jeudi 26 décembre 2024 23:11

4ème édition du Forum Social Maghrébin-Migration à Tanger : Changements climatiques et impacts sur les mouvements de population

La ville du détroit, Tanger, sera au rendez-vous avec le 4ème Forum Social Maghrébin-Migration du 16 au 18 décembre 2016. Pour cette nouvelle édition qui s'inscrit dans la continuité des priorités du Forum Social Maghrébin, deux thématiques centrales ont été choisies : les changements environnementaux et climatiques et les impacts sur les migrations et mouvements de population et la situation actuelle des réfugiés.

Selon les organisateurs de ce Forum, le choix des deux thématiques n’est pas fortuit puisque, avance-t-on, le principal défi de ce siècle sera certainement lié aux questions environnementales et climatiques en corrélation avec leur impact sur les populations et leurs déplacements forcés ou volontaires. Et d’ajouter que l’Organisation Mondiale des Migrations, se basant sur les prédictions du groupe d’experts intergouvernementaux sur les évolutions du climat (GIEC), donne les prédictions les plus probables des migrants dus aux changements climatiques de l’ordre de 200 millions de personnes à l’horizon 2050.

L’Afrique, quant à elle, sera, avec l’Asie, unes des régions qui seront plus touchées par ces changements. 
Le Maghreb, notamment, devrait être impacté fortement car c’est une région d’émigration et de transit fortement impactée par les changements climatiques et environnementaux qui jouit d’une faible capacité d’adaptation à la frontière d’une Europe qui se transforme en citadelle. 
Sur cette thématique donc, selon les organisateurs, le forum s’inscrira dans la continuité des activités menées sur cette question par les dynamiques du Forum Social Maghrébin : Atelier lors de la MedCop, Séminaires de Paris, table ronde lors d’une rencontre africaine et internationale organisée par la CMJC réunie lors de la COP22.

Aussi, rappelle-t-on, le second défi est lié à la situation des réfugiés autour de la Méditerranée. Tout le monde se rappelle de l’image du petit Aylan, mort à 3 ans sur les rivages d’une plage turque, cette image symbolise la souffrance de milliers de personnes obligées de quitter la région où ils vivent à la recherche d’un lieu où ils espèrent vivre dignement. Mais face à cet espoir, ils se retrouvent devant des murs, des frontières qui se ferment de plus en plus hermétiquement ou alors dans des camps d’internement. 
Ces populations ont été les premières victimes des guerres qui n’en finissent pas  en Irak et en Syrie, de la guerre larvée et de la situations sécuritaire  catastrophique qui perdurent en Libye depuis la chute de l’ancien régime, des dictatures et l’extrême paupérisation dans une partie de l’Afrique. Que ce soit les guerres ou la situation d’extrême pauvreté, ajoute-t-on, la responsabilité des pays du Nord de la Méditerranée est écrasante. D’autant que face à cette situation, cette dernière année, la plupart des pays de l’Union Européenne et l’Union elle-même ont montré une face qui ne les honorent pas. Face à l’ampleur des drames, la réaction des politiques et des autorités européennes est tout simplement scandaleuse, précise-t-on. Au lieu de proposer et de mettre en application des politiques et des solutions qui s’attaquent aux racines profondes de ces exodes, et, dans l’immédiat, d’accueillir dignement les personnes déplacées, l’Europe se renferme dans des politiques purement sécuritaires, de stigmatisation et d’exclusion. Par ailleurs, les Etats du Maghreb sont loin d’assumer leurs responsabilités face aux drames vécus par les migrants et les réfugiés. Là, également, les préoccupations sont surtout de caractère sécuritaire : ils concluent des accords bilatéraux avec l’Union Européenne pour renforcer leur arsenal militaire, et érigent des murs, en particulier entre le Maroc et l’Algérie au nom de la lutte contre le terrorisme. Cette politique sécuritaire tourne le dos à l’idéal d’un Maghreb des peuples voulu et proclamé par les mouvements de libération dans « L’appel de Tanger » de 1958.

Les axes de Tanger 2016

Ce forum sera axé sur la question de « La migration et changements climatiques et environnementaux ». Il s’inscrit aussi dans la continuité des précédents tout en intégrant les questions brûlantes du moment. L’Europe a honteusement géré cette question la « sacro-sainte » liberté de circulation au sein de l’espace de l’Union a été mise à mal. 

15/12/2016, Mohamed DRIHEM

Source : L’Opinion

Google+ Google+