jeudi 26 décembre 2024 04:27

Les associations des Marocains d'Espagne dénoncent la campagne policière anti-immigrés marocains en Catalogne

Plusieurs associations de la communauté Marocaine résidant en Espagne ont dénoncé "la campagne d'harcèlement" menée actuellement par la police catalane contre les immigrés marocains dans les différentes localités et villes de la région autonome de Catalogne au Nord est de l'Espagne.

Ces associations se sont élevées contre "les agissements disproportionnés" de la police catalane à l'encontre des membres de la communauté marocaine établie en Catalogne, dénonçant l'agression menée, la semaine dernière dans une localité Catalane, par des agents de la police régionale contre un jeune immigré marocain.

Des affrontements avaient opposé, mercredi dernier dans la ville d'El Vendrell dans la province catalane de Tarragone, une centaine d'immigrés marocains et des agents de la police régionale à la suite de l'arrestation d'un jeune marocain lors d'un contrôle de routine.

Réagissant à ces incidents, l'association des travailleurs immigrés Marocains en Espagne (ATIME), la plus importante association de défense des droits des immigrés marocains dans ce pays, a dénoncé "les campagnes d'identification" qui ciblent particulièrement les Marocains en Catalogne.

Selon le président d'ATIME, Kamal Rahmouni, "il est inconcevable que l'on définisse les cibles de ces campagnes sur la base de la couleur de leur peau ou de la langue".

Il a également indiqué que son association compte demander une intervention du ministre de l'Intérieur Catalan, Joan Saura pour mettre un terme à ces campagnes policières qui ciblent uniquement les immigrés marocains.

ATIME compte demander également au ministre Catalan de l'Intérieur d'ouvrir une enquête pour clarifier les circonstances de l'agression d'un immigré marocain par des agents de la police Catalane comme cela a été rapporté par les médias locaux.

Le président de l'Organisation non gouvernementale "Coopération et développement avec l'Afrique du Nord" (CODENAF-Catalogne), Oussama Saadoune, a de son côté fustigé les campagnes policières anti-immigrés marocains menées actuellement en Catalogne.

Il a également indiqué que l'ONG va se réunir avec le représentant du gouvernement central en Catalogne, Joan Rangel pour lui demander des explications sur ces campagnes qui ciblent particulièrement les immigrés marocains en Catalogne, la plus grande communauté d'immigrés dans cette région autonome du Nord est de l'Espagne, forte de près de 300.000 personnes.

Selon le vice-président de CODENAF-Catalogne, Abderrahim Belmahdi, la police catalane, plus connue sous le nom de Mossos d'Esquadra, mène depuis quelques semaines une vaste campagne dans les différentes villes et localités de la région sous "le prétexte de vérifier l'identité des immigrés" et a intensifié pour ce faire les points de contrôle.

"Il s'agit d'une campagne électorale avant terme, dont l'objectif est de récolter le plus grand nombre de voix, parmi la population anti-immigrés, lors des élections locales prévues en octobre prochain", a-t-il estimé.

Abondant dans le même sens, le vice-président de la Fédération des entités culturelles catalanes d'origine marocaine (Feccom), Abdeladhim Bakkali, a lui aussi dénoncé "les agissements" des forces de l'ordre à l'encontre de la communauté marocaine, affirmant que de telles actions ne font que conforter le climat de "la xénophobie et de la haine des étrangers".

Il s'est également opposé à l'utilisation de la question de l'immigration à des "fins purement électoralistes", dénonçant la position de certains partis politiques en Catalogne qui appellent à resserrer l'étau sur les immigrés.

Pour sa part, le président de l'association "Adib Biladi" à Tarragone, El Hassane Jeffali, a fait part du climat de mécontentement qui règne parmi la communauté marocaine de Tarragone à la suite de l'agression du jeune Marocain dans la ville d'El Vendrell.

M. Jeffali, qui a dénoncé "l'intervention violente" de la police catalane contre le jeune Marocain et sa famille, a appelé à mettre un terme à ce genre de "dépassements qui visent les Marocains de Tarragone et qui sont de nature à nuire à l'entente et la convivialité".

De son côté, le président de l'association culturelle Arabe d'El Vendrell, Mohamed Bachiri, a qualifié de "scandaleux" les agissements de la police Catalane, ajoutant que la situation se compliquera encore davantage en cas de poursuite de ce genre de comportements qui menacent la paix sociale.

Des représentants de la communauté marocaine de Tarragone ont tenu des réunions avec des responsables de la police catalane ainsi qu'avec des élus locaux pour demander de mettre un terme aux agissements "provocateurs" de la police contre les immigrés marocains.

Des affrontements ont opposé, mercredi dernier dans la ville Catalane d'El Vendrell, une centaine d'immigrés marocains aux forces de l'ordre, faisant plusieurs blessés dans les deux rangs.

Selon la police, les heurts ont commencé lorsque des agents de la police catalane ont procédé, lors d'un "contrôle de routine", à l'arrestation d'un immigré marocain, mais des représentants de la communauté marocaine établie en Catalogne ont affirmé à la MAP que les affrontements dans cette ville sont le résultat logique de la "politique de harcèlement" et de "persécution" dont font l'objet les immigrés africains, principalement les Marocains.

Trois immigrés marocains ont été interpellés à la suite de ses heurts qui ont fait cinq blessés dans les rangs de la police catalane et plusieurs autres parmi les immigrés marocains.

Dans leurs déclarations à la MAP, des représentants de la communauté marocaine résidant à Tarragone ont affirmé que l'arrestation de l'immigré marocain a été "la goutte qui a fait déborder le vase" d'une situation tendue entre immigrés et police.

Ils ont, en outre, fait savoir que la police catalane a intensifié, ces derniers temps, le contrôle d'immigrés qu'ils soient réguliers ou illégaux.

Il ne s'agit pas de la première fois que des affrontements éclatent entre immigrés et police Catalane. L'été dernier, des heurts ont eu lieu dans la même ville à la suite d'une intensification de la pression policière contre des vendeurs ambulants immigrés originaires principalement d'Afrique subsaharienne, connus communément sous l'appellation "Top Manta".

Quelque 300.000 Marocains sont installés dans la région autonome de Catalogne, soit le tiers de l'ensemble de la communauté marocaine résidant en Espagne.

Source : MAP

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