Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et l'Association marocaine pour la recherche historique (AMRH) ont signé, mardi à Casablanca, une convention de partenariat portant notamment sur la création d'un musée dédié à l'histoire et la mémoire de l'immigration.
Signée par les secrétaires généraux du CCME, Abdellah Boussouf et de l'AMRH, Othmane Mansouri, en marge de la 20ème édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL), cette convention définie le cadre de collaboration entre les deux parties dans la perspective d'élaborer un modèle de mise en place de ce musée qui devra documenter les différents aspects des trajectoires migratoires marocaines.
A cette occasion, M. Boussouf a indiqué dans une déclaration à la MAP, que la signature de cette convention ne sera pas unique, la création d'un musée sur l'immigration imposant une approche participative qui inclue les immigrés eux même, les historiens, les anthropologues, les muséologues et toutes les autres parties concernées, relevant qu'en matière de financement, il s'agira de sceller des partenariats notamment avec l'Etat, le secteur privé et les acteurs associatifs opérant dans ce domaine.
Il a également tenu à préciser que la mémoire de l'immigration est un devoir commun que tout le monde est appelé à préserver. La recherche historique sur les questions migratoires marocaines demeure lacunaire et la création d'un musée est de nature à contribuer à la promotion et la valorisation d'une longue histoire nationale en matière d'immigration, a-t-il poursuivi.
La signature de cette convention est le prolongement d'un partenariat qui existait déjà entre l'AMRH et le CCME, a souligné de son côté, M. Mansouri dans une déclaration similaire, ajoutant qu'il s'agit d'intensifier cette collaboration dans le domaine de la recherche et de l'étude de l'histoire de l'immigration marocaine afin de consolider davantage les liens unissant les immigrés, notamment ceux de la 3ème et 4ème génération avec leur pays d'origine.
En effet, l'AMRH, qui regroupe quelque 200 historiens, œuvrera, en ce sens, à recueillir la documentation afférente aux questions de l'immigration dans les deux sens, le Maroc étant, en réalité, un pays d'accueil et de départ des immigrés, a-t-il fait savoir, notant que toute démarche de création d'un musée dédié à l'immigration devra engager tous les acteurs de la scène culturelle marocaine.
La cérémonie de signature s'est déroulée à l'issue d'une conférence sous le thème "Pour un musée dédié à la mémoire de la migration", animée par le professeur d'histoire, Ahmed Siraj, chargé de mission au CCME.
Lors de cette rencontre, à laquelle ont pris part, outre M. Mansouri, le muséologue Ahmed Ghazali, l'historien Kacem Achahboun, le président du Centre de la mémoire commune pour la démocratie et la paix, Abdeslam Boutaib et la professeur chercheur en histoire et patrimoine maritime du Maroc, Leila Maziane, l'accent a été principalement mis sur le manque de recherche sur l'histoire et la mémoire de l'immigration des marocains, aussi bien ceux installés au Maroc que ceux résidant à l'étranger.
Les intervenants à cette conférence ont, par ailleurs, estimé que le grand défi à relever au niveau de la création d'un musée de l'immigration sera d'honorer la mémoire commune des marocains de tous bords et de promouvoir cette diversité culturelle, mais également le capital culturel résultant du métissage identitaire né des trajectoires migratoires, notamment en Afrique.
Ils ont, à cet égard, souligné l'importance d'intensifier les recherches et les études en ce sens dans le but de consolider les liens entre les nouvelles générations d'immigrés et leur pays d'origine et transformer ces mouvements migratoires en une richesse culturelle et artistique pour tous les marocains d'ici et d'ailleurs.
18 févr. 2014
Source : MAP