La Confédération pense supprimer les visas d'entrée pour les immigrants de pays non européens qui viennent travailler pour trois mois en Suisse. Les ressortissants américains et des Balkans notamment sont concernés.
L'Office fédéral des migrations (ODM) confirme que des réflexions sont en cours. Selon le projet, dont le Tages-Anzeiger se fait l'écho dans sa dernière édition, les personnes désireuses de travailler en Suisse ou d'y étudier pour une période de trois mois au maximum ne devraient plus demander de visa d'entrée.
Sont concernés les ressortissants de 33 pays. Parmi ceux-ci, les États-Unis et le Canada, divers pays d'Amérique du Sud, ainsi que plusieurs pays de la région des Balkans. Sont nommément cités l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, la Macédoine, le Monténégro et la Serbie.
Via les échanges et la formation continue
En raison des accords passés avec l'Union européenne, la Suisse a déjà supprimé, il y a quelques années, les visas touristiques pour les citoyens des Balkans. Cette fois, elle agit de son propre chef.
Le but désormais est «de supprimer simplement une barrière administrative», explique le porte-parole de l'ODM. Une autorisation de travail restera nécessaire, respectivement une attestation de formation.
L'ODM, qui est subordonné au Département de justice et police de Simonetta Sommaruga, relève que les autorisations de travail posent déjà des exigences élevées. Elles sont accordées, pour l'essentiel, à des personnes bien formées.
Les gens moins bien formés, comme les travailleurs engagées dans l'agriculture, entrent plutôt par le biais des programmes d'échanges ou de la formation continue.
Sans consultation
Le Conseil fédéral devrait se prononcer sur cette réforme après l'été. S'il l'adopte dans sa forme actuelle, elle entrera en vigueur par voie d'ordonnance. Autrement dit, sans procédure de consultation et sans que le Parlement puisse se prononcer au préalable.
Tout le monde ne partage pas toutefois l'avis l'ODM, pour qui le changement «de portée est mineur». Interrogé par le Tagi, Hans Fehr, (UDC, ZH) craint que cette réforme n'augmente encore le nombre d'immigrants dont on ne pourra plus contrôler le départ après trois mois.
Philipp Müller (PRD, AG), juge la proposition tactiquement «très maladroite», vu le contexte déjà surchauffé de la politique migratoire. Lui comme Hans Fehr vont réfléchir à la manière de contrer cette idée
11/4/2012, Marc-Henri Jobin
Source : Le Matin.ch/Newsnet
De plus en plus de foyers préfèrent des femmes de ménage étrangères. Le phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur depuis deux ans, au point qu'il est devenu une tendance et un objet de vantardise. Pourtant, de nombreuses employées étrangères le sont illégalement et sont « ramenés » par leur futur patron de leurs voyages avec leurs bagages…Suite
Dans beaucoup de pays arabes, deux problématiques furent dominantes lors des dernières années: la dictature et l'immigration. Entre les deux, on jetait un pont, parfois: la dictature empêchait l'immigration. Cette observation, courante et sous-entendue dans les chancelleries, se limitait à la réalité physique des flux. Un pouvoir autoritaire et pro-occidental pouvait faire la police de sa population, en effet. Mais c'est sans compter sur l'immigration imaginaire…Suite
Natif de la ville d'Azemmour , en 1503, Mustapha Zemmouri est le premier Arabe et Africain à fouler le continent américain. Polyglotte remarquable, il a été à la tête d'expéditions d'exploration pour le compte du vice-roi du Mexique...Suite
Des inscriptions comme: «Dehors les Arabes» écrits sur les murs, en corse (Arabi fora) .Un cercueil dessiné à côté. Une fenêtre brisée, des barreaux forcés, un produit inflammable répandu au sol puis allumé. Dans la nuit de samedi à dimanche, à Ajaccio (Corse-du-Sud), une salle de prière musulmane située dans le centre-ville a été partiellement détruite par un incendie criminel, selon le parquet de la ville…Suite
Une batterie de mesures pour réduire l'immigration au Royaume Uni ont été prises ces derniers mois par le gouvernement britannique, mais les spécialistes de la question demeurent sceptiques quant aux résultats obtenus jusqu'à présent.
Réduction des visas de familles, durcissement de la loi sur l'installation des travailleurs qualifiés, réduction du nombre d'étudiants étrangers dans les universités du Royaume, chasse à la migration clandestine, le gouvernement de coalition de David Cameron exploite toutes les voies pour réduire l'immigration qui demeure l'une des questions clés de son programme.
L'objectif annoncé est de réduire à quelques dizaines de milliers le nombre de migrants entrant au Royaume Uni à l'horizon 2015, comme promis en mai 2010, au lendemain de la formation du cabinet.
Pourtant ces mesures de plus en plus sévères ne semblent pas encore avoir porté leurs fruits: en l'espace d'un an, de juin 2010 à juin 2011, le nombre de migrants entrés au Royaume Uni s'est élevé à 250.000, a indiqué récemment l'Office national des statistiques (ONS), rendant pratiquement impossible pour le gouvernement Cameron de réaliser ses objectifs.
Ce chiffre est même en hausse par rapport à l'année précédente (juin 2009-juin 2010) durant laquelle la migration nette était de 235.000, précise l'Office.
La mince satisfaction relevée par le gouvernement de Coalition à la lecture de ces statistiques, est la baisse du nombre d'étudiants admis au Royaume Uni durant cette période faisant dire au ministre de l'immigration, Damian Green, que "les réformes commencent à prendre effet".
Mais, les spécialistes restent sceptiques à l'égard de la capacité du gouvernement à réaliser ses objectifs en matière d'immigration.
Matt Cavanagh de l'Institut de recherche en politiques publiques, a déclaré recemment que les derniers chiffres montrent qu'au cours de la première année complète, entièrement sous le gouvernement de coalition, la migration nette est restée à un niveau record de 250.000. "En d'autres termes, le gouvernement n'a fait aucun progrès sur sa promesse de réduire la migration nette à des dizaines de milliers à la fin de son mandat", a-t-il relevé.
"La réduction de l'immigration est un objectif légitime, mais les politiciens doivent se méfier de promettre ce qu'ils ne peuvent pas réaliser, ce qui diminue leur crédibilité", a-t-il ajouté.
Habib Rahman, représentant du Conseil mixte pour la protection des immigrés, s'est dit quant à lui "très inquiet" au sujet de la stratégie du gouvernement tendant à réduire les visas de regroupement familial, à titre d'exemple.
Selon lui, la tentative effrénée du Home Office (ministère de l'Intérieur) à réduire le nombre de migrants au Royaume-Uni a un coût humain et se fait au détriment des droits de l'homme.
"Nous ne pouvons pas denier le droit à ceux qui viennent travailler légalement ici, de vivre avec leurs proches, sous le prétexte que leurs revenus ne leur permettent pas", a dit ce responsable.
10/4/ 2012
Source : APS
La coopération bilatérale en matière de la politique d'intégration des Marocains résidant en Belgique a été au centre d'une rencontre, mardi à Rabat, entre le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger (MRE), Abdellatif Maâzouz, et le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, du commerce extérieur et des affaires européennes, Didier Reynders.
Cette rencontre a été l'occasion d'aborder différents sujets intéressant la communauté marocaine en Belgique, dont le nombre dépasse les 350.000 personnes, a indiqué M. Maâzouz dans une déclaration à la presse, précisant qu'il s'agit, d'une part, d'améliorer leur intégration dans la société belge, et d'autre part, de renforcer les liens qui les attachent à leur pays d'origine.
S'inscrivant dans une série d'entretiens avec les responsables belges, cette entrevue s'est penchée sur la manière de répondre aux attentes des Marocains de Belgique, particulièrement en ce qui concerne les volets culturel, linguistique et religieux, a ajouté le ministre, soulignant qu'il a été également question d'examiner les moyens de bannir les stéréotypes, de développer une meilleure image des MRE et de mettre en valeur les avantages et les points forts de cette communauté.
De son côté, M. Reynders a mis en avant l'excellence des relations maroco-belges, exprimant sa volonté de travailler de manière positive dans le sens d'améliorer le quotidien de cette frange de la population, notamment en ce qui a trait aux aspects culturel et économique.
"Il y a de grands projets de coopération visant à développer l'aspect économique en favorisant l'investissement en Belgique et au Maroc", a affirmé le responsable belge.
Par ailleurs, il a exprimé sa volonté de collaborer avec les responsables marocains en matière d'organisation du culte musulman en Belgique, à travers une formation spécifique, afin qu'il soit bien intégré à la société belge.
Ce entretien intervient après la signature le 28 mars dernier d'une convention avec le ministre en charge de la Formation professionnelle de la commission communautaire française, Emir Kir, portant sur la formation professionnelle de jeunes bruxellois d'origine marocaine ou autre dans les métiers de l'artisanat marocain en vue de faciliter leur insertion dans le marché de travail.
L'entrevue fait également suite à la visite effectuée le 3 avril par M. Maâzouz en Belgique au cours de laquelle il s'est entretenu avec plusieurs responsables belges, notamment la ministre de la culture de la fédération Wallonie-Bruxelles, Mme Fadila Laanan.
10 avril 2012
Source : MAP
Les immigrés et leurs enfants déclarent 2,5 fois plus souvent avoir été discriminés que les autres.
A force d’appeler « populistes » toutes les formations politiques qui, en Europe, flirtent avec l’extrême droite, on finirait par penser que leur semblant de modernité prévaut sur leur (bas) fonds de commerce. La crise est pourtant en train de faire tomber les masques, avec une radicalisation manifeste du discours raciste. Comme en témoignent les sites nés aux Pays-Bas et à présent (aujourd'hui à l'initiative du Vlaams Belang) en Belgique pour inviter la population à la délation contre les immigrés illégaux. Sous le regard bien indulgent des formations conservatrices, pressées sur leur flanc droit. Et en dépit du droit et des valeurs fondantes de nos démocraties.
Ce sont les Pays-Bas qui ont ouvert le ban. Le 8 février dernier, le PVV, le Parti pour la liberté de Geert Wilders qui soutient l’actuel gouvernement de Mark Rutte, a mis en ligne un site sur lequel les citoyens peuvent signaler les « nuisances » soit disant provoquées par les ressortissants d’Europe de l’Est. Roumains, Bulgares, Polonais sont particulièrement visés. Quant aux prétextes invoqués, ils concernent le logement et la concurrence sur le marché du travail. On avait beaucoup glosé sur le fameux plombier polonais lors du référendum de 2005. La Constitution n’a pas été adoptée, mais le vice, lui, est tenace.
Sur le site, les citoyens sont ainsi interpellés à propos des ressortissants de l’Est. « Vous causent-ils des problèmes ? Avez-vous perdu votre emploi au bénéfice d’un Polonais, d’un Bulgare, d’un Roumain ou d’un autre citoyen d’Europe centrale ou orientale ? »
Cette initiative du parti de Geert Wilders a reçu la collaboration (le mot est approprié) de plus de 30 000 « bons citoyens », très réactifs en matière de délation. Le site a aussi rapidement été dénoncée par (heureusement) des milliers d’autres citoyens hollandais, puis par le Parlement européen, le 13 mars.
mardi 10 avril 2012, le parti d’extrême droite flamand, le Vlaams Belang (qui prône l’indépendance de la Flandre), a lancé un site similaire, en s’inspirant du précédent hollandais. http://meldpuntillegaliteit.be . Filip Dewinter, le leader de ce petit parti qui compte tout de même 12 députés et 5 sénateurs, a justifié cet appel à la délation par la présence de milliers d’illégaux dans les grandes villes. Les thématiques invoquées sont toujours les mêmes : travail au noir, criminalité, abus sur les prestations sociales.
Que l’intégration soit bloquée par la crise économique, c’est une évidence. Que l’insécurité et la criminalité soient des problèmes quotidiens aux Pays-Bas, en Belgique et ailleurs, ne fait pas de doute. Mais la question soulevée par la création de ces deux sites est d’une autre nature. Peut-on tolérer, au sein de l'Union, le recours à la discrimination et à la délation ?
10 avril 2012
Source : Sud ouest
Alors que la circulaire Guéant fait encore débat en France, Londres réduit à son tour les possibilités pour les étudiants étrangers de travailler au Royaume-Uni à l'issue de leurs études. Dans un contexte de lutte de plus en plus dure contre l’immigration, cette mesure menace l’attractivité des universités britanniques.
La Grande-Bretagne va-t-elle continuer à caracoler dans le peloton de tête des pays attirant le plus d’étudiants étrangers? Sa deuxième place, juste derrière les Etats-Unis, est aujourd’hui menacée.
D’abord pour des raisons internes: depuis aujourd'hui, les étudiants étrangers non européens n’ont plus droit de rester deux ans dans le pays pour travailler sans avoir à demander un visa de travail, comme c’était le cas sous le mesure Tier 1 (ou "Post-study work"). Cette restriction intervient dans le cadre de la politique de plus en plus sévère de lutte contre l’immigration du gouvernement conservateur.
Les étudiants extra-communautaires représentent les 2/3 des demandes de visas. Ainsi 80.000 étudiants étrangers de moins que les années précédentes devraient être admis à poursuivre leurs études au Royaume-Uni lors de la prochaine année universitaire. Aujourd'hui, sur les 369.000 étudiants non britanniques, 262.000 viennent de pays non européens.
Le prétexte? Selon le gouvernement de David Cameron, faire ses études dans les universités et écoles britanniques serait la principale voie empruntée par les candidats à l’immigration.
Barrières physiques et monétaires
L’adoption de ces mesures ne va pas sans poser problèmes : elles vont réduire les ressources non négligeables retirées par les universités de l’accueil d’étudiants étrangers et notamment de ceux en provenance de pays non européens qui paient des frais de scolarité supérieurs.
Ce manque à gagner est d’autant plus problématique que les facs britanniques doivent faire face aux coupes budgétaires décidées par le gouvernement.
Une grande partie d’entre elles ont ainsi été contraintes d'augmenter considérablement les frais déjà élevés de scolarité. Alors qu’une loi votée au parlement en décembre 2010 leur recommandait de les élever de 3.350 livres (4.000 euros) à 6 000 livres (7.300 euros) par an voire exceptionnellement jusqu’à 9 000 livres (11.000 euros), nombre d’établissements ont opté pour cette limite supérieure.
Ils limitent la casse financière, mais se tirent dans le même temps une balle dans le pied en instaurant une barrière financière souvent rédhibitoire pour des étudiants étrangers.
D’autant que la Grande-Bretagne, qui a longtemps surfé sur la demande de formations en langue anglaise pour attirer les étudiants, n’est plus aujourd’hui la seule à proposer des cursus dans la langue de Shakespeare : les pays du Nord, de l’Est, mais aussi la France, se positionnent sur ce créneau.
Un système "trop généreux"
En Inde, où un grand nombre d’étudiants vont étudier dans les universités britanniques, les candidatures pour la rentrée 2012 ont déjà commencé à chuter par rapport aux années précédentes. Sous le programme Tier 1, les étudiants indiens pouvaient commencer à rembourser leur prêt, et amélioraient leurs perspectives d’emploi pour leur retour dans leur pays d'origine grâce à l’expérience acquise au Royaume-Uni.
Mais selon un porte-parole du ministère de l’Intérieur cité par le Times of India,
Ce programme était trop généreux. Il n’y avait aucune restriction et les gens en abusaient".
Alors que les étudiants internationaux rapporteraient plusieurs milliards d’euros par an à l’économie britannique, le ministre de l’immigration Damian Green estime que "la croissance économique et le contrôle de l’immigration ne sont pas incompatibles".
D’autres programmes pour obtenir des visas de travail existent, mais les critères sont particulièrement restrictifs et la plupart des étudiants ne pourront pas répondre aux exigences, notamment financières.
La Chine en profite
Dans les milieux académiques, on ne manque pas de souligner ces contradictions : comment vouloir d’un côté jouer en première division en vantant les mérites des universités britanniques si, par ailleurs, les pouvoirs publics et les établissements eux-mêmes multiplient les barrières tant physiques que monétaires imposées aux candidats ?
La baisse du nombre de visas, tout comme l’augmentation des frais de scolarité, pourraient également menacer des équipes de chercheurs britanniques dans des domaines aussi cruciaux que les biotechnologies, les sciences informatiques ou l’ingénierie dont certaines sont formées, pour l'essentiel, d’étrangers désormais jugés indésirables!
Les universités britanniques, aujourd’hui en première ligne, ne sont d’ailleurs pas les seules à s'inquiéter. Sur le marché mondial des formations, le British Council prévoit ainsi la fin à moyen terme de la prédominance des pays occidentaux.
La Chine, qui a déjà attiré 165.000 étudiants étrangers en 2010, compte en recevoir 500.000 en 2013. Une de leur principale cible : les étudiants africains qui, faute de visas, politiques sécuritaires obligent, voient se fermer les portes des universités anglaises, mais aussi américaines ou françaises.
6/4/2012, Laurence Estival - Clémence Grison
Source : myeurope
Deux jours après la destruction partielle d’une mosquée dans la ville d’Ajaccio par un incendie islamophobe, Yabiladi a voulu savoir comment vit actuellement la communauté marocaine en Corse et si elle ressentait un certain racisme à son égard. Trois Marocaines Malika, Yasmina et Halima (leur prénom a été modifié), qui se connaissent, mais qui ont trois parcours différents, ont accepté de raconter leur quotidien sur l’île de beauté.
Cela fait 6 ans que Malika a quitté Casablanca pour s’installer à Ajaccio et rejoindre son mari français originaire de Corse. Tous les deux possèdent un commerce. Mais l’incendie raciste qui a brulé une partie de la mosquée d’Ajaccio dimanche soir 8 avril a secoué Malika, un acte raciste qui s’est produit à moins d’un kilomètre de son lieu de résidence.
« I arabi fora ! »
« Ca s’est passé vers les 3 heures du matin, ils [ceux qui ont allumé l’incendie] ont arraché les grilles des fenêtres de la mosquée, et y ont aspergé de l’essence puis ont allumé l’incendie. Ils ont ensuite écrit sur le mûr « i arabi fora », ce qui veut dire en Corse les Arabes dehors », explique Malika. « Je me suis sentie vraiment mal après cet incendie. C’est difficile de vivre ici quand ce genre de choses se passent près de chez toi. Je ressens de la colère et de la peur à la fois », ajoute-t-elle. Malgré l’incendie qui a visé toute la communauté musulmane de la ville, Malika affirme qu’elle mène une vie tranquille en Corse, sans jamais avoir eu un quelconque souci avec la population locale. Elle passe ses journées entières à travailler dans son commerce et rentre tous les soirs vers les minuits. « On vit tranquille ici. Mais ceux qui cherchent les ennuis, les trouvent », lance-t-elle.
Néanmoins, elle avoue que les seules fois où elle a vraiment subi des actes de racisme de la part des Corses, c’était des regards de travers lorsqu’elle marchait dans la rue ou lors de sa recherche d’emploi, emploi qu’elle n’arrivait pas à trouver, parce que, dit-elle, elle est Arabe. Au fil de la conversation, Malika se confie encore plus. Elle avoue qu’elle est actuellement en instance de divorce avec son mari et qu’elle veut rentrer définitivement au Maroc. Le coût de la vie à Ajaccio et le racisme latent ont motivé sa décision. « Si je reste ici à Ajaccio, je n’aurais jamais les moyens de me prendre un appartement toute seule. Il faut compter au minimum un loyer de 5000 dirhams. Je préfère rentrer au Maroc. A ce prix-là, je pourrais manger, boire et m’habiller !», déclare-t-elle en darija.
Bientôt un président arabe !
De son côté, Yasmina, vit en Corse depuis 12 ans. Elle est coiffeuse. Casaouia endurcie, pour elle, ce qui est le plus difficile est de vivre sur une petite île où tout le monde se côtoie et se connait. « J’ai des amis corses et je ne les cherche pas. Tant que je reste digne, ils me respectent. Par contre dès qu’ils parlent en mal des étrangers, je les envoie balader, je leur dis que les étrangers aussi ont le droit d’avoir une vie tranquille et de vivre ici », explique-t-elle. A l’instar de Malika, Yasmina ressent également le racisme à travers le regard des gens sur elle dans la rue et surtout lorsqu’elle est avec une de ses meilleures amies qui porte le voile. « Lorsque je vais avec cette amie dans un café, les serveurs ne vont pas nous servir ou parler en corse entre eux devant nous. J’ai déjà entendu des remarques racistes comme par exemple il y a tellement d’Arabes en France, qu’il y aura bientôt un président arabe », ajoute-t-elle. Yasmina évoque également le fait qu’aujourd’hui, il y a de plus en plus de maghrébins qui réussissent dans leur vie, qui ont des commerces ou des magasins, ce qui attise encore plus la jalousie des Corses.
Une Corse d’origine marocaine
Halima a un parcours totalement différent de Malika et de Yasmina. Elle est née en Corse et a vécu toute sa vie sur l’île de beauté. Et elle en est fière. Son père a quitté le Rif pour s’installer en Corse dans les années 70. Elle connaît bien la population locale. Pour elle, les Corses ne sont pas des gens racistes à la base. Selon ses dires, les Corses les plus racistes sont ceux, qui à l’origine ont quitté la Sardaigne et l’Italie pour s’installer en Corse, il y a des décennies. Elle confie que toute sa vie, elle n’a jamais subi de remarques ou de moqueries racistes vis-à-vis de ses origines.
« Mais depuis les attentats du 11 septembre 2001, j’ai senti que le regard des gens sur les Arabes avaient brusquement changé. Après, ça s'est calmé un certain moment. Mais ça a repris de plus belle, surtout après ce qui s’est passé à Toulouse avec Mohamed Merah. Il y a quelques jours un balayeur étranger s’est fait agressé. J’ai l’impression que tous ces évènements encouragent encore plus les gens à passer à l’action ici », lance-t-elle avec son accent corse.
Elle ajoute également que la délinquance a envahi les rues d’Ajaccio, des rues qui autrefois étaient beaucoup plus sûres. Selon elle, tous les problèmes sociaux que les banlieues de Paris rencontrent actuellement, que ce soit la montée du fondamentalisme religieux ou la ghettoïsation sont des problèmes que va devoir affronter la Corse et qui ne vont qu’accentuer encore plus le sentiment de haine à l’égard des communautés maghrébines de l'île.
10/4/2012, Hanane Jazouani
Source : Yabiladi
Le gouvernement fédéral a annoncé mardi la mise en place d'un nouveau programme d'immigration pour permettre aux personnes exerçant des métiers qualifiés d'arriver au Canada plus rapidement.
Le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, a expliqué que le programme, qui cible la main-d'oeuvre dans les domaines de la construction, des ressources naturelles et autres industries similaires, sera lancé plus tard cette année.
« Le gouvernement du Canada reconnaît que notre pays fait face à une grave pénurie dans certains métiers spécialisés. C'est pourquoi nous prenons des mesures concrètes pour remédier à ce problème au niveau national », a déclaré le ministre.
M. Kenney a précisé que ceux qui exercent ces métiers ne représentent qu'un petit pourcentage des immigrants qui arrivent au Canada en vertu du programme actuel de travailleurs qualifiés, ce qui est insuffisant pour répondre aux demandes de l'industrie.
Il a ajouté que les critères actuels d'admission au Canada ciblent davantage les professionnels, ce qui représente un désavantage pour les travailleurs qualifiés.
M. Kenney dit vouloir donner au système suffisamment de flexibilité pour permettre aux entreprises de dénicher les employés dont elles ont besoin.
Ces changements s'inscrivent dans le cadre plus large de réformes d'immigration détaillées dans le budget fédéral du 29 mars dernier.
10 avril 2012
Source : Radio-Canada
Un parti d'extrême droite flamand, le Vlaams Belang, a lancé mardi un site internet s'inspirant de celui lancé aux Pays-Bas par la formation voisine du PVV dirigé par Geert Wilders, pour dénoncer les "illégaux" en Belgique.
Le chef du Vlaams Belang, Filip Dewinter, a justifié cet appel à la délation sur le site http://meldpuntillegaliteit.b par la présence de "dizaines de milliers d'illégaux" dans les grandes villes de Belgique et les problèmes qu'elle provoque selon lui: travail au noir, criminalité, abus sur les prestations sociales. Les faits mentionnés seront communiqués à la police, a-t-il précisé.
Le Vlaams Belang qui prône l'indépendance de la Flandre compte 12 députés et 5 sénateurs mais souffre de la concurrence de la NV-A, un parti populiste qui chasse sur ses terres et réclame également l'indépendance du nord de la Belgique.
L'initiative de M. Dewinter a été dénoncé par le principal mouvement anti-raciste belge.
"Ce point de signalement est parfaitement illégal, M. Dewinter le sait bien. Il veut choquer et provoquer", a ainsi déclaré le directeur du Centre pour l'égalité des chances et de lutte contre le racisme, Jozef De Witte, sur les ondes de Radio 1.
Selon lui, cette initiative rappelle celles prises par les nazis dans les années 1930 ou la Stasi en Allemagne de l'Est.
Filip Dewinter s'inspire du politicien d'extrême-droite néerlandais Geert Wilders, chef du PVV (Parti pour la Liberté), qui a ouvert un site pour appeller les Néerlandais à signaler les "nuisances" qu'ils subissent de la part de ressortissants d'Europe de l'Est ou centrale.
L'initiative a suscité un véritable tollé au sein de l'Union européenne et a été condamnée par le Parlement européen, qui a appelé le 13 mars le gouvernement néerlandais à "condamner" ce site internet.
Le Premier ministre libéral Mark Rutte a refusé de s'exprimer, en soutenant que le site est celui d'un parti, et non celui du gouvernement.
Il a été désavoué fin mars par les députés néerlandais qui ont voté une motion réprouvant le site du parti de Geert Wilders. Les élus députés chrétiens-démocrates, dont le parti (CDA) soutient le Premier ministre libéral Mark Rutte, ont soutenu cette motion, ce qui a été qualifié d'"incohérent" par Geert Wilders.
Le PVV de Geert Wilders, qui compte 23 sièges de députés, ne fait pas partie du gouvernement minoritaire du libéral Mark Rutte, mais il lui assure une majorité avec son soutien à la chambre basse du parlement.
10/4/ 2012
Source : AFP
Un atelier sur le thème: "l'intégration, la citoyenneté et la participation politique" de la communauté marocaine résidant en Espagne sera organisé, les 18 et 19 avril à Cadix (Sud de l'Espagne), à l'initiative de la Fondation des trois cultures de la Méditerranée.
Cet atelier s'intéressera à la question de la participation politique des Marocains résidant en Espagne, tout en se penchant sur les relations bilatérales entre les deux pays et les réformes engagées dernièrement par le Royaume, précise la Fondation dans un communiqué.
Cette rencontre sera une occasion, en outre, d'analyser l'évolution de la migration marocaine en Espagne, ainsi que l'interaction culturelle entre les sociétés des deux pays. Elle verra la participation de sociologues, anthropologues, écrivains, journalistes et universitaires marocains et espagnols qui apporteront leurs points de vues sur ces thématiques.
L'atelier s'inscrit dans le cadre du programme d'activités de l'Observatoire pour la migration et la promotion du dialogue interculturel (MENARA), relevant de la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée et qui a pour mission notamment la promotion des échanges interculturels entre le Maroc et l'Espagne, à travers la recherche, l'information et la formation.
9/4/2012
Source : MAP
Le rassemblement annuel des Musulmans de France au Bourget dans la banlieue parisienne avait cette année un caractère particulier puisque se tenant, en pleine campagne électorale. La surenchère électorale battant son plein, les Musulmans de France ont fait l'objet d'attaques récurrentes …Suite
Première ressource de devises du Royaume, les Marocains Résidant à l'Etranger peuvent-ils stimuler à la hausse les recettes du secteur du tourisme, la deuxième source de devises?...Suite
Après Martine Aubry, voici Rachida Dati. L'ancienne ministre et députée européenne, Mme Rachida Dati est en visite au Maroc où elle devra animer lundi soir à Marrakech, une rencontre avec la communauté française …Suite
La seconde édition du Festival Almougar N'Nimouda, consacrée à la célébration d'un siècle des migrations marocaines (1912-2012), a clôturé ses travaux samedi à Biogra et àit Baha (province de Chtouka Ait Baba)…Suite
Il reste plusieurs semaines pour aller voir à Paris, à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, l’exposition temporaire intitulée «J’ai deux amours»*.
Pour l’exposition «Jai deux amours», Hou Hanru, Evelyne Jouanno et Isabelle Renard, commissaires de l’exposition ont sélectionné 106 œuvres parmi le fonds d’art contemporain du Musée national de l’histoire de l’immigration et imaginé un parcours en cinq thèmes : départ, voyages, circulations, entre rêve et nécessité, frontières : passages et contrôles, vivre ensemble, réinventer son univers. Ces thématiques sont celles du musée, et toutes les œuvres présentées sont la propriété de l’institution qui, parmi ses attributions, collecte la mémoire de l’immigration. Et c’est justement tout l’intérêt de cette exposition de démontrer, présentation des œuvres à l’appui, que l’immigration est vivante et qu’elle a donné, ces dernières années, naissance à une kyrielle d’artistes** qui se sont accaparés leur histoire.
Isabelle Renard, qui nous a fait visiter «J’ai deux amours», est tout à fait claire dans la présentation qu’elle en fait dans le dossier de presse de l’événement : «Les notions de frontières, de territoire, d’exil, de même que l’enrichissement d’existences en mouvement sont au cœur de la démarche d’un grand nombre d’artistes français ou étrangers travaillant pour la plupart en France.» Il s’agit d’«éveiller l’attention et la sensibilité du spectateur sur les questions soulevées par l’histoire de l’immigration».
Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est réussi. Les artistes exposés nous transportent sans détour dans leur imagination nourrie au réel de la vie de l’immigré, la leur ou celles de leurs aînés. L’immigré, longtemps, a été celui qui n’a pas de parole. Même son chant était réservé à l’entre-soi des cités de travailleurs ou des cafés communautaires. L’immigré n’avait pas de regard, et bien non, la cité nationale de l’immigration démontre le contraire. Dans le mouvement, la descendance de ces générations de voyageurs sait rendre la vue et l’expression aux exilés. L’exil se fait présence. Comme l’écrit Isabelle Renard, «aborder le fait migratoire par le biais de l’art contemporain, c’est envisager un autre type de langage. Non que l’œuvre d’art offre une vérité ou un message plus important que celui de l’historien, du sociologue ou de l’ethnologue. Les œuvres sont des pensées en images, en vidéos, en sculptures».
Dans le même temps, cela replace l’immigration dans la réalité mouvante de la société française, une mouvance qui s’inscrit dans la durée, n’en déplaise aux démangeaisons politiques d’exclusion. En ces temps électoraux, on sort requinqué de cette exposition ; le reste est du domaine de l’indicible, de ce qui ne peut se dire. Le ressenti du visiteur de l’exposition est mis à contribution afin que chacun apporte son regard, sa touche personnelle. Touché dans sa chair par le phénomène de l’immigration, ou simple observateur distant des œuvres, chacun en tout cas ne peut qu’en ressortir ému.
Source : El Watan
Au Maroc, que l'on soit entrepreneur, étudiant en journalisme ou migrant subsaharien en quête d'Europe, chacun a déjà fait son choix pour le second tour de la présidentielle française... De Tanger à Casablanca, tour d'horizon des points de vue sur les différents candidats.
À Casablanca...
À l’école supérieure de journalisme et de communication (ESJC) de Casablanca, la campagne présidentielle française est scrutée à la loupe. Cinq étudiants de deuxième année sont particulièrement attentifs aux arguments des candidats. Et les débats sont loin d’être au niveau de leurs attentes : « Comment a-t-on pu passer autant de temps sur une question aussi futile que l’abattage rituel et la viande halal ? » s’interroge encore Sabrina, qui en veut tant aux hommes politiques qu’aux médias français d’oublier les questions de fond.
« Ici au Maroc, nous sommes lassés d’entendre parler constamment d’immigration, de sécurité et d’islam », ajoute Sarah. Selon elle, la droite n’a cessé de recourir à ces thèmes pour faire peur aux gens. « Dès que j’entends Claude Guéant, j’ai de l’urticaire », ajoute Moustapha. Cet étudiant, originaire du Sénégal, pointe notamment du doigt la fameuse circulaire du ministre de l’Intérieur français, qui limite les possibilités des étrangers diplômés en France d’y obtenir un emploi.
« Deux étudiants marocains de notre école se sont vu refuser le visa pour un échange universitaire à Paris », s’indigne à son tour Sarah, pour qui ces « portes fermées » ternissent durablement l’image de la France auprès des jeunes. Mais les apprentis-journalistes casablancais sont partagés sur les alternatives à Nicolas Sarkozy. « Je regarde les positions des candidats en matière de politique étrangère, sur la construction du Maghreb, mais aussi sur la Palestine », explique Hamza. « Pour le moment, celui qui me plaît le plus, c’est Jean-Luc Mélenchon. Il est honnête et met l’accent sur les travailleurs et la classe moyenne. Et contrairement aux socialistes et à l’Union pour un mouvement populaire (UMP), il ne dépend pas du lobby des grands industriels », estime-t-il.
Un choix bien éloigné de celui de Sabrina : « Je suis plus attirée par un modéré comme François Bayrou, explique-t-elle. Il prend le temps de décrypter les choses… Il n’est pas dans l’excès, comme Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon… » Reste que le candidat socialiste ne suscite guère l’enthousiasme : « François Hollande, c’est un peu un "nounours". On ne sait pas vraiment ce qu’il veut. Il est un peu flou dans son programme, ce n’est pas très rassurant », analyse Moustapha. Comme Sabrina, il le trouve moins bon orateur que Nicolas Sarkozy, dont le programme paraît selon eux plus « structuré ».
Dans un autre secteur d'activité, Adil, patron d’une société industrielle tournée vers l’exportation (400 salariés), penche plus à droite. Sans surprise, il s’attache aux programmes économiques des candidats. « François Hollande sera-t-il capable de réduire le train de vie de l’État ? », se demande-t-il.
La France, premier partenaire commercial du Maroc, a besoin de quelqu’un qui puisse tenir la barre dans les difficultés économiques.
Adil, entrepreneur marocain
« La France, premier partenaire commercial du Maroc, a besoin de quelqu’un qui puisse tenir la barre dans les difficultés économiques », estime-t-il, plus rassuré sur le sujet par Nicolas Sarkozy. Le chef d’entreprise croit aussi déceler un courant « pro-Maroc » à l’UMP, tandis que le Parti socialiste serait « davantage tourné vers l’Algérie ». Une politique étrangère supposée qui le pousse, là-encore, à préférer le président sortant.
« Il a déjà beaucoup fait pour le Maroc », estime-t-il, énumérant les partenariats franco-marocains dans les domaines de l'automobile, du ferroviaire et de l'aéronautique. Pourtant, au premier tour, Nicolas Sarkozy n’aurait pas ses faveurs. « Si j’étais Français, je voterai probablement pour quelqu’un comme Bayrou, plus mesuré que Nicolas Sarkozy sur les questions sociales et l’immigration », indique-t-il. Ceci dit, pour lui, le duel Hollande-Sarkozy est inéluctable au second tour.
À Tanger...
À seulement 25 km de l’Espagne, Tanger est la dernière ville africaine traversée par les candidats à l’exil en Europe. Dans cette cité proche du détroit de Gibraltar, ils sont nombreux, Sénégalais, Ivoiriens, Béninois… à attendre le moment propice pour passer – clandestinement ou non – de l’autre côté de la Méditerranée.
Ismaël, Aboubacar et Richmond, trois Ivoiriens, sont de ceux-là. Pour eux, le débat sur la présidentielle française tourne – logiquement – autour de l’immigration. Nicolas Sarkozy fait l’unanimité contre lui : « J’ai un grand chagrin à cause de Sarkozy et de la France », affirme Ismaël, qui guide des touristes francophones à Tanger, en attendant une « occasion » pour gagner l’Europe.
La France devrait être le seul pays au monde où les Africains francophones se sentent à l’aise, à cause de la dette de la colonisation, de la langue et de son influence chez nous.
Ismaël, migrant ivoirien
« La France devrait être le seul pays au monde où les Africains francophones se sentent à l’aise, à cause de la dette de la colonisation, de la langue et de son influence chez nous. Mais le président Sarkozy nous a mis des bâtons dans les roues en durcissant les conditions d’obtention des visas ! » s’insurge-t-il.
« Comment peut-il vouloir empêcher les mariages mixtes ? L’amour n’a pas de frontières ! » ajoute Richmond. Originaire de la région de Yamoussoukro, ce transporteur routier ne croit pas à la réélection du président sortant.« On voit bien qu’avec la crise économique, il a du mal à gérer la France. Il s’est trop occupé des affaires extérieures – Libye, Côte d’Ivoire - et pas assez des Français. Ils vont lui en vouloir ! », analyse-t-il.
« C’est un va-t’en guerre, il crée la pagaille et divise les gens », poursuit Aboubacar. Ismaël n’est pas d’accord avec ses deux camarades : « Sarkozy a su montrer que son pays pouvait encore peser sur la scène internationale, grâce à sa forte poigne », pronostique-t-il. « Cela ne nous plaît pas à nous les Africains, mais chez lui, cela va payer électoralement, c’est sûr ! »
Les autres candidats, les trois Ivoiriens de Tanger n’en connaissent pas grand-chose. François Hollande ? Ils savent juste qu’il est socialiste, et n’a « pas d’affinité avec l’Afrique », selon eux. François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon ? Ils ne les connaissent pas. Ils ont seulement entendu parler de Marine Le Pen, à cause de son patronyme. « Son principal handicap, affirme Ismaël c’est d’être une femme. La France n’est pas prête à se laisser diriger par une présidente, même si elle a du caractère », croit-il savoir…
09/04/2012, Christophe Le Bec
Source : Jeune Afrique