaji est auteur de plusieurs articles et ouvrages portant, entre autres, sur l'identité culturelle, la langue, l'éducation, l'immigration et la société civile: "La culture populaire et la mondialisation" (2008, Dir. Publications de l'IRCAM), "Langue et Genre dans la Région Méditerranéenne", "Multilinguisme, Identité Culturelle et Education au Maroc", "Société Civile, Genre et Développement Durable" en plus d'un nombre considérable d'articles dans des revues spécialisées marocaines, européennes et américaines.
11 Avril 2012
Source : eMarrakech .info
Quinze personnes, qui se disent être des cibles régulières de contrôles d'identité, ont décidé d'attaquer le ministère de l'Intérieur et l'État pour contrôle abusif.
«Nous sommes catalogués comme des délinquants». Régis, avec quatorze autres personnes, a décidé de porter plainte mercredi contre l'État et le ministère de l'Intérieur pour discrimination, selon une information France Info.
Comme les autres plaignants, tous soutenus par le collectif Stop le contrôle au faciès, l'association Open Society justice initiative et le Syndicat des avocats de France, il s'estime être victime de contrôles d'identité répétés au faciès. «Ça fait partie du quotidien. Dans les centres commerciaux, on est contrôlés et on nous vide les poches devant tout le monde», explique également Hakim au micro de la station.
«Les contrôles se multiplient»
Alors que le ministère de l'Intérieur conteste la réalité de ce type de contrôle, Hakim assure, lui, qu'ils «se multiplient». Ce qu'attestent les études sur le profilage ethnique. En 2009, une enquête menée par le CNRS concluait que «les Noirs et les Arabes ont plus de risques d'être contrôlés que les Blancs». De même, les jeunes qui portent «une tenue jeune, type hip-hop» se font davantage arrêter.
À l'heure actuelle, il n'existe pourtant pas de données publiques sur le contrôle au faciès. Il ne donne, en effet, lieu à aucun procès verbal ni a aucune attestation. Eva Joly y est favorable. François Hollande préconise, lui, l'usage de récépissé et envisage une circulaire pour lutter contre ces contrôles au faciès.
11/4/2012, Audrey Pelé
Source : Le Figaro
L'économiste El Mouhoub Mouhoud analyse la place de l'immigration dans la campagne présidentielle. Selon lui, la thèse de Nicolas Sarkozy n'a pas été combattue par François Hollande.
L'immigration a surgi au cours de cette campagne présidentielle, comme par effraction, et ce thème rivalise désormais avec les questions financières. Comment le sujet s'est-il imposé dans le débat politique ?
El Mouhoub Mouhoud : Le vrai débat ne s’est pas imposé. L’alignement sur la thèse Sarkozy-Le Pen - « trop d’immigrés» - a empêché tout débat rationnel au profit de la stigmatisation. Le fait que la France soit classée parmi les derniers pays d’accueil des pays de l’OCDE n’a pas été souligné. Et évidemment, nous n’avons pas eu de débat sur l’efficacité économique d’une politique d’immigration.
L'immigration a été abordée à travers trois prismes principaux : le commerce de la viande halal, le parcours de Mohamed Merah et le poids des étrangers sur le chômage en France. Le débat sur l'immigration vous semble-t-il bien posé, faisant la juste part du symbolique et du factuel ?
E.M.M. : En l’absence de débat rationnel, on a soulevé les peurs habituelles. Le problème du logement, comme celui de l’aménagement du territoire avec les polarisations urbaines auxquelles nous assistons depuis 20 ans (superposition des inégalités territoriales, sociales et ethniques qui cache pourtant un mouvement d’intégration réellement en marche), ont été confondus de manière manipulée ou non aux échecs de la politique d’immigration ou au « trop d’immigrés ».
Certains aspects de l'immigration en France ont-ils été évités ? Par qui ? Pourquoi ?
E.M.M. : On a soigneusement fait exprès ne pas dire que la France n’est plus un pays grand pays d’accueil. En flux, l’accueil d’immigrés permanents se situe entre 160 000 et 180 000 personnes par an, lorsque l’on considère l’ensemble des personnes qui viennent s’y installer. En outre, si l'on raisonne en termes d’immigration nette, ce ne sont plus que 100 000 individus par an qui s'installent en France, soit 0,2 % de la population française. D’après les chiffres publiés par l’OCDE, la France présente l’un des taux d’immigration les plus faibles des pays de l’OCDE, soit deux fois et demi moins que la moyenne des pays de l’OCDE (0,67 %). Elle se place avec l’Allemagne juste avant le Japon, pays le plus fermé des pays de l’OCDE. L’Allemagne a néanmoins accueilli et continue d’accueillir trois millions « d’ Aussiedler » (rapatriés) depuis 1990 et a entamé un débat profond pour une ouverture régulée des flux d’immigration de travail. Elle reçoit aussi environ 300000 travailleurs temporaires, ce qui n’est pas le cas de la France.
S'agissant de François Hollande, sa proposition de consulter le parlement chaque année sur le nombre d'immigrés qui seront acceptés en France, ainsi que la régularisation sur la base des critères énoncés, sont-ils en rupture avec ce que prônait jusqu'ici la gauche ? Quelles différences avec la politique actuelle, tant sur l'immigration que sur l'intégration ?
E.M.M. : La politique française restrictive sur l’immigration de travail ne permet pas de répondre aux besoins de l’économie française. Selon les données de l’OCDE, les flux sont en effet trop bas pour l’immigration de travail, au nombre 20 300 en 2009, soit 11 % de l’ensemble des flux d’immigration permanente. Si l’on retire les migrations de libre circulation (envrion 50 000), c’est-à-dire 30 % des flux, il ne reste plus que les migrations familiales régies par les conventions internationales (84 000) soit 47 % des flux, les migrations humanitaires (8 700) pour 5 % des flux et autres (visiteurs…) pour les 7 % restants. Au lieu d’afficher clairement les besoins de l’économie, et d’y adapter les flux légaux entrants à ces besoins, pour des raisons de communication politique en direction de l’électorat sensible aux thèses populistes, l’immigration clandestine tient lieu de variable d’ajustement. De ce fait, une désinstrumentalisation de la politique d’immigration de travail devrait surtout passer par la création d’un organisme indépendant. A l’instar du Migration Advisory Committee britannique, il produirait annuellement un rapport sur les besoins de main d’œuvre et pourrait faire l’objet d’une discussion au parlement. De ce point de vue cela serait une rupture avec la politique actuelle.
S'agissant de Nicolas Sarkozy qui a proposé un référendum et une réduction puissante du nombre d'entrants, propose-t-il une nouvelle rupture, idéologique et administrative, avec son premier quinquennat ? Quels effets pouvez-vous deviner, sur l'immigration et sur l'intégration ?
E.M.M. : Contrairement au piège dans lequel le débat public a été enfermé volontairement par la majorité, le problème de l’efficacité des politiques d’immigration n’est pas entre fermeture ou ouverture. Ce tabou avait déjà été cassé à juste titre par le président de la république actue, dans les premiers mois de son mandat. De fait, la régression de la position du Président, ces trois dernières années, est évidente. Inefficacité économique et inéquité sont les deux caractéristiques de la politique d’instrumentalisation de la question de l’immigration : circulaire Guéant, décision de réduire l’immigration de travail de manière arbitraire et non fondée économiquement... Résultat : les plus qualifiés ne viennent pas en France et se dirigent vers le Canada, les Etats Unis ou le Royaume Uni, qui vont gagner la course à l’attractivité des compétences et des talents.
Avez-vous été sollicité par un des candidats à l'élection présidentielle, directement ou indirectement ? Sur la foi de son expression publique, comment jugez-vous les propositions de Nicolas Sarkozy ? Et celles de François Hollande ?
E.M.M. : J’avais été sollicité au cours des primaires socialises pour alimenter le débat par les organes de réflexion proches de la gauche. Mais, depuis, le débat sur cette question a disparu. Le silence tient lieu de position. Sarkozy peut continuer à instrumentaliser le débat, sans contradiction majeure, sur le diagnostic comme sur l’évaluation de sa politique d’immigration somme toute inefficace et inéquitable.
11/4/2012, Daniel Bernard
Source : Marianne