Les Nations unies et le Conseil de l'Europe ont attaqué vendredi les projets de la Hongrie en matière de droit d'asile, qui nuisent selon eux aux droits des demandeurs d'asile et les mettraient en danger.
Le gouvernement nationaliste de Viktor Orban souhaite réduire les délais d'examen des demandeurs d'asile et entend rejeter les dossiers présentés par des migrants en provenance de Syrie, d'Afghanistan ou de Syrie passés avant d'arriver en Hongrie par d'autres pays où ils n'ont pas déposé de demande.
Le Parlement devrait se prononcer lundi.
Pour Viktor Orban, les frontières hongroises doivent être défendues par tous les moyens contre l'afflux de migrants qui passent par les Balkans. Depuis le début de l'année, 70.000 migrants sont entrés illégalement en Hongrie, pour la plupart d'entre eux en passant par la Serbie.
"J'appelle le gouvernement hongrois à éviter de prendre des décisions qui nuiraient au droit de demander l'asile qui est un des fondements de l'accomplissement des sociétés démocratiques", a déclaré dans un communiqué Nils Muiznieks, Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe.
L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a lui aussi demandé au Parlement hongrois de ne pas se précipiter pour adopter le texte.
Vendredi, dans une lettre ouverte aux parlementaires, le HCR estime que le projet de loi remet en question "la vie et la sécurité des demandeurs d'asile qui viennent de pays en guerre."
Le projet visant à ériger une clôture pour rendre étanche sa frontière avec la Serbie et à qualifier la Serbie de pays sûr "empêcherait les personnes qui fuient les persécutions d'obtenir une protection internationale en Hongrie".
"En plus d'aller à l'encontre des normes morales et humanitaires élémentaires, les amendements proposés ne sont pas conformes aux obligations de la Hongrie en vertu des traités internationaux qu'elle a signés", dit le HCR.
03 juil 2015
Source : Reuters