SIEL 2024: Plannigramme
La question du droit de vote des étrangers était lundi au coeur du débat politique, lancée par un appel de 75 députés PS, qui plaident dans Le Monde daté de mardi pour que la promesse de campagne de François Hollande en faveur de cette mesure soit tenue au plus vite.
«La réforme doit intervenir rapidement, pour se donner les moyens de l’appliquer lors des prochaines municipales» de 2014, écrivent ces élus de diverses sensibilités. «A celles et ceux qui nous disent que c’est trop tôt, et qu’il faut prendre son temps, nous répondons que c’est en commençant maintenant que nous aurons la possibilité de prendre notre temps pour faire cette réforme» qui «ne se fera pas en un jour» car elle nécessitera une réforme de la Constitution et «changera la nature du corps électoral».
Parmi les 75 signataires de cette tribune figurent Karine Berger, secrétaire nationale à l'économie pressentie pour devenir adjointe au porte-parole du PS, Elisabeth Guigou, Patrick Bloche, Laurence Dumont, Sandrine Mazetier, Christian Paul, Jean-Jacques Urvoas, Razzy Hammadi, Annick Lepetit, Patrick Menucci ou encore Axelle Lemaire, députée des Français de l'étranger (Europe du Nord).
Le porte-parole du PS, David Assouline, a peu après abondé dans le sens de ces élus, sans toutefois vouloir se prononcer sur le calendrier de mise en oeuvre de cette mesure, qui permettrait aux étrangers résidant en France d'exprimer leur vote lors des scrutins locaux. «Je ne vais pas, comme porte-parole du PS, m’ingérer dans les arbitrages sur le calendrier, mais partager cette conviction profonde que ce droit doit s’inscrire, parce qu’il est légitime, c’est la démocratie telle que nous la concevons au niveau local», a déclaré le sénateur. «Le PS souhaite bien entendu que cet engagement soit réalisé», a-t-il assuré.
«Revendication forte ? Non»
Mais au sein même du gouvernement, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a tempéré les ardeurs des partisans de cette mesure, en estimant qu'elle ne figurait pas au sommet des préoccupations des Français. «Est-ce que c’est aujourd’hui une revendication forte dans la société française? Un élément puissant d’intégration? Non», déclare le ministre de l’Intérieur au Monde daté de mardi. «Ça n’a pas la même portée qu’il y a trente ans. Aujourd’hui, le défi de la société française est celui de l’intégration», ajoute-t-il.
Ces propos de Manuel Valls ont fait réagir Olivier Besancenot, du Nouveau Parti anticapitaliste, qui s'est demandé si François Hollande et son ministre de l'Intérieur ne se partageaient pas deux rôles : «le flic gentil, le flic méchant». «Valls a le droit d’en penser ce qu’il veut, mais c’est une promesse de François Hollande», «une promesse de la gauche qui remonte à 1981», a commenté sur RMC l’ex-candidat trotskiste à l’Elysée.
«Calcul électoral»
Le député UMP des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a quant à lui dénoncé un «calcul électoral en vue des prochaines élections municipales», à la suite de l’appel des 75 députés socialistes. «Cette imposture idéologique dont font preuve certains cadres socialistes ne relève certainement pas d’une démarche citoyenne mais purement et simplement du calcul électoral en vue des prochaines élections municipales (...). La ficelle est un peu grosse : cela fait 30 ans que le Parti socialiste ressort le droit de vote des étrangers pour séduire le vote communautaire», a-t-il estimé dans un communiqué.
En fin d'après-midi, le parti EE-LV, partenaire de gouvernement du PS, a souhaité que la loi sur le vote des étrangers soit achevée avant l'été 2013, rappelant également qu'elle figurait au programme de campagne du chef de l'Etat. EE-LV «réaffirme son attachement à la citoyenneté de résidence et demande au gouvernement de tout mettre en oeuvre pour que la loi constitutionnelle soit menée à terme avant l'été 2013», écrivent les porte-parole Elise Lowy et Jean-Philippe Magnen, dans un communiqué.
«La peur du Front national, ou la contrainte de la majorité des 3/5e au Congrès ou d’un référendum pour que cette loi puisse être mise en oeuvre, ne peut sans cesse servir d’argument pour que cette réforme nécessaire soit repoussée à la législature suivante ou considérée comme une revendication secondaire», selon le parti écologiste. «Visant à favoriser l’implication des étrangers non communautaires dans la vie publique et à renforcer leur intégration dans la communauté française, cette proposition doit trouver une concrétisation avant les élections municipales de 2014», estiment Elise Lowy et Jean-17/9/2012, Philippe Magnen
Source : Libération
Une étude coordonnée par France terre d’asile compare l’accueil réservé aux moins de 18 ans dans les 27 pays de l’Union européenne.
D’après l’association, le pays des droits de l’homme fait figure de bon élève concernant la tenue de ses statistiques, mais sa prise en charge pourrait être largement améliorée.
À chacun ses atouts et ses faiblesses. Le pays modèle n’existe pas dans l’Union européenne en matière de protection et d’accompagnement des mineurs étrangers isolés. Mais en réunissant les points forts de chaque membre, France terre d’asile a voulu, en liaison avec cinq organismes homologues, dégager une sorte de politique idéale dans ce domaine.
Cette dernière doit servir de base à un appel des associations européennes auprès de la Commission européenne, le 30 octobre prochain à Budapest, alors que les Vingt-Sept se sont engagés à harmoniser leurs procédures via le Régime d’asile européen commun (Raec).
Plus de 10 000 demandes d’asile de la part de mineurs en Europe
« La France est sans doute plus en avance sur le décompte des enfants qui demandent l’asile, mais les procédures d’accueil se sont considérablement complexifiées ces dernières années et la protection de ces mineurs s’en est retrouvée affaiblie », diagnostique Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile.
En 2010, près de 600 demandes d’asile ont été formulées, soit moitié moins qu’il y a sept ans. À côté, la Suède (2 393), l’Allemagne (1948) et le Royaume-Uni (1 595) ou la Belgique (896) en reçoivent bien davantage. France terre d’asile évalue à 10 295 le nombre de demandes de protection faites par des mineurs en 2010 auprès d’États membres de l’Union, avec pour première origine l’Afghanistan.
Les faiblesses de la France
La chaîne de prise en charge d’enfants étrangers en France aurait beaucoup de maillons manquants. À commencer par l’information à destination des mineurs. En Suède, l’accès au droit d’asile est expliqué à chacun, quel que soit son âge, avec des supports de communication adaptés.
Autre point faible, la désignation du tuteur légal en l’absence de parents pour représenter l’enfant. En France, un administrateur « ad hoc » est désigné pour suivre le dossier du mineur, mais il manque souvent de qualifications. Un travers évité aux Pays-Bas, où pour devenir tuteur, il est obligatoire d’avoir un diplôme de travailleur social et une formation au moment de son entrée en fonction.
L’étude cite aussi en exemple l’Irlande, où les démarches sont considérablement simplifiées. Les moins de 18 ans, une fois identifiés par les services d’immigration, sont directement orientés vers une institution unique qui se charge à la fois de leur bien-être et de leur représentation.
10 % des mineurs en rétention administrative
La rétention administrative pose également question. Elle concerne 10 % des mineurs isolés étrangers arrivant en France. Sur le territoire, la détention des enfants est interdite. Mais ils peuvent être privés de liberté à la douane en « zone d’attente », sur une durée pouvant aller jusqu’à vingt jours.
« Les mineurs non accompagnés arrivant à la frontière devraient être admis sur le territoire afin d’évaluer leur situation au regard de l’asile et leur fournir un hébergement et les soins appropriés », recommande le rapport.
Supprimer le règlement dit « Dublin II »
France terre d’asile vise en outre le règlement dit « Dublin II », qui autorise un État à renvoyer un étranger dans un autre pays de l’UE (en Grèce notamment) lorsqu’une demande d’asile y a déjà été effectuée. Le rapport préconise de supprimer ces déplacements pour les mineurs, à moins qu’il s’agisse d’un regroupement familial.
L’organisation pointe enfin du doigt l’absence d’efficacité de l’évaluation de l’âge des jeunes migrants quand ils n’ont pas sur eux des papiers prouvant leur date de naissance. La France, pour l’heure, utilise encore des analyses médicales à partir d’une radio des os particulièrement contestées quant à leur fiabilité.
17/9/2012, JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS
Source : La Croix
La métropole est l’invitée phare de la biennale d’architecture de Bordeaux, «Agora», qui a pour vocation de mettre à l’honneur l’architecture contemporaine et la dynamique urbaine.
La ville de Casablanca est actuellement sous les feux des projecteurs à Bordeaux (France) à l’occasion de la cinquième édition de la biennale «Agora» d’architecture, d’urbanisme et de design (13-16 septembre), à travers des expositions, des projections de films et des conférences mettant à l’honneur le patrimoine ancien et nouveau de la métropole marocaine.
En vertu du jumelage liant les deux villes marocaine et française, une importante délégation casablancaise, comprenant des représentants de la commune, de l’association Casamémoire, le directeur général des Archives nationales du Maroc, des architectes, ainsi que des étudiants et professeurs de l’École d’architecture de Casablanca, a été invitée à prendre part à cette biennale ainsi qu’aux Journées européennes du patrimoine qui ont eu lieu ce week-end.
Cette participation fait suite à un séjour d’architectes bordelais à Casablanca l’année dernière à l’occasion des Journées du patrimoine, a indiqué à la MAP l’architecte Rachid Andaloussi, président de Casamémoire, une association qui milite pour la sauvegarde du patrimoine architectural du 20e siècle de la ville. L’objectif est de porter «un regard croisé sur les expériences des deux villes en matière de conservation du patrimoine et de son développement pour lui donner une nouvelle vocation et le mettre en valeur de manière à ce qu’il devienne un produit qui participe au développement de la ville», a-t-il souligné.
Parmi les événements phares de l’Agora figure l’exposition «Casablanca, les ateliers de la modernité», réalisée en collaboration avec l’association Flim et Casamémoire. Elle retrace l’histoire de la ville à l’aube du XXe siècle, en commençant par le général Lyautey, résident général à l’époque du protectorat, qui imposa des plans de développement et d’urbanisme imaginés par Henri Prost pour accompagner la croissance de la ville, faisant émerger un style architectural «néo-marocain», puis l’arrivée de Michel Ecochard en 1947 qui imposa un nouveau schéma d’aménagement qui marquera tout aussi durablement la ville, et notamment autour du développement de l’habitat et du logement du grand nombre.
Au programme également figure un workshop sur le projet international «CAS+BDX 2012» qui a pour objet de dresser un portrait des villes de Casablanca et Bordeaux à travers leur architecture, leur histoire et leur culture. Portée par les associations Flim, Casamémoire et l’agence «2:pm architectures», cette initiative se veut une illustration de l’entente entre les deux villes. En croisant des disciplines diverses, il s’agit de construire un regard pluriel et sensible sur ces deux territoires.
Le premier temps fort du projet s’est déjà déroulé avec succès à Casablanca du 30 mars au 8 avril dernier, lors de la quatrième édition des Journées du patrimoine. Le deuxième aura lieu à Bordeaux lors de l’Agora. Deux moments privilégiés pour présenter au public à la fois l’exposition de photos «Un regard sur Casa», de Frank Loriou, une exposition de travaux d’architecture réalisés par Rachid Andaloussi, et le film documentaire, créés pour l’occasion ainsi que réunir les trente étudiants des écoles d’architecture de Casablanca et de Bordeaux participant au workshop «CAS+BDX 2012».
Le public a, par ailleurs, eu l’occasion d’assister à la projection du film «Et toi Casa, tu m’aimes comment ?», réalisé par Pascal Renau, et du documentaire «Ana l’Hay, 7 histoires et 1/2», une œuvre consacrée au Hay Mohammadi, de Chadwane Bensalmia et Yasmine Hadhoumi, produite par l’association Casamémoire.
Inscrire Casablanca au patrimoine mondial de l’humanité
La délégation officielle de Casablanca, conduite par le secrétaire général de la ville, Ahmed Taoufiq Naciri, a eu des entretiens avec les autorités locales notamment le secrétaire général de Bordeaux, dans le cadre du suivi de l’Accord de jumelage qui soufflera sa 25e bougie l’année prochaine.
Dans cette perspective, le consul général du Maroc à Bordeaux, Fathallah Mohamed Fellat, a émis le souhait de voir les deux villes jumelles insérer, dans le cadre de leur partenariat, l’objectif d’inscription de Casablanca au Patrimoine mondial de l’humanité.
«Comme vous le savez, Bordeaux est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. J’espère qu’un jour viendra où sa grande jumelle se verra pareillement honorée. Pour ma part, je ne cesserai de l’espérer et soutiendrai les efforts de l’association Casamémoire qui œuvre dans ce sens», a-t-il déclaré lors d’un déjeuner en l’honneur de la délégation casablancaise, en présence de plusieurs personnalités françaises. «Bordeaux et Casablanca fêteront en 2013 leur 25 ans de jumelage. Il serait peut-être souhaitable d’inscrire cet objectif dans leur programme d’action», a-t-il ajouté, en proposant à associer, dans cette démarche, les compétences franco-marocaines de la région du grand Sud-Ouest de la France, qui viennent de se constituer en réseaux, à l’initiative du consulat.
«Il serait sans doute judicieux de les associer aux grands chantiers urbains qu’engage le Maroc. Le réseau de compétences qu’ils forment pourrait également participer à la formation des futurs architectes et urbanistes marocains, notamment dans le cadre de partenariats entre les institutions bordelaises auxquelles ils appartiennent et des institutions marocaines», a-t-il suggéré.
15 Septembre 2012
Source : Le Matin/MAP
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Les démarches administratives restent un casse-tête mais l'ambiance est apaisée parmi les étudiants étrangers non européens en France, qui préparent leur rentrée libérés du poids d'une circulaire du précédent gouvernement leur restreignant le droit au travail.
"Je viens ici pour étudier. Pas pour chercher un travail", précise d'emblée Talal Alkanj, un Libanais de 22 ans inscrit en master de génie civil à l'université Paris VII.
A la Cité internationale universitaire de Paris, il attend son tour pour valider son visa auprès de l'Office français de l'immigration et de l'intégration qui tient un guichet commun avec la Préfecture de police.
"Si une opportunité se présentait à la fin de mes études, poursuit toutefois le jeune homme, ce serait décevant" de devoir dire non faute de titre de séjour.
Le gouvernement a abrogé dès juin la circulaire dite Guéant, du nom de l'ancien ministre de l'Intérieur, sur les étudiants étrangers. Le texte demandait, depuis le 31 mai 2011, aux préfets d'instruire "avec rigueur" leurs autorisations de travail et d'exercer un "contrôle approfondi" des demandes de changement de statut d'étudiant à salarié.
De nombreux employeurs avaient dû renoncer à embaucher de jeunes diplômés étrangers, certains très qualifiés, qui s'étaient retrouvés en situation irrégulière, sous la menace d'une reconduite à la frontière.
L'abrogation de la circulaire a "eu un effet vertueux immédiat pour ceux qui avaient un dossier en souffrance", indique Fatma Chouaïeb, porte-parole d'un collectif en pointe sur cette question.
"Pour les tout récents diplômés, le processus est toujours en cours", relève-t-elle. "Tout n'est pas parfait, les pratiques préfectorales ne sont pas toutes alignées" sur le nouveau texte.
4e rang mondial
Quant aux primo-arrivants, ils font leur rentrée dans un "climat apaisé", selon Carine Camby, déléguée générale de la Cité internationale. "Ils sont plus détendus, il y a beaucoup moins d'anxiété que l'an dernier."
"Je ne suis pas inquiet pour mes papiers", confirme le Tunisien Mahfoudh Friji, étudiant en cinéma de 22 ans. Une fois diplômé, s'il trouve un travail, il restera. Mais "ça risque d'être dur, il y a beaucoup de concurrence en France".
Pour Carine Camby, il faut en effet relativiser l'impact quantitatif de la circulaire Guéant. "La France est restée très attractive pour les étudiants étrangers, il y a même eu une augmentation des arrivées".
Avec 288.550 étudiants étrangers en 2011-2012, soit 12,3% de sa population étudiante globale, la France occupe le 4e rang mondial, derrière les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie. Les Marocains, suivis des Chinois puis des Algériens, forment les plus gros contingents.
Non-européens, ils ont besoin d'un visa ou d'un titre de séjour. Attestations de ressources, de logement, de scolarité... les papiers à fournir restent légion.
"Il ne faut pas que le titre étudiant soit un moyen de contourner la loi", justifie David Julliard, chargé de la question à la préfecture de police de Paris.
En fin de cursus, quand les étudiants demandent un titre de salarié, ses services sont également chargés de vérifier "que la promesse d'embauche ne vient pas d'un McDo pour un bac plus 3".
Selon lui, la réflexion sur le passage du statut d'étudiant à salarié n'était donc pas "illégitime". Mais, avec la circulaire Guéant, "le coup de frein a été trop brutal", estime le responsable, "satisfait que le climat soit pacifié".
15 sept 2012 Charlotte PLANTIVE
Source : AFP
Une réunion a regroupé, samedi à Casablanca, à l'initiative du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), une trentaine d'acteurs associatifs, issus de l'immigration marocaine, venus de plusieurs pays, à savoir l'Allemagne, la Belgique, le Canada, la France, le Gabon, l'Italie et les Pays-Bas.
Lors de cette rencontre, les différents intervenants ont formulé des analyses pertinentes tant sur le bilan que sur les perspectives du CCME, indique un communiqué du Conseil, ajoutant que la réunion s'est déroulée dans une ambiance empreinte d'esprit démocratique et a été ponctuée d'échanges francs et fraternels.
Les participants ont saisi cette occasion pour saluer le discours prononcé par SM le Roi Mohammed VI, le 20 août dernier, dans lequel le Souverain a confirmé les droits des Marocains du monde à une participation citoyenne et politique, y compris dans les institutions du Royaume, a ajouté la même source.
Les acteurs associatifs présents à cette rencontre ont salué cette initiative du CCME, qui s'inscrit dans le cadre d'une démarche d'ouverture et de dialogue et exprimé le souhait de continuer leur contribution pour un CCME à même de relever les défis pour mieux servir les Marocains du monde et le Maroc.
Les participants ont décidé de créer une commission chargée du suivi du dialogue avec le CCME au moment où le Maroc vit, sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI, un grand chantier aux plans institutionnel et constitutionnel, conclut le communiqué.
16 sept. 2012
Source : MAP
«Libération» dévoile une étude pilotée par France Terre d'asile sur l'accueil des mineurs isolés dans les 27 pays de l'Union européenne, compliqué par le manque d'harmonisation des politiques.
Par FABRICE TASSEL
Le chemin de croix que représente une demande d’asile pour un majeur est encore plus compliqué pour un mineur. Ce truisme est un enjeu majeur pour les migrants, bien sûr, mais aussi pour les acteurs et institutions chargés de leur accueil. C’est la raison pour laquelle l’association France Terre d’asile a coordonné, en liaison avec cinq organismes homologues, une étude comparative sur l’accueil des mineurs isolés dans les vingt-sept pays de l’Union européenne. Ce travail, que Libération dévoile, sera présenté aujourd’hui à Paris.
Comme pour les adultes, les conflits entraînent chez les mineurs des vélléités de fuite de leur pays d’origine. Mais d’autres motifs sont à l'origine de ces départs: trafic d’enfants à des fins sexuelles, travail illégal, mutilation génitale des filles....Si les statistiques sont très compliquées à récolter – notamment en raison de la difficulté à donner un âge précis et fiable à certains jeunes migrants –, France Terre d’asile estime que 10 295 demandes d’asile ont été déposées par des mineurs en 2010 au sein de l’UE (l’Afghanistan est le premier pays représenté). La Suède (2393), l’Allemagne (1948), le Royaume-Uni (1595) sont les pays les plus demandés. Cela représente 4% de l’ensemble des demandes d’asile déposées dans le monde, et 74% d’entre elles ont été adressées aux pays européens.
Seul leur âge les place à part: pour le reste, les mineurs demandeurs d’asile doivent apporter, comme les adultes, les éléments justifiant leur situation conformément à la Convention de Genève de 1951. Ils doivent donc démontrer qu’ils sont victimes de persécutions par le passé «ou craignent avec raison d'être persécutés du fait de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un certain groupe social ou de leurs opinions politiques».
Ce rapport rappelle que les Vingt-Sept se sont engagés à établir un régime d’asile européen commun (Raec) visant, comme son nom l’indique, à harmoniser les procédures en matière d’asile. Or, le premier message dans ce sens remonte déjà au sommet de Tampere, en 1999. Pour les rapporteurs, la situation des mineurs est toujours «un enjeu essentiel: en effet cette population particulièrement vulnérable nécessité des normes adaptées à sa situation spécifique». Or l'étude démontre «l’hétérogénéité des lois et des pratiques, malgré l’intention d’harmoniser la mise en oeuvre du droit d’asile au sein de l’Union européenne.»
Les principaux problèmes
Des procédures qui peuvent dissuader les mineurs de demander l’asile: dans plusieurs pays, des pratiques informelles instaurées par les autorités découragent les postulants. Ainsi, à Chypre, le refus de faire appel à un interprète est souvent rédhibitoire, comme en France, la difficulté à obtenir un formulaire de demande.
Le manque d’efficacité dans l'évaluation de l'âge des mineurs non accompagnés empêche de leur faire bénéficier de dispositions spécifiques. Ce reproche est valable pour presque tous les pays de l’UE.
De nombreux pays n’informent pas suffisamment les mineurs qui arrivent à leurs frontières de leurs droits. La Suède décroche un bon point avec la création d’un Conseil des migrations qui fournit aux jeunes un document spécial leur expliquant les démarches à suivre pour déposer une demande.
La question de la représentation légale pose aussi de nombreuses difficultés: certains Etats ont prévu l’accompagnement du mineur par un représentant spécialement prévu à cet effet (France, Luxembourg, Suède...), mais d’autres font appel à des représentants qui ne sont pas spécialement au fait de la procédure (Autriche, Belgique, Grèce...), ce qui crée des difficultés.
Le règlement Dublin II est appliqué aux mineurs par la plupart des Etats: cela signifie que si aucun membre de la famille du mineur qui dépose une demande d’asile ne vit dans le pays visé, le mineur est déplacé dans le pays de l’UE dans lequel ce mineur a effectué une première demande. Exemple de problème: vue la situation de la Grèce, il semble délicat de déplacer un mineur vers ce pays. Le rapport estime donc que «le Règlement Dublin II ne devrait pas s’appliquer aux mineurs non accompagnés, sauf à des fins de regroupement familial si cela s’avère dans l’intérêt supérieur de l’enfant. Dans ce cas les mineurs devraient être informés et accompagnés pendant le transfert de manière appropriée.»
Dans l’attente d’une réponse à une demande d’asile, qui peut prendre plusieurs mois, la question de leur placement est très complexe. Familles, foyers, mais aussi détention dans certains pays puisque ces mineurs sont entrés illégalement sur le territoire. Les rapporteurs déplorent que la détention des enfants non accompagnés ne soit pas interdite dans les Vingt-Sept pays de l’UE. Ils demandent aussi que les délais de réponse soient raccourcis compte tenu de la situation de vulnérabilité des mineurs isolés.
17/9/2012
Source : Libération
Le bilan migratoire du Mexique vers les États-Unis, le plus grand mouvement de population de l'histoire, est tombé à zéro cette année. Qu'est-ce qui a stoppé le flot de nouveaux arrivants? Pour le savoir, notre correspondant s'est rendu à Calexico, à la frontière américano-mexicaine.
Il y avait une grosse boîte en carton devant la porte. Deux paires de chaussures en dépassaient. «J'ai vu la boîte bouger, explique Jessica Herrera. Il y avait deux hommes dessous. Ils ne voulaient pas que les hélicoptères les voient. Ils m'ont demandé de les cacher chez moi. Je leur ai dit que j'allais appeler la police et ils sont partis.» La maison où habite Jessica Herrera est située à 100 mètres du mur. Un mur de fer de 10 mètres de haut, surveillé en permanence par des capteurs, des drones, des caméras, des agents dans des tours, des agents dans des VUS, des agents à vélo, des chiens pisteurs.
À Calexico, ville frontalière dans le désert de la Californie, des gens tentent chaque jour de franchir le mur. Certains d'entre eux aboutissent sur le porche de la maison de Mme Herrera. Le plus récent mouvement migratoire à toucher la région et les États-Unis, toutefois, n'amène personne à se cacher. Aucun chien ne renifle ceux qui y prennent part. Aucun hélicoptère ne cherche à braquer le faisceau blanc d'un projecteur halogène sur eux. De plus en plus, les immigrants passent la frontière... pour rentrer au Mexique.
Mme Herrera, une citoyenne américaine, est elle aussi sur le point d'aller plus au sud. Et, comme ceux qui se dirigent vers le nord, sa motivation est de nature économique.
«Au Mexique, dit-elle, j'ai un emploi qui m'attend. Là bas, ils embauchent.»
Immigration zéro
La grande vague migratoire mexicaine, au coeur de la transformation récente des États-Unis, a propulsé les Latinos au rang de première minorité en importance. En 1970, 760 000 citoyens du Mexique vivaient sur le territoire américain. En 2011, ils étaient plus de 12 millions.
Depuis, la vague migratoire s'est arrêtée. Entre 2005 et 2010, environ 1,4 million d'immigrants en provenance du Mexique sont entrés (légalement et illégalement) aux États-Unis, selon une récente étude du Centre de recherche Pew Hispanic. Durant la même période, 1,4 million d'immigrants hispaniques sont retournés vivre au Mexique, pour un bilan migratoire de zéro.
En entrevue avec La Presse, Jeffrey Passel, démographe senior au Centre de recherche Pew Hispanic, à Washington, et coauteur du rapport intitulé L'immigration nette est tombée à zéro, dit avoir été surpris par ces résultats.
«Nous savions depuis des années que le nombre de personnes qui passait la frontière du Mexique vers les États-Unis était en baisse. Jusqu'à tout récemment, nous n'avions pas de données sur le nombre d'immigrants qui décidaient de retourner au Mexique. Quand nous avons vu les chiffres, nous avons été étonnés. C'est un changement radical.»
Il est difficile de déterminer avec certitude les causes de cette transformation. Selon M. Passel, plusieurs facteurs entrent en jeu.
«Plusieurs partent parce que le contexte économique aux États-Unis est difficile, avec la crise qui s'étire maintenant depuis cinq ans. Le Mexique offre aussi de plus en plus d'occasions: dans les faits, en 2010, l'économie mexicaine a crû plus rapidement que l'économie américaine.» La narco-violence du côté mexicain de la frontière dissuade également les immigrants potentiels d'entreprendre un voyage d'Amérique latine vers le nord, selon Pew Center. Ces dernières années, des milliers d'immigrants en route vers les États-Unis ont été tués et mutilés par les cartels pour envoyer un message à des bandes rivales.
Moins attrayant
La ville de Calexico est posée sur la frontière comme un oiseau sur un fil. Ses rues frappées par le soleil sont fréquentées par des Mexicains venus acheter de la nourriture ou des vêtements. Partout, de petits bureaux de change transforment les pesos en dollars. Le soir, c'est le grand retour: des milliers de résidants et de travailleurs journaliers passent les tourniquets de métal de la United States Border Inspection Station et regagnent leur maison du côté mexicain. Les tourniquets ainsi pris d'assaut forment un crescendo métallique de «clang! clang! clang!» qui remplit la nuit calme.
Jorge Alvarez rentre au Mexique avec deux sacs de provisions.
L'homme de 43 ans dit avoir passé la journée à travailler dans un champ de soja de la région de Calexico. «Je viens pour la journée. Je travaille six jours par semaine», dit-il.
M. Alvarez dit toucher 9 $ l'heure, en moyenne. «Ce n'est pas beaucoup pour les États-Unis, mais comparé aux salaires mexicains, c'est acceptable. Je peux faire vivre ma famille.» L'homme aux mains usées reprend ses sacs, passe le tourniquet métallique et rentre au Mexique.
Dans son petit bureau rempli de dossiers, James Beaver, conseiller juridique et patron du bureau U.S. Immigration&Consultation, au centre de Calexico, explique avoir conseillé un nombre incalculable d'immigrants illégaux qui voulaient s'établir sur le sol américain depuis 30 ans. Depuis quelques années, assure-t-il, l'intérêt diminue.
«Aux États-Unis, les sans-papiers vivent avec la peur de se faire découvrir et extrader et les emplois sont bien moins nombreux qu'avant. Tout compte fait, ce n'est pas très attrayant.»
Du côté mexicain de la frontière, dans la ville de Mexicali, le coût moins élevé de la vie attire de plus en plus de Mexicains qui vont travailler dans les industries de la région, ou qui viennent travailler aux États-Unis avec un permis spécial, dit-il.
«Les gens réalisent que le coût de la vie est cher aux États-Unis, explique M. Beaver. Du côté mexicain, vous pouvez louer une maison pour 200 $ par mois ou moins. Ici, c'est au moins le triple.»
Jessica Herrera n'a pas la nationalité mexicaine, mais elle s'apprête à commencer un nouveau travail au Mexique.
«Un hôtel à Mexicali m'offre 600 $ par mois pour travailler comme réceptionniste, dit-elle, debout à l'ombre d'un chêne devant la maison familiale, à Calexico. C'est un bon salaire pour le Mexique. Ils cherchent des gens qui parlent l'espagnol et l'anglais, ce n'est pas facile à trouver là-bas.»
Du côté mexicain, louer une petite maison coûte 100 $ par mois, indique-t-elle. Et la facture d'électricité oscille autour de 12 $.»
Fin de la vague
En 2005, environ un million d'immigrants clandestins ont été arrêtés par les agents frontaliers américains. En 2011, ils n'étaient plus que 286 000, un signe que moins d'immigrants tentent leur chance.
Pour Jeffrey Passel, les immigrants continueront toujours de passer la frontière du Mexique vers les États-Unis. Néanmoins, le tsunami sans précédent d'immigration clandestine de la fin des années 90 et du début des années 2000 n'est pas sur le point de se reproduire, selon lui.
«Au cours des 40 dernières années, le taux de fertilité au Mexique a chuté de façon dramatique. Donc, le bassin d'immigrants potentiel est de plus en plus petit, une tendance qui est appelée à continuer. Les années où des millions de personnes passaient la frontière sont derrière nous.»
Politiques de l'immigration
Barack Obama...
... est partisan d'une «voie vers la citoyenneté» pour les 12 à 20 millions d'immigrants clandestins actuellement aux États-Unis.
... dit avoir été limité jusqu'ici par l'inaction du Congrès.
... a promulgué en juin une partie du DREAM Act, qui permet à de jeunes immigrants clandestins de travailler aux États-Unis.
... est partisan de l'attribution de la citoyenneté américaine aux diplômés de la maîtrise et du doctorat d'une université américaine.
... a mis fin, l'an dernier, à un programme d'un milliard de dollars adopté sous Bush qui devait servir à installer des capteurs et des caméras le long de la frontière avec le Mexique.
... est contre la construction d'un mur tout le long de la frontière avec le Mexique (3200 kilomètres).
Mitt Romney...
... est contre l'idée d'une «voie vers la citoyenneté» pour les immigrants clandestins.
... est partisan de «l'autoexpulsion» des immigrants clandestins, qui décideraient de quitter le pays, car ils n'ont pas les papiers nécessaires pour travailler légalement.
... est partisan d'une réforme du programme de visas temporaires pour les travailleurs étrangers afin de permettre de «combler les besoins des employeurs américains».
... s'est prononcé contre le DREAM Act durant les primaires républicaines, mais n'a pas abordé le sujet depuis plusieurs mois.
... est partisan de l'attribution de la citoyenneté américaine aux diplômés de la maîtrise et du doctorat d'une université américaine.
... promet d'achever la construction d'un mur le long de la frontière (à peine 44 % de la frontière de 3200 kilomètres est actuellement surveillée) et d'embaucher davantage d'agents frontaliers.
L'immigration mexicaine en chiffres
9,4 millions. C'est le nombre de personnes nées au Mexique qui habitaient aux États-Unis en 2000. En 2011, on en comptait 12 millions. Il s'agit du plus grand mouvement de population d'un pays à l'autre de l'histoire.
700 000. C'est le nombre d'immigrants du Mexique qui ont traversé la frontière en l'an 2000 pour s'établir aux États-Unis. En 2010, ils n'étaient plus que 140 000 à faire de même.
1,4 million. Entre 2005 et 2010, quelque 1,4 million de Mexicains ont quitté les États-Unis pour regagner le Mexique.
1 637 000. Les agents frontaliers américains ont procédé à 1 637 000 arrestations d'immigrants clandestins en l'an 2000. En 2011, ce nombre est tombé à 286 000.
2,4. Le ralentissement de l'explosion démographique du Mexique joue aussi un rôle dans la baisse de l'arrivée des Mexicains aux États-Unis. Les femmes mexicaines auront en moyenne 2,4 enfants au cours de leur vie, contre 7,3 enfants en 1960.
16/9/2012, Nicolas Bérubé
Source : La Presse.ca
Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) condamne avec la plus grande fermeté la tentative d’incendier la mosquée Errahma à Condé-Sur-L’Escaut (Nord), survenue dans la nuit de jeudi à vendredi 14 septembre 2012.
Le CFCM exprime sa profonde inquiétude face à la recrudescence des actes islamophobes visant des lieux de prières et de recueillement. En effet, cet attentat criminel intervient après la profanation de la mosquée de Limoges pour la deuxième fois ce mercredi 12 septembre, la première a eu lieu en juillet 2012, ainsi que la profanation de la mosquée de Montauban le 4 août 2012.
Le CFCM appelle une fois de plus les musulmans de France à la vigilance et à la sérénité face à la multiplication de ces actes haineux et méprisables et exprime son soutien total aux responsables des mosquées touchées et sa solidarité avec l’ensemble des musulmans de France fortement indignés par ces actes xénophobes.
Le CFCM appelle les pouvoirs publics à mobiliser les services concernés afin que les auteurs de tous ces actes insupportables soient identifiés au plus vite et sanctionnés avec la plus grande sévérité.
Compte tenu de la forte augmentation des actes antimusulmans sur l’année 2011 et le premier semestre de 2012, le CFCM réitère sa demande de mise en place d’une mission d’information parlementaire sur ce fléau qui empoisonne notre vivre ensemble et menace notre cohésion nationale. Les travaux de cette mission doivent déboucher sur des propositions concrètes pour assurer la sécurité et la protection des lieux de culte.
14 septembre 2012
Source : CFCM
Un programme de gestion des flux migratoires, destiné principalement au collectif marocain en Andalousie, a été présenté mardi dernier dans la localité de Cartaya en Andalousie (Sud de l'Espagne), en vue de consolider et transférer le modèle d'attention à l'imnligration dans la province de Huelva à l'ensemble de l'Andalousie…Suite
Médecins Sans Frontière communique sur les violences à l'égard des migrants subsahariens au nord du Maroc. Une situation qui, selon MSF, met en évidence le manque d'assistance adéquate et le besoin urgent que davantage d'organisations non-gouvernementales et internationales interviennent pour accroître l'aide dans cette région…Suite
Rbati de naissance, Taha Bouqdib vend aujourd'hui, depuis Singapour, les plus chères variétés du thé au monde…Suite
C’est un showman à l'américaine enrichi d'un humour à la marocaine, Une star dans son pays, le Québec: en 2010, pour sa tournée, Rachid Badouri a vendu 210000 billets, presque autant que Céline Dion...Suite
En août 2003, Jacques Chirac annonce la création du département des arts de l'Islam, qui devient le huitième département patrimonial du Musée du Louvre. Cinq ans plus tard, Nicolas Sarkozy pose la première pierre de l'édifice à venir. Le 18 septembre prochain, François Hollande inaugurera ces nouveaux espaces. Plus de trois mille œuvres y seront présentées, réunissant celles du Louvre et celles venues du Musée des Arts décoratifs…Suite
Quelle place occupent les étrangers et les Belges d'origine étrangère dans la vie politique en Belgique ? Comment votent-ils, sont-ils perçus, constituent-ils une classe spécifique de citoyens ? Autant de questions qu'on peut se poser à quelques mois des élections communales. Pour essayer d'y voir plus clair, nous avons interrogé Fatima Zibouh, auteur de plusieurs travaux sur la participation politique des musulmans et des élus d’origine maghrébine à Bruxelles . La participation politique des étrangers et Belges d'origine étrangère soulève en effet plusieurs types d'interrogations, identitaires, sociales et politiques…Suite
La participation politique des étrangers et Belges d'origine étrangère soulève en effet plusieurs types d'interrogations, identitaires, sociales et politiques.
Interrogations Identitaires
Existe-t-il un vote « ehtnique » ou « communautaire » ?
Selon Fatima Zibouh, il convient avant tout de souligner l'hétérogénéité des attitudes et des affiliations politiques des électeurs et des élus. Ces dernières sont moins déterminées par une appartenance ethnique ou nationale que par l'origine sociale et le parcours professionnel de chacun. Ainsi, des musulmans issus de la classe ouvrière ou de milieux défavorisés se retrouvent plus facilement dans les valeurs des partis de gauche, dont le parti socialiste, comme en témoigne l’exemple de Fadila Laanan, ministre de la culture de la Fédération Wallonie- Bruxelles qui déclarait récemment : « Les valeurs du parti sont celles qui me correspondent le plus, ainsi qu’à mon histoire ».
Comme le souligne Fatima Zibouh en conclusion de sa recherche sur « La participation politique des élus d'origine maghrébine » aux élections de la Région bruxelloise, on peut identifier trois types de campagne électorale chez les candidats/élus maghrébins :
- une approche « différentialiste, » mettant l'accent sur les questions politiques spécifiques de la communauté d'origine ( moins d'un tiers des élus belges d'origine maghrébine) ;
- une approche « universalo-communautariste », consistant à tenir un discours sur des valeurs d'intérêt général, tout en tirant parti d'un ancrage et d'une spécificité ethnique (plus d'un tiers des élus belges d'origine maghrébine) ;
- enfin une approche assimilationniste caractérisée par une mise à distance de toute relation avec le pays d'origine ou le rapport au religieux (un tiers au moins des élus belges d'origine maghrébine).
Par ailleurs, une fois élus, les représentants des communautés issus de l’immigration tendent à assumer les valeurs du parti qu'ils ont rejoint.
En résumé, l'origine ethnique n'est qu'un des nombreux paramètres déterminant le choix d'un électeur : son appartenance socio économique, mais aussi son âge, son sexe, son capital scolaire, sont autant de variables intervenant dans les choix politiques. « Avec le temps, insiste Fatima Zibouh, on constate même une professionnalisation plus grande du vote : les électeurs sont devenus désormais plus exigeants, et des élus « communautaires » qui ont déçu sont désormais délaissés au profit d'élus «autochtones» qui représentent mieux les attentes et les valeurs des électeurs ».
La variable communautaire/ethnique apparaît pourtant dans les stratégies des partis eux-mêmes : ainsi le Parti socialiste cible plus particulièrement les Marocains, le CDH les électeurs d'origine sud-saharienne, le parti Ecolo les latino-américains... Il s'agit moins d'une « ethnicisation » des cibles que d'une stratégie politique bien comprise en fonction des origines socio-économiques des électeurs (Marocains), de leur affinité avec des valeurs chrétiennes éventuellement relayées par des églises locales (Afrique sud-saharienne) ou encore d'une stratégie profitant de l'effet d'entraînement produit par la présence d'une élue latino-américaine charismatique sur l'ensemble de la communauté immigrée (cas de Marie Nagy, élue écolo belge d'origine colombienne). Là encore, il faut relativiser, les partis ne se contentent pas de cibler ces électeurs-là, mais la « cible ethnique » constitue une des nombreuses stratégies de conquête du pouvoir.
Enfin, une analyse plus fine des comportements des électeurs d'origines turque et marocaine mettrait en évidence des différences importantes dans les mobilisations et les résultats aux élections, contrairement au fantasme d'un « vote musulman » ou d'un « lobbying musulman » monolithique et organisé. Ainsi, le réseau associatif turc en Belgique étant davantage structuré et discipliné, permettrait aux Turcs d'obtenir de bons résultats aux élections alors même que les Marocains, mieux répartis dans l'ensemble de la société et appartenant à une constellation plus diffuse d'associations, ont plus de candidats mais moins d'élus.
Interrogations sociales
L'arrivée au pouvoir – communal, régional ou fédéral- de personnalités issues des populations immigrées est-elle de nature à apporter des changements importants en matière de comportement social?
C'est là un des non-dits des hésitations à étendre le droit de vote- en tout cas au niveau régional ou fédéral- aux étrangers, notamment musulmans. Dans le climat d' « islamophobie » ambiant, on voit bien d'ailleurs ce que recouvrent ces hésitations : peur de voir des élus d'origine musulmane imposer des horaires séparés dans les piscines municipales et de la viande halal dans les cantines scolaires, d'empêcher toute législation limitant le port du voile islamique....La campagne électorale des partis de droite lors des dernières élections présidentielles en France a été particulièrement nauséeuse sur ce point, jouant sans vergogne sur les fantasmes islamophobes.
Or à examiner l'attitude des élus (belges) d'origine étrangère depuis plusieurs années, c'est en fait tout le contraire qui se produit. Une fois élus, en effet, ces personnalités politiques tendent à assumer une grande loyauté vis-à-vis de leur parti politique, lesquels d'ailleurs ne leur laissent que peu de marge de manœuvre pour lancer des initiatives de type communautariste. Si changement social il y a, on peut imaginer qu'il est le résultat des évolutions de la société elle-même plutôt que d'une action impulsée au niveau politique. « Dans certains cas, souligne Fatima Zibouh, comme la question du voile à l'école par exemple, il y a même un net décalage entre les attentes de la communauté et le discours politique des élus musulmans, peu enclins à se laisser entraîner sur ce sujet. »
Une fois au pouvoir, donc, les élus d'origine maghrébine ne semblent pas se caractériser par une attitude communautariste particulière.
Question politiques
La présence d'élus provenant d'autres pays est-elle de nature à peser sur les choix politiques de la Belgique ?
En d'autres termes, des problématiques spécifiques à tel ou tel pays – génocide arménien, conflit israélo-palestinien, revendications kurdes, conflit du Sahara occidental – deviennent-elles des enjeux politiques locaux ? Les Etats d'origine jouent-ils un rôle dans l'importation de ces questions ?
Dans son ouvrage La question migratoire au XXIème siècle, Catherine Wihtol de Wenden regrette que cette question de la relation entre un Etat et sa population émigrée soit encore peu étudiée[3]. De fait, depuis les années 70, on constate une plus grande implication de certains Etats vis-à-vis de leur diaspora dont les membres peuvent être considérés comme des « ambassadeurs » des politiques de leur pays d'origine. S'il est clair qu'un Etat d'accueil est amené à entretenir des relations suivies avec les Etats dont sont originaires les différentes diasporas établies sur son territoire, l'utilisation de ces diasporas par le pays d'origine semble être un phénomène complexe.
Selon Fatima Zibouh, ces enjeux sont présents dans les débats politiques. Toutefois, le rôle des Etats d'origine ne doit pas être surévalué : le conflit du Sahara occidental, le génocide arménien sont des sujets émotionnellement forts et qui préoccupent les électeurs originaires de ces régions, sans que les États aient à intervenir. La « diplomatie migratoire » que les Etats tentent de mettre en place, en se proposant de faire des électeurs et surtout des élus originaires de leurs pays des sortes d'ambassadeurs de leur propre politique trouve ici ses limites. Elle ne réussit que si elle correspond aussi aux intérêts de ces électeurs/élus et à leur propres préoccupations. En outre, souligne Fatima Zibouh « alors que cette volonté d'utilisation diplomatique tend à s'affirmer, les élus de la diaspora tendent de leur côté à résister davantage, ces derniers se sentant avant tout des ressortissants belges, et non des représentants de leur pays d'origine. »
Conclusion
Ainsi la participation politique des étrangers et Belges d'origine étrangère se caractérise avant tout par une grande hétérogénéité. L'appartenance communautaire et/ou nationale y a moins d'importance que les trajets individuels, l'appartenance professionnelle ou socio-économique. Surtout, la relation entre vie politique et origine ethnique ou communautaire doit être vue comme une relation dynamique en constante évolution.
13 septembre 2012, Laure Borgomano
Source : Paxchristi
Sept élus d’origine marocaine siègeront au futur parlement néerlandais : 3 pour le parti du travail PvdA, deux pour les démocrates 66, un pour la gauche verte GL, et un pour le parti libéral le VVD.Tous ces élus appartiennent à la deuxième génération et seront répartis, selon le sexe, entre femmes et qutre hommes.
Il semble que de plus en plus de Marocains résidant à l’étranger souhaitent revenir au pays. Pour exploiter cette tendance, le nouveau site marocadres.com, publié par Value Group, propose aux recruteurs de publier des offres d’emploi/et ou accéder à sa base de données de CV de MRE cadres (ou candidats potentiellement cadres). Dans un premier temps, la société vise les marchés français et belge. Bientôt, des campagnes de communication seront aussi lancées en Suisse, en Angleterre, en Allemagne et aux Pays Bas.
13-09-12
Source : Challenge
Etre immigré en Arabie Saoudite n'est pas un sort très enviable. Etre enfant né hors mariage de parents immigrés, cela revient à ne pas avoir d'existence légale. Et pourtant, ils sont bien là, et en nombre, met en garde l'un des écrivains saoudiens les plus populaires.
ous avons récemment vu à la une des journaux la photo d'un enfant sagement accroupi dans un carton. Son père l'avait posé au milieu d'autres bagages, chargés dans la voiture avec laquelle il s'apprêtait à quitter le pays. Le titre était racoleur : "Une tentative de faire passer un enfant en contrebande échoue".
L'article expliquait que les douanes avaient découvert que ce père voulait faire passer la frontière clandestinement à son fils dans ce carton dissimulé parmi d'autres bagages. Et cela parce que c'était l'enfant naturel d'un mariage non régularisé, sa mère étant une immigrée indonésienne qui avait résidé illégalement en Arabie avant d'être expulsée.
Ce que l'article ne disait pas, c'est qu'il existe de nombreux cas identiques. Compte tenu du grand nombre de résidents irréguliers, beaucoup de couples se forment de manière informelle. Et les victimes en sont les enfants nés de ce comportement irresponsable, dicté par le désir.
Il y a beaucoup d'autres enfants innocents, abandonnés à leur sort dans un monde qui ne reconnaît que des papiers en bonne et due forme. Souvent, père et mère sont expulsés, les enfants restant sur place, chez des proches ou voisins, sans pouvoir aller à l'école, sans accès aux soins médicaux, errant dans les rues et se transformant en fardeau pour la société, même si l'on ne s'en rend pas toujours compte. Or leur présence deviendra, en quelques années, un problème, et même une bombe sociale.
Nous ferions mieux de songer dès à présent à la manière de parer à ces unions irresponsables. Je voudrais demander au ministère des Affaires sociales de se réunir avec les services de l'immigration afin de faciliter le départ légal de ces cas. Car si nous ne faisons rien, nous risquons de nous réveiller demain avec des centaines de milliers d'enfants naturels laissés par les immigrés.
13.09.2012, Abdoh Khal
Source : Le Courrier international
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