samedi 30 novembre 2024 17:42

Durant ces dernières années, peu d'immigrants clandestins subsahariens ont choisi de rejoindre l'eldorado européen à partir du Sahara marocain. L'arsenal sécuritaire semble donner ses fruits… Suite

 

Ils sont blancs, ont adopté un enfant africain, vivent en couple avec des Noirs, ou des Arabes. Les discriminations, le racisme, ils en avaient une vague idée. Depuis, ils ont fait la connaissance avec la France des préjugés. Ils ont été blessés par l'affaire des quotas dans le foot… Suite

De «la petite terroriste» à la « grande soumise» en passant par un large spectre d'épithètes dévalorisantes, les femmes arabes en général et les marocaines en particulier, ne vivent pas pleinement les joies de la société moderne et démocratique prônée par les gouvernements nord-américains. Que ce soit aux Etats-Unis ou au Canada, la vie n'est pas toujours rose pour les immigrées arabes, rapidement récupérées et cloisonnées dans une identité ethnicisée, standardisée et surtout dévaloriséeSuite

160.000 demandeurs d'asile ainsi que des personnes à leur charge ont été autorisés à rester au Royaume-Uni, dans le cadre d'une opération destinée à rattraper les retards accumulés en la matière depuis nombre d'années, indique jeudi un rapport parlementaire.

L'Agence britannique chargée du contrôle de l'immigration a ainsi assoupli les règles en vigueur dans ce domaine, réduisant la période de séjour requise pour autoriser à des demandeurs d'asile de rester au Royaume-Uni, ajoute la même source citée par les médias britanniques.

Aussi, l'Agence a-t-elle accordé son amnistie à des personnes ayant séjourné dans le pays entre six et huit ans, au lieu des dix à douze ans qui étaient fixés au début de l'opération.

La révision des règles en vigueur a pour objectif de "faciliter le travail des fonctionnaires de l'Agence d'immigration qui font face à des dossiers en suspens estimés à près de 450.000", indique un rapport de la commission des affaires internes à la Chambre des communes.

Moins d'un sur dix cas en retard ont été expulsé du pays, alors que les responsables sont incapables de retrouver un sur six - soit environ 74.500 cas de demandeurs d'asile dont le sort est inconnu.

"Bien que des progrès aient été accomplis, il est clair que l'Agence chargée du contrôle de l'immigration n'est pas encore adaptée à la situation", a déclaré le président de la commission, Keith Vaz.

Il a ajouté que la confiance du public dans le système d'immigration est gravement compromise.

Pour sa part, le ministre de l'Immigration, Damian Green, a nié que l'agence ait accordé une amnistie, affirmant qu'il s'agit d'une mesure visant à régulariser la situation de personnes ayant séjourné pendant une longue période au Royaume-Uni.

"Le système d'asile dont nous avons hérité est chaotique. Certains dossiers remontent à plus d'une décennie et l'Agence chargée du contrôle de l'immigration a toujours été claire qu'il n'y aurait d'autre alternative que d'accorder l'autorisation de rester au Royaume-Uni à ces personnes qui y sont restées longtemps".

"Mais il n'y a pas d'amnistie", a-t-il souligné.

2/6/2011

Source : Aufait/MAP

DESINTOX

Le ministre de l'Intérieur a envoyé un droit de réponse à Libération où il confirme mordicus ses statistiques (fausses) sur l'échec scolaire massif des immigrés. Une obstination qui tournerait au gag, si elle ne révélait pas au passage les pressions sur l'INSEE

«L’étude de l’Insee […] précise que les enfants de familles immigrées sortent presque deux fois plus souvent du système éducatif sans qualifications que les autres. […] Cette conclusion vient forcément soit de chiffres exhaustifs, soit d’un échantillon qui se divise en trois tiers. Par conséquent, j’ai correctement cité l’étude en déclarant que les 2/3 des enfants qui sortent de l’école sans qualification sont des enfants de familles immigrées.»

Claude Guéant ministre de l’Intérieur, dans sa lettre du 27 mai à Libération

INTOX

L’obstination de Claude Guéant est en train de le mener au ridicule. Dimanche 22 mai, sur Europe 1, puis trois jours plus tard, à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur a livré des statistiques édifiantes, mais fausses, sur les ratés de l’intégration et sur l’échec scolaire massif des enfants d’immigrés. Les déclarations du ministre ont été dénoncées par nombre d’associations, de syndicats ou d’hommes politiques. Par deux fois (Désintox des 25 et 27 mai), Libération a écrit que ses propos n’avaient aucun fondement. Claude Guéant a envoyé un courrier à Libération en guise de droit de réponse. Il y montre une détermination sans faille à faire mentir les chiffres. Le ministre y confirme ses propos tenus, selon lesquels «deux tiers des enfants qui sortent du système scolaire sans qualification sont des enfants d’immigrés». Il confirme surtout qu’il compte de travers.

DESINTOX

Claude Guéant affirme de nouveau s’appuyer sur une étude de l’Insee datée de 2005. On y lit que «les enfants d’immigrés sortent presque deux fois plus souvent du système éducatif sans qualification». Cette phrase se rapporte à deux chiffres, exposés dans un tableau : 10,7% des enfants d’immigrés sortent du système scolaire sans qualification. Contre 6,1% pour les autres. Presque deux fois plus, donc. Mais, évidemment, cela ne signifie en aucun cas que deux tiers des enfants qui sortent sans qualification du système scolaire sont des fils d’immigrés, pour la raison évidente que les enfants d’immigrés ne représentent que 10% du panel étudié (1 324 jeunes, sur les quelque 13 000 qui ont répondu à l’enquête). Dans son courrier, Guéant expose pourtant la méthode exotique par laquelle il parvient à la conclusion qu’il a «correctement cité l’étude» :

«L’étude de l’Insee […] précise que les enfants de familles immigrées sortent presque deux fois plus souvent du système éducatif sans qualifications que les autres. […] Cette conclusion vient forcément soit de chiffres exhaustifs, soit d’un échantillon qui se divise en trois tiers. Par conséquent, j’ai correctement cité l’étude en déclarant que les 2/3 des enfants qui sortent de l’école sans qualification sont des enfants de familles immigrées.»

«Ce raisonnement est une ânerie sans nom, cela montre que le ministre n’a pas du tout compris l’étude», juge un chercheur qui a travaillé sur le panel.

Mais cet entêtement à faire dire aux données de l’Insee ce qu’elles ne disent pas n’est pas seulement risible. Il pose une autre question. Celle de l’instrumentalisation et du détournement de la statistique publique. Depuis le début de cette polémique, Claude Guéant cite à l’envi l’Insee, qui se trouve embringué comme caution de l’entreprise de désinformation du ministre de l’Intérieur. On peut s’étonner que l’institut, par respect pour le travail de ses chercheurs, n’ait pas rectifié la lecture grossièrement erronée qu’en fait Claude Guéant. Il faut croire que ce service public des statistiques, sous tutelle de Bercy, n’a pas cette liberté.

Les journalistes qui ont demandé au service de presse de l’Insee des éclaircissements sur les propos de Guéant n’ont eu droit qu’à un silence embarrassé. Nos demandes pour s’entretenir avec les responsables de l’étude dont le ministre s’est emparé ont été vaines. Les coups de fils qui ont été échangés ces derniers jours entre le ministère de l’Intérieur et l’Insee n’y sont peut-être pas étrangers. Et cette situation, qui voit le service public des statistiques contraint de laisser libre cours aux élucubrations d’un ministre, est plus grave encore que le mensonge de Guéant.

2/6/2011, Cédric Mathiot

Source : Libération

Depuis la loi du 15 mars 2004 interdisant l'école publique aux élèves musulmanes portant le foulard, des exclusions se sont multipliées, non seulement à l'encontre des élèves mais aussi à l'encontre des mères d'élèves, que ce soit pour l'accompagnement des sorties scolaires ou pour la participation à des réunions au sein de l'école.

Malgré un avis de la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité), rappelant que l'interdiction du foulard ne s'applique pas aux parents d'élèves, le ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel, a annoncé son intention d'instaurer par décret cette nouvelle discrimination. La proposition vient d'être reprise dans le programme de l'UMP pour 2012 - parmi 26 propositions tout aussi inquiétantes, légalisant notamment la discrimination à l'embauche contre les femmes portant le foulard, y compris dans le secteur privé !

Ces mesures obéissent à une même logique de stigmatisation et d'exclusion, en rupture complète avec les principes laïques tels qu'ils ont été fixés par la loi de 1905 et les lois Ferry-Goblet sur l'école.

Nous refusons ce détournement de la laïcité, qui s'inscrit dans une série interminable d'offensives : loi anti-foulard, loi anti-niqab, débat sur l'identité nationale, stigmatisation des prières de rue, des minarets et des menus halal, invectives de Nicolas Sarkozy sur "l'égorgement du mouton" et de Claude Guéant sur le "trop grand nombre" de musulmans, "débat sur l'islam" rebaptisé "débat sur la laïcité", appels à généraliser l'interdiction du foulard aux usagers des services publics...

Nous refusons cette logique de guerre et de mise au ban, qui désigne les femmes portant le foulard comme des pestiférées, tend à les disqualifier aux yeux de leurs propres enfants, et leur adresse ce message implicite : "Restez dans vos cuisines !"

Parce que l'école publique ne doit pas choisir son public, parce qu'elle doit être un lieu de rencontre et non d'exclusion, parce qu'elle doit promouvoir le droit à la différence et non le mépris de l'autre, parce que nous tenons au principe de laïcité, aux libertés individuelles et à l'égalité de traitement, parce qu'un Etat démocratique n'a pas à imposer à ses citoyens leur manière de s'habiller, parce que ce sont une fois de plus des musulmans, et une fois de plus des femmes, qui sont discriminés, nous serons, dans les mois qui viennent, femmes et hommes, avec ou sans foulard, solidaires pour défendre un droit élémentaire.

Celui du droit pour une femme portant un foulard de vivre, travailler et s'impliquer aussi pleinement qu'elle l'entend dans la scolarité de ses enfants, au même titre que n'importe quel autre parent.

Sans attendre 2012, nous exigeons l'abandon pur et simple du projet Chatel, et l'arrêt de ces exclusions illégales.

3/6/2011

Source : Le Monde

Elles s’appellent Aïcha, Diarra, Rama, Salimata.Des prénoms bien sénégalais. Et elles viennent du Sénégal, vivent au Maroc et sont le symbole vivant d’une féminisation des mobilités humaines.

Marché de la Médina. Haute comme trois pommes sur ses ballerines, corpulence moyenne, la trentaine bien sonnée, Salimata, originaire du quartier Baobab, se faufile dans le souk comme elle le ferait à Sandaga. Sobrement habillée, les lunettes de soleil posées sur la tête, elle fait office de rabatteuse pour un commerçant qui tient un magasin d’habillement ayant pignon sur rue dans le marché. La proximité linguistique aidant, c’est facilement qu’elle parvient à nous entraîner dans le commerce où elle officie. Véritable bazar, tout ou presque s’y vend. En tout cas, pour ce qui est de l’habillement. C’est le genre de boutique où vous pouvez, sans vous en rendre compte, claquer jusqu’à votre carte bancaire. L’espoir de faire de bonnes affaires délie les langues. ‘Nos patrons nous exploitent’, dit-elle sans gêne. La présence de son patron n’est pas pour la décourager dans sa délation. Au contraire, elle semble doper Salimata. Comme si cette ‘dénonciation’ avait quelque vertu libératrice. Ou, à tout le moins, cathartique. ‘Beaucoup d’entre nous passent la nuit sous des escaliers’, dit-elle entre deux marchandages.

Comme Salimata, Aïcha a quitté son quartier de Dieuppeul depuis longtemps. A la voir se faufiler dans le marché, battre des cils, donner des ordres à des garçons de course, héler un passant en arabe, on peut, sans risque de se tromper, affirmer qu’Aïcha est un modèle achevé d’intégration. Décomplexée, la mise sexy, les lunettes négligemment posées sur la tête, Aïcha, outre ses fonctions de rabatteuse, touche presque à tout. Du commerce au transport, en passant par le transfert d’argent. Vous voulez manger un bon ‘thiéboudieune’, elle dégaine son portable et vous réserve une table en une fraction de seconde. Avec ce sens des affaires, son commerce facile, sa boutique est le point de chute de tous les Sénégalais ou autres Africains en mission à Casablanca. Elle a ses connexions jusque dans certains ministères sénégalais dont les locataires figurent dans son portefeuille clients. Ce qu’elle ne se prive, d’ailleurs, pas de revendiquer.

Croisée la veille sur le passant boulevard d’Anfa (réplique exacte de l’avenue Ponty), Rama passe pour une ‘intello’. Moulée dans son blue jean, elle a le pas pressé. Hélée par notre guide tchadienne (huit ans au compteur), elle donne l’air de ne pas avoir trop de temps à perdre. Rama travaille dans un centre d’appels de Casablanca. Très réservée au départ, elle s’avère subitement un redoutable ‘sac à paroles’ lorsque nous l’interrogeons sur ses conditions de vie. ‘La vie est trop chère ici. Tout ce que je gagne, je le dépense pour le paiement de mon appartement, ma nourriture, etc.’, dit-elle. Ce que confirme notre guide tchadienne qui vit à Rabat depuis très longtemps.

Un phénomène qui n’est pas nouveau

Quel regard leurs compatriotes mâles portent-ils sur elles ? Oumar Bocoum, un frêle jeune homme d’une trentaine d’années, chemise ‘près du corps’, n’y va pas par quatre chemins pour nous décrire la situation de ses ‘sœurs’. ‘Y a du tout là-dedans : certaines travaillent honnêtement pour gagner leur vie, pour d’autres, c’est à ne rien à comprendre’, répond, sibyllin, cet originaire de Mboumba (dans le département de Podor). Une petite enquête permet, en tout cas, de comprendre que certaines d’entre elles s’adonnent à des activités peu recommandables. La veille déjà, notre guide tchadienne attirait notre attention sur le fait que certaines d’entre nos compatriotes exercent, à Casa, le plus vieux métier du monde.

Enseignant-chercheur à l’Université de Saint-Louis et spécialiste des questions de migration, Ali Tandian a une explication à ce phénomène de migration féminine. ‘Le manque d’espoir pour plusieurs populations féminines, l’envie de réussir au même titre que les hommes, le retard du mariage’, justifient, aux yeux du sociologue, cette féminisation des migrations sénégalaises. Qui n’est pourtant pas un phénomène nouveau. ‘Depuis plusieurs années, le Maroc a été un territoire de passage pour plusieurs femmes sénégalaises. Il s’agit soit de femmes qui venaient en espérant rejoindre Las Palmas. D’autres y viennent en espérant rejoindre la Péninsule (Barcelone, Madrid) ou d’autres pays européens’, selon M. Tandian. S’il existe une bonne partie qui sont installées à Casablanca, d’autres y viennent pour des services aux particuliers, pudiquement appelées ‘bonnes’ Une catégorie résiduelle évolue dans le commerce. D’autres, en dehors d’une dynamique de fixation, font des allers et retours Dakar-Casa pour vendre des produits sénégalais sur place et ramener des marchandises très prisées par le consommateur sénégalais (djellabas, babouches, etc.). ‘Il y a une forme de triangulation qui explique l’activité de ces femmes’, selon Aly Tandian qui dirige le Groupe d’études et de recherches sur les migrations à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.

3/6/2011, Ibrahima ANNE

Source : Walfadjri

Nous sommes en face d’un phénomène en crise où trois acteurs sont en jeu, à savoir, les politiques, l’opinion et les médias, qui de façon unilatérale s’expriment et influencent l’opinion. Certes les opinions influent sur les politiques, mais ceux-ci se livrent aussi à une manipulation des medias pour influer sur l’opinion. Cette description du champ de la migration, par Said Essoulami, directeur exécutif du CMF MENA, dévoilait dès l’entame la complexité d’un phénomène, la migration, qui a fait débat du Jeudi 26 au vendredi 27 mai 2011, à l’hôtel Idou Anfa à Casablanca au Maroc. En parlant du Maroc comme pays de migration et de transit, Said ne pouvait mieux parler d’un phénomène diversement apprécié selon qu’on soit au nord ou au sud, et différemment abordé selon le degré de prise de conscience des médias que l’on soit au sud ou au nord. Il s’agissait en effet d’une rencontre de 35 responsables éditoriaux de la presse écrite, radio et télévision, en provenance d’Algérie, d’Espagne, de France, du Mali, du Maroc, de Mauritanie et du Sénégal. Elle a été organisée par l’Institut Panos Paris, l’Institut Panos Afrique de l’Ouest et le CMF Mena.

Cet atelier sera le point de départ d’un nouveau projet visant à renforcer de manière durable les capacités des professionnels des médias à informer sur les enjeux et impacts des migrations et des migrants eux mêmes à faire entendre leurs voix. Les participants ont échangé autour du thème : « les médias et les mobilités humaines : comment parler des migrations aujourd’hui ? ». Ce thème a donné lieu à un séminaire et des tables-rondes sur le traitement médiatique des questions migratoires. Le directeur général de l’Institut Panos de Paris (IPP) Pascal Berqué, dans son Introduction, a précisé qu’il s’agit d’un projet qui dure jusqu’en 2014.

L’infatigable Pauline Bend, directrice des programmes de l’Institut Panos de l’Afrique de l’Ouest (IPAO), a touché du doigt la différence des angles de traitement de l’information sur les migrants par les médias. Prenant appui sur les raisons qui poussent certains Africains à aller en Europe, Pauline a fait remarquer l’existence du concept de « sans papiers » dans les médias occidentaux, parlant de migrants maliens ou ménégalais. «Je ne sais pas comment on a su qu’ils sont Sénégalais s’ils sont sans papiers ! », s’est interrogée la directrice des programmes de l’IPAO. Pauline Bend a déploré le traitement des sujets sur les migrants par les représentants des medias africains qui ne disent pas autre chose et qui font presque du « copier coller ». Est-il possible et utile de faire un traitement différent ? Il fallait, selon elle, montrer « l’effervescence médiatique au nord » et « l’effervescence migratoire au sud » qui n’est pas tellement relayée par la presse.

Différence

Les équations du problème résident dans la différence des approches dans le traitement journalistique des migrations. A la quête de liberté de mobilité des migrants du sud s’oppose la tendance restrictive par l’érection de barrières par le nord. Au silence des médias du sud face à cette « effervescence migratoire » s’opposent les bruits assourdissants de ceux du nord ne prenant pas en compte la dimension humaine de ce phénomène et qui font presque de la mobilité humaine un crime.

« A quelle logique répond cette dichotomie de traitement médiatique ?

Qu’il s’agisse de drames survenus au cours des tentatives de passage de frontières ou de statistiques sur les migrants, le thème de la migration se prête aisément à la simplification… », faisaient constater les termes de référence de l’atelier.

Point de départ d’un nouveau projet visant à renforcer de manière durable les capacités des professionnels des médias à informer sur les enjeux et impacts des migrations et des migrants eux mêmes à faire entendre leurs voix, l’atelier a offert un espace d’échanges afin de « susciter l’engagement et la participation des responsables éditoriaux et des organisations professionnelles des médias en faveur du pluralisme de l’information et d’un journalisme soucieux des règles de déontologie et de la prise en compte de la parole des migrants. »

Plusieurs interventions convergentes, voyant la migration avec l’œil du droit, ont soutenu que la notion de «mobilité humaine» s’impose et se substitue à celle de «migrations», permettant de mieux rendre compte de la diversité des mouvements migratoires et des contextes sociaux variables dans lesquels les migrants évoluent au cours de leur parcours.

Ce séminaire a permis aux responsables éditoriaux d’explorer avec des acteurs associatifs, académiques, politiques les nouveaux enjeux et visages des migrations, de réinterroger les pratiques professionnelles dans le seul but de les améliorer. Objectif : « aboutir à un traitement plus juste de ceux et celles pour qui l’exil est une solution, une alternative ou une issue de secours ».

3/6/2011, Boukary Daou

Source : Le Républicain

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