SIEL 2024: Plannigramme
Le prolongement à 18 mois de la rétention des immigrés dans les CIE n'a fait qu'augmenter révoltes et fuites de masse. Les CIE sont non seulement inhumains, mais inutiles. Ils devraient donc être fermés, trouvant d'autres instruments contre l’immigration illégale.
C'est la conclusion de l'organisation MEDU (Médecins pour les Droits de l'Homme Humanitaires), après analyse des données du Département de la Sécurité publique du Ministère de l'Intérieur. En 2011, il y a eu 7735 (6832 hommes et 903 femmes) immigrés détenus dans 15 CIE en Italie et seulement la moitié (3880) ont été effectivement rapatriés.
En bref, les CIE deviennent centres d'expulsion seulement dans un cas sur deux.
«Ces structures, outre à être tout à fait inadéquates à garantir la dignité et les droits fondamentaux des migrants détenus, se sont révélées, en fait, presque hors propos et peu efficaces dans la lutte contre l'immigration clandestine", a dit MEDU dans le rapport «L'injuste engrenage des CIE».
L'organisation retient que la prolongation de 18 mois de la durée maximum de la détention n'a fait que contribuer à exacerber les violences et la déshumanisation des CIE, comme en témoigne la série sans précédent d'émeutes et de fuites de masse de l'année 2011 (787 migrants ont fui des CIE contre 321 en 2010).
Une autre donnée qui frappe c'est aussi le grand nombre de citoyens UE internés dans les CIE: 494 Roumains en 2011, la 3ème nationalité en absolu, derrière les Tunisiens et les Marocains.
MEDU considère donc «nécessaire l'abandon du système actuel de détention administrative, dans le cadre d'une révision substantielle de la Loi de l'Immigration, axée sur une perspective d'ouverture et d'intégration réelle. Une réforme qui, à partir de disciplines différentes des entrées, permette des stratégies possibles pour la gestion de l'immigration illégale plus rationnelles et respectueuses des droits fondamentaux de l'homme».
Et l'organisation de conclure: «On doit et on peut se passer des CIE».
22 Septembre 2012
Source : africanouvelles
Le CIEMI, en collaboration avec le CRESPPA (UMR 7217), le Réseau thématique 2 (RT2) de l’Association française de sociologie (AFS), organise, le mardi 9 octobre 2012 au CNRS, une table ronde autour du dossier éponyme paru dans Migrations Société n° 141-142 (mai-août 2012), et prtant sur le thème : « Être étranger chez soi : les jeunes d’origine étrangère en Italie. Revendications et assignations »
Derrière les discours officiels sur la coopération dans la lutte contre les flux migratoires irréguliers entre le Sénégal et l'Espagne, la frontière méridionale de l'Europe, existe une autre réalité sociale dont les protagonistes sont les familles, particulièrement les femmes dont l'époux, le frère ou le fils a péri dans le naufrage d'une embarcation de fortune…Suite
L’immigration et l'exode rural ont ceci de commun qu'ils sont sous-tendus chacun par des rêves d'ailleurs et le goût (ou la tentation) de l'aventure inscrits en nous tous. La misère est une explication un peu courte de la désertion de nos villages pour les villes, de nos villes pour l'Occident. L'ambition donc plutôt que la détresse, la curiosité plutôt que l'ambition, et notre nature plutôt que notre curiosité sont cause de la fuite. il s'ensuit que la France pratique une immigration eugénique, elle pompe l'Afrique, et débauche ses fils…Suite
La justice grecque a ajourné pour la septième fois consécutive l'ouverture du procès pour agression sur des migrants de trois Grecs, dont une ex-candidate néonazie du parti Aube Dorée, a-t-on appris mardi auprès de la défense des victimes.
L'audience a été renvoyée au 14 décembre, après une demande d'ajournement déposée par l'avocat des accusés, Vassilis Kapenaros, élu en juin dernier député du parti populo-nationaliste Grecs indépendants, a indiqué à l'AFP, Me Vassilis Papadopoulos.
Défenseurs locaux et étrangers des droits de l'homme considèrent ce procès comme un test de la détermination des autorités grecques à lutter contre les violences xénophobes, qui se généralisent dans le pays.
Après des années d'incurie face à l'extrémisme de droite, qui bénéficie de collusions policières et de l'inertie judiciaire, le gouvernement avait haussé le ton la semaine dernière contre les activistes d'Aube Dorée (Chryssi Avghi) soupçonnés d'orchestrer ces violences, les menaçant de poursuites. Ce parti a obtenu 18 députés, avec 7% des voix, en juin.
Les accusés, à la demande desquels ont été décidés la plupart des renvois, encourrent jusqu'à cinq ans de prison, accusés d'avoir infligé de "dangereux dommages corporels" à leurs victimes, dont l'un poignardé, en septembre 2011 dans le centre d'Athènes.
Parmi les accusés figure Themis Skordeli, ex-candidate à Athènes d'Aube Dorée et égérie des "milices" de chasse aux migrants animées depuis quelques années par des militants néonazis dans les quartiers déshérités du centre d'Athènes.
Cette affaire est la première portant sur des violences racistes à être jugée depuis 1999. ONG et organisations internationales, dont le Conseil de l'Europe, ont appelé le pays à un sursaut contre la banalisation des agressions xénophobes ayant visé plusieurs centaines d'étrangers ou présumés tels ces dernières années.
Dans le dernier cas rendu public, deux immigrés pakistanais ont été blessés à coups de couteaux samedi soir par des inconnus opérant en groupe dans la banlieue ouest d'Athènes à l'issue d'une manifestation anti-raciste. Avec le même modus operandi, un jeune Irakien avait été tué en août dans le centre de la capitale.
25 sept 2012
Source : AFP
Poussés par la crise économique et un taux de chômage de 25%, les Espagnols offrent en masse leurs bras pour les vendanges en France, comme le faisaient sous l'ère franquiste les travailleurs pauvres qui franchissaient les Pyrénées pour gagner leur vie.
D'après le syndicat espagnol UGT (Union générale des travailleurs), 14.500 saisonniers participent cette année aux vendanges en France, dont plus de 10.000 viennent d'Andalousie.
Daniel, 30 ans, ouvrier du bâtiment originaire de Murcie, dans le sud-est de l'Espagne, peine à y trouver du travail depuis deux ou trois ans. Le 29 août, il a quitté sa femme et sa fille de deux ans, sans date de retour, pour gagner sa vie en France.
"C'est très difficile, mais je devais le faire (...) au moins ici je peux travailler", dit Daniel, qui ramasse les raisins au domaine de Delmas, à Antugnac, dans le sud de la France.
Mi-septembre, trente saisonniers, dont 20 Espagnols, travaillaient sur l'exploitation de Bernard Delmas, producteur de blanquette et de crémant de Limoux bio. Nombre de ces Espagnols devaient ensuite poursuivre la saison dans le Beaujolais (est).
Leur circuit a été planifié en Espagne par Caroline Rivière, 38 ans, de la Société de bienfaisance française de Murcie.
Originaire de Toulouse (sud-ouest), elle vit en Espagne et a constaté que, cette année, la crise a pris "une pente plus forte". Pour elle, les Espagnols "ont faim, ils sont à la rue chez eux, désespérés".
En contact avec sept exploitants agricoles en France et forte d'environ 300 CV, elle a organisé le départ d'une trentaine de travailleurs vers l'Hexagone, dont 70% pour les vendanges.
Tous investissent beaucoup pour pouvoir travailler. Entre transport et logement, "les quinze premiers jours, ce n'est pas rentable", explique Daniel.
Malgré cela, la migration des Espagnols vers les vignes françaises explose sur tout le territoire, constate Michel Issaly, président du syndicat des vignerons indépendants.
Main-d'oeuvre disponible et motivée
Le phénomène était courant pendant le franquisme où, d'après les professionnels, des "trains entiers" d'Espagnols pauvres franchissaient la frontière. Mais le flux s'était considérablement ralenti après la mort de Franco en 1975, avec la démocratisation et le développement économique.
Dans le département voisin des Pyrénées-Orientales, entre Corbières et Pyrénées, sur les côteaux vallonnés du Mas Amiel à Maury, le vigneron Jean-Marie Piqué a lui aussi constaté le retour d'une main-d'oeuvre qui avait délaissé ses vignes depuis la fin des années 1980.
En fait, l'exploitation n'a jamais autant embauché de travailleurs venus de l'autre côté des Pyrénées, explique-t-il à l'AFP. Les Espagnols arrivent cette année de beaucoup plus loin, alors qu'ils venaient traditionnellement des régions frontalières, comme la Catalogne ou la région de Huesca, remarque-t-il.
Ils sont 36 Espagnols parmi la centaine de travailleurs, pour moitié des étrangers, à s'affairer en contrebas du château cathare de Quéribus pour récolter les grains de grenache noir, syrah, muscat et carignan.
Certains sont venus en famille, à l'instar des Abellan-Garcia, arrivés à une dizaine d'Aguilas, une ville de la région de Murcie. Ils ont entre 17 et 35 ans, sont rémunérés 9,45 euros brut de l'heure, un peu plus que le Smic.
C'est pour eux un "soulagement, car ils en ont vraiment besoin", souligne leur belle-soeur française, Karine Capela, installée avec eux sous un amandier pour la pause déjeuner.
Pour le viticulteur aussi, la présence des Espagnols est un soulagement. C'est une main-d'oeuvre disponible et motivée alors qu'avec d'autres saisonniers comme les jeunes et les marginaux, l'absentéisme est élevé, dit Jean-Marie Piqué.
25 sept 2012, Lucie LAUTREDOU
Source : AFP
Les préparatifs pour la célébration du cinquantenaire de l'immigration marocaine en Allemagne a été au centre d'une réunion, ce week-end à Francfort, du Réseau des cadres marocains dans ce pays.
Cette rencontre s'est déroulée en présence notamment du maire de Francfort, Peter Feldmann qui, après avoir salué cette initiative, a mis en avant le rôle des immigrés marocains et leur contribution efficace à la reconstruction de Francfort après la seconde guerre mondiale, selon un communiqué du réseau.
A cette occasion, M. Feldmann s'est félicité de la diversité culturelle et ethnique qui caractérise sa ville, ainsi que l'mage véhiculée par des Marocains qui soutiennent la coexistence pacifique entre les cultures et peuples, mettant l'accent sur la nécessité de travailler davantage pour soutenir les efforts déployés par la ville en matière de la politique d'immigration et d'intégration.
Pour sa part, la présidente du réseau, Soria Moukit, a indiqué que l'année 2013 marquera la célébration des 50 ans de l'immigration marocaine en Allemagne, faisant savoir que le réseau vise à mettre l'accent sur la richesse des expériences des Marocains à travers des activités artistiques et culturelles.
24 sept. 2012
Source : MAP
Les évènements actuels démontrent l'intérêt de chercher des solutions pour prévenir ou apaiser les tensions pouvant être provoquées par le fait religieux. À Lyon, nous ne prétendons pas résoudre entièrement ce problème, mais nous essayons de contribuer à le dénouer par une expérience originale.
Plusieurs responsables musulmans rhodaniens projetaient depuis longtemps de former les imams et autres cadres religieux qui le souhaiteraient à la laïcité, à la langue française ainsi qu'aux rapports entretenus par l'islam avec la modernité, et la société sécularisée. Ces mêmes responsables musulmans avaient également la volonté de permettre aux cadres religieux d'avoir des connaissances juridiques suffisantes pour gérer les associations cultuelles, les mosquées ainsi que pour répondre -conformément aux règles juridiques françaises- à toutes les questions de la vie quotidienne sur lesquelles ils seraient saisis par leurs fidèles ou en raison de leur propre pratique quotidienne. Par exemple, résoudre des problèmes relatifs aux successions, au divorce, à la liberté de manifester ou même la simple connaissance des règles comptables exigent une maîtrise du droit français. À partir de la semaine prochaine, ce projet va être mis en œuvre. Il reposera sur le volontariat des personnes concernées, qui étaient une quarantaine à se porter candidates quelques jours après l'annonce officielle de l'ouverture du certificat. Les cours, à l'exception des modules juridiques suivis à l'université, seront gérés directement par l'Institut Français de Civilisation Musulmane (IFCM) en coordination avec le Conseil régional du culte musulman.
Ce projet a été prolongé par la décision de répondre à une forte demande en proposant un diplôme universitaire en "religion, liberté religieuse et laïcité" aux fonctionnaires, aux journalistes, aux cadres d'entreprises et à tout professionnel rencontrant de telles questions dans son travail. C'est cette formation portée par l'Université Jean Moulin Lyon 3 et l'Institut Catholique de Lyon sur laquelle je souhaite insister ici.
Elle a en effet un double dessein.
D'une part, elle permettra aux personnes diplômées de connaître et de rappeler si besoin les règles relatives à la laïcité préservant le droit de croire ou de ne pas croire ainsi que celles qui encadrent la liberté religieuse. Il s'agira notamment de comprendre quels sont les modes d'exercice de cette liberté ainsi que ses nécessaires limites, dont bien évidemment celle de la sauvegarde de l'ordre public. Des cas pratiques seront abordés dans tous les domaines intéressant la vie professionnelle de nos étudiants.
Toutefois, si connaître les règles est primordial, c'est surtout l'esprit de la laïcité qui sera enseigné avec ses racines et ses implications concrètes. En effet, la conception française de ce principe a été largement construite par les différentes lois visant à sortir la religion de l'école publique et dont l'objet était de permettre que tous les élèves puissent être éduqués de la même manière, quelle que soit leur origine spirituelle.
Cependant, elle a désormais une véritable portée concrète dans beaucoup d'autres domaines, qui ne se limitent pas qu'au port de signes religieux distinctifs par exemple, comme le montre la jurisprudence tant nationale qu'européenne sur le sujet. Elle a aussi évolué, même si elle entend toujours préserver l'égalité de tous devant la loi. Elle semble même entrer dans une nouvelle phase: celle de la recherche d'une meilleure connaissance de ses contours pour lui rendre toute sa portée. D'ailleurs, l'Etat soutient très largement le projet lyonnais de formation en le finançant -non pas pour contrôler ce diplôme, dans laquelle il n'interviendra pas en matière pédagogique- mais pour le rendre possible.
D'autre part, la formation portera sur la réalité sociologique et historique de l'islam. L'islam peut en effet parfois déconcerter les non-musulmans en raison de la diversité des pratiques et de l'absence de clergé pouvant parler au nom de tous les pratiquants de France, ainsi que par le poids des pays d'origine. Avoir une véritable connaissance de cette multiplicité sans en cacher la complexité permet d'éviter les malentendus et incompréhensions qui parfois sont sources d'inutiles tensions.
Certes, il existe déjà des formations universitaires consacrées à la liberté religieuse. Toutefois, l'originalité de l'expérience lyonnaise est de créer un lien entre cet enseignement et celui que recevront les imams volontaires au sein de l'IFCM, pour favoriser le "vivre-ensemble".
Ce lien symbolique est matérialisé par le fait que, dès janvier prochain, les fonctionnaires et les imams concernés suivront les heures de cours centrées sur la laïcité ensemble dans la même salle face au même enseignant. Ils se rencontreront, se parleront, échangeront sur les problèmes qu'ils rencontrent. Bref, ils devraient vivre ensemble une véritable expérience d'interculturalité avant de poursuivre chacun de leur côté leurs formations réciproques.
25/09/2012
Source : Huffpost
Chaque année, un grand nombre d’étudiants choisissent l’université. MediaEtudiant.fr présente sept chiffres-clés sur les étudiants et l’université.
284 659, c'est le nombre d’étudiants étrangers venant faire leurs études dans les universités françaises. Ils représentent 12% du total des étudiants et 41% du total des doctorants.
41% des universitaires pensent que les études qu’ils suivent leur permettront de trouver directement un emploi.
Les étudiants français à l’université, pour l’année 2010-2011, sont majoritairement issus d’un milieu libéral et de cadres supérieurs : ils représentent 30.7% des effectifs. Seuls 1,9% sont issus d’une famille d’agriculteurs.
24% des étudiants étrangers venant étudier en France viennent du Maroc. Dans la suite du top 3, on retrouve la Chine (18%) et l’Algérie (16%).
L’année dernière, il y avait 1 437 104 étudiants dans les universités françaises. Parmi eux, 126 636 suivaient des études de sciences humaines sociales et 574 des études de pharmacie.
Les emplois du temps des cours et des travaux dirigés surchargés sont insupportables pour 32% des étudiants. Viennent ensuite l’état des locaux et l’accueil dans les services administratifs.
Les français restent massivement attachés au modèle universitaire français. En effet, 64% d’entre eux sont opposés à l’instauration d’un examen d'entrée à l'université.
24/09/2012
Source : mediaetudiant.fr
L’université du FN (Front national), parti d'extrême droite française, s'est tenue les 22 et 23 septembre à La Baule. Durant celle-ci, le président d'honneur du parti n'a pas tenu sa langue sur son sujet favori: l'immigration. Devant une salle remplie de fervents frontistes, parmi eux, sa fille, présidente du parti, Jean-Marie Le Pen a une nouvelle fois accusé l'immigration d'être responsable de tous les maux qui frappent la société française. « Deux cents millions de musulmans à nos portes, au sud de la Méditerranée, c'est une menace sérieuse », a-t-il déclaré. Il a poursuivi en déclarant que les immigrés sont souvent de «race», «religion» et «mœurs très différentes» des Français de souche, ce qui mettrait sérieusement en danger leur survie.
Ainsi, si l'école française rencontre de vraies difficultés de niveau, si les faits divers se multiplient, ce serait à cause des retards des enfants de l'immigration et leur manquement de respect à la loi. Il est même allé jusqu'à dire dans une note d'humour noir auquel il nous a habitués que les "services des maladies tropicales" des hôpitaux, "à l'origine destinés aux Français de retour des colonies", seraient aujourd'hui utilisés par "les nouveaux colonisateurs".
De même, il s'est prononcé contre le droit de sol en expliquant que cela équivaut à appeler un cheval une chèvre qui est née dans une écurie.
La droite n'a pas échappé aux critiques, accusée d'être responsable de la crise de société que traverse la France, car elle a longuement «couru derrière la gauche». Sans oublier de lier Islam et immigration en soulignant que «l'islamisme est le fils aîné de l'immigrationnisme».
Ces propos viennent en parallèle à un entretien que sa fille Marine Le Pen a accordé au quotidien Le Monde samedi 22 septembre, dans lequel elle est revenue sur le laxisme de la gauche comme de la droite face aux « valeurs et principes que l'Etat doit protéger ». Elle a donc insisté une nouvelle fois sur sa volonté de voir la loi de 1905 qui concerne la laïcité strictement appliquée en expliquant que si elle était au pouvoir, elle « mettrait à la porte » tous les intégristes étrangers, qu'il n'y aurait plus de financement des mosquées y compris celui qui vient de l'étranger sauf si cet Etat étranger autorise le financement d'une église sur son territoire. Rien de nouveau donc à propos des idées qui tiennent à cœur aux cadres de ce parti. Mme Le Pen a renouvelé son vœu de voir interdire les signes religieux dans les lieux publics (transports, rues, magasins …), et de faire inscrire dans la Constitution française que «la République ne reconnaît aucune communauté» pour «mettre fin aux revendications».
Sur les sujets de l'actualité récente, elle a répondu concernant l'affaire "Charlie Hebdo" qu'elle émane d’un bras de fer mené par des groupes politico-religieux fondamentalistes en France, et perdu par les différents gouvernements qui se succèdent, et que si l'on veut porter atteinte à la liberté d'expression, il faudrait remettre en place « la censure sur Internet », « soumettre les journaux à une lecture préalable du gouvernement», et « rétablir le délit de blasphème » . Pour la Syrie, elle s'est prononcée pour une voie diplomatique et que si Al Assad doit quitter le pouvoir, sa sortie doit être négociée, sinon les chrétiens « seront massacrés ».
S'agissant de la politique locale, elle a conclu que quel que soit le président qui sera élu à la tête de l'UMP (Union pour un mouvement populaire), cela ne changera rien pour le FN, et que la politique de François Hollande ne s'attaque pas aux sujets qui intéressent les Français.
25 Septembre 2012, Najoua Friguech
Source : Libération.ma
Au Maroc, l’Amazigh a été consacré langue officielle par la nouvelle Constitution. Pourtant de nombreux prénoms berbères continuent à être refusés par les bureaux d’Etat civil, qui prétextent une liste de prénoms interdits établie par le ministère de l’Intérieur.
Faouzi Mrabti, ouvrier marocain établi en Belgique cité par le quotidien Al Massae, n’a pas pu inscrire son fils prénommé "Mazilia", né à Anvers le 19 juillet dernier, au consulat du Maroc en Belgique. Pourtant le nouveau-né avait été enregistré sans problèmes auprès des autorités belges.
"Sifax", né le 10 août dernier, n’a lui non plus pas pu être enregistré par son père, un ouvrier marocain résidant en Espagne, au Consulat du Maroc à Barcelone.
A fin juillet dernier, six plaintes similaires ont été déposées auprès du "Réseau amazigh pour la citoyenneté", principalement par des Marocains résidant à l’étranger ayant choisi des prénoms berbères pour leurs enfants. De la même manière, beaucoup d’Amazighs au Maroc comme à l’étranger, n’ont pas pu déclarer leurs enfants auprès des services d’Etat civil marocains.
Le ministère de l’Intérieur dément depuis des années l’existence d’une liste de prénoms interdits établie par ses services. La subtilité est là puisqu’il s’agit officiellement d’une "liste de prénoms autorisés", établie en 1996 par Driss Basri, et annulée par Dahir en 2002. Sur le site du ministère dédiés aux consulats et ambassades, cette "Liste des prénoms approuvées par le Ministère de l’intérieur" est d’ailleurs mentionnée dans la procédure de déclaration de naissance.
24/9/2012
Source : Bladi.net
"Le Front national est en train de se transformer en véritable machine de guerre", a lancé dimanche Marine Le Pen, en appelant les militants frontistes à recruter autour d'eux pour préparer les municipales de 2014 et pour "prendre bientôt les rênes" de la France.
La présidente du FN a de nouveau prôné l'interdiction des signes religieux ostentatoires sur la voie publique. Le nombre de voiles portés par des musulmanes dans la rue a "explosé", a-t-elle estimé, dénonçant un "affichage qui n'a rien d'innocent". Elle y voit l'œuvre de fondamentalistes qu'elle qualifie de "fascistes verts".
"On me traite d'intégriste parce que je défends la laïcité", a déploré l'ex-candidate à la présidentielle, en référence aux mots employés à son encontre par le ministre de l'Education Vincent Peillon. "Qu'ils me traitent d'intégriste si ça les amuse! Moi, au moins, je suis intègre!".
Marine Le Pen a répété qu'elle était contre le mariage homosexuel et le droit de vote des étrangers. Elle a comparé ces deux réformes promises par la gauche à une entreprise de "diversion": "c'est pour masquer l'inaction totale d'un gouvernement aux ordres de Bruxelles et de l'Allemagne que l'on sort ces sujets-là".
Lors de son discours à l'université d'été du FN, à La Baule, elle a redit son opposition au pacte européen de stabilité, qui arrivera à l'Assemblée dans une dizaine de jours. "Ce traité budgétaire est une calamité anti-démocratique", a-t-elle jugé. "Alors que nous sommes déjà privés de notre monnaie, nous serions maintenant privés de notre budget".
"La France n'a pas à recevoir d'ordres de l'étranger", s'est-elle indignée. Elle a réclamé un référendum sur le traité, reprochant au président François Hollande d'avoir choisi la ratification par voie parlementaire: "Vous n'avez pas mandat pour passer au-dessus de la tête des Français qui sont votre souverain".
Marine Le Pen a aussi parodié la tirade "Moi président de la République" que François Hollande avait employée face à Nicolas Sarkozy dans le débat de l'entre-deux-tours. "Vous président de la République, vous n'avez rien renégocié" du traité européen, a-t-elle attaqué. "Vous président de la République, vous vous accommodez comme le pouvoir UMP d'un chômage de masse", a-t-elle poursuivi, accusant M. Hollande de conduire une "politique économique imbécile". Elle lui a aussi reproché de maintenir une "immigration de masse", de "courber l'échine devant les délinquants" et de "céder au bras de fer que nous imposent les fondamentalistes".
"Alors M. Hollande, qu'avez-vous donc fait de vos promesses de changement?", l'a-t-elle interpellé, en avançant que les Français lui demandaient des comptes. "Je vous accuse de les avoir une nouvelle fois trahis", a-t-elle prononcé.
Après le "fiasco" du quinquennat de Nicolas Sarkozy et le "fiasco" des premiers mois de la présidence Hollande, la dirigeante frontiste a estimé: "La France ne pourra plus attendre très longtemps, notre action à la tête de l'Etat va devenir urgente".
"C'est maintenant qu'il faut s'engager", a-t-elle plaidé devant les sympathisants qui scandaient "Marine présidente". "Mobilisez les Français autour de vous", a-t-elle demandé. "Amenez-les à nous, faites-les entrer dans notre grande famille militante".
Marine Le Pen a lancé cet appel au recrutement cinq mois après la premier tour de la présidentielle où elle avait réuni 17,9% des suffrages sur son nom. Lors des législatives qui ont suivi, en juin, deux candidats de son Rassemblement Bleu Marine ont été élus à l'Assemblée: sa nièce Marion Maréchal-Le Pen (Vaucluse) et l'avocat Gilbert Collard (Gard).
A présent, elle a dans sa ligne de mire les municipales de 2014. "Engagez-vous sur les listes", a-t-elle demandé à ses sympathisants. "Nous aurons des maires en 2014 et peut-être même beaucoup plus que vous ne l'imaginez", a-t-elle promis. "Nous aurons aussi des centaines et des centaines de conseillers municipaux".
"Le Front national est en train de se transformer en véritable machine de guerre", a-t-elle affirmé. Selon elle, le FN est en train de s'implanter, de professionnaliser ses méthodes, et ses adhérents n'ont jamais été aussi nombreux. Elle a préconisé de multiplier les liens avec le monde associatif. "Nous devons être dans toutes les têtes. Aucun débat ne se fera sans nous, aucun", a-t-elle exhorté. "Soyez les porte-drapeaux de nos idées!"
Marine Le Pen a considéré que le FN ne pouvait pas se contenter d'"aiguiller" le débat public vers ses idées. "Nous avons les clefs du destin de la France", a-t-elle assuré. "Avançons encore et toujours vers les portes du pouvoir, poursuivons notre ascension et préparons-nous à prendre bientôt les rênes d'un pays qui a tant besoin de nous".
23/09/2012
Source : AP
La marine Royale d'Al Hoceima a procédé, samedi, à l'arrestation de quarante-huit candidats à l'émigration clandestine tous d'origine marocaine.
Ces individus, issus de la ville d'Al Hoceima, ont été interpellés au large des côtes de la ville à bord d'une embarcation pneumatique équipée d'une motogodille de 40 chevaux, apprend-on auprès des autorités locales.
Ils ont été remis à la brigade maritime de la gendarmerie Royale d'Al Hoceima pour enquête.
Par ailleurs, vingt-deux candidats à l'émigration clandestine d'origine subsaharienne ont été interpelés le même jour et 10 autres dimanche dans la région de Nekor (sur la rocade méditerranéenne).
23 sept 2012
Source : MAP
Le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami, a entamé lundi une visite de travail à Berlin afin de rencontrer des membres de la communauté marocaine établis dans ce pays et s'entretenir avec des responsables allemands.
Dans une déclaration à la MAP, M. El Yazami a indiqué avoir commencé cette visite par une réunion avec les membres de la communauté marocaine à Francfort pour discuter des questions intéressant cette communauté et exposer les développements qu'a connus le Maroc dernièrement à différents niveaux.
Il a ajouté que la discussion a porté en particulier sur la nouvelle constitution qui traite de la question de l'immigration ainsi que sur les grands chantiers lancés au Maroc et la nouvelle dynamique marquant les réformes entreprises au Maroc, y compris celles relatives aux droits de l'homme.
Le programme de la visite de M. El Yazami à Berlin comprend une séance de travail avec les représentants de la communauté marocaine et des rencontres avec des responsables allemands en vue d'examiner les moyens de renforcer la coopération entre le Maroc et l'Allemagne.
Le président du CNDH aura également une rencontre avec les responsables du centre d'études et de recherches sur le Moyen-Orient contemporain (CERMOC), outre sa participation à une table ronde organisée par la fondation "Friedrich Ebert" sur le thème "Droits de l'homme dans les amendements de la constitution marocaine".
24 sept. 2012
Source : MAP
Le réseau des compétences germano-marocain organisera, du 3 au 9 novembre prochain à Essaouira, en collaboration avec plusieurs associations et partenaires culturels ou humanitaires, un séminaire sur ''l'aide au développement des capacités des associations rurales, des ressources humaines locales".
La rencontre, qui connaitra la participation d'experts marocains et allemands, portera notamment sur les moyens de développer les compétences du tissu associatif local, de renforcer ses capacités en matière de développement à travers un programme prévoyant l'organisation d'ateliers et de sessions de formation au profit de la population locale, indique un communiqué des organisateurs.
Créé en 2007, le réseau des compétences germano-marocain (Deutsch Marokkanisches Kompetenznetzwerk e.v, DMK) réunit, aujourd'hui, plus de 600 experts allemands et marocains exerçant dans différents corps de métier et disciplines.
L'objectif principal du réseau des compétences germano-marocain est d'améliorer les relations entre les deux pays, notamment dans les domaines du transfert de technologie entre l'Allemagne et le Maroc, de l'intégration des marocains résidant en Allemagne. Le réseau encourage, ainsi, le dialogue entre les cultures allemande et marocaine.
24 sept. 2012
Source : MAP
Entre émancipation et freins à l’intégration, l’isolement de la femme marocaine immigrante au Québec
Le Québec est une société pleine de valeurs au sein de laquelle les femmes marocaines immigrantes s’affirment comparativement à la situation qui prévaut dans leur pays d’origine. Elles voient dans la société d’accueil un milieu qui permet de meilleures perspectives pour l’avenir de leurs enfants. Toutefois, elles ont le sentiment que le désir d’émancipation est entravé par de nombreuses barrières qui se dressent devant elles et qui leur semblent infranchissables : comme la couleur de la peau, le port du voile, l’origine ethnique, la non-reconnaissance des diplômes et des acquis, qui constituent un choc culturel pour ces femmes. Selon les résultats de Statistiques Canada en 2011, elles sont pour la plupart instruites : 49% d’entre elles sont de scolarité collégiale ou universitaire. En effet, 32% d’entre elles détiennent un diplôme de niveau universitaire et 17% ont un niveau collégial ou professionnel. À leur arrivée, les femmes immigrantes ne s’y retrouvent pas, leurs valeurs étant souvent différentes de celles de la société d’accueil. Nous assistons très souvent à une perte d’identité et de repères. À cela s’ajoutent les barrières linguistiques qui font, entre autres, que les femmes parrainées par le mari n’arrivent pas à suivre le cheminement de leurs enfants à l’école. De ces multiples blocages, nous retenons particulièrement, l’équation constituée par le trio garderie-langue-travail,qui concerne les femmes auxquelles la maîtrise du français est un problème important dans leur parcours puisqu’il constitue une atteinte à leur autonomie : sans garderie pour leurs enfants, ces femmes n’arrivent pas à suivre les programmes de francisation, et sans amélioration de leur niveau de maîtrise de la langue française, leurs chances de trouver un emploi s’amenuisent ainsi que, plus globalement, leurs habiletés de socialisation et d’intégration.
Gardiennes des traditions, les femmes marocaines immigrantes restent à la maison pour s’occuper des enfants, n’ayant pas accès à des places en garderie, préoccupées par la reconstruction d’une vie familiale harmonieuse. Très souvent, la nouvelle vie devient une source de tension: choc des valeurs,choc des cultures,absence de travail alors que la famille est venue s’installer pour améliorer ses conditions de vie.
Le fossé se creuse entre l’épouse à la maison et le mari qui s’intègre plus rapidement à la nouvelle société. Les problèmes augmentent et peuvent conduire à la violence. Ceci est notamment prouvé par les statistiques concernant le taux d’activité des hommes immigrants qui est supérieur à celui des femmes maghrébines immigrantes au Québec.
Dans le pays d’origine, la garde des enfants se fait dans le cadre d’un réseau social traditionnel : la famille, les amies, les voisines ou les servantes qui relayent la mère pour la garde des enfants. De plus, la lenteur de l’évaluation des diplômes démotive les nouvelles arrivantes : «Moi, j’ai attendu huit mois. Alors, après huit mois, la formation que je veux, par exemple, ça y est, elle est reportée pour l’année prochaine.», se plaint une diplômée à Saint-Laurent (Montréal). Ces femmes immigrantes soulignent que les communications avec les agents des services d’Emploi-Québec qui s’occupent de leur dossier sont difficiles sur plusieurs aspects : elles disent qu’on leur conseille des formations alors qu’elles en souhaitent d’autres ou qu’on leur refuse d’autres formations qu’elles désirent. Par ailleurs, même quand elles disposent d’habiletés (diplôme, expérience, langue), nous constatons que ces femmes ont du mal à se faire valoir sur le marché du travail québécois. Cependant, il ne faut pas dévaloriser l’effort que font ces femmes maghrébines immigrantes pour s’intégrer dans la nouvelle société à travers le bénévolat qu’elles effectuent, car elles sont qualifiées, elles peuvent mettre à profit leurs connaissances. Ce bénévolat est inestimable, mais représente un piège : excellentes pour le bénévolat, elles ne sont pas reconnues comme des travailleuses.
Et celles qui ne maîtrisent pas le français ont évidemment encore moins de chance. Il en découle, dans plusieurs cas, une sorte de logique de cause à effet entre plusieurs éléments qui mettent ces femmes devant une impasse qui leur paraît insoluble : le gouvernement canadien demande l’expérience canadienne, alors qu’elles ont l’expérience dans leur pays d’origine et elles sont déjà scolarisées. Des données de Statistique Canada laissent apparaitre que les femmes immigrantes connaissent une pauvreté croissante. Environ 62% des femmes immigrantes de Montréal avaient un revenu d’emploi comme principale source de revenus (contre 70% d’hommes immigrants). Et environ 23% des femmes immigrantes dépendaient des transferts gouvernementaux (deux fois plus que les hommes immigrants).
Cette difficile équation garderie-francisation-travail, combinée aux préjugés et à la stigmatisation des immigrantes, constitue de véritables blocages et obstacles. Le stéréotype dominant renvoyant au statut social «d’immigrante» n’est autre qu’un rapport de domination économique. En effet, c’est plus dans le rapport au travail que ce stéréotype a été le plus cité, ainsi que dans la non-reconnaissance de leur savoir-faire et de leurs capacités réelles dans tous les secteurs.
Le degré de souffrance peut être différent parce que les femmes immigrantes sont souvent doublement discriminées en raison de leur origine ethnique qui ne devrait pas être une entrave à la valorisation des traditions et des connaissances de ces femmes.
En guise de conclusion, nous avons retenu deux groupes de problèmes importants, synthétisés sous le triptyque suivant : «dévalorisation des acquis», «exigence de l’expérience locale- Garderie» et «langue-travail-garderie». En fait, plusieurs failles sont ainsi identifiées : les longues listes d’attente autant pour les garderies subventionnées que pour la francisation, le manque d’efficacité des programmes de francisation pour celles qui doivent régulariser leur statut, la non-reconnaissance des diplômes et des expériences acquises dans le pays d’origine, le manque d’efficacité des politiques d’Emploi-Québec en matière de formation et d’insertion professionnelle pour celles qui doivent régulariser leur statut.
Fayrouz Fawzi, Doctorante en sociologie littéraire Université Hassan II Aïn Chock Faculté des Lettres et sciences humaines.
22/9/2012
Source : Le Matin
Abdelhamid El Jamri a été élu à la tête du Système des Nations unies des droits de l’Homme à l’issue de la 24ème réunion des présidents des organes de traités de l’ONU qui s’est tenue en juin dernier à Addis-Abeba, en Ethiopie. Il occupera cette fonction pendant une année, soit jusqu’en juin 2013 et représentera le système auprès de différentes instances : Etats, ONG, etc. Entretien.
Libé : Que pouvez-vous nous dire à propos de votre élection ?
Abdelhamid El Jamri: La réunion des présidents est une réunion statutaire, qui existe depuis plus de 24 ans maintenant. Elle a été instituée par l'Assemblée générale des Nations unies. Bien sûr, juste après mon élection, j'ai remercié mes pairs pour leur confiance et de m'avoir choisi comme président. Je suis fier de cette confiance et je fournirai tous les efforts nécessaires pour être à la hauteur de cette confiance. Et au-delà de ma petite personne, la fierté revient à mon Comité sur les droits des migrants et à mon pays le Maroc.
Madame Felice Gaer est la présidente du Comité contre la torture (CAT). Elle est américaine, très compétente et a beaucoup de qualités. Elle sera à mes côtés, pendant toute cette présidence.
Quelles seront maintenant vos nouvelles responsabilités ?
Suite à cette élection, les responsabilités sont multiples. D'abord, assurer la présidence de la 24ème réunion des présidents, qui a duré une semaine et la réussir. Après cette réunion, je resterai président jusqu'à la 25ème réunion, qui aura lieu en juin 2013. Au cours de cette présidence, j'aurai à représenter le Système des Nations unies des Organes de traités dans plusieurs instances : les Etats membres des Nations unies, les Organisations de la société civile, les Institutions nationales des droits de l'Homme, les Agences des NU, entre autes.
C’est une année bien remplie, parce qu'elle coïncide avec la publication du rapport du Haut commissariat aux droits de l'Homme sur le renforcement des Organes de traités. C'est un rapport qui sort, suite à une concertation que nous avions commencée depuis deux années, avec différents acteurs, et qui porte sur l'amélioration et le renforcement des méthodes de travail des Organes de traités.
Cette année, j'aurai beaucoup de rencontres à faire avec les partenaires et principalement les Etats. A ce niveau, j'ai un premier dialogue avec les Etats à l'Assemblée générale des Nations unies, à New York, les 16 et 17 juillet. A ce sujet, j'ai déjà fait, avec mes collègues présidents des Organes de traités, une vidéo-conférence avec la présidence de la 66ème AG des NU et les deux ambassadeurs facilitateurs.
Vu l'importance des décisions que nous avons prises lors de notre 24ème réunion, nous serons amenés à mettre en place un suivi de leur mise en œuvre par les Organes de traités. Ce suivi se fera sur la base de rapports périodiques et certainement à travers des réunions intermédiaires des présidents.
Je rencontrerai aussi les acteurs de la société civile ainsi que les institutions nationales des droits de l'Homme, dans différentes régions du monde.
A Addis-Abeba, est-ce que vous avez évoqué la situation des droits de l'Homme en Afrique avec les organismes africains?
Oui, à Addis-Abeba, nous avons eu un dialogue fructueux avec les Mécanismes africains relatifs aux droits de l'Homme, notamment la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples, le Comité des experts sur les droits et le bien-être de l'enfant, le Mécanisme africain d'évaluation entre pairs, la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples, la Cour de justice de l'Afrique de l'Est et la Cour de justice de la CEDEAO, ainsi que leurs partenaires, y compris les agences des Nations unies, les institutions nationales des droits de l'Homme et les organisations de la société civile. Des recommandations conjointes visant à une plus étroite coopération entre les Mécanismes internationaux et régionaux relatifs aux droits de l'Homme seront également annexées au rapport des présidents à l'Assemblée générale.
Ces Mécanismes ont évoqué la situation difficile des droits de l'Homme en Afrique, leurs difficultés à fonctionner, notamment du fait de certains comportements d'Etats, qui ne respectent pas les règles des organes créés en vue de surveiller la situation des droits de l'Homme en Afrique.
Notre pays, par sa dynamique en matière de droits de l'Homme et de construction de l'Etat de droit, devrait faire le nécessaire pour retourner au sein de l’UA. Il apportera certainement un nouveau souffle et une dynamique à cette institution, à la Commission des DHP, à la Cour africaine des DHP et aux autres organes de surveillance des DH.
La réunion a duré une semaine et a traité, notamment, le dernier rapport du Haut commissariat aux droits de l’Homme sur le renforcement des Organes de traités. Quels sont les objectifs après la réunion ?
Au cours de notre 24ème réunion annuelle, nous avons examiné des questions très importantes pour le travail futur des Organes de traités, dont le rapport du Haut commissaire aux droits de l'Homme sur le renforcement des Organes de traités. Les présidents ont accueilli favorablement le rapport et endossé la vision qu'il contient et qui émane d'un processus de consultation de près de trois ans dans lequel les membres des Organes de traités ont joué un rôle déterminant. Les présidents ont exprimé leur soutien aux propositions importantes faites dans le rapport, notamment celles relatives au calendrier global en matière de présentation de rapports, la simplification de la procédure, la question des limitations de pages en ce qui concerne les rapports des Etats parties et l'utilisation des technologies modernes telles que le webcasting et la vidéoconférence. Les présidents ont recommandé que chaque Organe de traité examine attentivement les recommandations adressées aux Organes de traités et les compare soigneusement avec leurs méthodes de travail existantes afin d'identifier les mesures nécessaires à leur mise en œuvre.
24/9/2012
Source : Libération
Quelque 19.687 demandes de régularisation sont parvenues, via internet, au ministère italien de l'intérieur durant les sept premiers jours de l'opération lancée, samedi dernier, à cet effet à l'intention des étrangers travaillant au noir, a-t-on annoncé de source officielle à Rome.
Cette opération est organisée en application d'un décret-loi adopté par le gouvernement italien officiellement pour lutter contre le travail au noir.
En tête des demandeurs de régularisation jusqu'à vendredi à 18h00 (HL), les ressortissants du Bengladesh venaient en tête avec 2.991 demandes suivis de ceux de l'Inde (2.911), du Maroc (2.347) et de l'Egypte (2.155).
Selon les données du département italien de l'intérieur, 12.884 d'entre ces demandes ont été envoyées directement par des particuliers, 6.142 par des associations et des patrons, 650 par des consultants dans le secteur du travail et 11 par des communes.
Il ressort également des mêmes données que le plus grand nombre de demandes provient de la province de Milan (3.000), suivie de celles de Rome (2.501) et de Naples (2.272).
En application d'une directive européenne datant de 2009, l'Italie avait adopté le 6 juillet dernier un décret-loi qui prévoit des sanctions sévères à l'encontre des patrons qui font travailler illégalement plus de trois étrangers en situation irrégulière et des mineurs de moins de 16 ans.
Ce texte, publié le 31 juillet au bulletin officiel, décrète notamment un durcissement des peines à l'encontre de toute personne employant des travailleurs au noir ainsi que des sanctions administratives pouvant atteindre 150.000 euros, sans compter une amende correspondant au coût moyen de rapatriement de chaque employé en situation irrégulière.
En contrepartie, il prévoit d'accorder une sorte d'amnistie aux travailleurs au noir entrés en Italie avant le 31 décembre 2011 qui viendraient à dénoncer leurs employeurs.
Il accorde en même temps aux patrons la possibilité de régulariser leurs employés travaillant à temps plein depuis au moins trois mois en échange du paiement d'une amende forfaitaire de 1000 euros, plus les arriérés des cotisations patronales non versées sans aucune poursuite.
L'opération de régularisation des étrangers travaillant au noir, qui prendra fin le 15 octobre prochain, est perçue par d'aucuns comme un moyen de faire partager à la communauté immigrée dans son ensemble le coût de la crise économico-financière dans laquelle se débat le pays.
Certaines sources estiment à pas moins de 2,5 milliards d'euros les recettes du trésor public au terme de cette opération qui, d'après l'agence Ansa, intéresserait potentiellement quelque 380.000 personnes.
La dernière opération de régularisation en Italie remonte à 2009. Celle-ci n'avait cependant concerné que le personnel domestique et les assistants à domicile.
Selon l'Institut italien des statistiques, la Péninsule compterait quelque 500.000 sans-papiers contre 3,6 millions d'immigrés légaux.
22 sept 2012
Source : MAP
Sur le Forum d’un site internet (maglor.fr) une jeune fille « Sabrina » a exprimé son étonnement quant à la rencontre d’associations-MRE avec le CCME, dans le cadre de son initiative de dialogue, en ces termes - je cite textuellement- : « Quand j'ai vu la liste de ces personnes, je vous avoue que je suis resté bouche bec. étonnée de voir des opposants notoires au CCME deviennent des partisans. Courtisés par une simple invitation? »
Il n’est pas de mes habitudes de rentrer dans des polémiques et des échanges qui conduisent dans des impasses. Mais, ce droit de réponse m’a semblé utile pour clarifier certaines choses et susciter un vrai débat.
Je comprends et je respecte votre colère et votre indignation « Sabrina ». Nous avons tous, pour des raisons diverses, cumulé de la colère, du ressentiment et de la haine contre tous ceux qui ont manqué de respect aux MRE, bradé leurs droits ou contrarié leurs revendications légitimes. Nous avions raison de le faire et nous devons aujourd'hui, plus que jamais, poursuivre le combat.
En ce moment, des cabinets et des directions ministérielles se penchent sur l'élaboration des lois organiques censées donner vie aux principes annoncés par la Constitution et par le discours royal du 20 août (quid du Conseil de la jeunesse…)
Question : est ce que les MRE doivent déserter le terrain du dialogue et de la proposition ? Continuer à s'auto-flageller et s'entredéchirer et les laisser décider à leur place ?
Est-ce que le fait d’accepter de débattre et de dialoguer avec les responsables d’une institution nationale signifierait la compromission ?
Je rappellerai jute en passant cette réalité : le CCME est l’émanation d’un dahir royal (décembre 2007).
Non Sabrina. Les MRE doivent, surtout en ce moment, faire entendre haut et fort leur voix, préciser leurs attentes et proposer des idées pertinentes en la matière. Il y a 36 façons de le faire. Mais, peu importe la manière, l'essentiel c'est de le faire honnêtement et l'assumer ouvertement.
C’est dans cet esprit et avec cette volonté que j'ai, personnellement, accepté de faire le voyage de Rabat avec une délégation du CAI-Almohagir. Le débat et les échanges qui ont marqué notre rencontre avec le CCME furent francs et directs. Il n’était nullement question de négocier ou de cautionner, mais, d’échanger, de dialoguer afin de dissiper les malentendus et clarifier les positions respectives. D’ailleurs, et dans cette même optique, nous avons rencontré d'autres institutions que le CCME, pour dire qu'il ne serait pas acceptable et légal que les MRE ne puissent pas disposer de représentation effective dans la vingtaine de Conseils prévus par la Constitution de 2011. Nous avons, à cette occasion également rappelé à tous qu'il est impératif que ceux qui ont géré les affaires des MRE rendent compte de leur gestion aux instances (d’évaluation et de contrôle/Parlement, Cour des Comptes) dont c'est la mission et la fonction. Les MRE peuvent, certes, l'exiger, c'est leur droit, mais ils n'ont aucun moyen (technique, juridique) de le faire eux mêmes. Soyons donc pragmatiques.
Il me semble, en effet, qu’aujourd'hui, nous devons mener le combat avec plus d’intelligence et de rigueur non seulement pour exiger la mise en œuvre de l'article 163 (CCME) mais, pour que tous les droits constitutionnels des MRE voient le jour et rapidement.
Ce combat nous ne pouvons pas le mener uniquement à distance, par écrit ou dans les forums, mais sur place et avec les premiers concernés (Ministères, partis, Conseils, Fondations, ONG nationales). C’est ce que j'ai fait et continuerai à faire ouvertement, officiellement. Je rencontrerai même le diable s'il le faut pour promouvoir et défendre les causes et les intérêts MRE, mais entendons-nous bien, il n'est pas question de vendre mon âme à ce diable.
Enfin, un petit conseil Sabrina : attention aux pyromanes qui ne font qu'attiser le feu de la désinformation et de la haine systématique et « gratuite ». Certains d'entre eux ont entrepris des démarches officieuses (envoi de mails, appels, intermédiaires…) pour participer à la rencontre avec le CCME, mais se permettent, aujourd’hui, de donner sur le net des leçons de bravoure et de fidélité à des valeurs et à des principes intangibles. C'est cela l'indignité et c'est cela la tricherie.
22 Septembre 2012, Mohammed Mraizika
Source : emarrakech
L’isolement de la femme marocaine immigrante au Québec
Le Québec est une société pleine de valeurs au sein de laquelle les femmes marocaines immigrantes s’affirment comparativement à la situation qui prévaut dans leur pays d’origine. Elles voient dans la société d’accueil un milieu qui permet de meilleures perspectives pour l’avenir de leurs enfants. Toutefois, elles ont le sentiment que le désir d’émancipation est entravé par de nombreuses barrières qui se dressent devant elles et qui leur semblent infranchissables : comme la couleur de la peau, le port du voile, l’origine ethnique, la non-reconnaissance des diplômes et des acquis, qui constituent un choc culturel pour ces femmes. Selon les résultats de Statistiques Canada en 2011, elles sont pour la plupart instruites : 49% d’entre elles sont de scolarité collégiale ou universitaire. En effet, 32% d’entre elles détiennent un diplôme de niveau universitaire et 17% ont un niveau collégial ou professionnel. À leur arrivée, les femmes immigrantes ne s’y retrouvent pas, leurs valeurs étant souvent différentes de celles de la société d’accueil. Nous assistons très souvent à une perte d’identité et de repères. À cela s’ajoutent les barrières linguistiques qui font, entre autres, que les femmes parrainées par le mari n’arrivent pas à suivre le cheminement de leurs enfants à l’école. De ces multiples blocages, nous retenons particulièrement, l’équation constituée par le trio garderie-langue-travail,qui concerne les femmes auxquelles la maîtrise du français est un problème important dans leur parcours puisqu’il constitue une atteinte à leur autonomie : sans garderie pour leurs enfants, ces femmes n’arrivent pas à suivre les programmes de francisation, et sans amélioration de leur niveau de maîtrise de la langue française, leurs chances de trouver un emploi s’amenuisent ainsi que, plus globalement, leurs habiletés de socialisation et d’intégration.
Gardiennes des traditions, les femmes marocaines immigrantes restent à la maison pour s’occuper des enfants, n’ayant pas accès à des places en garderie, préoccupées par la reconstruction d’une vie familiale harmonieuse. Très souvent, la nouvelle vie devient une source de tension: choc des valeurs,choc des cultures,absence de travail alors que la famille est venue s’installer pour améliorer ses conditions de vie.
Le fossé se creuse entre l’épouse à la maison et le mari qui s’intègre plus rapidement à la nouvelle société. Les problèmes augmentent et peuvent conduire à la violence. Ceci est notamment prouvé par les statistiques concernant le taux d’activité des hommes immigrants qui est supérieur à celui des femmes maghrébines immigrantes au Québec.
Dans le pays d’origine, la garde des enfants se fait dans le cadre d’un réseau social traditionnel : la famille, les amies, les voisines ou les servantes qui relayent la mère pour la garde des enfants. De plus, la lenteur de l’évaluation des diplômes démotive les nouvelles arrivantes : «Moi, j’ai attendu huit mois. Alors, après huit mois, la formation que je veux, par exemple, ça y est, elle est reportée pour l’année prochaine.», se plaint une diplômée à Saint-Laurent (Montréal). Ces femmes immigrantes soulignent que les communications avec les agents des services d’Emploi-Québec qui s’occupent de leur dossier sont difficiles sur plusieurs aspects : elles disent qu’on leur conseille des formations alors qu’elles en souhaitent d’autres ou qu’on leur refuse d’autres formations qu’elles désirent. Par ailleurs, même quand elles disposent d’habiletés (diplôme, expérience, langue), nous constatons que ces femmes ont du mal à se faire valoir sur le marché du travail québécois. Cependant, il ne faut pas dévaloriser l’effort que font ces femmes maghrébines immigrantes pour s’intégrer dans la nouvelle société à travers le bénévolat qu’elles effectuent, car elles sont qualifiées, elles peuvent mettre à profit leurs connaissances. Ce bénévolat est inestimable, mais représente un piège : excellentes pour le bénévolat, elles ne sont pas reconnues comme des travailleuses.
Et celles qui ne maîtrisent pas le français ont évidemment encore moins de chance. Il en découle, dans plusieurs cas, une sorte de logique de cause à effet entre plusieurs éléments qui mettent ces femmes devant une impasse qui leur paraît insoluble : le gouvernement canadien demande l’expérience canadienne, alors qu’elles ont l’expérience dans leur pays d’origine et elles sont déjà scolarisées. Des données de Statistique Canada laissent apparaitre que les femmes immigrantes connaissent une pauvreté croissante. Environ 62% des femmes immigrantes de Montréal avaient un revenu d’emploi comme principale source de revenus (contre 70% d’hommes immigrants). Et environ 23% des femmes immigrantes dépendaient des transferts gouvernementaux (deux fois plus que les hommes immigrants).
Cette difficile équation garderie-francisation-travail, combinée aux préjugés et à la stigmatisation des immigrantes, constitue de véritables blocages et obstacles. Le stéréotype dominant renvoyant au statut social «d’immigrante» n’est autre qu’un rapport de domination économique. En effet, c’est plus dans le rapport au travail que ce stéréotype a été le plus cité, ainsi que dans la non-reconnaissance de leur savoir-faire et de leurs capacités réelles dans tous les secteurs.
Le degré de souffrance peut être différent parce que les femmes immigrantes sont souvent doublement discriminées en raison de leur origine ethnique qui ne devrait pas être une entrave à la valorisation des traditions et des connaissances de ces femmes.
En guise de conclusion, nous avons retenu deux groupes de problèmes importants, synthétisés sous le triptyque suivant : «dévalorisation des acquis», «exigence de l’expérience locale- Garderie» et «langue-travail-garderie». En fait, plusieurs failles sont ainsi identifiées : les longues listes d’attente autant pour les garderies subventionnées que pour la francisation, le manque d’efficacité des programmes de francisation pour celles qui doivent régulariser leur statut, la non-reconnaissance des diplômes et des expériences acquises dans le pays d’origine, le manque d’efficacité des politiques d’Emploi-Québec en matière de formation et d’insertion professionnelle pour celles qui doivent régulariser leur statut.
22 Septembre 2012, Fayrouz Fawzi
Source : LE MATIN
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