jeudi 28 novembre 2024 02:37

Près de 21 millions de personnes sont victimes du travail forcé dans le monde (étude)

Près de 21 millions de personnes sont victimes du travail forcé dans le monde, dont 5,5 millions ont moins de 18 ans et 4,5 millions sont victimes d'exploitation sexuelle, selon les estimations d'une étude de l'Organisation Internationale du Travail (OIT).

Le travail forcé, terme utilisé par la communauté internationale, désigne des situations dans lesquelles les personnes impliquées û femmes et hommes, filles et garçons û doivent travailler contre leur gré, contraints par leur recruteur ou leur employeur, par exemple en utilisant la violence ou la menace de violence, ou par des moyens plus subtils comme le surendettement, la confiscation des papiers d'identité ou des menaces de dénonciation aux services d'immigration.

Ces situations peuvent aussi relever de la traite d'êtres humains ou de pratiques comparables à l'esclavage, qui sont similaires même si elles ne sont pas identiques au sens juridique. Le droit international stipule que le fait d'exiger du travail forcé est un crime et doit être puni par des sanctions qui reflètent la gravité du délit.

Selon cette étude, sur ces 21 millions de personnes, 18,7 millions (90 pc) sont exploitées dans l'économie privée, par des individus ou des entreprises. Parmi elles, 4,5 millions (22 pc) sont victimes d'exploitation sexuelle et 14,2 millions (68 pc) sont victimes du travail forcé dans des activités économiques comme l'agriculture, la construction, le travail domestique ou la production manufacturée.

L'étude révèle aussi que 2,2 millions d'individus (10 pc) sont concernés par des formes de travail forcé imposées par l'Etat, par exemple en prison dans des conditions qui sont en violation aux normes de l'OIT, ou exercent des activités imposées par l'armée nationale ou par des forces armées rebelles.

Concernant l'âge des personnes concernées par le travail forcé : 5,5 millions (26 pc) ont moins de 18 ans. C'est dans la région qui comprend l'Europe centrale et du Sud-Est et la Communauté des Etats Indépendants ainsi qu'en Afrique que le taux de prévalence, c'est-à-dire le nombre de victimes pour 1.000 habitants est le plus élevé, avec respectivement 4,2 et 4 pour mille habitants. Il est plus faible dans les économies développées et l'Union européenne, avec 1,5 pour mille.

Cette prévalence relativement élevée dans la région qui comprend l'Europe centrale et du Sud-Est et la Communauté des Etats indépendants peut s'expliquer par le fait que la population est bien moins nombreuse qu'en Asie par exemple mais, parallèlement, les rapports faisant état de trafic de main-d'Âœuvre à des fins d'exploitation économique et sexuelle et de travail forcé imposé par l'Etat sont nombreux dans la région.

La région d'Asie-Pacifique représente le plus grand nombre de travailleurs forcés dans le monde û 11,7 millions (56 pc) de l'effectif global. Le deuxième contingent le plus nombreux se trouve en Afrique avec 3,7 millions (18 pc), suivie de l'Amérique latine avec 1,8 million de victimes (9 pc).

Les économies développées et l'Union européenne abritent 1,5 million de travailleurs forcés (7pc), tandis que les pays d'Europe centrale et du Sud-Est et de la CEI représentent 1,6 million de personnes (7pc). On estime à environ 600.000 (3pc) les victimes au Moyen-Orient.

Les statistiques donnent aussi une évaluation du nombre de personnes qui se trouvent piégées en travail forcé à la suite d'une migration.
On dénombre 9,1 millions de victimes (44 pc du total) qui se sont déplacées soit à l'intérieur de leur pays, soit au-delà des frontières. La majorité néanmoins, 11,8 millions (56 pc), est sujette au travail forcé sur leur lieu d'origine ou de résidence. Les mouvements transfrontaliers sont étroitement associés à l'exploitation sexuelle forcée.

A l'inverse, une majorité des travailleurs forcés dans d'autres activités, et presque tous ceux impliqués dans le travail forcé imposé par l'Etat, n'ont pas quitté leur région d'origine, indique le rapport, estimant que le déplacement peut être un important facteur de vulnérabilité pour certaines catégories de travailleurs, mais pas pour d'autres.

01 juin 2012

Source : MAP

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