Les ministres africains participant à la conférence sur la population et le développement ont appelé, vendredi à Addis-Abeba, à renforcer les systèmes de santé sur le continent et à garantir la protection des droits des immigrés.
Dans une Déclaration adoptée à l'issue de la conférence, initiée du 30 septembre au 4 octobre par la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA), les participants ont souligné que la santé est un préalable au développement socio-économique de l'Afrique, considérant que le "sous-investissement" dans le domaine de la santé de la femme constitue "un obstacle à lever".
Dans nombre de pays du continent, le système de santé reste fragile et l'accès aux services de soins limité, ont-ils déploré, exprimant leur préoccupation par la hausse de 40 pc des infections sexuellement transmises (hors VIH/Sida) depuis la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) tenue au Caire en 1994.
Face à ce constat, les ministres s'engagent à éliminer la mortalité maternelle et la mortalité néonatale notamment en assurant un accès universel aux soins prénatals et postnatals ainsi qu'aux services de planification familiale.
Ils ont également convenu d'appliquer des politiques en matière de fécondité qui tiennent compte du droit des individus de décider librement et en toute responsabilité du nombre et de l'espacement de la naissance de leurs enfants, et de veiller à ce que les femmes victimes de la violence aient un accès immédiat à des services psychosociaux et sanitaires appropriés.
Le document appelle aussi à mettre en place des politiques renforçant l'accès des immigrés à l'emploi et aux services sociaux de base, à faciliter la libre circulation des personnes afin de favoriser l'intégration régionale, à réduire les répercussions des migrations internationales et gérer l'immigration illégale.
La Déclaration met également l'accent sur la nécessité de promouvoir des politiques favorisant l'intégration et la réinsertion des immigrés de retour, et à adopter des lois appropriées à même de garantir et protéger les droits de l'Homme, la dignité et l'égalité en vue d'un développement économique et social durable dans tous les secteurs.
Les participants ont, en outre, appelé à réviser, amender ou abolir les réglementations ou pratiques ayant des effets discriminatoires sur les femmes et les filles, et à renforcer la participation des femmes, y compris les femmes en milieu rural, à une production à forte valeur ajoutée en leur donnant accès égal à la formation et à l'emploi décent.
Relevant l'importance de la collecte de données sur les personnes âgées et les personnes handicapées en vue de prendre en compte leurs besoins spécifiques, la conférence a recommandé d'effectuer des recensements nationaux réguliers et d'évaluer périodiquement les systèmes d'enregistrement des faits d'état civil.
Afin de promouvoir la coopération internationale dans le domaine de la population et du développement, les ministres ont plaidé pour le renforcement du dialogue, la coordination des politiques et la mobilisation des ressources.
Nombre de pays tels le Mali, le Tchad, le Bénin, la République démocratique du Congo (RDC) et l'Erythrée ont émis des réserves sur certaines dispositions de la Déclaration adoptée par consensus, estimant que ces dispositions sont "contraires à leurs valeurs éthiques et morales".
Le Maroc a participé à la conférence africaine sur la population et le développement avec une importante délégation présidée par le délégué interministériel aux Droits de l'Homme, Mahjoub El Hiba.
Placé sous le thème "Exploiter le dividende démographique: l'avenir que nous voulons pour l'Afrique", ce forum fait partie du processus de consolidation des positions de différentes régions à la lumière d'un examen majeur de la 1ère Conférence internationale sur la population et le développement tenue en Egypte en 1994.
04 oct. 2013
Source : MAP