lundi 25 novembre 2024 17:30

Le travail du HCR au Maroc sur la migration mixte

Un rapport publié récemment établit que les efforts du HCR au Maroc visant à protéger les réfugiés et à répondre à la migration mixte ont contribué à élargir l'espace de protection. Toutefois d'importants problèmes demeurent.

Ce rapport, publié par le Service du HCR pour l'élaboration et l'évaluation des politiques, a examiné l'impact du travail du HCR sur le bien-être des réfugiés et des demandeurs d'asile au Maroc.

Il a permis d'établir que des approches novatrices ont été mises en œuvre – en étroite coopération avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) – en matière de communication pour aider les communautés réfugiées, d'opportunités offrant une intégration locale dans le pays d'accueil et de soutien pour un retour librement consenti et dans la dignité.

Etant donnée la forte proportion de clandestins au sein des mouvements migratoires, il est difficile d'estimer le nombre de ressortissants étrangers vivant actuellement au Maroc sans statut juridique. Des sources gouvernementales et des chercheurs indépendants font état de quelque 10 000 immigrés d'origine sub-saharienne au minimum, qui seraient en situation irrégulière et qui pourraient se trouver sur le sol marocain. Seulement quelque 750 à 800 personnes, soit moins d'un pour cent au total, ont été reconnus comme réfugiés par le HCR.

Le Maroc a une longue tradition d'accueil de réfugiés et de migrants. Le pays a ratifié l'ensemble des principaux traités internationaux concernant les migrants, les réfugiés et les droits de l'homme, y compris la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et son Protocole de 1967.

Une loi réglementant l'entrée et le séjour des étrangers au Maroc a été adoptée en 2003. Elle contient d'importantes dispositions interdisant l'expulsion des réfugiés et des demandeurs d'asile. Elle permet par ailleurs des recours contre les arrêtés d'expulsion. Le pays ne dispose cependant pas d'un cadre législatif ou institutionnel dédié aux questions de réfugiés et de demandeurs d'asile.

Bloqués par l'absence d'un statut juridique reconnu ainsi que par des différences ethniques et linguistiques, les réfugiés, comme les migrants, ont du mal à établir des moyens d'existence durables au Maroc. Ces difficultés demeurent une préoccupation pour le HCR au Maroc.

Le rapport identifie la diaspora marocaine comme étant une source inexploitée de partenariat potentiel, car ses membres pourraient être incités à jouer un rôle dans la défense des droits humains pour les ressortissants étrangers au Maroc, y compris les réfugiés.

La collaboration renforcée avec l'équipe de pays des Nations Unies a augmenté la confiance des donateurs dans la coordination interinstitutions, conduisant à l'élaboration d'un cadre stratégique d'action conjointe sur la migration incluant des éléments sur la protection des réfugiés et relatif au Plan d'action du HCR en 10 points sur la protection des réfugiés et la migration mixte.

Le rapport établit également que, sans l'engagement et le soutien actifs de l'Etat hôte, les efforts du HCR seront inévitablement limités dans leur résultat et leur impact, alors que la responsabilité en matière de protection et de recherche de solutions durables pour les réfugiés revient ultimement aux Etats.

Il n'y a pas de solutions miracle au problème de la protection des réfugiés et la migration mixte au Maroc, et un engagement soutenu sera nécessaire pour tous afin de réaliser des progrès significatifs.

Le rapport du HCR conclut que des réponses efficaces au problème de la protection des réfugiés et la migration mixte au Maroc ne seront pas trouvées seulement au Maroc. Tous les intervenants clés, y compris les bureaux du HCR, ont particulièrement besoin de s'assurer de la mise en place de mécanismes efficaces en matière de coordination, d'information et des meilleures pratiques aux niveaux régional et inter-régional.

Source : UNHCR

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