Les fonds collectés pour l’Aïd el-Adha, la grande fête de l’islam qui aura lieu le 24 septembre, pourraient être cette année consacrés à l’aide aux migrants, a suggéré lundi le n°2 du Conseil français du culte musulman (CFCM), Abdallah Zekri.
L’Aïd el-Adha (fête du sacrifice) – ou Aïd el-Kébir (grande fête) – prévoit le sacrifice d’une bête de troupeau à partager avec ses proches et des pauvres, en mémoire de la soumission à Dieu d’Abraham, prêt à offrir son fils, auquel fut in extremis substitué un mouton.
Un sacrifice par délégation ou procuration est possible: l’argent correspondant au prix de la bête permet alors de tuer l’animal dans un autre pays, afin que la population locale en profite.
Le sacrifice peut aussi être compensé par un don équivalent à une organisation caritative.
« Nous pourrions peut-être imaginer cette année une nouvelle forme de solidarité pour venir en aide aux migrants en collectant les fonds du sacrifice à leur profit », écrit dans un communiqué le secrétaire général du CFCM, l’instance de représentation cultuelle des quelque 5 millions de musulmans de France. « De la même manière, pour celles et ceux qui ont déjà accompli leur devoir de pèlerinage et qui souhaitent le réitérer, les fonds peuvent être dédiés à une collecte en faveur des migrants », poursuit Abdallah Zekri. Le hajj, le grand pèlerinage à La Mecque, cinquième pilier de l’islam prescrit au moins une fois pour tout musulman s’il en a la capacité physique et les ressources financières, prend fin avec l’Aïd el-Adha.
Pour le n°2 du CFCM, « face au drame humain qui se joue, nous avons le devoir d’organiser une action collective, forte et à la hauteur de notre foi et de notre pratique religieuse ».
« Quatre-vingt pour cent de ces migrants viennent de pays musulmans, il ne faudrait pas que la solidarité vienne uniquement des autres », a fait valoir Abdallah Zekri, en allusion notamment aux propos du pape François invitant chaque paroisse ou communauté religieuse catholique en Europe à accueillir une famille de migrants. « Notre solidarité doit être totale, quelles que soient la couleur de peau, la nationalité ou la religion des migrants en détresse », estime le dirigeant du CFCM.
7 sept 2015, AFP
Source : respectmag.com
