samedi 23 novembre 2024 22:03

Le cauchemar sans fin à Sebta d'Omar cheikh, le malien

"Entrer au Hammam n'est pas comme en sortir", dit le proverbe marocain. Cet adage s'applique parfaitement à Omar Cheikh, l'immigré clandestin d'origine malienne qui veut, coûte que coûte, sortir de la ville occupée de Sebta pour rejoindre son pays d'origine, le Mali.

Ce subsaharien croyait, il y a quelques années, avoir réalisé son rêve de gagner "l'Eldorado européen", en débarquant aux iles canaries à bord d'une pateras. Mais il a dû vite déchanter suite à son arrestation par la Guardia civil (police espagnole). Ce fut alors le début de sa mésaventure marqué par un perpétuel transfert d'un endroit à un autre, avant de finir au " CETI ", centre d'accueil provisoire pour immigrés clandestins, en fait une sorte de prison.

Lassé d'attendre de gagner légalement l'autre rive de la Méditerranée, et conscient de l'impossibilité de réaliser son rêve, Omar a tenté, en février dernier, d'effectuer le chemin inverse.

Pour ce faire, il s'est dirigé vers la clôture séparant la ville occupée de Sebta du reste du Maroc. Mal lui en prit, car un élément de la Guardia civil se trouvait là pour l'empêcher de l'escalader. Arrêté et accusé de désobéissance, d'injures et d'agression d'un policier, Omar a été condamné en mars dernier à six mois de prison, mais étant donné qu'il n'avait pas d'antécédents judiciaires, il a bénéficié d'un sursis et a fait ensuite l'objet d'un ordre d'expulsion, décision qu'il souhaitait ardemment. Il y a quelques jours, il a, encore une fois, tenté d'escalader cette clôture haute de six mètres. Même scenario, la police l'arrête, lui demande de se conformer à la loi, mais Omar dont la seule idée qui lui taraude l'esprit, est de regagner son pays, fait acte de résistance, selon la presse locale. La sanction est immédiate, retour à la prison de Los Rosales.

D'aucuns se demanderont pourquoi les autorités espagnoles ne laissent pas partir cet immigré clandestin ?. La réponse est d'ordre juridique, tiennent à préciser les autorités espagnoles, citées par la presse locale de la ville occupée. Ne disposant d'aucune pièce d'identité, Omar est inexpulsable, car il risque de ne pas être accepté par les autorités de son pays. Cet imbroglio socio-juridique, Omar ne le comprend pas et ne veut pas le comprendre. Il crie urbi et orbi qu'une fois sorti de prison, il refera la même chose jusqu'à ce qu'il obtienne satisfaction et, partant, réaliser son rêve, l'autre, celui de regagner sa patrie et revoir ses proches.

Pour ce faire, il va falloir plusieurs démarches et contacts consulaires entre les deux pays afin de trouver une issue à ce véritable drame de l'immigration clandestine. Mais pour l 'instant, Omar, 36 ans, devra prendre son mal en patience.

06/09/11 , Mustapha El Kadaoui

Source : MAP

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