samedi 30 novembre 2024 00:52

Un séminaire international sous le thème "les jeunes marocains résidant en Andalousie : les défis de la participation et l'intégration", a entamé ses travaux, mardi à Almeria (Andalousie), avec la participation d'experts marocains, espagnols et français.

Organisée au musée d'Almeria à l'initiative de la Fondation des trois cultures de la Méditerranée en collaboration avec le ministère chargé de la communauté résidant à l'étranger, la rencontre doit débattre, deux jours durant, de la participation et de l'intégration des jeunes marocains d'Andalousie, selon des perspectives politique, sociale, culturelle et éducative.

Au programme de cette rencontre figurent une série de tables-rondes visant à analyser différentes questions en relation avec la réalité des jeunes immigrés marocains établis en Andalousie, leur situation actuelle, l'intégration dans les centres scolaires, la vie associative de la jeunesse et les caractéristiques des migrants de la deuxième génération.

Une pléiade d'experts et de chercheurs auront ainsi l'occasion de débattre des politiques publiques mises en place au profit de cette catégorie de migrants, ainsi celles menées par les organisations sociales et d'analyser différentes expériences d'intégration élaborées dans d'autres pays, notamment en France.

Ce séminaire s'inscrit, selon ses initiateurs, dans le cadre du programme "le Maroc en Andalousie ", un cycle d'activités culturelles mis en place par la Fondation des trois cultures de la Méditerranée et le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger.

Inauguré en mai dernier, ce cycle culturel, qui doit se poursuivre tout au long de l'année en cours dans différentes villes de la région autonome d'Andalousie, s'articule de séminaires, de concerts de musique, de conférences, d'activités sportives et d'expositions d'artisanat.

Selon la présidente de la Fondation des trois cultures de la Méditerranée, Mme Elvira Saint-Gerons, le programme "Le Maroc en Andalousie" se fixe un double objectif : permettre aux ressortissants marocains vivant en Espagne de garder le contact avec leurs racines et offrir l'occasion au public espagnol de mieux connaître le Maroc, sa civilisation et sa culture.

Créée à Séville en 1998, la Fondation des trois cultures est un forum fondé sur les principes de paix, de tolérance et de dialogue, dont l'objectif principal est de promouvoir la rencontre entre les peuples et les cultures de la Méditerranée.

La Fondation, une initiative du gouvernement du Maroc et du gouvernement autonome de l'Andalousie, est l'un des organismes les plus actifs dans ce domaine dans l'espace euro-méditerranéen.

21/5/2011

Source : MAP

 

Les Marocains résidant en Espagne sont toujours au premier rang des travailleurs étrangers extracommunautaires affiliés, à fin mai dernier, à la sécurité sociale dans ce pays, apprend-on mardi de source officielle.

Le nombre des travailleurs marocains affiliés à la sécurité sociale s'est ainsi établi à 222.560 personnes, suivis des immigrés équatoriens avec 146.913 personnes, des Colombiens (102.280) et des Chinois (84.319), précise le ministère espagnol du Travail et de l'immigration dans un communiqué.

Selon la même source, le marché de l'emploi en Espagne a enregistré, à fin mai, la 3ème hausse mensuelle consécutive du nombre des travailleurs immigrés inscrits au régime de la sécurité sociale.

Le nombre d'affiliés étrangers à la sécurité sociale en Espagne s'est établi à 1.843.344 travailleurs en mai, en hausse de 2,1 pc par rapport au mois précédant.

Sur le total des affiliés étrangers à fin mai dernier, 690.503 sont originaires de l'Union européenne (UE), alors que 1.152.841 proviennent de pays extracommunautaires.

Les régions autonomes de Catalogne et de Madrid concentrent plus de 43 pc du nombre de travailleurs étrangers légaux établis en Espagne.

21/6/2011

Source : MAP

Le 24 juin prochain, le Conseil européen se réunira pour décider des nouvelles orientations de la politique de coopération en Méditerranée. Le vent de démocratie dans la région nord-africaine constitue l’occasion pour l’UE d’interroger sa politique d’immigration et d’asile. Or, dans un contexte européen marqué par les difficultés sociales et un regain populiste, les Etats membres réagissent de manière épidermique et irrationnelle à un éventuel impact sur leur territoire des changements dans leur voisinage. Les mesures envisagées jusqu’ici par les institutions européennes visent à perpétuer, voire renforcer, une politique d’asile fondée sur une externalisation de la solidarité.

Parmi les réponses considérées comme «immédiates» par le Conseil JAI réunissant les ministres de l’Intérieur les 11 et 12 avril, aucune n’engage l’UE sous une autre forme que financière. Insistant sur la distinction à maintenir entre réfugiés et migrants économiques, les Etats membres apportent une réponse unique: le renforcement de la frontière méditerranéenne. Trois jours après le début de l’insurrection en Libye, l’opération Hermès 2011 de Frontex se vit dotée d’un mandat de surveillance étendu dans le temps et dans l’espace, tandis que la Commissaire européenne aux affaires intérieures considérait prématuré d’organiser la solidarité car «aucun immigrant n’[était] encore arrivé de Libye» (Le Monde, 26 février). Les institutions européennes sont également appelées à négocier avec les gouvernements égyptiens et tunisiens actuels leur participation à des patrouilles conjointes en Méditerranée et la facilitation des réadmissions des personnes parties de leurs côtes. L’Italie a par ailleurs conclu un accord en ce sens avec le Conseil national de transition (CNT) libyen le 17 juin.

Saluant la protection offerte aux «personnes déplacées» par l’Egypte, la Tunisie, les ONG et organisations internationales, l’UE suggère de maintenir ces personnes sur la rive Sud. Il est en effet recommandé d’activer et étendre les «programmes de protection régionale» qui, avec l’aide technique et financière accrue de l’UE, permettront de garantir et contenir l’accueil dans l’espace nord-africain. La réinstallation dans l’UE des réfugiés sélectionnés n’est envisagée par le Conseil JAI que pour les réfugiés longue durée (protracted) et la proposition du HCR et du Parlement européen, dans sa résolution du 5 avril, d’activer la «protection temporaire» est tout simplement ignorée. Cet instrument, créé en 2001 pour permettre à l’UE de répondre rapidement et collectivement à des besoins massifs de protection comme ce fut le cas lors de la guerre en ex-Yougoslavie, est à peine envisagé dans la communication du 4 mai de la Commission européenne, dont en dépend l’initiative.

Trois mois après le déclenchement d’une guerre à laquelle participent les pays européens, l’UE n’a encore pris aucun engagement visant à partager le fardeau de ses voisins submergés. Plus encore, la stratégie à long terme envisagée par les institutions européennes prévoit notamment l’extension de la conditionnalité migratoire à la coopération et le renforcement des capacités des pays de la rive Sud à assurer la protection des personnes sur leur territoire.

L'UE doit s'impliquer «territorialement»

Par une telle politique, l’UE ne met pas seulement en danger la vie de milliers de personnes, mais également sa propre survie en tant qu’acteur politique et partenaire principal de l’Afrique du Nord. Il est urgent que l’UE envisage l’avènement de changements réels en Méditerranée et se départisse d’une politique basée sur une asymétrie fondamentale de pouvoir entre les deux rives. A l’heure actuelle, les Etats membres ne semblent pas avoir considéré l’éventualité de l’émergence de régimes réellement démocratiques susceptibles de refuser désormais la mise en œuvre de politiques impopulaires et déséquilibrées. Sans doute doit-on écouter avec attention les signes actuels annonçant une remise en cause des récentes réformes du droit de la mobilité en Tunisie ou au Maroc, ainsi que les attirances de ces mêmes pays pour de nouveaux partenaires, dans le Golfe ou les Amériques, afin de rompre le tropisme européen. A des scenarii moins heureux, tels que le maintien de régimes instables et incapables de contrôler leur territoire ou la poursuite de la guerre en Libye et ainsi la disparition d’un marché du travail considérable, l’UE n’est pas non plus préparée.

Les Etats membres ne pourront faire l’économie d’une véritable réflexion visant à réviser l’esprit et la forme de politiques d’immigration qui, d’inefficaces en termes de sécurité et inadaptées au développement des sociétés, pourraient se révéler de plus en plus préjudiciables aux intérêts européens.

Pour l’heure, l’UE se doit de s’impliquer «territorialement» en Méditerranée et de partager les conséquences des changements à ses frontières. La Commission européenne propose, dans sa communication du 24 mai, de procéder à la réinstallation, dans l’UE, du plus grand nombre possible de personnes en besoin de protection et d’adopter un programme conjoint à cette fin. Cette suggestion paraît bienvenue au regard du nombre de personnes ayant fui la Libye et ne pouvant rentrer dans leur pays ni rester en Tunisie, en Egypte ou au Niger où les tensions sont déjà fortes et constituent une menace pour leur stabilité. Des mesures à plus court terme devraient également être envisagées pour mettre fin à l’hécatombe en Méditerranée et démontrer une solidarité vis-à-vis des voisins nord-africains, tout en restaurant la solidarité intra-européenne.

L’UE pourrait user des instruments dont elle dispose: activer la protection temporaire pour accueillir rapidement les personnes en besoin de protection et les répartir entre les Etats membres ; assurer l’acheminement vers le territoire européen ; intégrer les moyens de Frontex à cette fin ; utiliser le nouveau Bureau européen d’appui en matière d’asile (BEA) pour accompagner les procédures en Europe. Ces événements sont l’occasion pour l’UE de montrer que la mise en place d’un Système d’Asile Européen Commun (SAEC) basé sur les plus hauts standards de protection d’ici 2012 ne s’accompagne pas d’une impossibilité d’atteindre le territoire européen.

L’avenir de l’Europe se joue aujourd’hui dans son voisinage méridional comme il se jouait hier dans son voisinage oriental lorsque l’Union fit le choix de la raison et de la solidarité pour assurer sa stabilité et son avenir.

Par Delphine Perrin, chercheure à l’Institut universitaire européen de Florence.

21/6/2011

Source : Libération.fr

 

Le député communiste du Rhône, André Gérin a publié lundi, sur son blog, un billet salé sur l'immigration, s'attirant ainsi les foudres du PCF.

André Gérin s'est laché ce lundi sur son blog. Dans une note expliquant pourquoi il n'apporterait pas son soutien à Jean-luc Mélenchon, candidat choisi lundi par les militants communistes pour les représenter en 2012, il a fortement critiqué la politique de la gauche en matière d'immigration.  

"La gauche a abandonné ces quartiers; elle a abandonné les classes populaires, sa jeunesse. C'est donc l'abandon de notre culture, de notre identité de nos racines de nos valeurs fondamentales", écrit le député. 

"Non, l'immigration n'est pas une chance pour la France. (...) Nous serions contraints d'accepter tous ceux qui viendraient dans notre maison France. Il faut refuser cette réalité et faire en sorte que l'on combatte les dérives communautaristes. Nicolas Sarkozy et l'UMP surfent sur ces réalités. Ils préfèrent favoriser la lutte ethnico-religieuse que la lutte des classes d'un même combat français et immigrés" a-t-il continué. 

Gérin n'exclut pas une candidature dissidente

Le dérapage n'a pas échappé aux responsables communistes, qui ont vivement réagi lundi soir par la voix du porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles: "Les déclarations d'André Gérin sur l'immigration sont indignes. Elles soulèvent le coeur. Par ses luttes et ses engagements, le Parti communiste français a toujours combattu de tels discours." Avant de conclure, "André Gérin s'est perdu". 

En réaction, le communiste a adressé ce mardi une lettre à Pierre Laurent, secrétaire national du PC. Rappelant qu'il a toujours combattu le Front National, il s'indigne de la réaction d'Olivier Dartignolles, et dit espérer "qu'enfin un débat s'ouvr[e] pour clarifier notre politique de classe au niveau national et international à propos de l'immigration." 

La direction du PCF a bien accusé réception du courrier mais n'envisagerait pas de sanctions contre l'ancien maire de Venissieux pour l'instant. 

Dans le fameux billet, le communiste dit ne pas exclure de "se présenter à nouveau la présidentielle pour mener une campagne sur les idées et les valeurs d'une gauche authentique". 

21/6/2011

Source : l’Express

Acteur associatif incontournable en matière d'accompagnement de migrants en France, la Cimade fait valoir son expérience du terrain pour faire des propositions en matière de politique d'immigration. Elle s'adresse aux partis politiques et candidats aux élections présidentielles de 2012, avec comme mot d'ordre : Inventer une politique d'hospitalité en France, une valeur que les débats actuels sur l'immigration occultent et tendent à faire disparaître de l'Hexagone.

 « Un véritable contre-projet, qui prend à rebours trente années de politique d’immigration », estime Jean-Baptiste François, journaliste au quotidien La Croix, analysant 40 recommandations publiées lundi 20 juin par la Cimade en matière de politique d'immigration en France. Le document est intitulé « Inventer une politique d'hospitalité », et il s'inscrit dans la devise de la Cimade selon laquelle « il n’y a pas d’étrangers sur cette terre ». Un slogan qui « prend l’exact contre-pied des lois d’inhospitalité actuellement en vigueur » en France, expliquent ses auteurs.

Une position intermédiaire

Ces derniers affirment s'être inspirés des expériences de terrain de la CIMADE (Comité Inter Mouvements Auprès Des Évacués) pour formuler leurs propositions, qu'ils estiment constructives. « Nous ne prônons pas la liberté de circulation et d’installation pour tous, tout de suite ; non, nous ne légitimons pas non plus la logique de contrôle des flux migratoires qui prévaut actuellement », déclarent-ils, deux positions antagonistes qui rendent le débat sur l'immigration « passionnel, inutile et sans issue ». Pour la Cimade, la liberté de circulation et d'installation pour tous est un idéal, mais qui ne peut être atteint qu'en procédant par étapes. Dans ce sens, l'association propose des mesures d'urgence, de moyen terme, et une vision à long terme, basé sur trois socles: la mobilité, l'hospitalité et la citoyenneté.

Maroc ne doit plus être le gendarme de l'Europe

Une grande partie des politiques d'immigration est définie aujourd'hui au niveau européen. L'orientation est sécuritaire et a donné lieu à l'image de la « Forteresse Europe ». Par conséquent, la Cimade adresse une première partie de ses recommandations aux leaders européens, à ceux qui façonnent et influencent la politique migratoire. Réformer les rapports avec les pays d'origine et de transit est le principal objectif formulé.

Le « chantage sur les pays d’origine » des migrants doit cesser, la Cimade préconise l'abolition des clauses de réadmission dans les accords entre l'UE et des pays comme le Maroc. Supprimer l'agence Frontex et réorienter son budget puis arrêter l'externalisation du contrôle des migrants en dehors des frontières européennes sont d'autres recommandations faites par la Cimade pour mettre la politique migratoire sur de nouvelles bases. Dans le cas du Maroc, cela revient à dire que le royaume ne doit plus être le « gendarme de l'Europe ».

Asile, mobilité internationale : respecter la dignité des personnes

En matière d'asile, l'association demande notamment à ce que l'interdiction de travailler pour les demandeurs d'asile soit levée. La Cimade appelle accueillir des demandeurs d’asile et des réfugiés de manière à respecter leur dignité et facilite leur insertion en France.

Assurer la dignité des migrants et demandeurs d'asile revient à créer une culture d'hospitalité en France, qui fait défaut aujourd'hui, selon la Cimade. Une législation de plus en plus contraignante en matière d'entrée sur le territoire, qui donne aux personnes en charge de plus en plus de pouvoir arbitraire sur le sort d'étrangers l'illustre. A court terme, la Cimade propose pour cela d'attribuer un visa de plein droit pour l’ensemble des membres de familles de Français ou d’étrangers installés en France. Cette automaticité existe aujourd’hui seulement pour les conjoints de Français et les conjoints de réfugiés. Sur un autre domaine, la politique de reconduite aux frontières est lourdement critiquée. La Cimade qui intervient dans les centres de rétention administrative à travers la France, juge dangereuse « la banalisation progressive de l’enfermement administratif des étrangers ». Cet enfermement doit rester exceptionnel, exige l'association.

Des propositions basées sur une éthique humaniste... et un souci d'efficacité

D'autres propositions méritent d'être citées, telles la suppression d'objectifs chiffrés de reconduites aux frontières, la dépénalisation du séjour irrégulier en France. Dans un contexte où le débat sur l'immigration en France est marqué surtout par une surenchère populiste entre la droite et l'extrême droite, les propositions de la Cimade viennent à point nommé. Elles ne sont toutefois pas uniquement basées sur des considérations humanistes.

« La lutte contre l’immigration irrégulière crée de la souffrance et coûte chere alors qu’elle ne fonctionne pas », explique Jérôme Martinez, secrétaire général de la Cimade. Selon lui, « il y a toujours entre 200 000 et 400 000 étrangers en situation irrégulière en France. Nous pensons qu’une politique d’hospitalité sera à la fois plus humaine, plus efficace et moins onéreuse. »

Frederic Schmachtel

21/6/2011

Source : Yabiladi

Un poids qui pèse depuis des années entre le Maroc et ses MRE, entre associations d’un côté et dialogue au ralenti depuis des années de l’autre. L’annonce de la nouvelle constitution est une raison importante pour la communauté à l’étranger de se faire entendre plus démocratiquement sur sa propre représentation dans l’histoire du Maroc. Une communauté de poids qui peut peser lourd et très lourd pour la suite, un bienfait pour une avancée globale de démocratie que chacun encourage à tous les étages.

Le temps permettra-t-il de répondre aux MRE disséminés ? Les moyens pour voter et la législation en ce sens seront-ils prêts à l’heure ? Toute une organisation qui devra répondre dans une certaine urgence. 

Un peu plus de 12 millions d’inscrits sur les listes au Maroc. Il resterait 10% de votants potentiels MRE selon les chiffres incertains, certainement plus éventuellement. Un groupe, donc, qui véhicule politiquement un poids lourd, s’il passe le nouveau port de Tanger Med cette année.

5 millions de MRE… Combien vont voter pour la Constitution et quid des législatives ?

Pour le référendum, des bureaux devront être ouverts au sein des consulats mais seront-ils suffisants ? La participation politique des MRE est encore en débat. Le CCME se prépare à donner un avis consultatif sur la question.  Ils sont, à peu près, cinq millions et ils seront, eux aussi, impliqués dans les changements constitutionnels profonds que connaîtra le Maroc. Bien sûr, il faut compter outre les 3,78 millions dûment inscrits sur les listes des consulats, les jeunes de moins de 16 ans et les clandestins, mais, c’est un fait, ces Marocains qui représentent plus de 10% de la population sont également concernés. Comment vont-ils voter au référendum?

Et qu’en sera-t-il des prochaines élections législatives ? Si la réponse à la première question coule de source, la seconde est plutôt problématique. Il faut d’abord préciser, observe Driss Ajbali, membre du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), que «dans la masse migratoire, tout le monde n’est pas potentiellement votant dont par exemple les mineurs, les non-inscrits, les désintéressés, les doubles ou triples nationaux. Ce n’est pas un corps électoral homogène».

Une fois ce point clarifié, le même responsable explique: «Pour le référendum, comme ce fut le cas par le passé, tous les Marocains du monde pourront voter grâce, à ma connaissance, au dispositif qui sera mis en place dans les consulats et les ambassades».

Le référendum, ajoute-t-il, est «un scrutin exceptionnel et ne pose pas de conditions particulières si ce n’est d’être Marocain, en âge de voter et d’être inscrit sur les listes électorales». En conséquence, «les Marocains établis à l’étranger qui remplissent ces conditions ou qui viennent de s’inscrire lors de la dernière campagne du 7 au 20 mai pourront donc voter. Il n’y a pas nécessairement de logistique particulière si ce n’est celle qui sera mise en place dans les chancelleries marocaines dans les différents pays de résidence». Les choses ne sont pas aussi simples, estime, toutefois, Saïd Ida Hassan, ancien directeur de bureau de la MAP à Madrid, et président de l’Instance des Marocains de l’étranger pour la réforme constitutionnelle. Il cite le cas de l’Espagne qui ne compte que dix consulats pour une population émigrée de près de 900 000 personnes pour illustrer la difficulté de l’opération. Aussi propose-t-il, «nous en tant qu’instance des Marocains expatriés, nous allons militer pour que des bureaux de vote itinérants soient mis en place». 

Il faut attendre la Constitution pour y voir un peu plus clair

Concrètement, cette instance appelle à l’installation des bureaux de vote dans les locaux des différentes associations de MRE. Pour l’heure, le ministère de l’intérieur a bien mis en place une procédure spécifique pour faciliter l’inscription des MRE sur les listes électorales. Selon une source du ministère de l’intérieur, les MRE ont été invités à déposer leurs demandes d’inscription dans différents consulats, ces demandes ont été transmises par le ministère des affaires étrangères à celui de l’intérieur et les services de ce dernier se sont chargés de les répartir entre les différentes communes selon la demande de chaque inscrit. Pour l’opération de vote, la carte d’immatriculation au consulat fera office de carte d’électeur. Ceci pour le vote référendaire du début juillet prochain. Pour les élections législatives, la question n’a pas encore été tranchée. Ce sera en effet au futur texte de la Constitution de définir les modalités de représentation des MRE dans les instances législatives. Ainsi, explique M. Ajbali, «il faudra d’abord attendre de savoir ce que dira, sur ce sujet, la nouvelle Constitution. Si la question de la participation politique ne pose pas véritablement de problème, la question de la représentation, dans l’une ou l’autre Chambre ou dans les deux reste une question technique délicate, et, en l’occurrence, la technique en la matière peut être très politique». Une fois cette question réglée, se pose, ensuite, celle du découpage électoral. Pour ce responsable du CCME, «on peut prendre, par exemple, l’ampleur de la dispersion de l’immigration marocaine avec certes une concentration en Europe (85%) mais aussi un éclatement sur tous les continents. Cette configuration peut poser un problème de découpage et par là un véritable problème d’égalité des citoyens face à ce travail de ciseaux». Mais, ajoute-t-il, cette question, «ce n’est pas la Constitution qui la règle, c’est le code électoral. Et celui-ci est défini par une loi après concertation avec les partis politiques». 

 La question de représentativité des MRE n’ayant pas encore été tranchée, une partie de la classe politique estime néanmoins que l’idéal serait que cette communauté soit représentée au sein de la deuxième Chambre. L’instance que préside Saïd Ida Hassan, qui vient de présenter dernièrement un mémorandum de réforme à la commission chargée de la révision de la Constitution, n’est pas de cet avis. Bien plus, affirme Ida Hassan, «confiner les MRE dans la deuxième Chambre serait une spoliation de leur droit constitutionnel en tant que citoyens marocains qui ont le droit d’être représentés dans les instances de l’Etat, comme le Conseil économique et sociale, la Haca, etc, et pas uniquement au Parlement avec ses deux Chambres». De là à concrétiser ces revendications,  il y a tout un chemin à parcourir. A commencer par définir les circonscriptions électorales. Sur ce point, note M. Ida Hassan, c’est une question purement technique à laquelle seul l’Intérieur peut répondre.

A en croire les responsables du CCME, c’est une problématique bien plus profonde. Ainsi, et aux dires de Driss Ajbali, «le CCME mène une réflexion interne au sein d’un groupe de travail dédié à cette question et depuis trois ans. L’objectif est d’élaborer un avis consultatif qui sera soumis à qui de droit. Cette question, pour nous, est tellement sérieuse qu’on souhaite la traiter avec la hauteur de vue qui lui sied et un raisonnement rigoureux loin de la démagogie et des slogans». En définitive, la question de la participation politique des MRE reste une des questions majeures pour notre pays. 

Tahar Abou El Farah.

21/6/2011

Source : La Vie éco

Le Franco-Marocain Mohamed Moussaoui a été reconduit à la tête du Conseil français du culte musulman. Le professeur universitaire de mathématiques a en effet été reconduit, dans ses fonctions à la tête du CF CM pour un deuxième mandat…Suite

Partant d'une étude comparative sur la place accordée à l'immigration et aux communautés expatriées dans les constitutions des pays d'origine, Driss El Yazami, président du CCME a indiqué que le nouveau projet de Constitution a l'exclusivité d’être le seul au monde qui consacrer autant d'articles à l'immigration...Suite

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