samedi 30 novembre 2024 17:46

La ville de Saguenay, Canada, a monté un comité tripartite avant hier, mardi 27 septembre, pour favoriser l’arrivée d’immigrants dans la ville et tout faire pour les garder rapporte le Quotidien.

Pour les attirer, il sera question de leur offrir des conditions idéales en leur trouvant un emploi afin qu’ils puissent s’intégrer facilement à la communauté de Saguenay. Ce comité tend faire face au déficit démographique qui touche la ville et assurer la relève en matière d’emploi car la région connait aujourd’hui une pénurie de main-d’œuvre spécialisée qu’il faut vite résorber pour assurer sa pérennité économique selon le Président de la Chambre de commerce de Saguenay, Eric Dufour.

28/9/2011

Source ; Yabilad

Quotas migratoires, droit de vote des étrangers aux élections locales, régularisations au cas par cas... Ce que proposent les différents candidats

En partenariat avec Terra Nova, Le Nouvel Observateur accompagne le débat d'idées entre les candidats à la primaire socialiste. Comparez les propositions de Martine Aubry, Jean-Michel Baylet, François Hollande, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Manuel Valls sur toutes les thématiques d'actualité: emploi, sécurité, éducation, culture, écologie, fiscalité, international...

LEURS IDEES SUR L'IMMIGRATION

A l’unisson du Parti socialiste, les candidats à la primaire critiquent l’utilisation polémique de l’immigration par Nicolas Sarkozy et les résultats calamiteux de sa politique migratoire. Ils souhaitent au contraire concilier humanisme et pragmatisme.

Régularisations et reconduites à la frontière

Les candidats appellent à cesser la politique de reconduites systématiques à la frontière, politique du chiffre menée par la droite depuis 2007. Jean-Michel Baylet veut ainsi interdire tout objectif chiffré "de performance publique" en matière de lutte contre l’immigration clandestine.

Dans la lignée du PS, Martine Aubry, François Hollande, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Manuel Valls veulent établir une liste de critères transparents pour régulariser les sans-papiers présents sur le territoire "au cas par cas".

Ces critères seraient notamment le fait d’avoir un travail, des enfants scolarisés ou de payer des impôts. François Hollande et Arnaud Montebourg insistent sur la nécessité pour le migrant de démontrer son intégration sur le territoire, notamment par l’apprentissage de la langue.

Le président de Saône-et-Loire met aussi l’accent sur d’autres "conditions individualisées d’intégration" comme les conditions de logement et de vie, les délais du futur regroupement familial et le respect des lois. Le candidat souhaite également donner la possibilité aux employeurs de demander la régularisation de leurs travailleurs sans papiers pour leur permettre de cotiser aux régimes sociaux.

Les personnes qui ne rempliraient pas ces critères doivent être reconduites à la frontière, dans le respect de leurs droits et de la dignité humaine. Manuel Valls l’affirme : "Avec moi, il y aura des régularisations mais aussi des reconduites à la frontière".

Jean-Michel Baylet insiste particulièrement de son côté sur un renforcement des droits pour les migrants. Il souhaite allonger à huit jours le délai de contestation des arrêtés de reconduites à la frontière et développer les alternatives aux centres de rétentions administratifs. Le candidat prône aussi la suppression du délit d’aide au séjour illégal.

Développer l'immigration de travail

Les candidats à la primaire estiment que la France a besoin d’une immigration légale. Ils veulent développer l’immigration de travail, en fonction des besoins du marché de l’emploi et des secteurs qui peinent à recruter. Autre priorité : encourager la venue des étudiants.

Pour ce faire, François Hollande et Manuel Valls, en accord avec le PS, proposent que le Parlement dresse un bilan concerté de la politique migratoire et fixe les orientations futures. Le maire d’Evry met en avant la proposition socialiste pour que ce bilan soit triennal. Le député de Corrèze souhaite que le Parlement se prononce chaque année sur le nombre d’étudiants et de travailleurs que la France est prête à accueillir.

Ségolène Royal oppose quant à elle "l’immigration choisie" de Nicolas Sarkozy à une "immigration partagée" en fonction des métiers en tension. Elle propose de simplifier les procédures de recrutement au niveau local pour s’adapter aux besoins des entreprises en temps réel.

Manuel Valls pour des quotas migratoires

Manuel Valls se démarque des autres candidats et compte mettre en place des quotas migratoires. Ils concerneront "prioritairement" les pays "qui ont des relations historiques, économiques et politiques avec la France".

Ces quotas seront proposés par un organisme réunissant partenaires sociaux, administrations, représentants des pays partenaires, associations et organismes travaillant en direction des immigrés et associations de défense des droits de l’homme. Chaque pays disposera d’un nombre déterminé d’entrées et de droits au séjour. Ce dispositif s’accompagnera d’une politique d’intégration et d’accueil des migrants renforcée.

Titres de séjours progressifs

Martine Aubry, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Manuel Valls veulent, comme le PS, réformer le système des titres de séjour. Ils estiment que leur renouvellement annuel ne permet pas de politique d’intégration efficace.

La maire de Lille met en avant la proposition socialiste d’instaurer des titres de séjours progressifs, "d’un an, deux ans, cinq ans, au fur à mesure que les migrants s’intègrent".

Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Manuel Valls veulent de leur côté permettre aux travailleurs qui immigrent de faire des allers-retours entre la France et leur pays d’origine. La présidente de Poitou-Charentes veut créer "un droit sécurisé à l’aller-retour" qui passe par l’instauration de visas permanents. Une idée partagée par Arnaud Montebourg qui précise que ces visas seront pour une durée limitée. Manuel Valls propose de son côté d’introduire un titre périodique, valable cinq ans et renouvelable, pour les migrants qui ne souhaitent pas forcément s’installer sur le territoire mais effectuent de nombreux allers-retours avec leur pays d’origine.

A côté, le maire d’Evry souhaite également mettre en place un titre de séjour valable 10 ans et renouvelable automatiquement. Il sera délivré dès l’arrivée en France avec une autorisation de travail et doit conduire à la naturalisation.

En ce qui concerne les étudiants, Manuel Valls propose d’instaurer un titre de séjour valable cinq ans mais non renouvelable avec une autorisation de travail. Avec Martine Aubry, François Hollande et le projet socialiste, le candidat insiste également sur le caractère intangible du droit d’asile.

Abandon de la polygamie et apprentissage du français

Dans la lignée du PS, les candidats veulent favoriser l’intégration des migrants sur le territoire national. Pour ce faire, Martine Aubry insiste sur la nécessité qu’ils abandonnent aux frontières ce qui est contraire au droit français, comme la polygamie. Avec Arnaud Montebourg et Manuel Valls, elle souhaite que l’Etat les accompagne dans ce processus d’intégration, notamment sur l’apprentissage du français.

Dans le cadre de sa politique de quotas migratoires, le maire d’Evry souhaite de son côté que les candidats aient une préparation à l’immigration durant un trimestre avant leur arrivée Il s’agira d’une formation linguistique, d’informations sur le pays et d’une pré-formation professionnelle.

Avec Arnaud Montebourg, le candidat met aussi en avant la proposition socialiste d’instaurer un "contrat d’accueil et d’intégration". Il explicitera les droits et devoirs des migrants avec un effort marqué porté sur l’apprentissage de la langue.

Le maire d’Evry rappelle également qu’il souhaite privilégier la naturalisation, plutôt que les statuts transitoires. Les titres de séjour valables 10 ans doivent ainsi conduire à la naturalisation et seront délivrés en contrepartie de certaines conditions comme l’apprentissage des valeurs de la République. Pour une politique d’intégration efficace, Manuel Valls insiste particulièrement sur le rôle d’un service civique cadre obligatoire de six à neuf mois pour les 16-25 ans. Les autres candidats évoquent la mise en place d’un tel dispositif pur la jeunesse mais sur la base du volontariat.

François Hollande veut de son côté simplifier l’accès à la nationalité pour les étrangers présents depuis longtemps sur le territoire et propose une cérémonie solennelle au moment de l’entrée dans la citoyenneté.

Droit de vote des étrangers

Tous les candidats aux primaires militent pour accorder le droit de votes aux élections locales aux étrangers. Manuel Valls précise que seules les personnes présentes depuis 10 ans sur le territoire seraient concernées.

Lutte contre l’immigration illégale

A côté d’une immigration légale, les candidats entendent lutter contre les arrivées illégales. Dans la lignée du PS, Manuel Valls veut sanctionner plus sévèrement "les patrons voyous" et intensifier la lutte contre les filières clandestines. Martine Aubry affirme explicitement vouloir augmenter les moyens financiers pour démanteler ces réseaux.

Ségolène Royal justifie sa lutte contre l’immigration illégale car elle pèserait un peu plus sinon "sur les conditions de travail et de vie les gens les plus défavorisés". Elle entend notamment subordonner les avantages fiscaux dans les secteurs qui emploient beaucoup de salariés en situation irrégulière (restauration, BTP, …) à un engagement de moralisation des pratiques et de lutte contre le dumping social.

Coopération européenne et internationale

En accord avec le PS, les candidats insistent sur la nécessité que la politique migratoire française s’inscrive dans un cadre communautaire et en partenariat avec les pays d’émigration.

Manuel Valls veut réformer le fonctionnement de Frontex, l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres, en renforçant son contrôle politique et en s’assurant qu’elle respecte bien les droits de l’Homme. Il milité également pour une politique communautaire sur les Roms. Le maire d’Evry propose aussi d’organiser des conférences régionales annuelles entre l’Europe et les pays méditerranéens et africains pour négocier les quotas migratoires et les contenus des politiques d’immigration.

Jean-Michel Baylet va plus loin dans la coopération européenne et prône la mise en place d’une politique d’immigration européenne. Il souhaite créer un Office en charge de l’immigration qui devra faire appliquer cette politique au niveau de chaque Etat. Il compte aussi renforcer la coopération policière et douanière et harmoniser la gestion des services de rétention administrative des immigrés clandestins.

28/9/2011

Source : Le Nouvel Observateur - Terra Nova

La part consacrée à l'asile dans le budget 2012 consacré à l'immigration et l'asile est en augmentation de 27% pour "tenir compte du niveau élevé des besoins d’hébergement des demandeurs d’asile", a précisé mercredi le ministère de l'Intérieur.

Au total, la mission immigration, asile et intégration voit ses crédits augmenter de 14,1% pour 2012, pour atteindre 632 millions d'euros, dont 376 millions d'euros pour l'asile contre 296 millions en 2011, selon les éléments fournis par le ministère.

Le projet de loi de finance (PLF) comporte des dispositions fiscales visant à modifier le régime de certaines taxes sur les titres de séjour délivrés aux étrangers pour contribuer à la maîtrise des flux migratoires et à la politique d’intégration, note-t-on de même source.

Il s'agit notamment de "supprimer le régime fiscal favorable dont bénéficiaient jusqu’à présent l’immigration professionnelle, de majorer le montant du droit de visa de régularisation de 220 euros à 340 euros, pour renforcer son caractère pédagogique".

28/9/2011

Source : Le Figaro/AFP

Dans ce qui constitue le plus vaste coup de filet jamais réalisé aux Etats-Unis, les autorités américaines ont arrêté 2 901 personnes sans papiers ayant des antécédents judiciaires, a annoncé, mercredi 28 septembre, l'administration des douanes et de l'immigration (ICE).

L'opération "Vérification" ("Cross Check") s'est déroulée dans les cinquante Etats américains ainsi que dans des territoires d'outre-mer au cours d'une semaine, selon la même source.

Parmi les quelque 2 900 personnes arrêtées, 1 282 étaient sous le coup de nombreuses condamnations et plus de 1 600 avaient purgé des peines dans le passé pour des délits tels que attaque à main armée, tentative d'assassinat, séquestration ou trafic de drogue, précise dans un communiqué l'ICE. Un total de 681 immigrés clandestins avaient été expulsés du pays à la suite d'une condamnation, mais étaient revenus sur le sol américain, ajoute l'ICE.

ARRÊTÉS POUR DES DÉLITS MINEURS

"Depuis des années, il y a beaucoup plus de personnes clandestines que celles que peut expulser l'ICE", a déclaré son directeur, M. Morton. "Ce que nous avons fait depuis que nous sommes arrivés au pouvoir (sous la présidence d'Obama) c'est de mettre en place un agenda de priorités", a-t-il souligné. "Notre point de vue est que le mieux est de commencer par les criminels." "Nous avons aussi expulsé des personnes qui n'ont pas d'antécédents", a-t-il cependant reconnu.

Les organisations de défense des droits civils accusent l'ICE et d'autres agences de profiter de l'arrestation d'immigrés sans papiers pour des délits mineurs, comme boire de l'alcool en public, pour les expulser.

L'ICE a déjà réalisé des opérations telles que celle annoncée mercredi, mais cette dernière est la première à avoir été menée de manière simultanée dans tout le pays au cours de la semaine du 17 au 23 septembre. Plus de 1 900 agents y ont participé, selon l'ICE.

"Le résultat de cette opération ciblée des forces de l'ordre souligne l'engagement continu de l'ICE et l'accent mis sur l'arrestation et l'expulsion d'étrangers condamnés pour des crimes et de ceux qui jouent avec notre système d'immigration", a indiqué John Morton.

RECORDS D'EXPULSIONS

Sous la présidence de Barack Obama, le gouvernement américain s'est concentré sur l'arrestation de sans-papiers ayant des antécédents judiciaires, estimant qu'ils constituaient un danger pour la société.

Au total, après deux ans et demi de mandat, plus de un million de clandestins ont fait les frais de cette politique. A ce rythme, le gouvernement Obama dépassera le nombre de déportations réalisées par l'administration de George W. Bush en deux mandats, entre 2001 et 2008.

Durant l'élection présidentielle de 2008, 67 % des Hispaniques américains – la population la plus favorable à une réforme des lois régissant l'immigration – avaient voté pour M. Obama. Mais le président démocrate a échoué par deux fois à faire accepter une réforme majeure par le Congrès, dès sa première année de mandat et en 2010, avant que l'opposition républicaine ne prenne le contrôle de la Chambre des représentants.

La réforme du Dream Act (Development, Relief and Education for Alien Minors, "développement, assistance et enseignement pour mineurs étrangers") voulue par les démocrates doit permettre d'aider quelque deux millions de jeunes clandestins à acquérir la citoyenneté en étudiant à l'université américaine ou en servant dans l'armée.

28/9/2011

Source : Le Monde/AFP

Six migrants originaires d’Egypte et de Tunisie sont morts, mercredi 28 septembre, dans l’incendie du squat qu’ils occupaient illégalement, à Pantin (Seine-Saint-Denis).

Leur route aurait pu les mener dans de nombreux endroits. Mais c’est finalement au bout d’une impasse étroite d’une commune de la petite couronne parisienne qu’elle s'est arrêtée. Dans un immeuble désaffecté voué à la démolition qui avait pour improbables et prestigieux voisins des ateliers de la marque de luxe Hermès.

D’après le ministre de l’intérieur Claude Guéant, qui s’est très vite rendu sur place, l’origine du sinistre est liée à une bougie "mal éteinte" tombée par terre. Le feu se serait déclenché vers 6 heures du matin et les pompiers l’auraient maîtrisé vers 7 h 15. "Les victimes sont décédées par asphyxie ou carbonisées, et quatre personnes ont été très légèrement blessées", selon la procureure de la république de Bobigny, Sylvie Moisson. Ces migrants étaient "probablement" sans-papiers, a-t-elle précisé.

PÉNURIE DE PLACES D'HÉBERGEMENTS D'URGENCE

M. Guéant a lié ce sinistre "à une réalité tragique (…) de l'immigration clandestine". Le ministre a dénoncé "des filières criminelles, qui rançonnent les candidats à l'immigration" puis "les laissent face à une vie d'errance et de malheur". Déclaration dont s’est notamment offusqué le président socialiste du Conseil général de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone, aussi présent sur place, voyant plutôt dans l’accident "un nouveau drame lié au manque de places en hébergement d'urgence".

Selon plusieurs témoignages, nombre de ceux qui occupaient le squat étaient en effet des migrants venus clandestinement en France après les révolutions arabes. Vivant dans l’Hexagone depuis quelques mois seulement, souvent sans relais familiaux, ils auraient dû pouvoir accéder à des hébergements temporaires. En théorie, la loi oblige l’Etat à accueillir toute personne en situation de détresse médicale ou sociale, même si celle-ci est en situation irrégulière.

Mais aujourd’hui, faute de financement, les places dites "d’urgence" manquent, particulièrement en Ile-de-France. Les hommes jeunes et célibataires, comme l’étaient la plupart de ces migrants, en sont les premières victimes. Face à la pénurie, priorité est donnée aux familles avec enfants. C’est pour cette raison que beaucoup des jeunes Tunisiens débarqués en France dans la foulée de la chute du régime de Ben Ali, au mois de janvier, se sont retrouvés à dormir dehors.

ÉCHEC DE "L'AIDE AU RETOUR"

Le squat où certains d’entre eux sont morts, ce mercredi, se situait à quelques encablures de la Porte de la Villette. Là où, dans un square situé au pied du périphérique, un grand nombre avaient trouvé refuge ces derniers mois. Des dispositifs "d’aide au retour" ont bien été proposés par l’Office français d’immigration et d’intégration (OFII) avec l’appui d’associations comme France Terre d’Asile. Mais les 400 euros proposés en échange d’un rapatriement n’a pas convaincu beaucoup de migrants, le prix du passage clandestin vers l’Europe pouvant aller jusqu’à 1 200 euros.

La particularité du drame de Pantin est aussi d’avoir eu lieu dans un quartier que beaucoup d’agents immobiliers de la ville considéraient comme leur "triangle d’or". Proche d’un canal bucolique, bien desservi par le métro et le RER, le foncier peut y atteindre les 5 800 euros le m2. Ces dernières années, la commune y avait d’ailleurs accueilli un nombre croissant de ménages "bourgeois-bohèmes" éjectés de la capitale par la flambée des prix de l’immobilier, ainsi qu’un certain nombre de sièges d’entreprises.

28/9/2011, Elise Vincent

Source ; Le Monde

Les groupes parlementaires du National se sont montrés intransigeants sur le dossier de l'asile et de l'immigration mercredi, avant le vote sur 10 propositions.

Les fronts demeurent en matière d’asile et d’immigration. Tous les groupes parlementaires l’ont montré mercredi à l’occasion d’une session extraordinaire du Conseil national lors de laquelle ils sont appelés à voter sur des dizaines de propositions.

L’UDC, qui multiplie les interventions sur le sujet, a répété ses critiques de la politique actuelle du Conseil fédéral, appelant à dénoncer les accords de Schengen et Dublin, ainsi que la libre circulation des personnes. «On ne peut plus renvoyer de requérants d’asile en Grèce, et l’Italie ruse pour échapper à ses responsabilités que lui confère l’accord de Dublin, qui ne fonctionne plus», a dit Hans Fehr (UDC/ ZH).

Ces deux accords signés avec l’Union européenne ont augmenté les charges administratives sans apporter les bénéfices escomptés, a- t-il ajouté. Selon lui, la Suisse doit prendre en charge son propre destin tant en matière d’asile que de politique des étrangers pour répondre aux besoins de son économie.

Et l’UDC de mettre le doigt sur les admissions provisoires, trop nombreuses, qui représentent 60% des demandes d’asile. Or une personne en situation provisoire devient généralement un résidant éternel, ce qui n’était pas du tout le but.

Importance économique

Les groupes PLR, PDC/PEV/PVL et PBD ont pour leur part insisté sur l’importance que revêtent les travailleurs étrangers pour la bonne santé de l’économie suisse. Et Hugues Hiltpold (PLR/GE) de prendre un peu de recul, quand la Suisse était si pauvre, au XIXe siècle. Ses habitants émigraient dans le nouveau monde. Depuis, la Suisse a profité de la globalisation du commerce et des accords bilatéraux.

Or aujourd’hui, les attaques de l’UDC contre la libre circulation et les accords bilatéraux menacent toute son économie. «Une attitude irresponsable qui risque d’obliger nos jeunes à émigrer à nouveau et devenir des mercenaires», a déclaré le Genevois.

Urs Hany (PDC/ZH) voit lui la solution aux problèmes d’immigration dans un renforcement de la collaboration internationale. Hans Grunder (PBD/BE) va dans le même sens: trouver des solutions au lieu de faire porter le chapeau aux étrangers.

La marge de manoeuvre est réduite, a admis M. Grunder. Selon lui, on doit limiter le regroupement familial au minimum de ce qu’exige le droit international. La Suisse est encore trop généreuse avec ceux qui n’ont pas de travail, a-t-il affirmé.

Electoralisme

La plupart des propositions sur lesquelles le National devra voter proviennent des partis bourgeois, pourtant à l’origine des lois en vigueur, a relevé Antonio Hodgers (Verts/GE). Revenir régulièrement sur ses propres propositions est un sacré aveu d’échec, a-t-il renchéri. «Mais à l’approche des élections, peut- être que l’objectif est ailleurs», a-t-il lancé.

Et M. Hodgers de dénoncer l’hypocrisie dans le traitement de l’immigration extra-européenne. «On a besoin de cette main d’oeuvre mais on fait comme si elle n’existait pas». Une politique de l’autruche qui conduit à une multiplication des sans-papiers, selon l’écologiste.

Une fois que les migrants sont là, plutôt que de dépenser beaucoup d’énergie à vouloir les chasser, il serait préférable, de l’avis des Verts, de chercher à bien les intégrer. «Mais comment prétendre à une bonne intégration si on empêche à un immigré de vivre avec sa femme et ses enfants?», a-t-il dit.

Craintes infondées

Allant dans le même sens, Ada Marra (PS/VD) a relativisé les craintes d’une invasion d’Africains du Nord consécutive aux printemps arabes, objet d’un premier débat avant l’été. «On les cherche encore dans nos rues», a ironisé la socialiste.

Sur 1,7 million d’étrangers en Suisse, seuls 40’000 émargent au secteur de l’asile, un nombre stable depuis de nombreuses années, a ajouté Ada Marra. A voir la plupart des interventions ce matin, on fait une montagne de cette immigration au lieu de parler de tout ce qu’elle apporte à l’économie, a-t-elle ajouté en précisant que 67% des étrangers sont porteurs d’un diplôme d’une haute école.

28/9/2011

Source : Le Matin.ch

Le livre d'Hervé Algalarrondo, journaliste au « Nouvel Observateur», jette un pavé dans la mare. Selon lui, les adeptes de la «préférence immigrée» défendent très mal la cause des immigrés…Suite

La future politique migratoire de Nicolas Sarkozy, s’il est réélu, risque d’être pire que celle de son premier mandat. En effet, l’aile droite de l’UMP, la Droite populaire, a accouché de 12 propositions que le candidat sortant pourrait inclure dans son programme. Elle propose notamment de « renforcer les contrôles face à l’immigration » et durcir les conditions d’octroi de la nationalité française.

Dans ses « 12 propositions pour 2012» destinées au candidat Sarkozy, la Droite populaire, un collectif d’une quarantaine de députés dirigé par Thierry Mariani ministre des Transports, propose de durcir la politique d’immigration. Cette aile droite de l’UMP conseille au président sortant de « renforcer les contrôles face à l’immigration… » et de « lutter contre le communautarisme ».

Ces deux mesures phares devront se traduire par la limitation de « l'assistance au strict minimum vital » pour les sans-papiers et par la limitation de leur durée d’accueil en hébergement de stabilisation. Quant à l’acquisition de la nationalité française, ces députés proposent d’« instaurer un droit de la volonté pour l'acquisition de la nationalité française à 18 ans » et mettre « fin à son automaticité ».

La Droite populaire pense qu’il faut « limiter strictement le regroupement familial », refonder le droit d’asile tout en attribuant la carte de résident qu’aux « seuls demandeurs ayant une réelle connaissance de la langue française et manifestant une réelle volonté d'intégration ». Ces extrémistes de l’UMP recommandent également à Sarkozy de « renforcer les critères de déchéance de la nationalité ».

Pas de vote pour les étrangers

L’Etat à leurs yeux, doit davantage « promouvoir la laïcité et la République et lutter contre les communautarismes ». Ils préconisent également l'interdiction de la polygamie en France. Sarkozy est appelé à promouvoir l’égalité homme-femme et réaffirmer l'universalité et l'enseignement de la langue française. Last but not least, la quarantaine de députés autour du ministre des Transports recommande au candidat de l’UMP de « s’opposer au droit de vote et d’éligibilité des étrangers ».

Une myriade de propositions qui n’ont rien de « provocateur » selon Christian Vanneste, député UMP à l’assemblée nationale, mais qui ne sont nullement de nature à détendre la politique de l’immigration. Au contraire, elle va davantage se durcir si le candidat Sarkozy « a le loisir de piocher » dans ce menu préparé par sa Droite populaire. Une aile dure qui, après le « pari de la notoriété », souhaite « remporter celui de la crédibilité » en faisant de l’immigration son principal cheval de bataille.

27/9/2011, Oumar Baldé

Source : Yabiladi

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