L'Italie a adressé une lettre à la Commission européenne dans laquelle elle affirme avoir identifié les deux tiers des migrants arrivés sur son sol, et non à peine un tiers comme l'accusent certains Etats du nord de l'Europe.
Les accords de Dublin sur le droit d'asile obligent les demandeurs d'asile à déposer leur dossier dans le premier pays européen par lequel ils sont arrivés dans l'UE et où ils ont été enregistrés.
Mais les pays du nord de l'Europe reprochent à l'Italie et à la Grèce de ne pas chercher à identifier les nouveaux arrivants, permettant à nombre d'entre eux de poursuivre leur route pour déposer ailleurs leur demande d'asile.
"Sur les 90.000 migrants entrés dans notre pays, nous connaissons l'identité de plus de 60.000 d'entre eux", indique la lettre, révélée par le quotidien Corriere della sera, et dont le contenu a été confirmé lundi à l'AFP par le ministère italien de l'Intérieur.
Les autorités italiennes reconnaissent toutefois que les empreintes digitales n'ont pu être prises que sur seulement la moitié de ces 60.000 personnes. Leurs noms et nationalité ont été toutefois relevés et une photo d'identité prise par les quelque 8.000 fonctionnaires de police affectés à cette tâche dans toute l'Italie, selon ce texte.
L'Italie indique aussi dans cette lettre que certains migrants refusent d'être identifiés.
Ce sont "les Erythréens et les Syriens qui refusent de se faire relever les empreintes digitales de peur de ne pas pouvoir atteindre l'Etat qu'ils ont choisi comme destination finale", essentiellement l'Allemagne et les pays scandinaves, indique ce texte, qui devait être transmis lundi à Bruxelles.
Les autorités italiennes affirment qu'elles ne peuvent contraindre ces personnes à accepter cette forme d'identification afin d'éviter "que la situation ne dégénère", selon cette lettre.
L'Italie confirme aussi qu'elle est prête à mettre en place les centres d'identification prévus par les accords conclus en juillet par les pays de l'UE: les "hotspots" devant permettre de mieux distinguer les réfugiés ayant droit à l'asile européen et les migrants "économiques" que l'Europe ne veut pas accueillir.
Mais, ajoutent toutefois les autorités italiennes, ces centres ne seront pas ouverts "tant que ne débutera pas le transfert des demandeurs d'asile" de l'Italie vers d'autres pays européens, selon cette lettre.
Le gouvernement italien, notamment le ministre de l'Intérieur Angelino Alfano, a indiqué à plusieurs reprises qu'à la "responsabilité" attendue de l'Italie sur ce point devait correspondre la "solidarité" des autres pays européens.
7 sept 2015
Source : AFP